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4,22

sur 5047 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Cette saga familiale commence en mars 1948 à Beyrouth : la famille Pelletier défile au grand complet sur le boulevard, en direction de la savonnerie familiale, comme tous les ans. Il s'agit de montrer à la population que la famille a réussi sur le plan social, étalant sa richesse, son pouvoir et par la même occasion sa progéniture.

On voit donc défiler dans l'ordre Louis, le patriarche, son épouse Angèle qui cette année traîne des pieds, discutant avec Étienne, son troisième fils, comme si elle suivait son propre enterrement, le fils aîné Jean dit Bouboule avec son épouse Geneviève, le deuxième enfant François et la jeune soeur Hélène.

Après avoir raconté pour la énième fois l'histoire de la savonnerie, le nom des différentes cuves (ce sont en fait des noms de demi-mondaines, Mr Pelletier ne manquant pas d'humour !) on assistera au traditionnel repas familial.

En fait la dynastie semble avoir un peu de plomb dans l'aile : François est parti pour Paris pour faire des études universitaires, Jean Bouboule, après un mariage calamiteux avec la fille du postier, a brillé par son inefficacité en reprenant contre son gré la savonnerie, et finit par rejoindre son frère à Paris (pour un travail pistonné par papa).

Étienne, sans nouvelle de l'amour de sa vie, Raymond disparu en Indochine pour combattre dans une guerre qui ne dit pas encore son nom, quitte à son tour le giron familial pour un poste à Saïgon à l'hôtel des monnaies (merci Papa encore une fois !). Il ne reste plus qu'Hélène qui ne pense qu'a partir aussi.

On va suivre cette famille jusqu'à l'automne 1948, traversant ainsi Saïgon, sur les pas d'Étienne, les magouilles politiques, l'enrichissement personnel, les tortures des soldats par les communistes, les méthodes dignes de la mafia, et le pouvoir des clans, des sectes : on ne sait jamais à qui faire confiance.

à Paris, François lâche les études pour devenir reporter (rubrique des faits divers) lorsque le meurtre d'une jeune star de cinéma lors de la projection de son dernier film va le propulser sur le devant de la scène et du journal, car il était sur place au moment des faits.

J'ai beaucoup aimé toute la partie consacrée à Étienne, les difficultés de l'homosexualité à l'époque, sa ténacité pour savoir ce qui était vraiment arrivé à Raymond et la description du Saïgon de l'époque. L'enquête de François, les amourettes et le côté rebelle d'Hélène ou le couple Louis Angèle confronté au départ des enfants, la vieillesse…

Par contre le couple Bouboule-Geneviève m'a vraiment horripilée surtout elle d'ailleurs, car elle n'a pas grand-chose dans la tête sauf quand il s'agit d'argent ou de nuire aux autres… Elle ment comme elle respire et finit pas croire en ses mensonges, tandis que son époux, le pauvre type par excellence trouve ce qu'il peut pour évacuer sa colère et sa haine…

Pierre Lemaître nous décrit avec brio tous ces personnages, y compris le chat Joseph car son comportement nous le rend immédiatement sympathique, avec des descriptions détaillées, documentées de la société de l'époque, du rôle des femmes, des années d'après-guerre, « les trente glorieuses » et leurs difficultés, avant de plonger dans une autre guerre avec les conséquences que l'on sait. Il nous réserve une révélation surprise au cours du récit et une fin plus qu'intéressante. C'est le portrait d'une époque, d'un journal avec ses difficultés, et d'une famille.

Pour une fois, la quatrième de couverture est tellement hermétique qu'elle ne révèle rien du tout, ne faisant qu'attiser l'envie d'en savoir plus chez le lecteur.

J'ai retrouvé ce que j'avais aimé dans « Au revoir là-haut », un récit haut en couleurs, une écriture rapide, élégante, pleine de punch, ce qui fait que j'ai dévoré les presque 600 pages en un week-end, impossible en effet de reposer le livre, sauf pour les besoins vitaux…

C'est donc un « page-turner » passionnant mais un petit degré en-dessous du premier opus de la trilogie précédente. J'attends néanmoins la suite de pied ferme ! Pierre Lemaître nous ayant bien prévenus qu'il s'agissait d'une tétralogie.

Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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C'est avec un certain vide, mais déjà une grande impatience ( de lire la suite ), que je débute la rédaction de ce billet...
Je viens tout juste de terminer la lecture du dernier roman de Pierre Lemaitre « Le Grand Monde ». le premier volume d'une tétralogie, qui nous embarque dans l'après guerre de 1939-1945, au tout début de la période des Trente Glorieuses.
Au demeurant, « Au revoir là-haut » apparaît comme un prologue.

Tout commence au Liban, à Beyrouth, où la famille Pelletier vit confortablement. le père gère, avec savoir et autorité une savonnerie. L'année 1948 est particulière pour cette famille, marquée par le départ des enfants vers Paris et Saigon, avec pour toile de fond la guerre d'Indochine, cette « guerre oubliée ».

« Le Grand Monde » est un roman feuilleton, maitrisé, bien construit, avec des personnages savoureux, très vivants, parfois inégaux, qui nous intrigue et nous happe. Une histoire incroyable, saisissante, d'une famille au coeur des évènements dans une époque où la vie quotidienne à Paris, est encore marquée par les restrictions, la pénurie de logements, les manifestations, et la prospérité économique de la France qui n'a toujours pas débuté.
Une rythmique scandée, rapide, des chapitres courts, une culture du rebondissement et du suspens bien affirmée. On veut savoir la suite. Vite ! Vite ! et les pages défilent, défilent...
Dans ce roman, Pierre Lemaitre nous effleure avec le plaisir du romancier sur la question du point de vue. La position de son regard lorsqu'il se projette d'écrire une scène, et de quelle façon il va impliquer son lecteur. Dire les choses, les cacher ou pour partie seulement, laissant de cette manière une totale liberté d'implication pour le lecteur.

Un roman d'aventures entre le roman noir et la fresque historique, et lorsque qu'on le referme, on reste sans voix, avec une seule idée en tête... vivement le prochain

.Je ne peux que fortement conseiller de lire cet excellent premier volet de cette tétralogie, que j'ai adoré et dévoré.. Merci Monsieur Lemaitre !

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Les Pelletier ! Vous ne connaissez pas les Pelletier ? M'enfin ! Les savons Pelletier ! Ah ! Je vois que vous y êtes enfin !

Il y a le père, Louis. Un sacré bonhomme ! Vous avez vu comment il a fait prospérer l'entreprise familiale ? Il a le sens des affaires et de l'innovation… Mais attention ! Généreux avec ça ! Toujours le premier à ouvrir son portefeuille pour l'école de ses enfants.

Il a voulu céder les rênes de l'entreprise à son fils aîné, Jean. Oh ! La ! La ! Quel grand dadais celui-là ! Ce n'est pas pour rien qu'on l'appelle « Bouboule ». Il rate tout ce qu'il entreprend, lui. Vous avez vu avec qui il s'est marié ? Geneviève ! Cette abomination ! La Ginette ! Oui, celle qui suçait tout ce qui passait. Elle n'est même pas belle ! le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle devait espérer mettre la main sur la fortune des Pelletier en épousant l'aîné. Il paraît que Monsieur Jean a tellement mal géré l'entreprise qu'il a fini par partir s'installer à Paris. Il y travaillerait comme représentant en lingerie. Non, mais quelle déchéance, n'est-ce pas ?

Eh, puis, le François ! Ah, celui-là, rien à voir avec son grand frère ! Lui, c'est l'élève brillant. Il est parti à Paris pour faire l'Ecole d'Administration… Un truc comme ça ! Vous savez bien, le genre d'endroit d'où sortent les grands commis d'état. Ah, ça, il a de l'ambition, le François ! … Remarquez… On raconte qu'il aurait menti à ses parents… Monsieur François jouerait au journaliste… Oh, rien de bien grandiose ! Il ferait les « chiens écrasés » …

Et le petit Etienne. Ah, celui-là… Un solitaire… Gentil, mais… Bon, on ne l'a jamais vu sortir avec une fille, si vous voyez ce que je veux dire… Il a un « cousin » … Un Belge… Un légionnaire… Il est très proche de son « cousin », si vous voyez ce que je veux dire… le « cousin » a été envoyé en Indochine… Monsieur Etienne entretient une grande correspondance avec ce « cousin » … Enfin ! Il entretenait… Il paraît qu'il ne reçoit plus de nouvelles. On raconte que l'Etienne se serait embarqué pour Saïgon pour le retrouver…

Et sa soeur… Hélène… Jolie, mais jolie ! Enfin… Trop jolie pour être honnête si vous voulez mon avis… Elle ferait des ateliers photographiques avec son professeur de mathématiques… Un nouveau-venu à Beyrouth. C'est bizarre, comme c'est étrange de constater que ce sont surtout de jolies jeunes filles qui suivent ses ateliers… Moi, je dis ça et je ne dis rien, mais vous savez, c'est ce qu'on raconte… Loin de moi l'idée de propager des ragots, mais si vous voulez mon avis, il n'y a pas de fumée sans feu !

Critique :

Ah, Pierre Lemaitre, comme je vous aime ! … En tout bien tout honneur !

J'admire votre style qui vous rend proche d'un Zola, mais un Zola du XXIe siècle, bien dans son époque. Un écrivain qui a le sens de la narration, du drame, de la passion… Et de l'humour ! Vous, qui, à travers des personnages qui nous semblent tellement proches, nous narrez la France de l'après-guerre… Une France qui s'étendait jusqu'à la lointaine Indochine. Vous nous rappelez que le rationnement des Français ne s'est pas arrêté à la libération de Paris, ni même le 8 mai 1945, date de la fin de la guerre en Occident. Et la difficulté de se loger à Paris ? Cela ne date pas d'aujourd'hui ! Et puis, il y a ces mineurs, héros de la nation un jour et tabassés par les forces de l'ordre lorsqu'ils font grève pour contester leur grosse perte de revenus et ces lois absurdes qui les noient dans la misère. Vous nous plongez dans les trafics en Indochine tellement profitables à certains petits malins, et au Viêt-Cong, mais aussi à certaines grosses huiles françaises, le cul confortablement posé dans leurs fauteuils hexagonaux. Et ce n'est pas tout ! Vous nous immergez dans les assassinats horribles de ces jeunes femmes au crâne fracassé. Vous nous livrez le coupable directement, mais la question n'est pas de découvrir ce dernier, mais de savoir si la police et le petit juge vont arriver à lui mettre le grappin…

Il semblerait que ce ne soit là que le début d'une trilogie, alors, sans vouloir être méchant, je vous invite à travailler au moins quatorze heures par jour, seize seraient mieux, mais je ne voudrais pas que vous me traitiez d'esclavagiste… Et sept jours sur sept ! Je sais ! Dieu s'est reposé le septième jour, mais vous n'êtes pas Dieu, alors pour vous, pas de repos avant la publication du troisième volume de ce triptyque ! D'ailleurs, j'ai mené un sondage auprès de votre lecteur le plus assidu, moi, et le résultat est sans ambages : faut vous grouiller, mon vieux ! Votre public, dans son impatience, pourrait assiéger votre maison d'édition, et à partir de là, à quels débordements risquerions-nous d'assister, je vous le demande ! Être le plus grand auteur français vivant, cela se mérite ! N'est pas Hugo qui veut. Si pour travailler plus vite et mieux vous devez envisager l'exil, n'hésitez pas ! Bruxelles vous attend ! Je suis même disposé à vous payer un restaurant et à vous faire connaître les bières belges… Après vos quatorze heures de labeur quotidien, bien entendu !

Monsieur Lemaitre, je suis sûr que vous me comprenez et ne m'en voudrez pas de vous bousculer quelque peu ! C'est pour votre bien ! Si ! Si ! Si !
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J'attendais tellement de ce nouveau Pierre Lemaître que je craignais une légère déconvenue ; que nenni ! Comment même ai-je pu douter du talent de l'auteur à créer une nouvelle trilogie française après "les Enfants du Désastre" ?

Soit, pour ce 1er tome, la famille Pelletier, en 1948 à Beyrouth, avec les parents qui font tourner leur fabrique de savons, et leurs quatre enfants qui rêvent d'être ailleurs : le fils raté, le fils ambitieux, le fils amoureux, la fille rebelle. Sur quelques mois, on suit les aventures de ce petit monde, de Paris à Saigon, sur fond de tickets de rationnement, de chômage, de grèves réprimées, et de Guerre d'Indochine.
Et, comme toujours avec Pierre Lemaître quand il se fait historien, on en apprend de belles sur la France. Les Trente Glorieuses n'ont pas débuté glorieusement, et l'on assiste ici à une reconstruction du pays basée sur le système d'populaire, tandis que quelques privilégiés de la IVe République s'en mettent plein les poches grâce aux colonies (sidérante "affaire des piastres" que j'ai découverte grâce à ce roman !). Mais ce n'est pas pour autant que le récit est désolant : racontées par Lemaître, les différentes péripéties vécues par les Pelletier prêtent à rire -quand elles n'émeuvent pas aux larmes.
Comme toujours chez cet auteur, j'ai admiré la façon dont il agence les événements dans sa structure narrative, pour nous surprendre et nous entrainer de façon déroutante là où l'on n'aurait jamais imaginé aboutir. On pouffe en croisant des personnages haut-perchés plus vrais que nature, et on se cogne violemment, au détour d'une phrase anodine, à des sentiments purs et puissants. La grande classe ! Une fois encore, j'ai adoré les traits d'humour absurde, la finesse drôlatique des analyses, et le ton mordant, qu'adoucit la grande tendresse de Lemaître pour les Pelletier et ce, malgré leurs mensonges, leurs lâchetés et leurs crimes. J'ai retrouvé avec bonheur son style truculent, maîtrisé avec une telle force tranquille tout au long des 580 pages que je n'ai pu que me délecter de cette lecture.
J'en redemande -vivement le 2e tome !

Alors, si vous avez envie d'un bon gros roman plein d'humour et d'émotion, qui vous instruise tout en vous divertissant, n'hésitez plus, et jetez vous à votre tour dans le Grand Monde !
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Bravo Monsieur Lemaitre, je tiens à vous tirer mon chapeau : après une très belle trilogie débutant sous les balles et les obus de la Première Guerre mondiale, nous vous retrouvons à Beyrouth quelques années après la Deuxième Guerre mondiale pour débuter cette quadrilogie qui sera à coup sûr une réussite !

Quittons les aventures d'Albert Maillard et d'Édouard Péricourt pour laisser place à l'histoire de la famille Pelletier, un couple de quatre enfants propriétaires d'une savonnerie familiale. Alors que Louis Pelletier imagine que l'un de ses descendants deviendra un jour son digne successeur dans cette aventure dans la manufacture, ses enfants ont décidé de prendre des chemins différents dans des contrées lointaines. Jean dit Bouboule, après un essai désastreux au sein de la savonnerie quitte Beyrouth avec son épouse Geneviève pour vivre leur vie de couple à Paris, ville où son frère François est soi-disant étudiant à l'École Normale. Etienne quant à lui partira du domicile familial pour tenter de retrouver son ami disparu en Indochine laissant la pauvre Hélène fille unique seule chez leurs parents…

Véritable invitation au voyage qui a commencé pour moi grâce à un challenge #letourdulivreen80jours et après une très belle rencontre avec l'auteur, on est rapidement envoûté et emporté par la plume si singulière de l'auteur. Pierre Lemaitre est certes un écrivain mais, il est aussi, un très bon conteur. J'ai eu l'occasion de l'écouter lire en livre audio « Au revoir là-haut » est il se révèle être une véritable Shérazade et comme Chahriar, nous sommes transportés par ses mots que nous ne pouvons lâcher. Dans « Le grand monde » la magie a aussi opéré… Tous les ingrédients sont réunis : un récit très bien documenté, une famille aux membres très différents, des intrigues, des situations cocasses...

Le seul conseil que je peux vous apporter est de vite aller dans votre librairie préférée pour vous offrir ce petit bijou riche en rebondissements magnifiquement ficelé que nous ne pourrez lâcher une fois sa lecture terminée...
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Déjà beaucoup de billets pour ce nouveau livre de Pierre Lemaître, très réussi comme les précédents.
Il faut dire que Lemaitre sait raconter une histoire, et surtout sait entremêler les récits !
Cette grande fresque romanesque, premier volume d'une trilogie, met en scène la famille Pelletier en 1948 à Paris, Beyrouth et Saïgon.
Les parents, riches industriels installés à Beyrouth.
Le fils cadet qui part à Saïgon rejoindre son légionnaire et découvre les magouilles financières et la corruption de tout le monde avec à peu près tout le monde !
François, brillant étudiant censé poursuivre des études littéraires alors qu'il couvre les faits divers dans un journal dans un Paris encore traumatisé par la fin de la guerre toute proche.
Hélène, la petite soeur, couvée par ses parents, qui étouffe dans la maison familiale et part à Paris en quête de frissons de toutes sortes...
Et le fils aîné, Bouboule, qui n'a pas réussi à succéder à son père à l'usine, qui n'a pas su ce qu'il voulait, qui ne réussit dans rien sauf.... Mais qui a épousé une femme de tête qui décide pour lui, un personnage incroyable, Geneviève, tout tendue vers ses intérêts et le piétinement des autres. Bref Geneviève est le personnage le plus truculent du livre que l'on retrouvera certainement dans les autres volumes, antipathique à souhait mais qui fait preuve d'un tel machiavélisme que cela devient fascinant !

Même si « Au-revoir là-haut » reste un cran au-dessus, avec ses incroyables histoires de gueules cassées et d'arnaques aux monuments aux morts, « Le grand monde » offre un vrai plaisir de lecture avec ses péripéties et ses rebondissements.
Les personnages sont bien construits, les intrigues sont habilement menées, le contexte historique est très bien documenté, la révélation finale est jouissive, bref c'est le modèle d'un très bon roman grand public, qui ne manque pas d'humour, qui nous ramène dans les années des « Trente glorieuses » et qui nous donne envie de connaître la suite... Pas mal non ?;-)
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Revoilà l'incontournable Pierre Lemaitre avec un nouveau roman encore jubilatoire.
Nous sommes après guerre ; c'est la débrouille.
Les personnages, comme d'habitude, sont, aux choix, détestables, attachants, tête à claque, égoïstes, émouvants, lâches, déboussolés, courageux...
L'histoire nous ballade entre Saïgon, Beyrouth et Paris.
Je conseille d'avoir lu au préalable "Au revoir la-haut" avant celui-ci ; même si cela n'est pas obligatoire cela permet de comprendre une sacré surprise du roman.
C'est bien écrit, c'est fluide, c'est rythmé ; c'est passionnant.
Encore une fois Monsieur Lemaitre m'a permis de dévorer ce roman historique le coeur ému et le sourire aux lèvres.
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Lu en audio, avec la voix de son maître...
Un petit billet pour signaler sa lecture aux babéliamis et que mon commentaire n'est pas objectif aux autres.
Il est des écrivains auxquels on s'attache avec le temps, et pour lesquels on manque sans doute un peu de discernement. Ainsi va la vie...
Après la trilogie "Au revoir là-haut", il récidive avec une suite chronologique dont l'action se situe aux confins de l'empire colonial français dont on devine l'agonie.
Les personnages et le contexte historique sont comme toujours très travaillés, même si j'ai trouvé que l'intensité n'atteignait pas celle des volumes précédents.
Pourquoi le lire après ceux-ci ? Pour la grande révélation finale, inattendue selon moi...
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Beyrouth, 1948. La famille Pelletier est réunie au grand complet pour la réunion annuelle avec la visite de l'usine paternelle de savonnerie puis le déjeuner dans la demeure familiale .
C'est la dernière fois où ils seront tous là avant le départ d'Etienne , le troisième fils pour l'Indochine où il va rejoindre Raymond le légionnaire parti combattre les partisans du Viet Minh.
François, le second part à Paris pour de brillantes études . Jean , l'ainé après l'échec de la tentative de succéder à Louis son père à la tête de l'usine , espère qu'une installation dans la capitale française lui sera plus favorable, son odieuse épouse, Geneviève , bien sûr est du voyage .
Reste la petite dernière , Hélène , 18 ans qui a de fortes envies d'indépendance et rejoindra vite ses frères à Paris .

Tableau flatteur d'une famille bourgeoise unie et presque parfaite . Presque, parce que chacun a sa zone d'ombre plus ou moins noire et même très très noire .
Étienne, à Saïgon , entre deux pipes d'opium, découvre des trafics d'argent et se voit en chevalier blanc alors que Raymond a disparu .

Une belle brochette de personnages, des événements et des revirements en cascade . Description de Paris encore meurtrie par la seconde guerre mondiale et qui panse ses plaies et poursuit ses derniers collaborateurs en miroir avec l'Indochine où la guerre n'intéresse guère la métropole et où les transferts d'argent permettent des fortunes faciles .

Une nouvelle saga de Pierre Lemaitre dans laquelle j'ai plongé avec délice d'autant plus que l'histoire s'achève avec la promesse de nouveaux tomes et donc de futures lectures plaisantes !
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Ce livre est une merveilleuse gourmandise littéraire que je ne finis pas de savourer.
Pierre Lemaitre est définitivement dans le Top 10 des grands romanciers français contemporains. Allez Top 5 même, ne mégotons pas. Mais surtout il ne cesse de se bonifier.
Depuis Travail soigné jusqu'à La famille Pelletier, que de chemin parcouru !!

Sur Babelio, le Grand Monde a été déjà abondamment commenté ( Ah l'heureuse métaphore de Kirzy sur la destinée des personnages qui"suivent malgré tout leur propre couloir de nage", le billet emballant de Afleurdelivres sur ce grand roman choral et cet intense plaisir de lecture, etc.... ) et les critiques sont naturellement à la hauteur du génie romanesque de l'auteur.
Lemaitre est un chef trois étoiles qui régale et étonne. Bien sur on retrouve les mêmes ingrédients que dans la précédente trilogie mais ici la sauce est peut être plus épicée, plus exotique aussi. Les tribulations des Pelletier à Saigon nous emporte dans un invraisemblable chaos où, au final, chacun trouvera sa place à table.
Pierre Lemaitre reste, mine de rien, un auteur engagé et il n'est jamais aussi savoureux que lorsqu'il dénonce. Il se glisse alors dans les failles pimentées et tragiques de la IVe république ( gréves réprimées dans le sang, corruption à tous les étages et, bien sur, incroyable scandale de la piastre ).
Il ne se prive d'aucun condiments mais jamais pour esbroufer: la blanquette de veau et le boeuf bourguignon ont souvent ses faveurs mais il ne dédaigne pas quelques huitres et même, pourquoi pas, une omelette norvégienne lorsque l'heure est grave.
La reconstitution étonnante d'une scène de crime, une visite troublante dans la jungle et une grande parade religieuse croquignolesque sont autant de points d'orgue de ce menu servi(entre autre) par mon personnage préféré: Geneviève. Oui,oui,oui (comme dit Diêm) j'ai bien écrit Geneviève, l'inénarrable et monstrueuse emmerdeuse.
A chaque étape (plat ?) se dégagent des effluves de tabac brun, de mauvais cigare et d'opium.
On rit beaucoup, on boit énormément et on meurt un peu.
Lemaitre nous ballade dans d'irrésistibles références bibliographiques,musicales et même radiophonique (LSD La Série Documentaire), pas toujours faciles à décoder car accolées aux pittoresques personnages secondaires ( eheh il y a même le chat de Simenon!)
Pour le dessert une surprise de taille, malicieuse comme tout, genre bombe glacée ...non on ne dit rien de plus
On en ressort repus mais l'oeil gourmand, fixé déjà sur le prochain opus!
Quel régal.

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