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EAN : 9782757857175
224 pages
Points (07/01/2016)
3.19/5   8 notes
Résumé :
Une critique systématique et salutaire d’un fantasme de plus en plus prégnant dans le débat public.
Depuis le début des années 2000, un mot s’est immiscé dans les débats publics : islamisation. La
population musulmane, dont le nombre s’accroîtrait dangereusement, chercherait à submerger,
dissoudre, voire vassaliser les cultures européennes. L’imaginaire du complot déborde ainsi peu à peu
le cadre de l’islamophobie ordinaire. Si cette perc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Il s'en passe des choses... Et il s'en est passé. du discours des fleuves de sang d'Enoch Powell en 1968 à la jungle de Calais. de Colombey les deux Églises aux plages de Calais, de Kaboul à Moscou, de l'indépendance à leurs nouvelles saisons, beaucoup de choses.
Par ignorance, par omission, nous subissons. L'ordre est global, la peur ,la haine. le monde se rationalise, se légitime, le monde tremble d'effroi. On oublie, on veut croire, et simplement on écoute le dernier histrion accroché à son micro pétard. Puisqu'on vous le dit, soyez tranquille.
L'altérité redoutée, honnie, imaginée, recrée, supposée, déformée, fantasmée . Tous contre tous. La peste, l'invasion, le raz de marée, l'ennemi, l'infiltré, le parasite, l'encombrant, le sale, le bruyant, le pas pareil, le pas la peine.
Ce que l'on entend fait peur. Peur par son contenu, peur par ce que tous ces mots véhiculent, tous ce que ces mots cachent trop facilement. Alors on entend beaucoup d'imbéciles, d'improbables scénaristes moribonds, de mauvais prêcheurs, de tristes prédicateurs, pseudo savants histrioniques psalmodiant des théories noires et brumeuses, nouveaux théologiens du désastre, du complot.
La vérité c'est qu'un système fantasmatique s'est mis en marche. Ce système permet l'épanouissement en toute impunité des plus vils intérêts et des pires obscénités.
La paranoïa est entretenue, le mythe nourrit copieusement. Alors oui des choses se sont passées, se passent, et s'en aucun doute d'autres choses viendront.
Sécurité contre liberté voilà l'oeillère que nous portons. Partout, dans le monde.
Alors on entend beaucoup de choses sur les ondes, beaucoup d'images, beaucoup d'avis, beaucoup d'impressions, qui vous voudraient nous conforter dans un certain nihilisme idéologique.
Aussi épouvantable soit la réalité, aussi cruelle soit elle, le mythe, lui, ne soit jamais être ineffable.
Alors si le sentiment n'est pas à bannir, et qu'il ne doit pas à être opposé à la raison, mais l'accompagner avec sagesse, il est nécessaire d'écouter celles et ceux qui parlent de se qu'ils ont étudié. Celles et ceux qui connaissent le large spectre religieux, toute obédience confondue. Tel est le cas de Raphaël Liogier ; sociologue et philosophe.
Il est difficile en ces temps mono-idéologiques imposés de ne pas prendre obscurément position et vouloir simplement prendre le parti de l'étude. L'impartialité a quitté la sphère de la sagesse du politique et c'est en cela peut être que la situation laisse la porte ouverte à tous les dangers. Il nous faut nous tourner vers les sciences humaines pour trouver un lieu de débat, d'échange, de dialogue. Rien ne sert de hurler, de frapper, d'interdire, de violenter, de pointer du doigt , de rayer, d'exclure, d'ignorer, de repousser, mieux vaut aller à la rencontre de son altérité plutôt que de s'inventer une insoutenable identité. Et cela vaut pour tous les côtés.
L'essai de Raphaël Liogier pose les chiffres, les dates, les faits d'une façon claire et extrêmement bien expliquée. Travail de sociologue, de philosophe mais également d'historien. Pour rejoindre la réalité, faire preuve de modernité. Décoder les mythes c'est faire oeuvre de maturité et preuve de confiance en l'avenir. Ce que je comprends m'appartient disait le philosophe. C'est là que se trouve la seule richesse qui doit être sauvegarder, celle de la lumière qui se doit d'être partagée.

Astrid Shriqui Garain
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Beaucoup de temps et de pages à tenter de démontrer que certaines affirmations ne sont pas scientifiquement prouvées. Certes les thèses de la submersion ou du grand remplacement doivent être pesées et contrebalancées par des arguments chiffrés ce que fais cet ouvrage. Cependant les événements et afflux d'immigrés de 2015 mériteraient de figurer dans l'étude. Je suis déçue une l'auteur n'est pas mené jusqu'au bout la démonstration. En effet comment expliquer les résultats des sondages et consultations faites sur ce thème. Pourquoi éviter de parler des faits criminels commis au nom de l'Islam, pourquoi ne pas évoquer la volonté de l'islam politique qu'il provienne du wahhabisme ou de la Turquie. Je préfère de loin les essais de Gilles KEPPEL, plus fouillés, mieux documentés. J'ai vraiment eu l'impression de lire un très long article de Mediapart.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
La figure du musulman n’est pas devenue par hasard l’altérité adverse fondamentale de l’Europe, synthétisant dans sa seule image tentaculaire l’ancienne peur de l’explosion démographique des non-Blancs. On peut résumer, de façon caricaturale mais signifiante, en quatre grandes étapes la mutation du regard européen sur l’islam : le regard fasciné, surtout caractéristique du XIXe siècle, le regard méprisant caractéristique du XXe siècle, puis le regard effrayé à partir des années 1980 et enfin, aujourd’hui, le regard paranoïaque. Dans les trois premières situations, le musulman était un objet de fascination, de mépris et d’effroi parmi d’autres, à côté de l’Arabe, du Noir, de l’Asiatique, de l’étranger, de l’immigré. Au XXIe siècle, le musulman devient – c’est du moins ce que nous voulons faire observer – la figure centrale de l’altérité indésirable, inassimilable, et par surcroît douée du désir d’anéantir l’Europe
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Afin d’être vécu, le mythe doit d’abord être cru. Chacun, dans ce théâtre tragique de l’islamisation – tragique, et non pas seulement dramatique, parce que c’est bien la mort de l’Être européen qui est projetée sur scène – doit pouvoir tenir sérieusement son rôle. Dans le cas contraire, le scénario se dégraderait en simple fiction à laquelle on n’adhère que partiellement, par jeu. Contrairement à la fiction, qui peut ne reposer sur rien de réel et se complaire dans des tribulations oniriques, le mythe doit impérativement s’appuyer sur des faits qui le rendent plausible.
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Contre cette marée de bêtes quasi humaines affamées, instinctives, qui se traînent, violent, hurlent, copulent, défèquent et assassinent dans le même mouvement sans aucune notion du bien et du mal, on ne peut lutter avec des valeurs, on ne peut se permettre d’avoir pitié même lorsque des enfants, qui ne sont en réalité plus tout à fait des enfants, passent par-dessus bord et se noient. Ce ne sont plus des gens mais des corps réduits à l’état de virus, d’entités décérébrées qui ont perdu tout sens de l’individualité, qui ne savent que se multiplier, se répandre et détruire tout ce qu’ils touchent, avec lesquels on ne peut dialoguer, dont on ne peut endiguer la progression avec ces bons sentiments humanitaires propres à notre culture sophistiquée.
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Essayez d’intégrer de l’huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se séparent de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront peut-être vingt millions et après-demain quarante ? Si nous faisions l’intégration, si tous les Arabes et les Berbères d’Algérie étaient considérés comme français, comment les empêcherait-on de venir s’installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ?
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La rue, autrefois paisible, est devenue bruyante et chaotique. » L’homme de couleur est synonyme de chaos, de désordre, de souillure, d’épidémie. Ce qui requiert une solution hygiénique d’urgence pour redonner au pays sa pureté chromatique.
Cette hantise d’une submersion par des populations allogènes, fondée sur l’évidence des distinctions d’ethnie, de couleur de peau, de civilisation (les trois notions étant vaguement équivalentes), est une nouveauté du XXe siècle. Et du XXe siècle européen. Certes, l’identité des groupes humains s’est toujours construite en opposition à l’Autre, dans l’imaginaire de l’antagonisme ou du moins de la différence. Mais la quantité et la vitesse de reproduction supposée de l’étranger n’étaient pas jusque-là le ressort du rejet, du mépris ou de la crainte qu’il inspirait. En inventant la globalisation, l’Europe a aussi inventé la globalisation de l’autre projeté comme une quantité impersonnelle, comme un danger global, massif et passif, qui ne relève plus de l’affrontement singulier mais du raz-de-marée démographique général.
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Vidéo de Raphaël Liogier
Intervenants : Julie Clarini, Olivier Gazalé, Raphaël Liogier, Phia Ménard CC-BY-NC-ND 2.0 Que ce soit dans la série d?albums dédiée à Pascal Brutal comme dans ses films, Les beaux gosses et Jacky au royaume des filles, Riad Sattouf a joué sur les stéréotypes de la virilité pour les questionner. Depuis quelques années, le mythe de l?éternel masculin est interrogé au travers des études sur le genre. Récemment, l?affaire #MeToo a sévèrement remis en cause les présupposés hégémoniques et violents du sexe fort. le masculin implique-t-il des codes et lesquels? Peut-on distinguer masculinité et virilité? L?injonction virile a-t-elle un coût aussi pour les hommes ?
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