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EAN : 9782867465819
393 pages
Liana Lévi (13/10/2011)
3.77/5   28 notes
Résumé :
Tomelilla, une petite ville de Scanie, à l'extrême sud de la Suède, où Konrad Jonsson aurait préféré ne jamais revenir.
Mais la police ne lui laisse pas le choix : ses parents adoptifs viennent d'être abattus d'une balle dans la nuque et les douze millions gagnés au Loto qui dorment sur leur compte en banque le désignent comme suspect. Suspect : ne l'a-t-il pas toujours été dans cette ville aux façades grises et à l'esprit étroit ? Après trente ans d'absence,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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La Suède ... modèle de la sociale démocratie.
La Suède ... un petit paradis où il fait bon vivre.
La Suède ...
Un roman suédois ... qui nous fait tourner autour du pot.
Un roman suédois ... qui nous entraîne dans les méandres des souvenirs.
Un roman suédois ...
Ce livre n'est pas comme les autres polars scandinaves, ici pas d'inspecteur vedette, même si l'ombre de Wallander traîne à Ystadt, ici pas de poursuites haletantes même si la plongée dans le passé est troublante.
La Suède .. un pays pas si neutre que ça .. hier (1) ... aujourd'hui (2).
Les jours du matin brun sont aussi très présents et la conscience collective n'est pas exempte d'oubli, de non souvenir, tout est peut être enterré et pourtant, tout n'est pas encore si loin!
Olle Lönnaeus est né en 1957 à Tomelilla, la ville qu'il a choisi pour cadre de ses romans. Journaliste, il a publié de nombreuses enquêtes sur l'immigration en Suède et les extrémismes de tous bords. Seul un autre de ses livres a été traduit en français.
Je me répète mais ce roman n'est pas comme les autres, nous sommes loin du sensationnel plutôt dans la rétrospective individuelle sur notre responsabilité collective envers ceux qui ont basculé vers l'intolérance.
À lire La Revanche de Mike Larsson,pour continuer la découverte de cet auteur peu prolixe en France

(1) informations pêchées sur le Net :
L'histoire de la Suède durant la seconde guerre mondiale se caractérise par sa politique de neutralité.
Lors de l'attaque de l'Union soviétique sur la Finlande en novembre 1939, une grande partie de la population suédoise désirait un engagement dans le conflit, à la fois pour des raisons humanitaires et militaires. L'intérêt de la Suède pour la Finlande était renforcé par le fait que ce pays avait fait partie de la Suède du moyen âge à 1809, année où la Suède avait perdu ses provinces outre-baltiques. Malgré des sollicitations répétées de la part du gouvernement finlandais, le gouvernement suédois choisit d'éviter un engagement militaire contre l'armée rouge dans la guerre d'Hiver.
Toutefois, la Suède fut déclarée non belligérante plutôt que neutre pendant cette guerre, acceptant l'engagement de 8 000 Suédois volontaires, et envoyant des aliments, des vêtements, des médicaments et une quantité limitée d'armes ainsi que de munitions destinées à l'aide de la Finlande attaquée. En plus, 70 000 des enfants finlandais furent accueillis par des familles suédoises. Toutefois, la Suède n'a pas autorisé le transit de troupes franco-britanniques armées sur son territoire.
A l'inverse, lorsque le Danemark et la Norvège furent à leur tour attaqués par l'Allemagne, en avril 1940, la Suède n'aida pas ces pays, se voyant forcée de respecter sa politique de neutralité, surtout de peur de se voir elle-même envahie par l'armée allemande." La neutralité offrait l'avantage de faire de la Suède un refuge pour tous les persécutés du nazisme."
Mais l'action pendant la Seconde Guerre mondiale fut surtout une politique pragmatique. le gouvernement suédois autorisa l'utilisation des chemins de fer suédois par la Wehrmacht. Par ailleurs, l'Allemagne fut un excellent partenaire économique pour la Suède qui jusqu'en novembre 1944 exporta outre son minerai de fer, nombre de produits sidérurgiques et métallurgiques.


(2) informations péchées sur le Net :
Avec ses quinze mille habitants, une agriculture développée et quelques petites industries, Sjöbo serait une petite ville de Scanie plutôt prospère. En 1985, ses conseillers municipaux sociaux-démocrates, minoritaires, demandaient que la commune signe un contrat de trois ans avec l'Etat portant sur l'accueil de vingt à vingt-cinq réfugiés par an. La proposition était rejetée avec une voix de majorité. M. Sven-Olle Olsson, agriculteur et conseiller municipal centriste, au passé pronazi, s'était énergiquement élevé contre l'entrée sur le territoire de sa commune d'individus " venant de cultures totalement étrangères, avec des religions étrangères, ainsi que des schémas de pensée et des comportements étrangers ". Un an plus tard, les sociaux-démocrates renouvelaient leur démarche, sans plus de succès.
En août 1987, M. Olsson, pour mettre fin à la dispute, décidait, avec le soutien des conseillers conservateurs, de proposer un référendum communal sur la question de l'accueil des réfugiés. Une telle consultation risque, selon ses détracteurs, de réveiller des sentiments xénophobes et de déclencher un débat national dont il est difficile de mesurer les conséquences. le principe des référendums locaux a été introduit en 1977, mais il n'a jamais été appliqué dans ce contexte.
L'afflux de réfugiés (8 000 en 1985, 17 000 en 1986 et probablement 20 000 cette année) pose des problèmes grandissants, il ouvre la porte aux comportements négatifs de Scandinave, qui se sentent menacés et qui estiment que ces nouveaux venus vivent aux crochets de l'Etat. Dans l'attente de leur permis de séjour, les demandeurs d'asile n'ont, en effet, pas le droit de travailler, et d'aucuns pensent que le ressentiment d'une partie de la population pourrait être quelque peu gommé si, au contraire, on les autorisait à travailler.
Le référendum a eu lieu à Sjöbo le 18 septembre 1988, jour des élections générales suédoises, et a été adopté avec une majorité de 67% des voix (6 237 pour et 3 000 contre).
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Voilà un livre qui me laissait dubitative au premier abord... Je n'étais pas sûre de l'apprécier et j'ai été plus que surprise de découvrir un roman très bien construit, travaillé au niveau des émotions et des personnages, et avec un thème accrocheur et inattendu. Même si le début s'est avéré un peu difficile de part sa lenteur, par la suite j'ai été emportée et les pages se sont tournées presque toutes seules.

Konrad est un jeune homme qui n'a pas eu une vie facile. Après la disparition mystérieuse de sa mère, une polonaise pas très appréciée dans leur village de la Suède profonde, il est recueilli par une famille locale qui semble ne pas trop savoir comment se comporter avec lui et surtout ne pas trop vouloir de lui. de plus, le fils de la famille le déteste et le lui fait clairement comprendre. Bien heureux de quitter cet endroit quelques années plus tard, il n'aurait jamais pensé devoir y revenir à cause de l'assassinat de ce même couple.

Le début du roman nous présente Konrad, nous plonge dans la vie de Tomelilla et laisserait presque totalement de côté l'assassinat pour ne s'intéresser qu'à ses conséquences sur la vie de notre héros. du coup, on cherche un peu où se trouve le thriller dans tout cela, même si le style fait qu'on ne s'ennuie pas vraiment malgré le manque d'action. Mais dès que la machine se met en marche et que le passé de Konrad fait de plus en plus surface en étant lié de près à l'enquête, j'ai été happée par le récit.

Il faut dire que ce petit village à bien des secrets à cacher, sans compter son animosité pour toute personne n'étant pas de pure souche suédoise. Car le thème principal ne s'avère finalement pas l'assassinat mais le racisme et les brimades vécues par Konrad, les étrangers ou de manière plus générale les gens différents. Dur par moments, ce roman ne laisse pas indifférent et il est difficile de ne pas hurler devant ce que vit Konrad. J'ai aimé découvrir cet homme, même si voir la bêtise humaine fait toujours aussi mal.

L'enquête reste quand même toujours en toile de fond, surtout que Konrad devient un des suspects des meurtres. Revenir dans cet endroit va lui faire creuser ce qu'il est arrivé à sa mère et essayer une fois pour toute de savoir où elle est et ce qu'il s'est passé. Je dois admettre que je n'ai pas vu les révélations arriver! J'ai été scotchée par la tournure des événements car même si j'imaginais certains éléments, j'étais très loin de la solution! Ce fut donc une magnifique surprise qui a fait évoluer mon avis premier et qui m'a fait voir toute l'histoire sous un angle bien plus complexe une fois le livre refermé.

En bref, c'est un roman qui se développe et s'améliore au fil des pages pour offrir une fin inattendue et finalement assez complexe. Il montre l'homme dans toute sa "splendeur" avec ses idées absurdes et effrayantes, ce qui en fait un roman surprenant et coup de poing qui devrait trouver sans problème sa place dans les étagères des fans de thriller.
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Tomelilla, petite ville du sud de la Suède, à notre époque. Konrad Jonnson, un journaliste chevronné mais à la dérive, se voit forcé de retourner dans la ville qui l'a vu grandir et qu'il a fui à l'âge de dix-sept ans. Ses parents adoptifs, Signe et Herman, viennent d'y être assassinés d'une balle dans la tête. Ils sont morts riches d'une petite fortune gagnée au loto, ce qui le désigne comme suspect idéal pour la police tout comme son frère adoptif, Karl. Etrangement, cette région habituellement sans histoire est rapidement troublée par un autre assassinat, celui de deux jeunes albanais. Une étincelle qui ravive les tensions entre les différentes communautés. Suspecté de meurtre, Konrad est obligé de sortir de sa torpeur pour mener l'enquête et se disculper. Ce retour aux sources sera aussi synonyme de quête identitaire pour notre journaliste qui cherche à découvrir la vérité sur sa mère, Agnes Stankiewic, mystérieusement disparue lorsqu'il avait sept ans.
Olle Lönnaeus nous offre ici un livre à mi-chemin entre thriller et roman social. Il prend tout son temps pour démêler les différentes intrigues de son histoire, mêlant passé et présent. Cette lente progression vers la vérité lui permet d'approfondir les traits de personnalité des différents acteurs de ce roman, qui paraissent tous être d'une manière ou d'une autre en quête de rédemption. A commencer par Konrad, traumatisé par un reportage en Irak durant lequel son collègue a été exécuté. Au fil des pages et des flashbacks, son personnage gagne en épaisseur. Son passé d'enfant martyrisé en raison de ses origines polonaises refait peu à peu surface. Abandonné par sa mère, il a passé le reste de sa vie à fuir : fuir la maison de ses parents adoptifs pour lesquels il ne ressent aucun sentiment, fuir sa fille et son ex-femme, etc. Ses retrouvailles avec son ancien ami Sven, lui aussi marginalisé, vont le confronter à ses propres lâchetés. Il n'avait rien fait alors pour défendre celui-ci attaqué en raison de ses préférences sexuelles. Konrad est un personnage qui subit et semble incapable de se libérer de ses vieux démons.
Mais ce livre est surtout l'opportunité pour l'auteur de dépeindre une société suédoise marquée par la xénophobie et l'homophobie. En effet, la description qu'il fait de la petite ville de Tomelilla (dans laquelle il vit) est loin d'être flatteuse. Il s'agit d'une ville sinistrée où fleurissent les idées extrémistes et l'intolérance. Parmi les habitants désoeuvrés, on trouve de nombreux sympathisants nationalistes dont certains sont des nostalgiques de l'empire nazi et s'expriment sans aucune retenue. L'atmosphère devient donc vite étouffante et ceci pas seulement du fait de la canicule.
En conclusion, le lecteur ne doit pas s'attendre à des rebondissements ou à des scènes d'action dans ce roman policier tout en subtilité dans lequel les enjeux essentiels sont les relations entre les personnages dont l'auteur arrive bien à saisir toute la complexité.
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Encore un policier Suédois ? Oui mais celui-ci se passe en été ; nous échappons donc au froid, aux journées courtes et nous suivons l'enquête via un des suspects et non par un commissaire un peu porté sur la bouteille.
Ce n'est pas tant l'intrigue qui fait l'intérêt de ce roman mais ce sont la psychologie des personnages, la dénonciation du racisme et de la peur de l'autre. Les drames familiaux et les violences psychologiques faites au enfants, même à l'école, sont également abordés. Le rythme va crescendo ; on rentre petit à petit dans l'histoire.
Le style est franchement agréable et bien construit.
Ce premier roman a obtenu le prix du premier roman en Suède et le prix des lecteur 2013 du Livre de Poche ; cela s'annonce prometteur pour cet auteur.
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C'est une belle histoire. Celle d'un petit garçon, Konrad, abandonné par sa mère quand il avait 7 ans et qui est recueilli par les Jonsson qui ont déjà un grand fils Klas. Quelques années plus tard, Konrad doit quitter son foyer adoptif. Et puis, 30 ans après son départ, ses parents adoptifs Herman et Signe, sont assassinés. Eva Strom inspecteur de police, lui demande de venir sur place à Tomelilla, pour les besoins de l'enquête. Tout le roman se déroule en Scanie.


La Scanie c'est le terrain d'investigation de l'inspecteur Wallander. Mais Olle Lonnaeus l'a choisie également comme cadre de son roman. Pas dans l'esprit de marcher sur les plates bandes d'Henning Mankell, mais juste parce qu'il est né à Tomelilla et qu'il vit à Malmo. La Scanie il connait bien. D'ailleurs, discrètement il rend hommage à Henning Mankell quand Konrad Jonsson va rencontrer Eva Strom au poste de police d'Ystad. ‘Konrad se retient de demander à voir Kurt Wallander et pendant une seconde, il imagine le commissaire encore bouffi après la cuite de la veille, sortir d'un pas lourd de la cantine, au bout du couloir.'


Konrad est mal dans sa peau, sans emploi, et apparemment sans but. On ne sait pas franchement pourquoi il s'est retrouvé dans cet état. On va le découvrir. En revenant à Tomelilla, ses souvenirs l'assaillent. Les rencontres qu'il va faire vont être l'occasion de revenir sur des faits marquants ou inexpliqués de sa vie, ici à Tomelilla et après quand il est devenu journaliste. Un temps soupçonné du meurtre d'Herman et de Signe, Konrad va essayer de trouver à la fois leur assassin et ce qui est arrivé à sa mère biologique, Agnès, la polonaise, qui a disparu tout d'un coup.


Au détour des recherches de Konrad, on va découvrir Tomelilla, sa chaleur torride l'été et ses habitants: Sven Formy son ami d'enfance et sa soeur Gertrud, Birger Berelius, à la fois notaire et avocat, Orjan Palander le journaliste, Gudrun Vernesson sa logeuse, Kurt Nilson commissaire de police à la retraite. L'auteur s'attache à rendre vivants ses protagonistes, dont les portraits tout en nuances dénotent une profonde connaissance de la nature humaine. Mais l'ambiance dans la ville est bizarre. C'est Sven qui dit ‘C'est vrai que les gens d'ici ont des raisons de se sentir déprimés [….] Tomelilla toute entière est en train de crever à petit feu. Tu as remarqué toutes ces boutiques fermées? Tous ces apparts à vendre? […] A Tomelilla, il ne reste que des abattoirs désaffectés et un putain de magasin discount qui vend de la merde à des habitants qui ne savent pas quoi faire de leurs loisirs.' Et puis il y a la xénophobie, le passé nazi de certains habitants, et le racisme ordinaire…
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critiques presse (1)
Actualitte
23 novembre 2011
La qualité de l'écriture, les images souvent poétiques, le sens du détail, la lenteur même des événements (il y a peu d'actions dans ce polar), le regard juste du quotidien, ajoutent au sentiment d'imprégnation délicieux. Un livre pénétrant où l'effet de surprise n'est même plus attendu, où Konrad, seul, suffit à nous retenir et à satisfaire notre plaisir.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Devant le stand à hot-dogs, la rue est quasiment déserte. Le soleil cogne à travers un voile de brume, à en faire vibrer l’air. Quelqu’un a brisé la vitrine de la vieille mercerie ; elle a été rafistolée avec du scotch et des bouts de carton. La boutique voisine est abandonnée. C’est là que l’aveugle vendait ses cartes postales décolorées, ses porcelaines poussiéreuses et ses billes. « Celle-ci est magique », ne manquait-il pas de murmurer, son regard éteint dissimulé derrière des lunettes noires, faisant rouler son trésor du bout des doigts. Il arrivait que Konrad chipe une bille supplémentaire au moment de sortir.
En face de la boutique fermée, sous le châtaignier, deux femmes avec des landaus rose pâle identiques discutent sur un banc. Dans le silence qui règne, leurs voix discrètes se propagent entre les murs des maisons, comme un écho lointain. Un vieux bonhomme tout sec tourne au coin de la rue d’un pas chancelant, plié en deux sur son déambulateur, ne laissant derrière lui qu’une ombre insignifiante sur le trottoir.
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Sans plus réfléchir, il abandonne sa voiture et se dirige tranquillement vers la place. Son cornet est écœurant tellement il est sucré ; il le jette dans une poubelle. À côté du tunnel pour piétons qui passe sous la voie ferrée, là où ça puait toujours la pisse parce que les poivrots avaient l’habitude de s’y retrouver en hiver, et où les enfants s’époumonaient à en devenir bleus pour faire résonner l’écho qui leur donnait la chair de poule, un petit bar a ouvert. La porte est entrebâillée, mais on ne voit personne au comptoir. Sur la place, il y a un peu plus d’animation. La caisse d’épargne Sparbanken. L’hôtel. Le Systembolaget1 et le supermarché Konsum. La fontaine où trône la statue de Carl Milles et dans laquelle, en été, les galopins du coin versaient de la lessive pour qu’elle déborde de mousse. Rien n’a changé. À part cet étranger qui vend ses fruits importés dans un coin de la place.
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Il soupire. Il reviendra ici, il le faut. Mais pour l’heure, le reste ne peut attendre.

Un peu plus loin, la route de terre poursuit sa course dans la forêt, passe à travers champs, puis rejoint la départementale.

Il continue vers l’est. « Vers la maison. » Konrad répète les mots dans sa tête ; ils sonnent faux. Ce n’est qu’après avoir dépassé la station-service Statoil à l’entrée de la ville et aperçu la vieille université populaire qu’il relâche l’accélérateur et laisse la voiture gravir doucement la dernière crête. Ici, le bonheur vous attend : Tomelilla, une ville dans le vent ! clame le panneau de bienvenue de la commune. Il est orné de la silhouette d’un oiseau de proie aux ailes déployées. Konrad sourit.
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Ensuite s’ouvre la vallée. Le pays des aventures. Konrad ne peut s’empêcher de s’arrêter un instant. Il descend de l’Opel et inspire à pleins poumons. Tant de fois ils ont pédalé jusqu’à ce point de vue enchanteur… Autour de lui, ça sent la terre, la première verdure de l’été – et un peu la bouse de vache, aussi. Entre les collines pentues coule la rivière, bordée de roseaux et de peupliers, exactement comme dans son souvenir. Il repense aux inondations printanières qui pouvaient transformer les pâturages en un delta d’îles et de lacs. À la glace, qui prenait en hiver. Tourné vers la colline le plus au sud, plissant les yeux face au soleil, Konrad aperçoit des buses qui planent au-dessus de la cime des arbres.
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La plupart du temps, il avait obtempéré, sans jamais se sentir entièrement sincère. Enfin, c’était il y a bien longtemps, tout cela, ses souvenirs se sont embrumés.

Dans l’esprit de Konrad, ils sont encore jeunes. Pourtant ils devaient approcher les quatre-vingts ans au moment de leur mort. Herman avait passé sa vie à travailler aux abattoirs de Scan. Quand il était d’équipe au nettoyage des boyaux, il empestait toujours terriblement en rentrant. Chaque soir, Signe l’aidait à se frotter soigneusement. Après quoi il resplendissait, bien propre, ses deux joues rondes comme des pommes. Il se contentait de petits bonheurs dans la vie, Herman. Les abattoirs doivent être fermés depuis des années maintenant.
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