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3,71

sur 3811 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Jean de la Fontaine masquait la satyre sociale de ses contemporains en mettant des bébètes en scène : Roy Lewis est plus explicite en recourrant à nos ancêtres directs : ça passe creme! Je me souviens que ça se lit vite et avec plaisir, en se marrant bien...C est loufoque et décalé à plaisir ! J aime!
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Je pense qu'il est facile de passer à coté de ce livre qui n'attire pas l'oeil et laisse dubitatif, mais pour ma part j'ai de suite accroché.
Texte court et drôle, il parle d'une époque fort lointaine sans contrainte de l'aspect scientifique/historique. le texte n'est pas déconnant, mais l'anthropologie passe au second plan et c'est tant mieux car ce n'est pas l'objectif de l'auteur
Un bon petit moment de lecture que ni ressemble pas à grand chose d'autre
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Bienvenue dans la préhistoire, au milieu d'une bande de joyeux cercopithèques hauts en couleurs ! du père, grand scientifique et inventeur précoce, à l'oncle bourru et pessimiste (sauf quand il s'agit de manger), aux fils partagés entre le génie et la folie de leur père, on assiste à une relecture bien originale de nos lointains ancêtres ! le tout avec humour et dérision.
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Procédé classique, Roy Lewis transpose notre système de pensée dans la préhistoire : Edouard découvre le feu : une découverte majeure, on le sait depuis, mais qui n'est pas acceptée par tout le groupe, certains militent pour le retour à la viande crue et l'obscurité (ou l'obscurantisme ?).

Lewis aborde les thèmes de l'éducation, le rôle de la femme, la famille, la maîtrise du progrès technique, et celui toujours actuel de la bataille des progressistes et des réactionnaires, revisités avec beaucoup d'humour.
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Pourquoi j'ai mangé mon père /Roy Lewis
« O doux lundi matin du monde ! O Afrique, le plus progressiste des continents, berceau de la subhumanité ! À chaque jour suffit sa peine et sa magie ! » Ainsi s'exclame Ernest fils d'Édouard …
Nous faire découvrir les aventures d'une famille préhistorique et le monde qui l'entoure, puis en accéléré, les découvertes du feu et de l'arc et l'obligation de l'exogamie, n'était pas chose facile à faire accepter par le lecteur surtout avec une telle dose d'incongruité bien heureusement accompagnée d'un humour de tous les instants.
Ces premiers pionniers subhumains du pléistocène, pauvres singes nus à peine descendus de leurs arbres, nommés pithécanthropes, ont nom : Édouard pour le père, un inventeur génial qui va changer la face du monde en allant chercher le feu au pied du volcan, convaincu que la nature aide l'espèce qui possède sur les autres une avance technologique et affirmant que la force de l'espèce viendra de ce que ses membres ne sont pas des spécialistes dans un domaine , -père qui ne cesse de répéter que le pithécanthrope ne peut avoir qu'un seul devoir : de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace ! (dixit un jour le célèbre Danton); Mathilde, sa femme, qui invente l'art culinaire ; Vania l'oncle réactionnaire impénitent, ennemi du progrès, partisan du retour dans les arbres ; Ernest le narrateur, fils d'Édouard, un garçon pratique et réaliste, parfois un peu conservateur, voulant tempérer le progrès par une sage prudence ; les frères d'Ernest, Alexandre, Tobie, Oswald et William ; et les ravissantes donzelles Edwige et Griselda la compagne d'Ernest conquise de haute lutte et qui fait naître en lui le désir et les plaisirs de l'amour.
On va découvrir le passage du régime herbivore vers celui omnivore, les affres de la digestion de la viande crue avant qu'Édouard ne découvre le feu, les problèmes de logement (partir vers la Terre Promise pour trouver la bonne caverne après avoir quitté les arbres ! - et en chasser les ours !), le froid, la faim, la peur des fauves. On assiste alors au combat de l'intelligence contre le muscle strié et la griffe rétractile.
La petite horde d'une douzaine de personnes va ainsi commencer une nouvelle vie.
Tout ce petit monde par la suite festoie au coin du feu et découvre l'amour. Les situations rocambolesques et hilarantes ne manquent pas, l'esprit batailleur et la jalousie avivant les querelles.
Avec ses côtés anachroniques déclencheurs du rire, le roman nous fait connaître beaucoup de choses sur l'homme à ses origines. On peut distinguer trois dimensions dans ce récit, celle d'un roman d'aventures absolument picaresque, d'un exposé documentaire, (étude de la station bipède pour s'adapter au milieu, description du régime alimentaire, de l'habitat des cavernes, la taille des silex, invention de l'art figuratif, le passage de l'endogamie à l'exogamie, l'invention du feu), et enfin une parabole en forme de fable allégorique aux accents bibliques.
L'artifice anachronique avec ses décalages constants pour faire s'exprimer les personnages est vraiment une trouvaille de Roy Lewis pour nous faire apprécier les péripéties de la horde d'Édouard. le passage évoquant le grand voyage de l'oncle Ian vers l'Europe et la Palestine puis la Chine est particulièrement intéressant.
Les anachronismes de langage sont aussi légions avec un registre vocabulaire soutenu, raffiné subtilement de figures de rhétorique.
Roy Lewis, journaliste passionné d'anthropologie, rencontra en 1959 Louis Leakey découvreur dans les gorges d'Olduvaï en Tanzanie des restes de l'australopithèque daté de 1,75 millions d'années et baptisé zinjanthrope. Cette rencontre sur le terrain est à l'origine de ce merveilleux livre qui sait instruire en divertissant.
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Soudain, surgissant des ténèbres où campent les fauves affamés, un homme et un tison brûlant viennent porter secours à une humble tribu et, plus encore, à toute l'humanité. Voilà la scène dans laquelle apparaît au lecteur, dans toute sa dimension créatrice, le Prométhée pléistocénien, voleur du feu non pas aux dieux mais aux volcans, le dénommé Édouard. Homo erectus de son état, Édouard dirige sa vie comme sa vaste famille, guidé par la seule nécessité de la survie, survie qui concerne l'ensemble des pithécanthropes présents et à venir. Inventeur de toutes choses et de tous concepts, Édouard est la personnification du génie humain, apte en tout et dont l'intellect représente l'arme ultime, celle qui va conduire, bien que ce ne soit pas inexorable, à la domination absolue de l'espèce humaine sur tous les autres espèces animales de ce vaste monde. Pourquoi j'ai mangé mon père est, de prime abord, le court mais grand roman des débuts de l'histoire humaine. Mais, gagnant le droit de régir le monde, les espèces qui le peuplent et les ressources qui y abondent, l'homme paraît se détacher de la nature ; se pose donc la question de la place de l'homme dans celle-ci, question à laquelle les hommes du Pléistocène, pas plus que nous, n'ont de réponse définitive.

Pourquoi j'ai mangé mon père est d'abord un formidable roman didactique pour comprendre, et se rendre compte de l'incroyable destinée de l'humanité. Évidemment, on ne saurait reprocher au roman de Roy Lewis l'accélération du temps ou encore la simplification des grandes lignes de l'évolution des hominidés, voire la certitude avec laquelle l'auteur traite tel ou tel thème et pour chacun desquels les paléoanthropologues émettent encore prudemment leurs hypothèses. Tout se déroule au sein d'une même famille, et sur la temporalité d'une vie humaine ; là encore, on ne saurait considérer sérieusement la proposition d'une succession d'événements uniques, marqués et identifiables dans le temps, qui auraient conditionné l'histoire humaine. Cependant conviendrons-nous du dynamisme de cette proposition et de sa commodité narrative. Là, d'ailleurs, n'est pas le sujet. le sujet est bien l'illustration, accélérée, contemporanéisée et donc didactique des débuts de l'histoire de l'humanité, ou la personnification de progrès qui mirent des centaines voire des milliers d'année à se concrétiser, et qui donnèrent à l'homme sa place dominante dans le monde. Ainsi les débuts du roman dépeignent l'homme comme un cousin du singe, bipède certes, mais guère armé physiquement pour faire face aux fauves ou aux grands mammifères, auxquels il doit bien, régulièrement, concéder quelques pertes. Fils et filles, frères et soeurs sont ainsi dévorés, encornés, écrasés par les forces vives de la savane, tandis que le reste de la tribu trouve refuge dans les branches des arbres. Back to the trees, clame Vania, le frère d'Édouard, auquel il oppose un conservatisme aux allures, parfois, de sagesse. Mais c'est bien en constatant l'effroi que provoque la foudre, et le feu qu'elle fait naître, sur tous les animaux, y compris les grands prédateurs, qu'Édouard comprend que la maîtrise du feu signifiera la sécurité pour son espèce. Roy Lewis fait de ce personnage une sorte de génie préhistorique dont le cerveau imagine sans cesse de nouveau axes de développement pour les pithécanthropes, n'oubliant jamais de philosopher sur, par exemple, la spécification des espèces - et l'incidence de celle-ci sur leur survie - ou de sa propre situation dans le temps long de la préhistoire.

La maîtrise du feu est un évènement fondateur : il garantit la sécurité aux hominidés, favorise la solidité de leurs outils de chasse, réchauffe les cavernes dont les hommes ont chassé les ours, permet la cuisson des aliments, laquelle dégage pour la création artistique et la réflexion intellectuelle le temps passé autrefois à l'unique mastication. Page après page, sautant en quelques lignes des milliers d'année d'évolution, le lecteur voit défiler les avancées technologiques, les sauts intellectuels (ainsi de l'ombre dessinée d'Alexandre, qui annonce, comme les peintures d'animaux qu'il a faites, le pouvoir magique conféré à l'art). le progrès permet non seulement de sauvegarder les vies - combien de soeurs et de frères capturés par les fauves ? -, mais aussi de détacher l'homme de ses fonctions purement liées à la survie : l'homme ne s'élève plus seulement en groupant dans les arbres pour sauver sa vie, mais il s'élève intellectuellement pour la rendre plus douce. Et, ouvrant ainsi une porte, sa vivacité intellectuelle s'alliant à une habileté manuelle et à de la curiosité, l'homme entrevoit pléthore de territoires physiques et savants à découvrir. Ainsi de la sociologie, lorsque Édouard, au désespoir de voir son espèce stagner - cela signifiant la mort -, force ses fils à une exogamie devant laquelle ils protestent, voyant désormais de supposés insurmontables murs s'opposer à leur reproduction sexuée. Sans faire oeuvre de paléoanthropologue, Roy Lewis pose toutefois, chez son lecteur, les jalons dune curiosité intellectuelle pour cette période si vaste et si pleine de progrès que nous nommons indistinctement préhistoire. Plus encore, il évoque, par la bouche de son infatigable Édouard, les questionnements de ces hommes - et les nôtres, de la même façon - desquels nous descendons. Par exemple, lorsque Édouard pressent le caractère magique de la peinture, qui fera bientôt de l'homme le principal récipiendaire du message de Dieu, l'homme pouvant, par des usages, des rites, communiquer avec des forces invisibles et surnaturelles. Ou encore lorsque Édouard, interrogeant son frère revenu d'un voyage réellement planétaire, s'inquiète de ces autres espèces hominidées - l'homme de Pékin, l'homme de Neandertal - vouées, toutes, à laisser leur place à Sapiens Sapiens, dont quelques représentants tiennent le roman ou lisent cette critique.

S'élevant donc au-dessus de la mêlée animale, Édouard et ses fils commencent à éprouver la question existentielle qui taraudera et taraude encore bon nombre de leurs descendants : quelle place l'homme détient-il en ce monde ? Y a-t-il pour cette espèce aux origines simiesques une destinée manifeste à gouverner ce qui se trouve en ce bas monde ? Ou encore : l'homme est-il destiné à rester homme, ou peut-il devenir dieu ? le lion a ses griffes, l'hippopotame sa masse écrasante, la hyène sa rapacité ; l'homme a son cerveau. Avec cet outil, et le langage qui permet à l'homme de communiquer mais aussi d'appréhender son environnement, l'homme se détacher des autres espèces animales, jusqu'à posséder, potentiellement, un pouvoir sur le devenir du monde. C'est cette évolution, extra naturelle dirons-nous, qui inquiète Vania, le frère d'Édouard. le monde se plie à la volonté humaine dès lors que l'homme en maîtrise les lois. Légitimé par la survie, le progrès, par essence, ne peut être arrêté. C'est cette dimension réflexive qui parle d'ailleurs le plus au lecteur contemporain. Que ce soit les contemporains de la publication du livre, dans les années 1960, avec le danger atomique, ou nous autres dans un vingt-et-unième siècle avancé de deux décennies et inquiet de l'influence de l'homme sur le changement climatique, la question est la même : l'homme saura-t-il s'arrêter de lui-même avant que le monde ne s'effondre sous le poids du sacro-saint progrès ? L'optimisme d'Édouard, explicable par la satisfaction d'une perpétuation de l'espèce hominidée quasi assuré rappelle celui, plus béat, de certains de nos contemporains, assurés que le progrès nous sauvera à nouveau. On aimerait les croire. A défaut d'en être sûrs, du moins pouvons relire Pourquoi j'ai mangé mon père pour mesurer le chemin parcouru et se dire que, avec un peu de sagesse et d'intelligence, nous pourrions y parvenir.
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J'ai bien ri en lisant ce livre complètement décalé. On voit les nouvelles inventions et comment elles sont perçues par le reste de la société. Toute nouvelle chose a des conséquences plus ou moins désastreuses même si au début elles sont bien. Chaque personne de la tribu est une carricature de notre société et c'est vraiment sympa à lire.
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Ce bouquin m'a été offert par une amie lors d'un séjour en clinique en 2001.
C'est exactement la lecture qu'il me fallait pendant cette période, il m'a vidé la tête de toutes les idées noires susceptibles d'encombrer mon esprit.

Préalablement préparée la veille du séjour grâce à un spectacle, là aussi offert, de Fabrice Luchini au théâtre des Champs Élysées. Voilà de quoi surmonter ma peur, les deux ont parfaitement anesthesié mes craintes.
Alors bien sûr ce n'est pas un chef d'oeuvre, mais alors je me suis laissée emporter et le héros du livre, ce petit bonhomme complètement décalé au sein de sa tribu m'a vraiment bien fait rire, j'en ris encore en écrivant ! Je me souviens de l'épisode et les tentatives de dressage du loup ou louveteau...

Donc un très bon souvenir de lecture.
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Lecture très rapide de cette histoire qui retrace l'évolution de l'homme préhistorique de façon assez drôle. Alors je ne me suis pas écroulée de rire comme le prologue l'annonce, mais ça fait sourire et c'est déjà bien. Je n'ai pas beaucoup aimé le personnage du narrateur, par contre.
Je recommanderais plutôt cette lecture à des ados qui pourront apprendre le mode de vies de nos très lointains ancêtres de façon comique et facile, grâce aux chapitres très courts qui leur évitera de se lasser.
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"Pourquoi j'ai mangé mon père" Rien que dans le titre, on voit que l'auteur n'a pas souhaiter écrire un livre basique. J'ai trouvé ce livre amusant, bien que l'humour britannique m'ait tout d'abord un peu surprise, mais je m'y suis assez vite habituée. de plus, le narrateur réussit à nous captiver en décrivant son abasourdissement face à des découvertes qui paraissent si futiles et habituelles au lecteur.
En, ce qui concerne le domaine intellectuel, ce livre permet d'apprendre des faits et des termes historiques sans pour autant qu'il se transforme en documentaire ennuyeux grâce au comique qui est omniprésent. On peut aussi discerner le dualisme entre le conservatisme et le progressisme qui sont toujours d'actualité. Les deux semblent avoir des aspects positifs et négatifs car il faut à la fois chercher à gagner du confort (l'IA grâce à son aide en médecine, à des recherches facilitées...), sans tout de même inventer des objets que l'humain ne pourrait pas gérer (la bombe d'Hiroshima présentée sous les traits du feu, qui explosa en 1960, et donc à la parution de ce livre).
En contrepartie, je n'ai pas apprécié la place qu'ont les femmes au long de ce livre. Elles sont en effet décrites comme des personnes qui ne peuvent pas convenablement se défendre, ne peuvent pas aller à la chasse et sont donc obligées de faire le ménage en ayant des discussions sans but. de ce fait, je me demande si l'auteur a fait exprès ressortir cette soumission des femmes pour les faire réagir, ou alors pour lui, les femmes doivent obéir aux hommes. Une autre possibilité serait encore qu'il ait pensé que durant la préhistoire, les femmes étaient laissées de côté ainsi, bien qu'aujourd'hui, ce fait fut contredit car les femmes allaient elles aussi à la chasse...
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