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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une histoire où la bien-pensance n'est pas de mise, ce n'est pas si courant de nos jours, et ça fait du bien !
Une mère qui hait son fils, qui l'appelle "le petit escroc" et qui cache à son mari, par amour pour lui, les souffrances qu'elle endure... Mais un jour, c'est la goutte de trop et elle envoie ce fils rebelle au diable !
Et alors, les souvenirs remontent à la surface, qui tentent de justifier auprès du Seigneur, du lecteur et du mari, cet acte libérateur...

Cette histoire, glauque à souhait, écrite dans le langage propre aux gens des milieux marginaux, m'a fait irrémédiablement penser au livre (complètement raté) de Philippe Besson, "Le dernier enfant". A l'opposé du livre de Gilles Leroy, Besson raconte, dans un style fleur bleu, l'histoire, conventionnelle à souhait, d'une mère désespérée de voir partir son dernier fils.

Et l'on se prend à rêver que les deux auteurs intervertissent
les sujets traités...

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Une femme nourrit un feu. Elle y brûle les affaires de son fils aîné. Lorraine a mis a la porte Adam âgé de quatorze ans pour selon elle protéger ses autres enfants "protéger les plus jeunes était mon devoir de mère".

Une phase qui revient comme un mantra dans ce roman où Gille Leroy nous immerge dans les pensées de Lorraine et ce qui l'a conduit à cet acte. Lorraine et sa vie de guingois : enceinte à dix-sept ans, rejetée par les siens et placée en pension chez les catholiques. Puis trois autres enfants, le travail à l'usine et l'emploi qui se fait la malle. le chômage et les petits boulots pour son mari, la drogue pour Lorraine, et le couple vivote avec leurs enfants entassés dans un mobil-home. S'ajoute le regard des autres et plus particulièrement celui des services sociaux comme si elle ne pouvait être qu'une mauvaise mère.
Adam qu'elle surnomme l'escroc, le fils préféré de son mari est arrogant et violent envers elle. Un adolescent déjà connu de la justice que ses belles-soeurs accusent d'être homosexuel. C'en est trop pour Lorraine, la trentaine épuisée, qui puise dans sa foi et la religion le courage de rester debout. La pauvreté peut-être mais elle ne veut pas la honte.

Si l'auteur a su retranscrire un milieu familial et social tout en dépeignant l'ambiguïté assez complexe de Lorraine, ce roman verse de trop dans les excès. Et malheureusement l'ensemble perd en crédibilité comme si l'auteur en voulant planter un décor avait au final raté le coche.
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Je ne sais que penser de ce roman, court mais pas si facile à lire.
L'histoire, la narration m'ont dans un premier temps fasciné, puis au deux tiers j'ai commencé à m'ennuyer un peu, beaucoup de répétitions, une écriture hachurée et une fin... qui n'en est pas une.
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Lorraine, mariée à Fred qu'elle aime, est mère de quatre garçons. Ils habitent un bungalow délabré, sur une friche plus ou moins abandonnée d'une petite ville américaine.
Tout commence par un feu dont les flammes détruisent toutes les affaires de son fils ainé Adam, qu'elle vient de mettre à la porte. Cette mère se méfie depuis toujours de cet enfant difficile, bébé malade, enfant turbulent, adolescent rebelle, multipliant les petits larcins et les fugues. C'est son ainé, né prématuré qui est né alors qu'elle avait dix sept ans...
Depuis le premier jour, tout a été compliqué avec lui. C'est pourquoi elle l'appelle "l'escroc". Elle ne peut faire le deuil de l'enfant idéal.
Lorsque ses belles soeurs lancent la rumeur qu'Adam est homosexuel, cela est trop pour elle. La peur qu'elle éprouve vis à vis de ce fils s'est transformée en mépris et en un profond dégoût.
Cette mère va confesser au lecteur ce parcours tortueux et la prière qu'elle adresse à Dieu...

Ce roman traite de façon originale, sans jugement, du problème de la maltraitance et de l'homophobie. La famille dépeinte dans ce récit est très largement carencée, confrontée au chômage, à la justice, à l'alcoolisme, à la pauvreté intellectuelle. Même le grand père, personne référente pour Adam est fêlé, bousillé par la guerre du Vietnam.
L'auteur expose une vie tragique vécue dans la honte, la douleur, la culpabilité. Le récit est bien mené, le style fluide...
Ce court roman se lit ainsi d'une traite, et rappelle "En finir avec Eddy Bellegueule" mais avec moins de peps.
Pas mal sans plus.


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Lorraine a quatre garçons.
Un mari.
Des parents dépendants.
Des frères indifférents et des belles-soeurs vipères.

Lorraine est à bout de force. Au fond de son mobil-home. Elle ne tient plus le coup, à grand renfort d'anxyolitiques. de Dieu. Dieu surtout. Dieu partout.
A lui qu'elle parle. Se confie.
Ne se ménage pas non plus. N'allez pas croire. Lorraine mesure sa part d'enfer...

Lorraine a trois garçons.

Un soir, elle a chassé l'aîné. Paraît qu'il est dépravé. Pédé. Homosexuel. Contre-nature.
Lorraine veut protéger ses trois garçons. Elle est terrifiée à l'idée que l'engeance maudite, diabolique, ne contamine ses autres enfants.
Pour les sauver.
Oui.
C'est pour les sauver qu'elle jette Adam à la rue. Un soir glacé de février.

On devrait la détester.
On devrait ne rien lui concéder, pas d'excuses, ni l'éducation, ni la religion, ni rien.
Pourtant, malgré la violence de ce livre, des mots, des images, du rythme même, on parvient à plaindre cette femme. Égarée, fragile, incapable de remise en question. Si le socle branle, tout s'effondre.
Elle tient si mal debout déjà.

C'est incroyable, la force d'évocation de ce livre. de cette écriture. Non pas dans les images, mais dans les émotions.
Rarement, j'ai autant oscillé entre le dégoût et la compassion.
Manichéen le monde ? 🤨
Lisez le diable emporte le fils rebelle.
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A travers le personnage de Lorraine, Gilles Leroy dépeint une classe sociale américaine dédaigneusement appelée « White Trash ». Elle désigne une population Blanche, pauvre, isolée de la culture, des opportunités sociales et professionnelles. Lorraine est aussi très pieuse et ce roman est un long message adressé à Dieu. Une prière même car, si elle ne le dit pas explicitement, elle demande pardon. En listant les événements qui l'ont amené à prendre cette décision, qu'elle sait extrême mais qu'elle juge nécessaire, elle espère minimiser ses fautes, trouver la paix.

J'ai apprécié la subtilité du point de vu de cette femme, mauvaise mère aux circonstances atténuantes. Elle ne m'a pas émue et j'ai tout de suite pris le parti du fils mais d'autres lecteurs, parents peut être, pourront la comprendre et avoir de l'empathie pour elle.

Je n'avais jamais lu Gilles Leroy, qui a gagné le Goncourt en 2007. J'ai découvert une plume travaillée et pertinente qui joue les équilibristes entre les notions du bien, du mal et de la culpabilité.

Un roman court qui porte un regard vrai sur un sujet, malheureusement, encore difficile.
Lien : https://thebmuffin.wordpress..
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Je finis ce roman et demeure un peu déçu : certes, le roman est bien écrit, traduit très bien les états d'âme de cette mère ultra-catholique, besogneuse et attentive au "bien-être" de ses enfants, mais je trouve que l'intrigue du roman est très éloignée de l'idée que je m'en faisais au départ et qui m'a fait emprunter le livre.

En effet, je m'imaginais une confrontation entre cette mère et ses préceptes ultra-catholiques et son fils homosexuel (qu'elle a exclu de sa maison, par ailleurs) selon un double point de vue : d'une part, les pensées de la mère sur l'homosexualité de son fils et d'autre part, le destin de ce fils : savoir comment il se débrouille, ce qu'il pense de son exclusion..., ce qui aurait pu ouvrir le débat. Mais il n'en est rien.

Certes, le roman reste très intéressant avec les thèmes de la croyance à l'extrême, de la pauvreté et de l'adolescence difficile, mais je suis déçu du fait que l'exclusion du fils homosexuel ne soit qu'un prétexte pour commencer le roman et qu'il ne soit pas plus étayé au fil du roman.
Lien : http://leslecturesduprofesse..
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Un livre coup de poing où la violence de cette mère agresse littéralement le lecteur. On comprend rapidement qu'elle est brisée, que rien n'est simple, ni tout noir ni tout blanc, mais surtout l'histoire d'une misère familiale sans fin et surtout sans espoir.
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