je ne m'attendais pas à quelque chose de bon, ni d'extrêmement mauvais, je me suis donc lancée en cet après midi d'été dans du
Marc Levy. Je ne sais pas ce que valent ses autres romans, mais celui-ci est loin d'être une merveille.
Alors oui, le style est léger et se lit simplement, ce qui ne fait pas de mal ; l'histoire est sans prétention ; mais quel ennui !
ce n'est pas tant l'histoire, simple, possiblement originale, de ces deux meilleurs amis qui vivent ensemble, de leurs amis et amours qui gravitent autour d'eux. C'est un sujet toujours intéressant s'il est bien traité. mais c'est là que le bas blesse : le récit est écrit avec une banalité affligeante, et le "manque" dans cette écriture n'est pas le résultat d'un choix ou d'un pari esthétique, mais la trace d'une pauvreté stylistique.
De fait, le récit est présenté comme un petit film du dimanche soir, ou une petite série américaine. pas de mal à cela, mais c'est justement la spécificité du livre, de sa lecture propre, de son rythme qui font défaut ici. Les vies des personnages se croisent dans le roman de Lévy, mais sans saveur, et avec des effets de rythme inutiles (des accélérations où l'on découvre au même moment les divers personnages faire chacun telle action ) qui rappellent davantage les plans cinématographiques, mais sans que ces codes du cinéma ne soient justifiés ici.
Afin d'accéder à l'intimité des personnages, beaucoup de détails, tout aussi superficiels, sont donnés et l'auteur use d'une écriture parfois très orale ou qui rappelle le cheminement de la pensée pour rendre l'ensemble moderne et léger. Mais tout se heurte à une platitude assez décevante : quel manque de subtilité dans l'expression des sentiments !
Marc Levy ne sait pas jouer avec les mots, avec l'écriture. Les émotions ne naissent pas d'une création artistique mais de la reprise de multiples codes narratifs (les rencontres amoureuses, la mort, les rebondissements attendus, les échanges légers et sympathiques, les destins croisés etc) qui perdent tout originalité sous sa plume. C'est un conteur d'histoire pour les après midi d'été, les dimanche au coin du feu et les soirées guimauve. Mais si on veut lire un roman qui vaille par lui-même, qui laisse une trace durable, mieux vaut chercher ailleurs.