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« Debout, seule, dans la nuit et sous la neige », une femme brûle des vêtements d'enfants. Ce sont les vêtements de son fils. Son fils aîné. Un grand dégingandé qu'elle ne peut plus souffrir.
Différent de ses frères forts et de son père puissant. Différent physiquement, mais aussi sexuellement. Et depuis tout jeune, évidemment.

La famille Blanchette, « une famille à casier ». Une famille très populaire, plus proche du bidonville que du HLM.

Le contexte est planté. le drame peut arriver.
Raconté dans un langage propre et bien élevé, avec la mère, Lorraine, qui s'exprime dans une langue très châtiée. Dans le milieu qui nous a été décrit, l'improbabilité commence à monter.

Mais Lorraine a été élevée au pensionnat de la Nativité. Imprégnée de religiosité, mais aussi de la culture qu'on lui a inculquée, on pense alors tenir une raison réaliste. C'est là que d'autres membres de la famille arrive et s'exprime toujours de manière aussi peu vraisemblable.

Ça commence à lasser , voire même à devenir pathétique...

C'est le premier livre de Gilles Leroy que j'essaie de lire. Prix Goncourt 2007 pour "Alabama song", ou auteur de "Dans les westerns" son oeuvre de multiple fois primée et médiatisée semblait m'intéresser.
La distorsion entre le niveau de langue et le milieu présenté m'en aura éloigné, signe pour moi d'un mépris de toute conscience sociale, et quelque part aussi de ses lecteurs...

Abandonné en décembre 2018.
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Ce livre je l'ai aimé tout de suite. Dès les premières lignes. Par sa puissance, son sujet, même si on début on ne sait trop où l'on va....
C'est une histoire de haine, mais aussi d'amour. De peur et de violence. Les dialogues sont percutants et si forts qu'on en reste étourdis. J'ai aimé la langue, la richesse des personnages. L'auteur a su se glisser dans la peau de cette famille et surtout de la mère, personnage central, confite en religion. On est vraiment au cœur de la famille et de sa détresse. Je me suis sentie proche de ce fils rebelle et j'ai aimé sa bravache, mais aussi du père et j'ai détesté la folie de la mère qui parle si bien de ses peurs et de sa douleur.
Un roman puissant qui m'a donné envie de relire Gilles Leroy et de découvrir d'autres histoires.
Pour la langue, le sujet et l'immersion dans un autre univers il faut absolument découvrir ce roman, que je relirai encore et encore tant il me touche....

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Je suis très déçue. Le sujet pourtant du fils rebelle, du mauvais fils, du rapport entre la mère et le premier garçon de la famille aurait pu être tout autre. Le livre commence par la maman qui expulse son fils de la maison et ce pour sauver les autres membres de la famille. Elle brûle toutes ses affaires, elle a vidé intégralement sa chambre. Ensuite, c'est le flop.
L'histoire est mal menée, brouillonne, pas d'accroche, bref, aucun intérêt.

Lu en mars 2019 / Mercure de France - Prix : 15 €.
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Wisconsin, l'hiver est blanc, le froid saisissant. Dans la nuit, une femme s'agite auprès d'un brasier. Lorraine est fière, on l'a toujours félicitée pour la vigueur de ses feux. Mais dans ce foyer nouvellement allumé, Lorraine fait disparaître une partie du sien : elle brûle une à une les affaires de son fils, Adam. Léguer au feu les affaires du fils, comme pour faire disparaître la douleur, faire taire le scandale à venir. Car ce qu'elle a toujours su, sans jamais vouloir se l'avouer, va bientôt se répandre comme une traînée de poudre dans ce coin perdu de l'Amérique profonde : ses belles-soeurs, qui la méprisent et la traitent de traînée derrière son dos, ont aperçu Adam en compagnie d'autres hommes. Adam est un « dépravé », un homosexuel ! Homophobie ordinaire, Lorraine l'a chassé devant le refus du fils de se faire « soigner » dans un camp religieux.

Lorraine est-elle une mauvaise mère ? Même son mari, qui l'a toujours soutenue, en frémit d'horreur. Quelle mère met son fils dehors, sans aucune affaire, en pleine nuit, au coeur de l'hiver ? L'a-t-elle chassé aussi à cause d'un vieux ressentiment, pour lui faire payer sa naissance difficile, sa jeunesse maladive, l'attention extrême qu'il fallait lui porter, à toute heure du jour et de la nuit ? L'acte de Lorraine a-t-il été aiguillé par un brin de jalousie envers Adam ? Il faut dire que le fils aîné est le fils préféré du père. Elle qui voudrait un amour exclusif, elle doit le partager. Chasser le fils, est-ce enfin pouvoir bénéficier de la présence de ce mari, toujours sur les routes, éloigné soit par le travail, soit par ses séjours en prison.

Car peu à peu, au fil de la longue confession de cette femme, on découvre le portrait d'une mère épuisée, désespérée, qui en a trop vu, trop vécu en trop peu de temps. Elle n'a que trente-deux ans, mais son corps est fatigué par ses grossesses et la misère. Tous les jours, elle s'épuise à maintenir à flot les mobil-homes qu'elle a hérité de son père. Héritage maudit, cadeau empoisonné. La crise économique a frappé de plein fouet cette région, le camping n'a jamais rapporté un sou à la famille, pire, il a participé à sa ruine. Mais ses frères lui en veulent, persiflent, traitent leur beau-frère de fainéant, leur soeur de putain toxico. Lorraine se sent aussi « harcelée » par les services sociaux, en permanence jugée par les gens : elle ne nourrit pas assez bien ses enfants, elle ne les habille pas assez bien, elle ne s'en occupe pas, surtout du petit dernier, qui a un retard mental important et qu'elle ne met pas dans une institution spécialisée. Et l'aîné est devenu un adolescent fugueur, violent et maintenant homosexuel. Preuve qu'elle est vraiment une mère à la ramasse, dont l'attention est réduite par les « antichagrins » qu'elle planque sous l'évier pour supporter les longues journées dans ce coin perdu de l'Amérique.

Le Diable emporte le fils rebelle est un court roman qui propose, au gré de la confession de Lorraine, un portrait sensible et nuancé d'une femme et d'une mère abîmée par la vie. Sans aucun jugement moral, l'auteur dépeint la souffrance d'une vie vécue dans la honte et la misère, en proie aux regards et aux médisances des « autres », des autres dont les racontars ne visent qu'à oublier leur propre douleur.
Lien : https://enquetelitteraire.wo..
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Monologue flamboyant, d'une mère rejetant son fils. La goutte d'eau, il est de l'autre bord. Ce livre est très bien construit. Un flow de mots, de pensées, de fragments de dialogues qui content très bien la tourmente d'une mère qui malgré elle se raconte, se livre, se dénonce, accuse, tout ça la fois. le père reste stoïque. Tu n'étais pas au courant ? le propos est puissant car il va loin, très loin dans la non acceptation, dans la mécanique de l'autruche et dans la violence au quotidien. Que faire ? Lire ce livre, pour commencer.
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Une histoire où la bien-pensance n'est pas de mise, ce n'est pas si courant de nos jours, et ça fait du bien !
Une mère qui hait son fils, qui l'appelle "le petit escroc" et qui cache à son mari, par amour pour lui, les souffrances qu'elle endure... Mais un jour, c'est la goutte de trop et elle envoie ce fils rebelle au diable !
Et alors, les souvenirs remontent à la surface, qui tentent de justifier auprès du Seigneur, du lecteur et du mari, cet acte libérateur...

Cette histoire, glauque à souhait, écrite dans le langage propre aux gens des milieux marginaux, m'a fait irrémédiablement penser au livre (complètement raté) de Philippe Besson, "Le dernier enfant". A l'opposé du livre de Gilles Leroy, Besson raconte, dans un style fleur bleu, l'histoire, conventionnelle à souhait, d'une mère désespérée de voir partir son dernier fils.

Et l'on se prend à rêver que les deux auteurs intervertissent
les sujets traités...

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Roman court et puissant. Lorraine, jeune mère, brûle tout ce qui rappelle Adam, son ainé, comme pour purifier sa famille. Elle semble vomir sa détestation, sa haine de ce fils "rebelle", cet "escroc", comme elle, dit qui met à mal sa foi, sa religion et les forces qu'elle met pour maintenir une famille "présentable" malgré la misère et la précarité. Fred, le père est bien plus compréhensif et il ne pardonnera pas à Lorraine d'avoir chassé son fils dans le froid d'un hiver du Wisconsin.
C'est fort, terrible, une claque.
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J'ai trouvé que ce n'était pas très bien écrit. Il me fut difficile de lire ce roman sans perdre quelquefois le fil...
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Une femme nourrit un feu. Elle y brûle les affaires de son fils aîné. Lorraine a mis a la porte Adam âgé de quatorze ans pour selon elle protéger ses autres enfants "protéger les plus jeunes était mon devoir de mère".

Une phase qui revient comme un mantra dans ce roman où Gille Leroy nous immerge dans les pensées de Lorraine et ce qui l'a conduit à cet acte. Lorraine et sa vie de guingois : enceinte à dix-sept ans, rejetée par les siens et placée en pension chez les catholiques. Puis trois autres enfants, le travail à l'usine et l'emploi qui se fait la malle. le chômage et les petits boulots pour son mari, la drogue pour Lorraine, et le couple vivote avec leurs enfants entassés dans un mobil-home. S'ajoute le regard des autres et plus particulièrement celui des services sociaux comme si elle ne pouvait être qu'une mauvaise mère.
Adam qu'elle surnomme l'escroc, le fils préféré de son mari est arrogant et violent envers elle. Un adolescent déjà connu de la justice que ses belles-soeurs accusent d'être homosexuel. C'en est trop pour Lorraine, la trentaine épuisée, qui puise dans sa foi et la religion le courage de rester debout. La pauvreté peut-être mais elle ne veut pas la honte.

Si l'auteur a su retranscrire un milieu familial et social tout en dépeignant l'ambiguïté assez complexe de Lorraine, ce roman verse de trop dans les excès. Et malheureusement l'ensemble perd en crédibilité comme si l'auteur en voulant planter un décor avait au final raté le coche.
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Une famille perdue dans le Wisconsin avec leurs quatre enfants ou Lorraine la mère se débat pour tous les élever au mieux.
Avec ses mots a elle, si familière elle raconte son quotidien et la naissance de ses enfants dont Adam l'ainé au caractère difficile.
Beaucoup d'affrontement avec elle en période d'adolescence. Son mari très aimant aussi bien avec elle qu'avec les enfants ne s'aperçoit pas du drame qui va se jouer car Adam est différent et dans ce petit village ou les langues sont bien pendues, Adam va être pris en faute et dénoncé a sa mère.
Tout va basculer dans une violente altercation qui mènera Lorraine la mère à rejeter son fils jusqu'à se débarrassé de toutes ses affaires.
Il lui faudra du temps et du courage pour en parler à son mari qui lui ne comprends pas et n'accepte pas.
Il va partir à la recherche de son fils quoi qu'il en soit et laisser Lorraine a ses regrets.
La suite de ce roman a été pour moi un peu trop brève j'aurais aimé en savoir plus et que l'histoire s'étende un peu.
Mais ce roman court nous met en face des conséquences des : qu'en dira-t-on ? puissant et émouvant avec une écriture particulière, j'ai beaucoup apprécié.

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