Mystic River

Sean, Jimmy et Dave sont trois copains d'une dizaine d'années qui se retrouvent dans la banlieue de Boston pour jouer et s'amuser. Un jour, Dave est emmené en voiture par deux types louches qui se présentent comme des flics. Mais très vite après leur départ, Jimmy et Sean se rendent bien compte que c'en n'était certainement pas. Dave reviendra quatre jours après et ne dévoilera pas ce qui s'est réellement passé. Vingt-cinq ans plus tard, les trois garçons devenus hommes ne se côtoient plus vraiment et ont tous pris des voies plus ou moins différentes. Mais le meurtre de Katie, la fille aînée de Jimmy, va raviver bien des souvenirs et surtout réunir dans les pires circonstances les trois anciens comparses...

Dennis Lehane est connu pour ses polars, bien sûr, mais également parce que ses livres ont une fâcheuse tendance à se faire adapter au cinéma. En même temps, quand il y a matière, pourquoi se priver ? (Hollywood d'ailleurs ne se prive plus du tout depuis bien dix/quinze ans et est devenue relativement flemmarde en ce qui concerne la production de scénarios originaux non tirés de romans...) Ainsi, le film de Clint Eastwood en 2003 a carrément propulsé Lehane sur le devant de la scène. Normal, vu tout le bien qu'on entend sur ce film.
Mais quand on lit, même si l'histoire est entraînante, bien écrite et bien fichue, y a quand même un paquet de longueurs, et surtout le suspense n'est pas vraiment au rendez-vous. Dommage pour un polar qu'on dit de renom.
Si la révélation du coupable ne cassent pas trois pattes à un canard, ce qui est néanmoins remarquable dans ce roman c'est les relations entre les personnages, et tout cet arrière-plan du passé qui plane au-dessus de la tête des protagonistes. Lehane flirte avec l'idée que nous sommes ce que notre passé a fait de nous et qu'on ne peut échapper au destin, totalement forgé dans la suite d'évènements où la vie nous a conduits. Nous sommes ce que la vie a fait de nous ; nous sommes à la fois les victimes et les acteurs de ce qui nous arrive. Et le passé a beau être derrière, il nous hante, laisse irrémédiablement son empreinte sur le présent. Car le passé détermine le futur.
Dennis Lehane a ainsi pondu un polar sociologique, hyper marqué par la noirceur qui vit au creux de chacun de ses personnages, qui pompent leurs forces aussi bien dans l'amour pour leur famille que dans la violence.
En cela, on ne lit pas ce roman pour avoir des palpitations, mais bien pour accompagner des personnages dans l'irréductible déroulement de leur vie, écrite en un instant par des voitures qui prennent des virages (remarquons rétrospectivement l'effet miroir entre la scène où la voiture dans laquelle est monté Dave tourne au bout de la rue, lui qui sera changé à jamais, et les copines de Katie qui voient sa voiture tourner au bout de la rue aussi pour ne jamais la revoir, elle qui va se faire assassiner par le "retour de karma" -- comprendra qui a lu) et une succession de décisions qui se répercutent dans l'avenir et détruisent tout sur leur passage. Car l'enquête des policiers en elle-même n'est pas franchement bouleversante. Encore une fois, c'est bien les actions des personnages et leurs raisonnements qui font l'intrigue et suscitent l'intérêt.
A cause de ces longueurs et du coup du manque de suspense, je n'ai pas, comme on dit de nos jours, "over kiffé". Même si la fin, après la révélation du coupable, est belle et réellement bien écrite.
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les personnages sont comme la rivière, sombres, profonds et charriant leurs secrets au fil de la vie.
polar noir qui a trouvé une très bonne adaptation au cinéma sous la direction de Clint Eastwood; magistral.

Un grand polar mais pas que !
2 drames à 25 années d'intervalle qui scelleront pour toujours les destins de Sean, Dave et Jimmy, amis d'enfance. Voilà ce que nous propose Denis Lehanne qui livre avec @Mystic River un polar puissant dans lequel il n'y a pas de place pour l'espoir ou la rédemption. En toile de fond, la découverte de de Charlestown un quartier de Boston où vivaient la plupart des ouvriers irlandais et qui au fil des pages se transforme en quartier branché avec le développement croissant de la ville.
La psychologie des personnages intéressante, une très bonne intrigue, une lecture simple et efficace, voilà les ingrédients qui font de @Mystic River un très bon livre à mon humble avis bien entendu !

Récit poignant, mais un peu trop long
L'histoire
L'atmosphère hérisse les poils, c'est normal. Beaucoup d'évocation, tu sais tout sur ce que ressentent les personnages, tu es avec eux. Un enlèvement, un tragique secret. Dave ne doit pas se trouver là à cet instant, l'histoire est tout autre alors. Tu te sens un peu mal à l'aise, tu te mets à sa place et tu veux protéger Dave. Dans ces quartiers de Boston des familles vivent, elles se mélangent, se construisent, les parents sont amants et plus tard leurs enfants deviennent amis, ils s'amusent ensemble, se retrouvent après l'école. Jimmy, Dave, Sean, jeunes, ils ont des caractères bien différents, leurs pères respectifs se fréquentent aussi, ils boivent des coups ensemble. Dave est le plus réservé des trois. Jimmy est turbulent il a moins peur, il repousse plus ses limites. Petit, Jimmy est violent, il veut faire monter au rideau la mère de Dave, il rêve d'elle, la nuit, il la veut, il se retient. Sean tu ne sais pas trop au départ, c'est plus tard dans le récit que son caractère se dévoile bien plus.
Dave, Jimmy, Sean ont chacun leur famille. Chaque famille connait la vérité de l'autre. Elles s'éloignent avec le temps. Leurs enfants se voient moins souvent. Mais chaque enfant n'oublie pas. Dave est double, maintenant, il n'est pas comme eux. Jimmy, Dave, Sean grandissent se fréquentent moins. Chacun fonde sa famille, chacun devient ce qu'il a choisis, chacun devient ce qu'il peut.
Plus tard, Jimmy est toujours turbulent il se laisse submerger par ses émotions, il fait des erreurs fatales. Dave est double et il boit beaucoup d'alcool, il confond réalité et les fantômes qui l'ont embarqué dans leur voiture quand il était plus jeune. Chacun se débat dans cette atmosphère un peu glauque ou aucune vérité n'émerge, au départ. L'enquête, puisqu'il y a double meurtre, piétine. Sean essaye de faire respecter la loi dans les quartiers ou il a lui-même grandit. Il y a ce double meurtre, chacun cherche le coupable, chacun ses méthodes, chacun son passé, chacun ses réussites, chacun ses révélations, mais ils sont trois amis d'enfance. Chacun se débat dans le glauque et les verres en trop.

Mon avis, à lire ?
Dennis Lehanne happe ton cerveau. Mais pas du début à a fin de l'histoire. le début et la fin de l'histoire, tu les lis plus vite, moi cela s'est passé comme cela. Envie de vite le commencer et de vite le finir. le problème c'est entre les deux. Mystic River est un portrait réaliste, troublant, mais trop long. Il y a cinquante pages en trop (format poche). L'intrigue est là, elle se résume presque à une série d'erreurs.
C'est une histoire sombre, cinématographique, fouillée ou tu accompagnes Jimmy, Sean, Dave dans leurs tourments. Tu es content d'en finir, de passer à autre chose parce que cette double personnalité de Dave te trouble. C'est pour cela que je te tutoie dans cet avis.
Si tu aimes t'enfoncer dans les méandres d'esprits complexes alors vas-y.

Dave Boyle n'est pas né pour le bonheur. Dès l'enfance sa vie a basculé dans l'horreur. Enfant il est victime d'un enlèvement par des pédophiles. Toute sa vie il va lutter contre les séquelles honteuses laissées par ce crime. 30 ans plus tard sa révolte intérieure le pousse une nuit à une violence expiatoire.
Deux intrigues se télescopent ici. L'une, la principale, est la longue agonie de Dave. La seconde affaire est l'assassinat de Katie, 19 ans à la sortie d'un bar.
La présence de Dave dans ce bar cette même nuit et les relations anciennes de Dave avec le père de Katie contribuent à relier les 2 affaires.
Au coeur d'un quartier populaire de Boston en voie de gentrification, les liens tissés dans l'enfance par la communauté irlandaise sont encore présents. Mariages, réunions de famille, amitiés, solidarité et haines sont intimement mêlés. Les chemins de 3 amis d'enfance ont divergé. Sean est devenu un policier raide, Jimmy, maintenant rangé, a effectué des séjours en prison, Dave, le plus faible, s'étiole dans une vie terne et sans relief.
La mort de Katie va être l'élément déclencheur pour eux 3 d'une remise en question.
Tous les ingrédients du roman policier sont là. Pourtant l'intérêt n'est que rarement l'enquête elle-même. Elle ne constitue que le fil conducteur. La résolution sera même décevante et bâclée.
L'attention se focalise sur la montée graduelle de la culpabilité de Dave, ses faiblesses, sa culpabilité, sa duplicité. Il est acculé de toute part, par sa femme, son entourage, la police, ses mensonges, des indices troublants, des attitudes suspectes, un faisceau de présomptions.
Est-il l'assassin de Katie ?
Le lecteur n'est pas omniscient. Il est associé à l'enquête. le poison du soupçon s'insinue en filigrane à chaque page. On en vient à douter des actes de Dave. A l'instar de Sean le policier, on ne veut pas se résoudre à admettre l'inéluctable.
On bascule parfois dans le fantastique. Qui est ce Petit Garçon échappé aux loups /vampires qui obsède Dave et le pousse à agir? Quels « secrets, [quels] engrenages poussiéreux …tournaient dans les recoins poussiéreux de son esprit, un univers étrange » ? Quel rôle exerce la Mystic River dont le seul nom sonne si étrangement « ? Quelle force enfouie au fond des 3 héros les empêche d'être en paix avec eux-mêmes ? Quel contrôle ont-ils perdu dans leur vie pour tant souffrir ? Quelle malédiction s'acharne après eux ?
L'auteur a creusé la psychologie des personnages. L'ambivalence des personnages, leur complexité n'est pas pour rien dans l'attrait exercé par ce thriller.
L'environnement social d'ouvriers modestes, de petits malfrats, d'immigrés irlandais, le cadre d'une banlieue quelconque, tout ce contexte, sans jamais être souligné à gros traits, contribue à créer une ambiance particulière qu'on n'oubliera pas.

Mystic River est un roman de l'écrivain Américain Dennis Lehane. Trois enfants se bagarrent dans la rue, deux prétendus policiers descendent de voiture et propose de ramener un des trois. Il revient quatre jours après. Vingt-cinq ans après, la fille d'un des trois enfants devenus adulte est assassinée, les événements passés vont déclenchés une suite d'événement tragique.
Dennis Lehane est pour moi un des meilleurs écrivains Américains actuellement en exercice. Ces romans policiers sont d'une noirceur totalement exceptionnelle, ces personnages sont travaillés et on est bien loin du manichéisme présent dans certains romans policiers. J'ai été littéralement aspiré par cette histoire tellement bien raconté, on s'attache énormément aux trois personnages principaux avec chacun leurs fêlures. L'intrigue est passionnante à suivre avec de multiples rebondissements. Dennis Lehane avec ces livres nous fait découvrir à chaque fois l'envers du décor, cette fois-ci sur le milieu ouvrier Américain dans les années 1970.
Mystic River est un excellent polar, avec des personnages superbement travaillés avec chacun leurs personnalités. L'intrigue est passionnante à suivre. Un grand livre.

C'est à la fois un polar et une étude de moeurs, Denis Lehane a une manière bien particulière de nous dévoiler les détails de son intrigue. Autour d'une mosaïque de personnages humains et faillibles, les événements de la soirée fatidique sont révélés un à un et alimentent le suspense à chaque page.
Avec ce roman sombre et boueux, Denis Lehane Lehane réussit un thriller terriblement efficace. A noter qu'il a séduit Clint Eastwood qui en a réalisé une adaptation au cinéma particulièrement réussie.

"Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir..."
Jimmy, Dave et Sean, qui ont vécu un traumatisme durant leur enfance, se retrouvent une fois adultes à la suite d'un événement malheureux : le meurtre de la fille de Jimmy, Katie.
Dès les premières pages, on est dans une ambiance roman noir très prononcée. Les enfants sont décrits sans concession. Dave, qui a pourtant été la victime d'un enlèvement durant leur enfance, présenté de manière assez ambivalente. Et on se rend compte très vite au fil des pages que ces enfants ont perdus leur innocence. Comment vont-ils réagir en tant qu'adultes ?
Si le roman a pour ambition de nous faire découvrir qui a tué Katie (en nous menant un peu en bateau), il s'intéresse beaucoup aux pensées et ressentis des ces trois hommes et de leurs familles. Ce qui le rend très émouvant, malgré cette ambiance sombre.
C'est, je crois, mon roman préféré de Lehane.

À East Buckingham, dans la banlieue de Boston, il y a "ceux du Point et ceux des Flats". Les premiers appartiennent à une classe moyenne d'ouvriers, petits propriétaires de pavillons modestes, tandis que les seconds, locataires de logements plus ou moins insalubres vivent un peu plus bas dans la partie la plus malfamée du quartier.
Si enfants, Sean, Jimmy et Dave arrivaient la plupart du temps à faire fi de cette barrière sociale pour jouer ensemble, la vie s'est peu à peu chargée de leur rappeler qu'on ne mélange pas les torchons et les serviettes.
Parvenus à l'âge adulte, il n'aura fallu rien de moins que le meurtre glaçant de Katie, la fille de Jimmy, pour enfin réunir les 3 hommes. Sean, le gamin du Point, est devenu flic et est en charge de l'enquête. Jimmy, caïd repenti devenu épicier, a tout conservé de son aura de patriarche dans les Flats. Dave, enlevé et séquestré pendant son enfance, n'a plus jamais été le même. Pourtant il est resté, comme enchaîné à ces lieux.
Katie, elle, voulait les quitter. Mais sous la plume de Dennis Lehane, on en viendrait presque à ressentir que la ville en avait décidé autrement. Elle est cette bête tantôt fascinante, souvent impitoyable qui a le sort de ses habitants entre les griffes.
Si l'on se retrouve face à une enquête plutôt classique, le vrai talent de l'auteur réside dans l'atmosphère qu'il a su créer autour d'East Bucky. Que ce soit en arpentant leurs recoins, en croisant leur population ou en découvrant leur Histoire, les rues nous inculquent peu à peu leur code d'honneur, leurs liens inextricables mêlés de sang et de drame, et ce souffle de vie doux amer qui vient balayer les larmes pour donner la force d'aller de l'avant, juste un peu plus, un pas après l'autre,... Parce qu'au delà de la misère sociale, des caprices de l'immobilier et de l'urbanisme, des camés et des désoeuvrés, Les Flats c'est avant tout une identité. C'est cet élan de solidarité qui vous portera quand vos jambes ne le feront plus... au moins jusqu'à la prochaine tragédie.

Les années 70 dans une ville de banlieue américaine : 3 garçons se retrouvent au coeur d'une histoire sordide : la séquestration de l'un d'entre eux par 2 inconnus pendant 4 jours.

Des décennies plus tard, leurs chemins se croisent à nouveau lorsqu'une jeune fille de 20 ans est retrouvée assassinée. le premier est le policier chargé de l'enquête, le second est le père de la victime. Quant au troisième , il est rentré tard le soir du meurtre, les vêtements tachés de sang...

Dennis Lehane mène son scénario de bout en bout. Les éléments s'imbriquent parfaitement et les personnages sont bien construits. Leurs relations également, avec en toile de fond le poids du passé.

Un bon roman de cet auteur qui, pour le moment, ne m'a toujours pas déçu.