Le ciel en cage

Un livre "dégoté "dans une foire aux livres,écrit par une jeune femme (peu connue en France),née aux États-Unis, de mère italienne et de père belge,qui a fait de brillantes études en France et en Amérique ;Diplômée de Harvard.
L'histoire se passe en Autriche pendant la guerre 39/45.Recit racontė par le personnage central:Johannes.
Élevé dans l'idéologie hitlėrienne, Johannes à 13 ans est admis dans les jeunesses hitlériennes, pour ,à 17 ans partir se battre sur le front.Peu de temps après,ayant sauté sur une bombe,il rentre chez lui,manchot et défiguré.
Ayant beaucoup de mal à accepter son sort,il reste enfermé dans leur grande maison ,et découvre petit à petit des détails qui lui révéleront un secret bien gardé et surtout bien caché :ses parents hébergent une jeune fille juive :Elsa,dans leur grenier.
Les deux premieres parties du livre vont décrire leur approche et leur ressenti.Lui ,étant au départ ,totalement antisémite ,va, au contact d'Elsa ,se laisser toucher par sa grâce et son regard humble et pudique.
Après la mort de ses parents( Dans d'atroces circonstances:voir mes citations) ,et de sa grand-mère qui vivait avec eux,Johannes va faire croire à Elsa que ,la guerre étant finie,l'Autriche à gagné la guerre.(page 197)
-《 La guerre ,Johannes ...., dit-elle ,retenant son souffle,me lançant la perche.Tu ne m'as jamais rien raconté.....
-Qu'y a t-il à raconter?Nous avons gagné.
--Nous?
--Les Russes ,les rosbifs, même les forces yankees sont kaputt. le reich s'étend de l'ex-territoire soviétique à l'Afrique du Nord.》.....

-Avec ce mensonge,Johannes espère la contrôler et la garder avec lui.Au début, ce qui n'était qu'un jeu va devenir un affrontement permanent où chacun va se détruire et C'est la que j'ai eu du mal à continuer ma lecture:Dans les deux premières parties le style est enlevé, beaucoup d'événements surgissent,il y a de l'action,Dans les deux autres parties du roman le style ,la construction des phrases sont totalement différents. Lorsque Johannes et Elsa se retrouvent seuls,C'est un huis-clos ;tout un côté psychologique apparaît alors pour expliquer leur attitude ,bien souvent la haine rejoint l'amour.Iks se déchirent continuellement, C'est une joute verbale et parfois physique ,qui les laisse désemparés et plein d'amertume.C'est un roman qui m'a laissé une impression étrange,avec un côté fascinant dans leur rapport on le lit jusqu'au bout malgré quelques longueurs parce qu'on veut savoir :lequel des deux va détruire l'autre?comment imaginer la fin de cette histoire dans cette espèce de folie grandissante?.A vous de le decouvrir.Un livre que je garderai en mémoire, de par un style très bon et une atmosphère très glauque et dérangeante. 🌟🌟🌟🌟

De quoi parle-t-on ici ? D'amour mais aussi de mensonge, de manipulation peut-être du syndrome de Stockholm ? Oui c'est de cela que nous parle Christine Leunens.
Dans le contexte de la seconde guerre mondiale, à Vienne. le jeune Johannes voue un culte à Hitler. Il entre aux jeunesses Hitlériennes avec fougue malgré l'opposition de ses parents. Ce qu'on lui apprend à l'école : il y croit. Mais un accident va compromettre son bel avenir chez les Aryens. Il sera défiguré et blessé. IL va devoir garder le lit pendant des mois chez ses parents. Sa mère l'aime et prend soin de lui ainsi que sa grand-mère Pimmichen. Une sorte de huis-clos commence.
Quand Johannes recommence à marcher, il sort de sa chambre et découvre qu'une invitée se cache dans le grenier. Elsa, juive, amie de sa soeur décédée quelques années plus tôt.
Ses parents la cachent. Il est horrifié mais il a aussi peur que sa mère découvre qu'il sait. Alors naît le premier mensonge de Johannes. Il sera le premier d'une série !
Son dégoût de savoir cette jeune fille sous son toit laisse place à la curiosité. Une « amitié » naît entre Elsa et Johannes.
Sa mère meurt pendue par les nazis pour résistance.
Johannes se retrouve seul, handicapé et en charge de Pimmichen, Elsa et lui-même. Il va tout faire pour que tout le monde vive dans de bonnes conditions sans que personne ne s'aperçoive de l'existence de l'autre.
Johannes fini par tomber amoureux d'Elsa et tente de lui faire savoir mais n'ose pas le lui avouer. La fin de la guerre sera pour lui un dilemme. Comment faire pour continuer à la garder à ses côtés ? Si elle est libre, va-t-elle rester ?
C'est à ce moment de l'histoire que se pose la question du mensonge. Mentir pour le bien de quelqu'un, dire la vérité au risque de faire du mal. Ment-on pour notre bien ? Mais Elsa est-elle au courant du mensonge et accepte-t-elle parce que la situation l'arrange ? Veut-elle sortir ? Veut-elle se libérer de l'emprise de Johannes ? Qui est sous l'emprise de qui ?
Est-ce le syndrome de Stokholm ? Elsa a-t-elle fini par trouver des circonstances atténuantes à l'homme qui l'emprisonne ? Veut-elle se venger en le faisant souffrir comme elle a souffert ?
Le livre ne donne pas de réponses mais nous laisse avec une sensation moite et mal à l'aise. le personnage de Johannes bien que jeune hitlérien dans son enfance devient attachant au fil de l'histoire. C'est à la fois un battant et un naïf. Il ferait n'importe quoi par amour. Alors qu'Elsa donne le sentiment d'être une personne froide et manipulatrice.
« L'inversion de l'aversion » habituelle qui tend à défendre la cause des juifs face à la barbarie des nazis.
Ici le spectateur est guidé par le point de vue de Johannes, c'est lui qui raconte son histoire. Et nous ne connaissons pas celui d'Elsa. Elle a peut-être tout autant de raisons de devenir antipathique. le confinement et la perte de sa famille l'ont probablement traumatisé, lui ont donné des envies de vengeance ou l'ont tout simplement conduit à la folie.
On voit à travers ce roman que les petites histoires ne correspondent pas toujours à la Grande Histoire et que l'humain est complexe.

A voir le très bon film Jojo Rabbit de Taika Waititi sorti en 2020. Une libre interprétation de ce roman. Avec un Hitler hilarant, à l'image de Chaplin dans le dictateur.

Ce livre est une véritable ode au mensonge. En effet, il nous le présente comme une règle que l on doit suivre les yeux fermés ( une doctrine politique), comme un moyen de protection en permettant de sauver autrui, un moyen de travestir la réalité ( la dureté de la guerre) et de devenir un dominant.
Ce roman se situe dans un contexte historique pesant et meurtrier qui nous fait passer à travers de nombreux sentiments que sont la peur, la peine, l incompréhension et la tristesse.

Mais très vite nous nous retrouvons face à un texte long sans aucune intensité. le huit clos entre les deux personnages; à part certains passages; n est qu une série de situations dont on ne comprend pas trop la finalité. l'histoire d amour censé être le coeur du roman né nous fait ressentir aucune émotion.

ayant été agréablement surprise par l'adaptation cinématographique , je me suis mise en quête du roman afin de voir les sources de celle ci .
Dans la première partie du livre on retrouve cette touche d'humour assez surprenante , sur un thème ne s'y prêtant pas. Je trouve cependant que les personnages et la petite particularité attachante de ce libre sont vite balayes pour se focaliser sur la relation entre les deux protagonistes principaux. Malheureusement , le rythme du récit s'essouffle et cela provoque certaine longueurs . je suis plutôt mitigée sur cette oeuvre ; j'aurais aimé que le coté " jeunesse hitlérienne" soit plus développé .