Quelle surprise lorsque j'ai ouvert ce livre, que de découvrir qu'il s'agissait de l'un des protégés de
Dean Koontz. Avec mes récentes déceptions dans le genre horreur et fantastique de la collection Pocket Terreur, j'ai eu une certaine appréhension. J'imagine mon crâne exploser lorsque je repense à l'immondice
Thomas Tessier qui a fait bien plus de mal au genre de l'imaginaire.
Mais qui est
Bentley Little ? Une petite voiture ? J'avoue elle était facile celle-là. En plus d'être l'ami de l'écrivain californien à la romance entre trentenaires, il est originaire de l'Arizona. Auteur prolifique mais peu traduit dans notre langue – bien que j'aie l'habitude de ces éditeurs qui ignorent les auteurs de l'imaginaire, ça me laisse encore un goût très désagréable, combien de livres seront encore inaccessibles pour nous pauvres francophones ? –, il a écrit une petite vingtaine de romans, dont le dernier date de 2012. Après cette petite documentation, il est temps de se plonger dans «
Révélation ».
Au coeur de l'Arizona, Randall est une petite ville paisible où il fait bon vivre. Un beau jour, la tranquillité des autochtones sera troublé par d'immondes sacrifices dans les églises. Autres faits troublants sont ces bébés qui naissent prématurément et disparaissent. L'arrivée d'un mystique du nom de frère Élias vient informer les habitants des maux qui les attend.
On découvre cette charmante petite bourgade. L'auteur ne s'y attarde pas et nous décrit trop brièvement les lieux, alors que
Robert McCammon nous peint toute une atmosphère. Que nenni, ce livre aura bien des qualités ? Si on se penche du côté des protagonistes, là aussi on risque d'être un peu déçu. Pourtant ils ne sont pas aussi vides que l'on pense, mais
Bentley Little n'écrit pas de longs paragraphes pour nous décrire leur personnalité, leur caractère, leurs vices ou leurs qualités. On s'y attache moins qu'avec ceux de
Francis Paul Wilson.
L'écriture est fluide et on se surprend à avancer rapidement dans l'histoire qui pourrait être une banalité entre l'éternel combat entre le bien et le mal. Pourtant je me suis surpris à vouloir connaître le déroulement scénaristique. Si cette intrigue est si immersive, c'est surtout par les artifices que nous lance l'auteur. de l'action il y en a la pelle, comme le sang qui gicle et les démembrements. Je tiens enfin un VRAI Pocket Terreur entre mes grosses paluches. Les scènes sont des nectars pour les adorateurs d'horreur surtout celle de la maternité qui est un pur délice. de ce côté-là,
Bentley Little n'a rien à envier à ses compères. D'ailleurs, je le même meilleur que
Clive Barker qui a tendance à s'étaler sur le gore. On y trouve également une certaine pointe d'humour qui m'aura réussi à me laisser quelques sourires.
Comme pour auteur américain qui se respecte, la fin est un feu d'artifice. On assiste à des pages d'actions, de combats. Il est même difficile de lâcher le livre avant le point final.
Un livre qui ne faut mieux pas faire lire à toutes ces mères et femmes à l'instinct maternel affiné.
Ce livre regroupe tout ce que je recherche en termes de littératures d'épouvantes. On y trouve une histoire sur fond de démon – mes yeux se tournent vers un écrivain écossais dont je ne citerai pas le nom. Des scènes d'horreur ponctuées de beaucoup de sang, on en trouve parsemé un peu partout. C'est une histoire peut-être pas originale, mais elle m'a beaucoup plu. Inutile de préciser que je vais certainement essayer de trouver ses trois autres livres traduits dans notre langue. Encore un auteur oublié de l'édition française. Il va sans dire que tant que dans la mentalité des gens l'horreur ne se résume qu'à un
Stephen King – qui n'a d'horreur que l'épaisseur de ses livres –, cette littérature à part restera limitée.