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EAN : 9782021471120
304 pages
Seuil (04/03/2021)
2.86/5   91 notes
Résumé :
Jim Carrey est une star de cinéma adulée. Il a beaucoup de succès, on envie sa réussite et ses privilèges. Mais il est très seul. Il commence à vieillir, il prend du poids. Il passe des nuits à chercher de l'affection auprès de ses chiens de garde entraînés par le Mossad et à regarder des documentaires improbables sur Netflix. Il a tout tenté pour sortir de sa déprime : les régimes, les gourous, et même les bons conseils de son cher ami, acteur et collectionneur de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (47) Voir plus Ajouter une critique
2,86

sur 91 notes
Si tu aimes Jim Carrey autant que moi alors ce roman est fait pour toi. Si tu ne l'aimes pas ça va être un petit peu compliqué mais tu peux au choix : 1. tenter de découvrir ce roman (seuls les imbéciles ne changent pas d'avis) ou 2. courir te procurer la bio d'Ophélie Winter qui sort ce mois-ci.

You're welcome ! Oh toi lecteur qui aime Jim Carrey autant que moi. Je t'offre un voyage en first class digne d'un trip sous LSD, pas de retour possible, chez Jim Carrey la descente n'existe pas. C'est que le soleil tape fort à Los Angeles mais je te préviens tout de suite nous n'aurons pas le temps de siroter des cocktails et de bronzer tout nu au bord de la grande piscine que Jim a fait installer dans sa somptueuse villa-cube en verre car la fin du monde est proche, tout juste le temps de participer à une séance de thérapie régressive sous la houlette du célèbre gourou Natchez Gushue dans la villa de Kelsey Grammer sur les hauteurs de Malibu en la charmante compagnie de Gwyneth Paltrow, Sean Penn, Goldie Hawn et Nicolas Cage, il faut bien refaire le monde avant qu'il ne disparaisse...

"La maîtresse dit que la vraie beauté vient de l'intérieur, c'est vrai ? Non, non ça c'est des mensonges de bonnes femmes laides." (Menteur, menteur 1997).
Nous sommes en Californie, tout le monde il est beau, tout le monde il est... gentil ? Gentil non, beau oui et ce n'est pas Georgie DeBusschere qui nous dira le contraire. Vous ne connaissez pas Georgie ? C'est la nouvelle bombe dont Jim s'est entiché, ancienne candidate de téléréalité (Survivor l'équivalent de notre Koh-Lanta en France), un petit peu actrice aussi à ses heures perdues et qui a tout de même le mérite d'avoir fait émerger Jim de sa léthargie. C'est qu'il nous a fait un petit coup de mou l'ami Jim, il s'est un peu empâté à force de passer ses nuits scotché sur son écran géant, lobotomisé par moult séries sur Netflix, attendant désespérément le rôle qui relancerait sa carrière. Qu'à cela ne tienne, ce que Jim Carrey veut, Jim Carrey l'obtient et une union karmique plus tard (c'est très à la mode chez les stars et cela évite les divorces coûteux), quelques billets lâchés ici et là dont trois millions de dollars et des poussières pour l'acquisition d'une toile de Frida Kahlo aux enchères chez Christie's à New-York (faut bien gâter la dame) voilà donc notre Jim heureux en ménage, pour un temps seulement car la belle s'esbroufe, le visage déformé par les injections de Vividerm, entre un rendez-vous chez son chirurgien esthétique et une audition à Palm Springs pour le prochain Tarantino, tentant d'égaler le jeune sosie de Marylin Monroe qui a pris place dans le lit conjugal depuis peu.

"Chacun de nous accepte la réalité du monde auquel il est confronté." (The Truman Show, 1998).
A-t-on seulement le choix ? Jim Carrey a une technique imparable lui pour mieux l'accepter : il s'en moque, il s'en moque éperdument, il s'en moque brillamment, aussi il n'hésite pas à se foutre de la gueule de ses congénères acteurs, artistes, qui, tous autant qu'ils sont dans ce roman, Nicolas Cage, Charlie Kaufman, Sean Penn, Gwyneth Paltrow, Anthony Hopkins parmi les plus cités, sont tous dotés d'un égo à dimension cosmique. Bipolaires, schizophrènes, ils ne recherchent qu'une seule chose : la reconnaissance suprême car comme nous le dit si bien Jim : "la star nourrit le système et le système nourrit la star", c'est le deal à respecter...

Mégalo Jim ? Complètement mais aussi très lucide sur les rouages et les magouilles de la grande machine infernale que sont les studios de Hollywood. Et il n'est pas en reste dans ce récit car le premier dont il se moque c'est bien lui-même en nous donnant à voir un Jim Carrey pas au mieux de sa forme physique, gras du bide, en proie à la dépression, tout juste sorti de sa torpeur par son ami Charlie Kaufman (Dans la peau de John Malkovich) qui lui propose le rôle du siècle, le précieux ticket pour les Oscars : incarner Mao Tsé-toung dans son prochain film. Car qui mieux que Jimbo est capable de perfectionner son accent cantonais avec Cary Elwes en un temps record, prendre treize kilos en se gavant de Honey Butter Chicken Biscuit de chez Wendy's, fumer comme un pompier pour feindre l'emphysème dont souffrait Mao ? Personne. Quand on a eu les pouvoirs de Dieu comme Bruce Nolan dans "Bruce tout-puissant" on peut incarner qui on veut.

Mais revenons en à l'intrigue, je ne la dévoilerai pas car ne l'oublions pas nous sommes dans le monde de Jim Carrey, tout est exagéré, décalé, loufoque et cela de manière très pertinente car derrière les pitreries et les bizarreries il y a une véritable analyse. L'air de ne pas y toucher l'acteur dénonce les dérives de l'Amérique de l'opulence, d'une Amérique capitaliste qui surconsomme où le port d'arme est toujours majoritairement autorisé et vous pensez bien que si Jim et ses amis jouent à la guerre face aux aliens qui ont envahi la Terre et si Kim Kardashian monte le cul en premier vers la lumière sous l'oeil médusé de Kanye West qui se prend pour le messie ce n'est pas juste dans le but de nous faire rire (un petit peu quand même).

Quant à la question que de nombreux lecteurs se sont déjà posée avant moi : vraie ou fausse biographie que ces "Mémoires flous" ? Je répondrai : un peu des deux, mais surtout un mélange complètement surprenant de l'homme qu'est certainement Jim Carrey en privé, le père, le fils, à l'approche de la soixantaine et de tous les personnages qu'il a incarnés à l'écran : débile et potache comme Lloyd Christmas dans "Dumb and Dumber" ; prêt à remettre sa vie en question si on lui offre les pouvoirs de Dieu comme Bruce Nolan dans "Bruce tout-puissant" ; à la sensibilité exacerbée, en quête d'identité comme Truman Burbank dans "The Truman Show". Il est tout cela à la fois dans ce roman atypique que j'ai pour ma part pris beaucoup de plaisir à lire. Et que vous dire de plus sinon lisez-le, tentez l'aventure avec Jim Carrey et ... "Au cas où on ne se reverrait pas d'ici là, je vous souhaite une bonne après-midi, une bonne soirée et une excellente nuit !"


*Merci à Pecosa pour la découverte de ce roman déjanté !


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Vous avez oublié vos lunettes, vous lisez Mémoires flous de Jim Carrey, et vous embarquez dans un univers parallèle, qui serait une sorte d'Hollywood à peu près, un peu comme Once upon a time in Hollywood de Tarantino, mâtiné de Je Hais les acteurs de Ben Hecht et du Hail, Caesar! des frères Cohen.

Vous plongez dans la vie d'un Jim Carrey à la ramasse, déprimé, dans sa tour d'ivoire, abruti par Netflix, tombé amoureux de Georgie, une actrice de série Z, qui cachetonne en tant que fille secrète de Staline dans la série Oksana. L'univers des stars semble fait de carton-pâte, peuplé d'allumés, de filles qui ont fui la campagne pour réussir à L.A., et tout ce petit monde se réunit et s'emmerde dans d'innombrables soirées, traqué par les caméras de TMZ qui a racheté des hélicoptères au Corps des Marines pour survoler le ciel angelin.

Jim Carrey et son co-auteur s'amusent à recréer une presque vie de l'acteur, et à mettre en scène des stars toutes clairement identifiées (sauf le mari de Katie Holmes, qu'on reconnaitra aisément, c'est Tom Cuise): Goldie Hawn, le fils Smith, Nicolas Cage, Tarantino, Anthony Hopkins, Cameron Diaz… Leurs vies s'écoulent entre ventes aux enchères, pince-fesses, premières, séminaires bien- être, analyses platistes, rendez-vous chez les chirurgiens esthétiques et les gourous arnaqueurs..

La torpeur de Carrey s'achève grâce à Charlie Kaufman, le scénariste de Dans la peau de John Malkovich, qui sera pour lui ce que Scorsese fut pour de Niro avec Raging Bull, en lui proposant le rôle du Grand Timonier dans un biopic sur Mao: « Je choisis d'incarner l'esprit de Mao sous les traits d'un Blanc. Et de les présenter l'un et l‘autre comme des avatars d'un démon supérieur , un ogre sans âge ni sexe qui a dévoré des générations entières. »

Il faut se laisser porter par ce roman inclassable -Memoirs and Misinformation- qui commence comme un docu sur Hollywood et qui se termine en roman de S.F., qui flirte avec la réalité, brouille les pistes, se moque de l'homme comme de son entourage, égratigne gentiment mais sûrement, et reflète assez bien la personnalité de l'acteur qu'on aime loufoque quand il chante Cuban Pete -chick-chicky-boom, chick-chicky-boom, chick-chicky- , se colle des asperges dans la bouche - Do I have something in my teeth?-, et se montre impeccable dans The Truman Show , Man on the Moon, ou chez Gondry. Ça part loiiinn, il faut accepter de lâcher prise et de se laisser porter par son esprit déjanté. On espère juste qu'il a de bons avocats au cas où les acteurs mis en scène manqueraient d'humour, de second degré et porteraient plainte en rafale.
Je remercie les éditions du Seuil pour cet ouvrage reçu dans le cadre d'une Opération Masse Critique.
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Attention les yeux! Oui, j'ose le 5 étoiles!!! Et pourtant...

Évidemment quand on évoque le nom de Jim Carrey, c'est immédiatement son rôle dans « The Mask » qui me vient à l'esprit. Il était tout simplement « génial » dans ce film atypique et tellement drôle. Il y a « Eternal Sunshine.. » aussi dans un autre registre.

Alors, à la proposition de lecture dans le cadre d'une masse critique Babelio "spéciale" avec les Éditions du Seuil, j'ai « sauté » sur l'occasion d'en savoir un peu plus sur l'acteur et je les en remercie.

J'ai commencé la lecture sans m'attendre à quelque chose de précis. Mi-bio, mi-fiction annonçait la quatrième de couve… Eh bien moi je parlerai plutôt de 4ème dimension. !!! Bien, pas bien ?? Je n'arrive pas à trancher pour le moment…

S'il m'a distraite, ce livre ne m'a pas fait franchement rire, bien au contraire. J'ai trouvé le ton de l'ensemble, cynique et désespéré. Et puis, allez, dans la foulée, je vais vous le dire, j'ai dû le relire une seconde fois pour savoir pourquoi ça ne m'avait pas trop emballée à la première lecture et ce qui m'avait « échappé ». Et finir par l'apprécier à sa juste valeur à la seconde lecture. Ça peut paraitre « bizarre », mais je cherche toujours un sens à mes premiers ressentis négatifs. Il en ressors presque toujours que je n'avais pas vraiment saisi l'intention de l'auteur.

Si on reste « collé » au réel, à l'histoire, ça prend rapidement un sens absurde, ça part dans tous les sens, et il y a surenchère d'invraisemblable et de peu crédible ; quant au final, on a intérêt à avoir suffisamment de distance…

Effectivement, il s'agit bien d'une satire au vitriol du Star System hollywoodien dans toute sa splendeur mais surtout sa démesure. La mégalo est reine ex-aequo avec la parano… pour autant, sont-ils tous aussi « barrés » gravement à la limite de l'internement psychiatrique ?

Au début, c'est « tranquillement » plausible. Jim est en pleine dépression (la « descente » du côté pile de la gloire). Apathique, abattu, reclus, abruti de séries télé et de documentaires Netflix qui le laisse larmoyant et hystérique, il n'est vraiment pas au top!

Seul, entouré de systèmes de sécurité sophistiqués hors-normes et surtout ridicules. Avec ses rottweilers surnommés Jophiel tous les deux (pour ne pas perdre de temps en cas d'attaque vous comprenez…). Ils sont censés non seulement le défendre mais aussi lui « prodiguer » amour et affection sur demande. C'est assez insensé, mais pourquoi pas…. Dans un monde où des chats héritent de certaines grandes fortunes…

Puis après on dérape complètement sur une parodie à la fois burlesque et flippante avec l'entrée en scène de Charlie Kaufman, metteur en scène, qui propose à Jim d'incarner le Grand Timonier version « blanche » pour dénoncer les méfaits du Capitalisme en se servant de ceux causés par l'anticapitalisme…. Ce sera le grand « Come-Back » de l'idole. Pour cela Jim doit grossir, et vite… s'ensuit une scène d'empifrement général à la limite de l'obscénité en compagnie d'un Anthony Hopkins tout aussi déjanté. Tout est dans la démesure encore une fois…. Pourquoi pas, Hollywood dans toutes ses frasques et folies… Enfin c'est tellement décalé que c'est un chouilla déstabilisant quand même, il faut suivre...

Entre temps, notre Jimmy fait une « fixette » sur une actrice de seconde zone qui le fascine dans une série de science-fiction « Aksana ». le voilà amoureux de Georgie. Et ce que star veux…

Ensuite ça glisse doucement (ou brutalement, c'est selon). On ne distingue pas de prime abord la fiction de la réalité. Dans l'invraisemblable. Et commence les questions existentielles et les métaphores. Car il s'agit bien de cela.

Il s'agit de la véritable personnalité des acteurs qui finissent par se confondre par mimétisme avec les rôles qu'ils interprètent et qui arrivent à s'y perdre eux-mêmes (la scène de l'appropriation du personnage de Mao dans la salle de bain est, ahurissante). le cumul des jeux d'acteur les rend quasiment fous, dédoublés, schizos.

Pour ma part, je pense que le service de communication de l'éditeur aurait dû bien préciser de ne pas s'attendre à une vraie bio stricto sensus. Et mi-bio ne suffit pas non plus à mon sens. La cible c'est vraiment les adeptes de l'acteur qui connaissent son parcours cinématographique. Pour les autres il aurait fallu être plus explicite. Les amener à envisager le livre comme des divagations de doux-dingues excentriques ultra riches qui peuvent tout se permettre. Surtout la démesure et le grand n'importe quoi. Une galerie de portraits dénonçant les conséquences d' Hollywood sur la vie de leurs acteurs.

Il s'agit plus d'une psychanalyse de ceux-ci, de leurs questionnements existentiels. du manque d'amour malgré le débordement d'admirateurs, la solitude malgré l'adulation des foules. de réalités fictives. de revers de médaille et de crise identitaire. de doutes, d'incertitudes, de remises en question. J'imagine que tout acteur (actrice) un tant soit peu « reconnu.e » doit le vivre à un moment donné.

C'est une réflexion sur « comment » vivre sa célébrité et surtout le revers de la gloire. Cela me fait penser au film de Woody Allen, « Celebrity » ou même dans un autre style le célèbre « Boulevard du Crépuscule » en Français -« Sunset Boulevard » de Billy Wilder en 1950 sur l'aveuglement d'une star déchue) ; ça pourrait-être tout aussi bien du Tarantino ou les Frères Coen.

Ce sont des ressentis et des réflexions assez transcendantales, déguisés en superproduction sur des moments « flous » entre rêves et réalité. Ça ressemble à du Beigbeder (toute proportions gardées) sous extasie en perfusions. Une sci-fi décousue qui ne tient pas debout en tant que tel.

Pour finir, j'insisterais surtout et encore, de ne pas rester « scotché » au réel, à l'histoire et garder en tête qu'il s'agirait d'un magistral blockbuster schizophrénique s'il était mis en scène ! Donc… vous tournez le « livre » quand, M. Carrey ?? Et n'oubliez pas vos « potes » Nic Cage, Hopkins et les autres !!!

J'oserais juste deux petites remarques: l'une sur la forme : les phrases sont parfois trop tarabiscotées. La construction étouffe le propos à mon sens. Sur l'histoire : le coup des Aliens à la fin était un peu « too much » pour moi, sinon, rien à dire. Un diamant brut qui parfois « pique » un peu les yeux.
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A ceux qui se demandait que diable pouvait faire le mythique comédien Jim Carrey, acteur culte de The Mask ou Eternal Sunshine of the Spotless Mind, vu qu'on le voit plus sur nos écrans depuis bien une décennie, sachez qu'il passe ses journées vaguement dépressif, mal rasé, pas ou peu habillé dans sa maison située sur les hauteurs de Brentwood à Los Angeles, à regarder des documentaires historiques ou animaliers sur Netflix ou à se masturber devant des films pornographiques.

Heureusement que son fidèle ami, le brillant scénariste et réalisateur Charlie Kaufmann, décide de le sortir de sa torpeur en lui proposant un projet fou: la biographie de Mao Tsé-toung avec lui même dans le role du dictateur chinois et Anthony Hopkins dans le role de Nixon....

Mais ses agents font tout pour le dissuader d'accepter ce projet casse gueule et préfereraient largement qu'il accepte plutot ce rôle qu'on dans « Les Hippos gloutons » en 3D…Bon, vous l'aurez compris, ce n'est pas la vraie vie de Jim Carrey qu'on vous raconte là mais celle qu'il nous narre dans son premier roman " Mémoires flous »- co écrit avec Dana Vachon (romancier, essayiste et journaliste pour « Vanity Fair » ou encore le « New York Times »), dans lequel il mélange avec un plaisir évident le vrai et le faux et surtout se lance dans un récit aussi déjanté que complètement fou, totalement fidèle à l'image qu'on a de lui en tant que comédien et personnalité publique.

Plutôt que d'écrire ses classiques mémoires, comme toutes les stars hollywoodiennes ont tendance à le faire à un moment ou à un autre de leur carrière , Jim Carrey a eu envie de prendre le contre pieds de cette démarche et de créer un double bien à la hauteur de sa démesure, héros de cette chronique drôle, foutraque, farcesque, vaguement apocalytpique .

"Mémoires floues" part dans toutes les directions, semble parfois ne pas savoir trop où il va, mais, derrière ce côté très WTF, on arrive à y déceler quelques réflexions bien senties sur son métier et son rapport aux fans et à ses proches.

Car mine de rien, Carrey n'hésite pas à oser l'autocritique et la brillante satire souvent cinglante d'un milieu hollywoodien avec lequel le comédien de The Truman Show semble avoir toujours pris quelques distances . Un récit totalement ovniesque, chaotique, et en tous points surprenants, complètement dingue, bref bien raccord avec ce que l'on connait de l'acteur Jim Carrey .

Les fans du comédien se jetteront dessus, on ne saurait que trop conseiller aux autres, et surtout aux esprits trop cartésiens, de passer leur tour.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un roman mi- autobiographique, mi- fiction
Mais complètement délirant
Complètement déjanté
C'est l'histoire d'un acteur à très grand succès qui se sent en mal de tendresse dans sa villa de milliardaire, qui passe ses journées devant Netflix.
Il croira retrouver l'amour, partira dans des scénarios délirants, l'histoire partira dans tous les sens.
Des gens réels du cinéma américain sont des personnages du roman.
Je n'ai aucune culture du cinéma américain.
Je ne connaissais même pas Jim Carrey.
Et je pense que cette lacune m'a empêchée de savourer le livre.
Je n'ai pas réussi à entrer dans l'esprit, surtout dans la deuxième partie du livre.
La vie d'acteur doit parfois poser des problèmes d'identité, c'est ce que j'ai ressenti.
Le monde du cinéma est certainement un monde sans pitié et il ne faut pas grand chose pour passer de la gloire à l'oubli.
Je pense que ce livre ravira les amateurs de cinéma, mais pour les autres comme moi, il n'est pas évident à suivre.
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critiques presse (3)
LeDevoir
26 avril 2021
L’acteur aux mille mimiques délire solidement dans un premier roman abracadabrant.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LaLibreBelgique
23 mars 2021
L’acteur canadien signe, avec Dana Vachon, Mémoires flous un premier roman jubilatoire sur la célébrité et Hollywood.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeParisienPresse
05 mars 2021
Après un livre pour enfants publié il y a sept ans, l’acteur raconte dans ce premier roman la crise d’identité d’une star de cinéma, nommée… Jim Carrey.
Lire la critique sur le site : LeParisienPresse
Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Comme s'il sentait cette fracture superficielle de l'être, un pop-up lui proposa une offre d'apathie exceptionnelle : une publicité pour le Honey Butter Chicken Biscuit de Wendy's. La croûte du poulet frit était photographiée avec une définition de rêve, les petits pains moelleux et croustillants. Il ne rêva plus que de manger ces petits pains, les tremper dans les deux nouvelles sauces, dont un choeur de gospel hors champ chantait les noms - Zesty Barbecue, Honey Mustard - pendant qu'elles ruisselaient à l'image.
Il se précipita en salivant vers sa Porsche.
Alors qu'il fonçait sur Hummingbird, une petite voix lui assura que deux des Biscuits de Wendy's lui suffiraient amplement. Mais au guichet du drive-in, une autre petite voix s'éleva d'un recoin de son être à la fois plus dangereux et plus désespéré - "Je voudrais cinq Honey Butter Chicken Biscuits."
Ce n'était pas le réconfort qu'il recherchait. Mais l'hébétude, une évasion totale bien que fugace, loin de la pensée et de l'émotion. Il dévora deux des sandwichs badigeonnés de Zesty Barbecue, tout en descendant lentement Sunset, puis deux autres sur le parking du Saharan Motel, baignés de Honey Mustard. Ensuite, il longea mollement la piscine, entra dans la chambre de Kaufman et se laissa tomber sur le lit pour manger le dernier petit pain. Il lui restait une barquette de chaque sauce et il ôta les pellicules d'aluminium, déchiré par l'éternelle lutte entre le sucré et le salé. Voulant retirer tout le plaisir possible de ce dernier morceau de paradis, il plongea tour à tour le petit pain dans chaque sauce et savoura à la fois des expériences gustatives et (initialement du moins) un sentiment de liberté personnelle considérablement accru. La prochaine bouchée serait-elle à la Zesty Barbecue ou la Honey Mustard ? Parmi toute la création, il était seul à le savoir. Et avec quelle assurance béate il parvint à la fraction de seconde où, dans sa propre main, le petit pain changea de trajectoire pour plonger dans Zesty Barbecue, alors que l'instant d'avant, il avait choisi avec une certitude absolue Honey Mustard. Quelle force séparait les actes d'une personne de sa volonté ? Qu'est-ce qui incita Jim Carrey à 10 h 3 min 28 s du matin à s'arroger le droit de remplacer la sauce dans laquelle il avait projeté de tremper son petit pain une demi-seconde auparavant ?
Était-ce le destin ? Le chaos ? Et dans ce cas - qu'était-il vraiment, ou qui ?
Il choisit la sauce qu'il ne voulait pas, juste pour prouver qu'il était réel.
"Mange, ducon..." marmonna-t-il en dirigeant le petit pain vers la sauce Honey Mustard avec une lenteur furtive, comme le chat s'apprêtant à bondir sur sa proie.
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"L'Amérique est un système de Ponzi fasciste en faillite".
Les convives se turent, les fourchettes en argent se posèrent sur la porcelaine.
Il s'imagina en énorme dragon crachant du feu.
"Elle ne se soucie pas de ses malades, elle ne se soucie pas de ses pauvres. Elle ne protège pas ses enfants. Abandonne ses vétérans et ses aînés. Le Dieu même de l'Amérique est une imposture, inventée par des colons pillards pour justifier le génocide des Indiens, une divinité barbare bénissant un peuple barbare, pardonnant le massacre des bébés au napalm au Vietnam, la famine infligée aux cinq cent mille Irakiens à notre époque. Et qui, à cette table, a perdu ne serait-ce que cinq secondes à y réfléchir ? Non, nous noyons tout ça à coups d'affirmations positives sur nous-mêmes. Nous ne nous soucions même pas des nôtres. Les gens qui travaillent quinze heures par jour pour s'occuper de notre maquillage, notre coiffure, notre garde-robe doivent relancer les studios six ou sept fois avant d'être payés. Ils sont obligés de quémander pendant que d'autres siphonnent les intérêts de leur argent. Et pour commencer, quel est le con qui a décidé qu'ils devaient bosser quinze heures par jour ?"
Wink et Al regardèrent la scène, atterrés, espérant que c'était un sketch et se demandaient quand il allait passer à ses imitations bon enfant. Carrey observa toutes les stars attablées, ses pairs : Jack Nicholson, son grand ami Noah Emmerich, Dame Helen Mirren, Brad et Angelina. Et comme l'aurait fait Mao, il prononça son réquisitoire tout en offrant la chance d'une rédemption.
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"Entrez dans la lumière du bonheur. Soyez libres, soyez purifiés. Délivrés des soucis. Des factures à payer. Du chagrin et de la maladie. Plus de corps endoloris. Plus personne à impressionner. Ni dommage ni perte. Seule la lumière purifiante, le pardon. C'est notre cadeau d'adieu : un éternel bonheur douloureux."

Kim Kardashian, le Bébé-Étoile dans les bras, quitta Kanye en pleurs pour être le premier humain à être enlevé. Elle envoya balader ses talons hauts, sauta de la terrasse, et avec une étonnante rapidité, se précipita vers le champ de lumière, suivie par une douzaine de caméras. Elle pénétra dans le faisceau, tomba à genoux et se mit à gémir. Puis ses gémissements devinrent joyeux.
Et elle commença à être transportée...

"Elle monte le cul en premier !" lança Kelsey Grammer. Certes, le début de l'ascension de Kim fut un peu bancal. Puis elle apprit à se servir du rayon et s'éleva vers le ciel comme un véritable ange, le Bébé-Étoile serré contre son sein, tournoyant en extase sous l'oeil des caméras qui diffusaient la scène dans le monde entier ; #mèreétoile, #bébéétoile et #suislétoile se répandirent tandis qu'Homo sapiens acceptait sa propre disparition.
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Ils descendirent tous de la véranda et marchèrent à pas lourds dans le sable aux côtés des paparazzis pour rejoindre Kanye West qui se tenait sur la terrasse de sa maison contemporaine épurée en bord de mer, portant des lentilles de contact miroir et une couronne en titane incrustée d'un logo Adidas en émeraudes. Il se pavanait et posait pour les drones des chaines d'information , tendant les bras vers le ciel comme pour bénir et accueillir la flotte alien. Spielberg, Hanks et Carrey attirèrent à peine plus l'attention qu'un groupe de lamas qui passaient lorsque -précédée par les équipes de télévision de Fox, CNN, TMZ et E!- Kim Kardashian sortit de la maison. Arborant un diadème de perles et un bustier argent avec des bonnets en forme de soucoupe volante, elle tenait dans ses bras un enfant apeuré qu'elle caressait pendant que Kanye jouait en livestream devant la caméra de son iPhone, pour les milliards de gens aux yeux de qui il était, en cette heure tardive et délirante, l'envoyé spécial des extraterrestres le plus regardé sur terre.
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Puis un autoportrait de Frida Kahlo fut mis en vente et Georgie étouffa un cri. (...)
Et sur ce, Carrey se lança dans la course en échangeant avec Georgie des sourires extatiques à chaque enchère, bataillant contre un pétrolier de Dallas, un magnat de la vente japonais et un agent de l'émir de Dubaï, pourchassant tous la pauvre Frida d'un million à un million deux; puis d'un million deux à deux millions -où le texan lâcha l'affaire-, puis à deux millions deux, où le magnat japonais renonça. Carrey n'était plus en lice qu'avec le laquais de l'émir et il était Jim Carrey; il n'allait pas se laisser damer le pion par un despote coupeur de mains.
"Quelqu'un à deux millions huit?", demanda le commissaire-priseur.
Ils enchérirent tous les deux.
"Deux millions neuf?"
Carrey brandit sa plaquette come une hache.
"Trois? Trois millions cent?"
Et le tableau fut à lui.
Les photographes saisirent l'instant sous vingt angles différents, qui tous montraient Carrey lorgnant son ennemi d'un regard torve tout à fait déplacé (...).
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Videos de Jim Carrey (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jim Carrey
Membre du jury de la révélation du 48e Festival du cinéma américain de Deauville, Eddy de Pretto a répondu à notre questionnaire spécial… cinéma américain. le compositeur-interprète natif de Créteil y révèle sa fascination pour “The Truman Show” avec Jim Carrey et ses nombreux visionnages du “Titanic” de James Cameron.
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