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4,11

sur 839 notes
J'avais demandé à des Babelionautes qu'elles ou qu'ils m'aident à trouver des romans, essais ou autres, relatifs au désir.

Voici le premier ouvrage proposé que j'ai donc choisi et que je vous présente ce jour :



Le Moine

Dans ce roman, l'auteur dévoile la vie d'un moine et celle de femmes et d'hommes qui se cherchent, se plaisent, se désirent.
Ambrosio est un moine rigoriste dont les homélies sont très attendues par les fidèles. Ce moine rigoriste s'attache à vivre selon les préceptes de sa condition et reste droit dans ses chausses. Lors d'une de ses apparitions tant attendue au cours d'une messe, Don Lorenzo aperçoit pour la première fois Antonia et tombe sous son charme. Cette dernière est chaperonnée par sa tante Leonela. Quant à la soeur de Don Lorenzo, Ines, religieuse, elle est chérie par un homme.

On suit les personnages dans leur quête d'obtenir les faveurs de leur aimé(e) que ce soit de façon chevaleresque ou criminelle.



Mon avis :

Ce roman est bouillonnant. le début fait penser à un film de cape et d'épée avec un jeu du chat et de la souris dans l'église. Don Lorenzo est ému par la beauté d'Antonia. La tante d'Antonia est elle, attirée par le jeune homme qui accompagne Don Lorenzo (Don Cristobal). Quant à Don Raimundo, lui aussi joue au jeu du chat et de la souris avec Ines, religieuse, soeur de Don Lorenzo. Tout cela est très dynamique, rythmé.
Puis l'auteur s'attelle à nous dépeindre le virage opéré par Ambrosio en terme de comportement. Celui-ci s'amourache d'une jeune femme ce qui va être à l'initiative de la débauche du moine. On est plus dans l'introspection après le passage à l'acte avec le repentir, la culpabilité puis la manipulation de ses pairs et la débauche, le manque de repère.
Après cette faute, l'auteur s'attache à décrire la vie de Don Lorenzo qui souhaite tout faire pour obtenir la main d'Antonia et retrouver sa soeur Ines, qui ayant fauté, n'est plus autorisée à communiquer avec sa famille.
La fin du roman est plutôt une explosion de course-poursuite, de vengeance, de crime, de retrouvailles....



Le désir :

Que fait-on de son désir ? le contient-on ? Y succombe-t-on ? Avec regrets ? Avec plaisir ? L'étouffe-ton ? Faisons-nous fi des conventions et de l'époque ? Se soucie-t-on qu'il soit réciproque ou non ?

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Le désir est présent quasiment tout au long du roman sous plusieurs formes.
L'émoi ressenti à la vue d'une peau, d'un cou, d'un vêtement entraîne un désir que l'on contient et qui va rester courtois. Succomber à ce désir dans ce cas-là, ne se fera que de manière réglementaire, à savoir l'approbation familiale pour un mariage.
Le désir inexistant chez le moine au tout début du roman va rapidement surgir à la vue d'une femme ; celle-ci n'hésite d'ailleurs pas à solliciter cet homme qui jusqu'à présent n'avait jamais rien ressenti de tel tant il honorait son engagement religieux. Pour ce qui le concerne, une fois ses désirs assouvis avec l'une, il va rechercher le moyen de posséder une autre, qu'il désire, en faisant fi de savoir si cela est réciproque ou non. On change alors de type de relation car les deux amants se lient pour piéger une tierce personne et ce n'est donc plus le désir réciproque qu'ils avaient l'un pour l'autre qui est présent mais le désir de l'une de satisfaire aux plaisirs du moine en s'effaçant (j'ai d'ailleurs trouvé certaines similitudes avec "Justine ou les malheurs de la vertu" de Sade. Cependant, elle ne s'efface pas tant que cela et est très claire vis-à-vis du désir qu'elle avait pour ce moine en lui disant que puisqu'il en désire une autre, elle ne souhaite plus avoir de relations sexuelles avec lui. On ne sait d'ailleurs pas trop si elle le désire encore mais toujours est-il qu'elle reste maître d'elle-même (le désire-t-elle encore ? réfrène-t-elle son désir pour lui ? maîtrise-t-elle ce désir ? son désir a-t-il disparu une fois qu'elle fut dans ses bras ?).
Il y a aussi le désir d'Inès, religieuse, qui a succombé à son amant et cette révélation va entraîner le courroux et la mise au ban par la supérieure qui ôte à Inès toute humanité en refusant même qu'elle sorte du couvent. Alors qu'elle aurait pu la chasser purement et simplement, elle se sent tellement offensée par l'attitude de cette religieuse qu'elle bascule vers le crime pour la punir au motif du qu-en dira-t-on. Elle n'accepte pas qu'une des religieuses, engagée, ait pu rompre son serment au seul motif du désir qu'elle avait pour un homme.
Le désir dans ce roman n'est pas propre à la jeunesse puisque Lewis dépeint aussi le désir de Leonela, tante d'Antonia, lorsqu'au tout début du roman, elle aperçoit Don Lorenzo et Don Cristobal. Son désir pour l'un la fait se conduire comme une jeune fille qui connaîtrait ses premiers émois.
Je pourrais encore épiloguer mais je vais m'arrêter là.










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Un excellent livre.

Tout le coté gothique, glauque et moyen-ageux que je recherchais dans les "7 contes gothiques" de Karen Blixen (et ce sans succès), je l'ai trouvé ici avec "Le moine": le poids inexorable de la religion et de ses implacables règles; le mysticisme de la magie noire et des pactes avec Satan; l'horreur des souterrains des couvents, peuplés de cadavres putrides; l'esprit romanesque de l'amour courtois de l'époque. Tout cela écrit bien entendu avec une extrême finesse et poésie. Bref, un régal!
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Ce roman est réputé comme un classique du roman gothique. Adapté récemment au cinéma, j'avais envie de le lire avant un éventuel visionnage.
Pour ce qui est des poncifs du roman gothique classique, je n'ai pas été déçue : montée en puissance dans la terreur, récit situé au 18e siècle, spectres, intrigues amoureuses et criminelles, châteaux et cryptes obscurs, tout y est!
On peut analyser le roman de différentes manières, selon son degré de connaissance de l'époque. Pour ma part, j'y ai clairement vu une histoire anti-cléricale ! Les religieux sont vraiment dépeints avec les traits les plus noirs possible, même celui qui semble le plus dévot, le plus croyant, se révèle vite sujet à des passions peu catholiques... A l'opposé, la jeune innocente qu'est Antonia est à ce point protégée des vices au niveau de son éducation qu'elle tarde à identifier le danger.
Le roman fut interdit à l'époque, et on comprend pourquoi au fur et à mesure que l'on avance dans l'intrigue, en particulier vers la fin. Des intrigues amoureuses, passionnelles, on passe ensuite à l'enlèvement, la séquestration, l'agression sexuelle, et l'escalade se poursuit.
Si j'ai adoré découvrir les codes du roman classique gothique directement " à la source" (si je puis dire), vu que jusque là je ne les connaissais que par connaissance du mouvement sans en avoir ouvert un ouvrage, j'ai cependant été déçue et n'ai guère apprécié l'ouvrage.
Déçue, par l'intrigue trop prévisible. Même s'il y a des coups de théâtre, je n'étais pas surprise de voir réapparaître des personnes supposées mortes ou des amants a priori séparés à tout jamais réussir à se réunir...
Et je n'ai pas aimé les multiples longueurs qui m'ont poussée à sauter des pages - oui, j'ai osé sauter des paragraphes, mais c'est l'un des droits du lecteur comme l'énonçait Pennac ;-). Par exemple, j'ignore l'utilisé de décrire en long et en large telle aventure arrivé à quelqu'un, surtout sur tant de pages. Sans compter les textes écrits ou lus par des personnages, souvent retranscrits dans leur totalité. C'est intéressant parfois, ennuyeux à la longue.
Bref, un roman intéressant à lire du fait de son statut, mais pour ma part, je n'ai guère pris de plaisir à ma lecture.
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J'avais commencé ce roman au mois de février ou mars. Aux environs de la page 60, j'ai décidé de le mettre en pause car cette lecture ne correspondait pas à mes attentes du moment. Il est vrai que le début de ce livre est plutôt lent, l'action est quasi inexistante. Mais ce travail est nécessaire pour pouvoir comprendre les personnages et ainsi pouvoir appréhender les événements qui vont leur arriver par la suite.

Mais j'en oublie presque de vous faire le topo de ce roman gothique. Nous sommes à Madrid, au XVème siècle. D'Ambrosio est un orateur hors pair, la droiture même. Il représente parfaitement l'église. En même temps, nous suivons deux autres intrigues mettant en scène deux jeunes filles en fleur, Agnès et Antonia qui n'ont pas la vie facile.

J'avoue qu'à de nombreuses reprises, je me suis demandée si je ne m'étais pas trompée de livre. Durant une bonne partie du livre, on nous parle d'amours impossibles. Or, ce roman est classé comme un roman gothique, d'horreur. Il m'a donc fallu attendre quelque temps avant de découvrir le côté mystérieux de cette oeuvre.

Globalement, mon ressenti est plutôt bon. Bien que le style ardu m'a imposé une lecture lente, j'ai beaucoup aimé cet univers. La fin m'a particulièrement plu. Je ne m'attendais pas à ça.

En quelques mots, je résumerais le moine comme une histoire sur le péché. C'est une lecture très intéressante dans le contexte actuel où les scandales sexuels de l'Église s'affiche dans les journaux. Bref, une lecture plaisante mais pas un coup de coeur.
Lien : http://iluze.wordpress.com/2..
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Mon avis est mitigé : d'une part, je n'aime pas trop le style alambiqué de cette fin de 18e siècle. Lewis dit en 5 pages ce qu'il pourrait faire passer en 5 lignes. Ca m'énerve.
D'autre part, comme Antonin Artaud l'a si bien dit, ce roman "bouscule la réalité à pleins bras, traîne devant nous des sorciers, des apparitions et des larves avec le naturel le plus parfait, et qui fait enfin du surnaturel une réalité comme les autres".
Et comme j'aime le fantastique...Mais à force d'en faire trop, de montrer trop de démons, de fantômes etc., cela nuit à l'ambiance. L'excès nuit en tout, dit-on...Je préfère le film qui, n'en déplaise à certains, distille beaucoup mieux cette ambiance glauque.
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Un des fleurons de la littérature gothique anglaise, avec son cortège d'ingrédients terribles: un moine qui vend son âme au diable, magie noire, viol, inceste, rêves prémonitoires, scènes de sorcellerie...
Un livre précurseur des romans d'horreur "horror fiction" de notre époque, à tel point que Stephen King lui-même rendit hommage à ce texte en écrivant à son sujet: " un noir moteur de sexe et du surnaturel, qui changea pour toujours le genre - ainsi que le roman lui-même." ( " a black engine of sex and the supernatural that changed the genre - and the novel itself - forever.)
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Livre de Matthew Gregory Lewis.
Antonin Artaud décide d'en faire une traduction très personnelle qui s'avère très bien réussie.
Un langage qui change du parlé contemporain et qui est très facile à lire (On a souvent tendance à se dire que le vieux français est difficile à comprendre de par sa forme et son vocabulaire utilisant parfois des mots qui n'ont plus court. On retrouve toute la noblesse de la langue française en parcourant cet ouvrage et on l'aime.
Un langage qui traduit, avec minutie et avec une précision de chirurgien, les sensations, émotions et autres ressentis des personnages.
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Au début du chapitre II, alors que le moine vient, durant un sermon enflammé, de mettre le peuple en face de ses vices (« Chacun des auditeurs fit un retour sur ses offenses passées, et trembla ») il se retrouve seul dans sa chambre et s'abandonne à l'orgueil.
Lewis nous introduit son personnage sans jugement externe : c'est le moine lui-même, se parlant à lui-même, qui déclare sa vanité; ses toutes premières paroles sont celles d'un pécheur notoire.
Sa perdition est amorcée en quelques lignes.

A partir de là commence la déchéance du moine, lente, définitive. L'écriture de Lewis, élégante, dans le style tout particulier de l'époque qui aligne adjectifs et métaphores, est particulièrement riche. D'autres histoires s'insèrent dans le récit principal, et servent l'escalade de l'horreur jusqu'à l'apothéose.
On pourra s'amuser du romantisme et de la description désuète des sentiments entre les personnages. Mais cette apparente naïveté est entièrement au service du fantastique; fantômes, nonne sanglante, démons, cauchemars ; Lewis traîne le lecteur dans un dédale monstrueux, sans le brusquer.

On remarque les fréquents passages censurés quelques années après la première publication (notifiés en bas de page dans l'édition Flammarion), qui surviennent régulièrement, et principalement lorsque le moine laisse traîner yeux et mains sur le corps des femmes. Curieuses coupures dans le texte d'origine, si l'on considère que les nombreuses fautes du moine (viol, inceste …) sont au centre du roman. La censure est donc anecdotique, puisque les passages les plus violents ne disparaissent pas, mais sont seulement allégés de quelques phrases pour donner à l'ensemble un caractère moins provocant.

La femme, « enchanteresse », « magicienne », est à l'origine de tous les vices, et appelle les plus ignobles actions. On ne peut que sourire à certains passages, gentiment piquants pour notre 21ème siècle :
« - Quand j'ai ôté mon voile, avez-vous vu, Antonia, l'effet que j'ai produit sur le comte ? Et quand je lui ai présenté ma main, avez-vous observé l'air passionné avec lequel il l'a baisée ? Si jamais j'ai vu symptômes d'amour réel, c'est bien sur le physique de don Cristobal !
Antonia avait observé de quel air don Cristobal avait baisé cette main; mais comme elle en avait tiré des conclusions quelque peu différentes de celles de sa tante, elle eut la prudence de se taire. Comme c'est le seul exemple connu qu'une femme ait jamais tenu sa langue, on l'a jugé digne d'être cité ici. »

L'oeuvre n'en demeure pas moins étonnamment scandaleuse pour l'époque. On y trouve un mélange stupéfiant d'apologie et de condamnation de la religion; si le moine est évidemment puni pour ses monstrueux crime, d'autres passages évoquent le péché de chair de manière ambiguë; surtout, on remet souvent en cause l'infinie bonté de Dieu : « Pendant que la raison l'obligeait de reconnaître l'existence de Dieu, la conscience le faisait douter que sa bonté fût infinie; il ne croyait pas qu'un pécheur tel que lui pût trouver grâce. » « Abandonnez un Dieu qui vous abandonne ».
Tout l'intérêt de l'oeuvre se trouve dans cette ambivalence. Ici, Dieu n'est présent que dans les esprits, et les abandonnent, tandis que le Diable est une présence physique et multiple, douée de parole et d'action. On doute de l'influence de Dieu, mais jamais de celle du Diable. C'est ce dernier qui représente la toute-puissance face à la faiblesse des hommes -et de leurs croyances.

Un roman gothique qui ouvre la marche d'une fabuleuse manière. L'épilogue, véritable déchaînement d'horreurs, confirme l'audace stupéfiante d'un jeune homme du 18ème siècle.

Une oeuvre sublime, magistrale, d'une poésie cruelle.
Lien : http://latheoriedesmasques.c..
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« Pour l'homme, ce n'est pas bon d'être seul. Je vais lui faire une aide qui lui convienne parfaitement. » (Genèse 2.18)
Une première de couverture assez explicite de GF avec un homme ou un moine défroqué très peu vêtu précipité, semble-t-il, dans les abîmes du mal. Une oeuvre très kitsch à l'époque mais qui a aujourd'hui un charme délicieusement désuet qui rappelle celui hispanique de Cervantès.
Une excellente présentation de Laurent Bury nous apprend que cette version de Léon de Wailly est très proche de la version originale de Lewis parue 1796 avant l'autocensure sous la pression de censeurs. «Le Moine» entre dans la catégorie du roman gothique initié par Horace Walpole, un coté sombre de la littérature de divertissement au « siècle des Lumières »
Un livre qui serait fortement inspiré des «Mystères du château d'Udolphe (1794)» d'Ann Radcliffe et qui connu un tel succès qu'il inspira Victor Hugo pour Notre-Dame de Paris (1831): l' archidiacre Frollo à des ressemblances certaines avec Ambrosio. Il subjugua des écrivains comme Breton et Artaud. Bref un best-seller intemporel.

La nuit promet d'être belle
Car voici qu'au fond du ciel
Apparaît la lune rousse
Saisi d'une sainte frousse
Tout le commun des mortels
Croit voir le diable à ses trousses...*

Beaucoup d'aimable grandiloquence avec des discussions au ton compassé, d'échanges de mots bleus et monologues amoureux interminables pour en arriver à la tentation du démon. Joutes verbales entre femmes et hommes pour la partie affectivité
Pour l'animation, un peu de capes et d'épées et d'«auberge rouge» pour asseoir ce mélodrame horrifique, sabbats démoniaques dans les souterrains de la maison de Dieu. Un soupçon mais édulcoré d' érotisme à la Siffredi , viol, inceste, parricide et matricide, infanticide, lynchage, «nonnicide» bref «la totale» et de l'inédit, voire du «trash» pour l'époque.
«Quand on n'a que l'amour...»
Pour les personnages, des Hauts en couleur. Mathilda La démone qui enchaîne l'ange déchu, «fait entrer Ambrosio en enfer par la porte du paradis» comme disait Saint Cyprien, deux meurtrières par amour et dépit doña Rodolfa La baronne Lindenberg et Beatriz de Las Cisternas: la nonne sanglante, Sainte-Agathe une fouettarde Dame abbesse. Une charge mentale très prégnante chez ces femmes de tête, fortes, manipulatrices, parfois perverses mais surtout fatales. Elles rosissent, rougissent, baissent les yeux, mais elles ont une volonté de fer et une résilience à toute épreuve: un régal! Et pourtant elles sont altruistes...
Quelques dégâts collatéraux, il y en faut pour le ventre mou du récit, avec une jouvencelle ingénue mais une seule.
Des personnages atemporels le Grand Mongol, variante peut-être du juif errant et surtout Lucifer en personne.
...Soudain les arbres frissonnent
Car Lucifer en personne
Fait une courte apparition...*
En comparaison de ces personnages forts, les mâles hispaniques sont plutôt énamourés et inconsistants, certes ils guerroient, ils chassent, ils pérorent, ils poétisent mais se font rouler dans la farine par jouvencelle et matrones qui les retournent comme des crêpes: de véritables tendrons ils défaillent, larmoient, s'alitent et dépérissent. On imagine aisément: nausées, vomissements, brûlures d'estomac, diarrhée et douleurs abdominales. «On craignait une phtisie» Horreur!
Ambrosio dans sa foi se découvre une libido insatiable mais peu estomac sans le coaching de Mathilda. Les biens nés Leonardo Don Lorenzo, Don Raymond et Don Christoval passent leur temps à courir après l'Arlésienne. Toutefois ils ont la catharsis facile et tournent la page rapidement: le bonheur n'attend pas.
Lewis donc un grand féministe avant-gardiste. Certes à la ville les femmes n'ont pas ou peu de pouvoir socialement, encore que Mère Sainte-Agathe et Doña Rodolpha ne soient pas à plaindre, mais coté jardin...ça décoiffe! Pensez Mathilda, on l'aime bien celle-là car elle assume, une femme qui fait trembler Lucifer!
Pour la morale, une perversion, en fait un athéisme très avant-gardiste mais à ce stade et pour l'époque, une effroyable impiété par la mise à mal des valeurs de la bible, de l'ordre religieux et par suite du sacré lui-même. Culotté, et même sacrément pour l'époque.
...Car devant tant de problèmes
Et de malentendus
Les dieux et les diables
En sont venus à douter d'eux-mêmes...*
Beaucoup d'horrifique et du très glauque, malsain, morbide on sent que Lewis c'est fait plaisir à en rajouter pour notre plus grand plaisir. Comme livre de chevet c'est parfait et on frissonne sous l'édredon lorsque la lumière est éteinte .Brrrrrr
C'est réussi! Vraiment Bravo.

*Champagne Higelin
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Sommet du roman gothique, le moine ne cesse de fasciner les amateurs du genre depuis 200 ans.
Dans l'Espagne du XVIIème siècle, Frère Ambrosio est le plus vertueux des hommes dans tout Madrid. Pourtant, sa vanité en fera la proie idéale du Diable avec lequel il passera un pacte et s'adonnera bientôt à toutes sortes de vices et de débauches.

Avis :
Un roman gothique dans toute sa (terrifiante) splendeur !
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
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