AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,11

sur 839 notes
Ceci est une Relecture... puisque j'avais lu ce roman dans les années 90, mais j'ai eu envie de le relire...

Roman censuré à sa sortie, ce fut encore un immense plaisir de relire ce texte et cette histoire incroyablement puissante…
On suit Ambrosio qui est à la limite du saint ; pieux, intraitable, il n'aspire qu'à la prière ; pourtant sa vie bascule (et le roman) dans le gothique avec la perte de son âme…
On parle ici d'église, d'un pays étranger (l'Espagne), de femme, de diable, de torture, de pacte, de viol, de magie noire, d'inceste… tout est imbriqué parfaitement pour troubler le lecteur.. autant qu'Ambrosio.
Car quand il va croiser la route de Mathilde, le saint découvre la luxure et s'y jette à corps perdu.
Vous en dire plus serait vous prier de suivre le chemin pavé de mauvaises intentions, actes révoltants et révulsant…
Pourtant suivre Ambrosio est un délice … quelle plume, quelle force possède ce roman !
Commenter  J’apprécie          70
Celui-ci m'a vraiment marqué. L'auteur anglais a eu un immense succès avec ce roman gothique, devenu un classique du genre, malgré les nombreuses censures dont il a fait l'objet. D'abord, ne soyez pas rebutés par le siècle de parution, je ne suis pas une fana des « classiques » et j'ai trouvé l'écriture de celui-ci très fluide et le suspense très prenant. Mais attention aux âmes sensibles, les pires desseins humains se trouvent entre ces pages qui sont gagnées peu à peu par le mal absolu. Difficile de résumer l'histoire de ce moine si vertueux qui vendra son âme au diable en se frottant aux pires atrocités : violences en tout genre, parricide, magie noire, etc. L'auteur dresse le portrait de la condition féminine à l'époque et surtout critique allègrement l'hypocrisie et les déviances religieuses. À lire absolument !

NB je n'ai pas lu cette édition par antonin artaud
Lien : https://ninaalu.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          70
Le premier roman gothique qui fonde le genre, mais qui semble déjà plein de clichés : fantômes sanglants, cryptes, fausses morts, malédictions... Mais on y trouve aussi, de façon plus surprenante, de l'humour et de l'anticléricalisme. Certains rebondissements sont inattendus, et la violence est réelle, sanglante. violence réelle. le personnage du Moine fascine, de l'admiration à la pitié et à la répulsion.
Entre Sade et le romantisme, on voit bien les influences sur Hugo, Dumas et les autres auteurs du XIXème siècle et au-delà...
Commenter  J’apprécie          70
Mises au couvent intempestives, prédicateurs et moines cédant aux attirances de chairs tendres et voluptueuses, fantômes sanglants, brigands sournois Matthew Gregory Lewis ne ménage pas ses effets pour surprendre et éveiller l'intérêt de ses lecteurs du XVIII ème siècle dont la première fut, dit-on, sa mère.

Ce qui a du enthousiasmer un public porté à la licence ou au merveilleux nous fait malheureusement sourire aujourd'hui.

De coïncidences extraordinaires en renversements de situations improbables, on se prend pourtant à lire les longs monologues d'agonisantes et les effets par trop appuyés du jeune Lewis.
On sent chez l'impétrant en littérature horrifique l'influence de grands prédécesseurs comme son presque compatriote Walter Map et parfois l'on songe aux auteurs dits "picaresque", à Boccace...

Fantastique, horreur, critique de l'emprise du fait religieux sur la vie de ses contemporains font aussi rappel de ces écrivains "gouliards". le tout étant parfaitement écrit et prenant une forme si plaisante que l'on en oublie les invraisemblances et les outrances propres à ces temps.
Commenter  J’apprécie          60
Ce roman a été écrit en 1796 par Matthew Gregory Lewis à l'âge de vingt ans. le roman "gothique", précurseur de nos romans noirs d'aujourd'hui, connaît à cette époque un véritable succès: Horace Walpole et son Château d'Otrante, Carmilla de Joseph Sheridan le Fanu, ou encore Ann Radcliffe avec les Mystères d'Udolphe et l'Italien.

L'action du Moine se déroule essentiellement en Espagne. On retrouve dans ce récit tous les principes du roman gothique: abbayes et couvents mystérieux, sombres souterrains, magie, fantômes, femmes belles et vertueuses, combat du bien contre le mal, tentation, luxure... Tout cela fait que le roman fut censuré en son temps.

Il est vrai que le premier quart du livre peut en rebuter quelques-uns: un peu long, il sert surtout à mettre l'intrigue en place, et à présenter les différents personnages. On fait ainsi la connaissance de Lorenzo de Medina, de sa soeur Agnès, nonne au couvent jouxtant le monastère où loge le Moine, du marquis de las Cisternas, d'Antonia et sa mère doña Elvire.

Le Moine, c'est un certain Ambrosio: l'idole de Madrid, "l'Homme de Piété", un modèle de vertu, qui ne sort de son monastère que pour délivrer ses sermons. Mais le moine, sous ses dehors austères, n'en est pas moins homme, et une si belle âme ne pouvait qu'attirer le mal.
Lucifer sous les traits d'un ange se présente à lui: Mathilde la magnifique, jeune femme qui se pâme d'amour pour le prêtre, entrée au couvent sous l'identité de "frère Rosario". Elle est l'instigatrice de tous ses maux, celle par qui la chute ne fait que commencer.
Ambrosio ne peut rester insensible à ses charmes: son amour débordant, son sacrifice pour sauver celui qu'elle idolâtre d'une mort certaine après un empoisonnement, font qu'il ne résistera pas longtemps à ses avances. S'il est d'abord rongé par le remords, le moine se laisse ensuite entraîner dans une spirale infernale: luxure, violence, magie, meurtre...

Le chemin du moine finit par croiser celui de la belle Antonia, et il ne peut s'empêcher de tomber amoureux d'elle. Prêt à tout pour se faire aimer de celle qui le hante, il vend son âme au diable, et c'est Mathilde qui une fois encore l'initie. Sous prétexte d'aider celui qu'elle aime, elle découvre peu à peu la noirceur de son âme, et ne recule devant rien, pas même le commerce avec les démons, dont elle prétend qu'ils sont sous ses ordres.

Antonia est, avec Agnès et Mathilde, l'un des personnages féminins principaux de l'oeuvre. Jeune fille naïve au coeur pur, elle est l'objet de l'affection de Lorenzo de Medina. Adorée par une mère dont l'affection la pousse à vouloir garder sa fille dans l'ignorance du monde (ne découpe-t-elle pas des passages de la Bible qui pourraient être offensants pour une jeune fille innocente?), elle sera pourtant victime des visées du moine, et son destin sera celui d'une héroïne tragique.

Le moine n'est finalement qu'un homme de chair et de sang, et celui que tous croient exempt des faiblesses de la nature humaine se laisse entièrement submerger par ses pulsions. Ambrosio se retrouve incapable de résister, entraîné par des désirs toujours plus impétueux. La violence monte crescendo, juqu'à l'apothéose que constitue la scène finale, et qui m'a laissée rêveuse, imaginant la chute (réelle et figurée) de celui que le Diable a choisi pour cible. Et plus grande est la vertu, plus grande est la chute... le tragique n'est jamais loin...

Le Moine est une oeuvre vivante, foisonnante, parfois déconcertante dans ce qu'elle mêle divers récits rapportés par plusieurs personnages, avec des chronologies différentes. Il est donc parfois facile de s'y perdre!
Mais le texte reste très moderne pour son époque, et nous interpelle: Ambrosio est là, on pourrait presque le toucher, on le voit se battre dans les méandres de sa conscience, brisant un à un tous ses voeux, jusqu'à perdre son statut de saint homme et se retrouver pécheur déchu...

Si cet ouvrage vous intéresse, je vous recommande plutôt la traduction de Léon de Wailly, très fidèle à l'oeuvre originale (on retrouve le côté incantatoire de la version originale), que la version d'Antonin Artaud, qui est en fait une adaptation et qui comporte plusieurs coupes.
Lien : http://pinklychee-millepages..
Commenter  J’apprécie          60


J'ai été immédiatement captivé par les premières pages. L'intrigue fascinante et le style d'écriture envoûtant m'ont vraiment attiré .

Cependant, au fil du récit, j'ai rencontré des longueurs qui ont légèrement émoussé mon enthousiasme initial. Certains passages semblaient s'étirer excessivement, ce qui a entraîné une perte momentanée de mon intérêt. Des développements de personnages trop détaillés on contribué à ces moments où j'ai décroché.

Pourtant, la fin du livre a réussi à raviver l'étincelle de mon intérêt initial. Les intrigues complexes ont trouvé une résolution convaincante, et le destin des personnages a ajouté une dimension tragique à l'histoire. C'est dans ces derniers chapitres que j'ai vraiment compris pourquoi "Le Moine" est souvent considéré comme un classique
Commenter  J’apprécie          50
Assez lent et pompeux au démarrage mais dévastateur une fois le récit lancé. Gore et maléfique à souhait, un des classiques incontournables du genre gothique. Les Catholiques prennent cher encore. le final est exquis mais il faut s'armer de courage pour y venir à bout vu les quelques longueurs.
Commenter  J’apprécie          50
Ambrosio est un moine âgé d'une trentaine d'années dont le renom en tant que prêcheur et confesseur fait son chemin, ce dont il s'enorgueillit, sans avoir conscience de cette brèche dans un état de sainteté, qui se révèlera ensuite fort fragile. On sait bien que ces êtres parfaits sont une provocation vivante pour le Malin qui n'aura de cesse de les provoquer à son tour... C'est ce qui attend cet orphelin déposé devant son monastère trente ans auparavant, et qui ignore tout de sa famille.

On suit parallèlement les aventures de deux amis, Lorenzo de Médina et Christoval de Las Cisternas, dont les amours croisées vont nous tenir en haleine (contrairement au film où ce ne sera qu'une péripétie secondaire) : Christoval aime Agnès de Médina enfermée contre ses désirs dans le couvent de Sainte-Claire, et Lorenzo est amoureux de la cousine par mésalliance de Christoval, une Las Cisternas déshéritée par son intraitable grand-père. Malheureusement, la jeune fille plaît également au moine Ambrosio qui trouvera les meilleures raisons du monde de se laisser induire en tentation...

Voilà un magnifique roman fantastique et gothique à souhait, professant paradoxalement son désaveu de la superstition et très anticlérical. le film ne s'inspire que d'une manière stylisée, épurée, de l'idée de Lewis ; j'ai commencé par le regretter, tant le film m'a plu, mais j'ai fini par me laisser prendre au rythme endiablé du roman, à faire mon deuil du moine bien plus séduisant imaginé par Dominik Moll et interprété par Vincent Cassel et à observer la déchéance moins tragique et plus satirique de celui de Lewis, qui insiste parfois lourdement sur le désastre de faire prononcer des voeux aussi exigeants à des individus qui n'en ont pas la carrure.

Cf. suite de ma longue note de lecture sur mon blog.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
Commenter  J’apprécie          50
Un roman noir, qui prendrait presque la forme d'un conte.
J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire au début : le titre "Le moine" me faisait m'interroger sur l'intérêt de suivre autant de personnages (personnages que j'ai d'ailleurs parfois mélangés : Peut-être en raison de l'absence de caractéristiques physiques pour les visualiser).
Et finalement, l'histoire se révèle une intrigue à tiroirs, et toutes les pièces s'assemblent, pour un final cruel et spectaculaire ! (Oserais-je dire jouissif ?!)
Mention spéciale à la plume de Matthew Gregory Lewis, parfois très acerbe, sous des airs de ne pas y toucher. J'ai particulièrement aimé cette réflexion sur la Bible, qui n'est finalement qu'un catalogue de vices. Oui, j'ai honteusement pouffé de rire.
Une bonne lecture, une histoire fantastique agréablement désuète, à l'image d'un Poe ou d'un Hoffmann. Pourquoi se priver ?!
Commenter  J’apprécie          50
Excellent ! Suite à de nombreuses recommandations, je me suis lancé dans la lecture du Moine. du moins, son adaptation par Antonin Artaud. C'est ce qui m'a un peu inquiété au début, car j'avais déjà lu un livre de cet homme sans avoir été particulièrement impressionné.


Néanmoins, je suis passé outre mes appréhensions et bien m'en a pris. Je me suis retrouvé devant un très bon roman teinté de fantastique et de symbolisme, articulé sur le thème de l'amour et plus généralement des "faiblesses" humaines. Ou, pour être plus juste, des désirs. Prenant au niveau de l'intrigue et des personnages, mais également du cadre de l'histoire, à savoir une Espagne médiévale en proie à l'hystérie de la foi catholique. Un véritable coup de coeur. J'apprends d'ailleurs sur ce site que le livre est considéré depuis belle lurette comme un classique... comme quoi, on passe assez souvent à côté de grandes choses !
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (2140) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Chefs-d'oeuvre de la littérature

Quel écrivain est l'auteur de Madame Bovary ?

Honoré de Balzac
Stendhal
Gustave Flaubert
Guy de Maupassant

8 questions
11137 lecteurs ont répondu
Thèmes : chef d'oeuvre intemporels , classiqueCréer un quiz sur ce livre

{* *}