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EAN : 9782867466328
346 pages
Liana Lévi (04/10/2012)
3.11/5   9 notes
Résumé :
Pas un mauvais bougre, Mike Larsson. Juste un type né sous une mauvaise étoile qui réfléchit plus souvent avec ses poings qu'avec sa tête. De casses minables en bagarres de comptoirs, il a passé le tiers de son existence en prison et autant dans les brumes de l'alcool. Cette fois pourtant, il est décidé à reprendre sa vie en main. Trouver un boulot honnête, pêcher dans la Baltique, et par-dessus tout, reconquérir Robin, son fils de quatorze ans placé dans une famill... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
« La revanche de Mike Larsson » est un roman assez dense (347 pages) d'Olle Lönnaens, écrivain suédois connu depuis « Ce qu'il faut expier », comme « la nouvelle coqueluche du polar polaire ». Edité en octobre 2012 aux Editions Liana Levi, éditeur indépendant qui publie des ouvrages reconnus pour leur originalité, cet ouvrage n'est pas à proprement parler un polar.

Prenant prétexte des poussées d'extrémisme qui envahissent son pays, Olle Lönnaens plonge ses lecteurs dans l'univers familial un rien déjanté de Mike Larsson. Nous sommes à Tomelilla, petite bourgade de 12 515 habitants située au Sud-Est de la Suède. En toile de fond, une poignée de néo-nazillons, patriotes et fiers d'être blancs, des miliciens qui « détestent les immigrés qui prennent tous les boulots et se tapent toutes les filles », des Rambos en herbe qui veulent en découdre avec les arabes, les yougoslaves et les noirs qui ont pignon sur rue. Sur le devant de la scène, Mike, quarante-cinq ans, accroc à l'alcool depuis que sa femme est partie. le fils de Mike s'appelle Robin. Il a quatorze ans au moment des faits. Robin a été placé dans une famille d'accueil : Sune, son père adoptif, pervers violent, le fouette de temps en temps à coup de ceinturon. Mike a déjà passé le tiers de son existence en taule pour avoir volé des objets divers et tabassé nombre de gars qui lui répondaient un peu sèchement. Mike est un impulsif mais, là, c'est sûr, il va reprendre sa vie en main, en finir avec les médocs, trouver un boulot honnête, pêcher dans la Baltique, et par-dessus tout, reconquérir Robin. Mike veut trouver une femme, une mère qui les attendrait, Robin et lui, à la maison. La juge d'application des peines, une femme avec « des seins comme des melons », signe sa libération. le voici libre. Lucide et déterminé, Mike va croiser sur son chemin des jeunes caïds qui vouent un culte à Artémis, cette déesse « qui tue ou qui massacre », et qui n'ont de cesse de balancer des pavés dans la vitrine des commerçants immigrés en invoquant la suprématie de la race blanche. Mais quand Robin, à l'occasion d'une expédition punitive effectuée de nuit avec Keeny et sa bande, enlève sa cagoule à cause des gaz lacrymogènes, et qu'il se trouve ainsi pris en flagrant délit, photo à l'appui, d'avoir participé à un acte qui lui vaudrait la prison, le rêve de Mike en prend un sacré coup : il va devoir d'abord sauver Robin du piège de la prison ! Bizarrement, sur son chemin, Mike va également croiser Amela : née à Srebrenica -où elle était institutrice- elle a émigré en Suède. Réfugiée bosniaque et musulmane, Amela a fui son pays et les horreurs de la guerre. Amela y a perdu son fils Adnan, onze ans, exécuté par un certain Boris Nicolic. de fil en aiguille, Amela retrouve la trace de Boris : il gère une casse de bagnoles à la périphérie de Tomelilla, une casse sordide qui pue l'essence et les pneus cramés, un lieu sordide dans lequel atterrit Mike sur les conseils de Dragan, un mec qu'il a connu alors qu'il était derrière les barreaux.

Dans ses efforts pour récupérer son fiston, Mike croisera des personnages hauts en couleurs : Roland Andersson, dit le Roi des Grelots, un géant qui passe son temps à décorer sa cabane avec des boules de Noël, un gars super gentil que le père voulait faire lobotomiser ; Edvard Lind, assistant social, timide mais décidé à étudier favorablement la reprise de Robin par Mike ; Raymond Nygren, le gérant d'un studio porno (les scènes de tournage vous feront pouffer de rire) ; Linda, une jeune Ougandaise, copine de passage de Robin, avec lequel elle va fumer un joint et passer un bon moment ; Nils Ek, le reporter photo qui a shooté Robin en plein acte de vandalisme nocturne ; Ragnhild, une vieille retraitée qui détient un révolver que Mike lui avait confié en jurant de ne plus jamais s'en servir ; Eva Ström, flic homosexuelle qui mène l'enquête contre les casseurs néo-nazis, et Wanja, l'ex de Mike, maintenant copine d'Amela avec laquelle elle sort en boîte de nuit. Avec autant de personnages, le lecteur va de rebondissements en rebondissements (les scènes de la mise en congélateur de Nils, du passage de la vodka en contrebande et de la chasse au lièvre sont superbement décrites). Toujours dans l'autodestruction et en butte aux éléments, Mike va avoir du mal à progresser dans son entreprise. le roman est percutant et froid comme le vent d'automne qui souffle entre les bouleaux. le style d'Olle Lönnaens est agréable, vivant et fluide, moderne et parfois familier, sans jamais être vulgaire. L'émotion est présente dans la plupart des pages, même si elle reste mesurée : nous sommes en Suède, pas en Méditerranée. Les relations entre les êtres (et pas seulement entre Mike et Robin) sont finement rapportées. Il est dommage que l'auteur ait fait se croiser plusieurs histoires dans son histoire : ça nuit à la crédibilité de l'ensemble. Et que dire de l'épilogue à l'eau de rose ? Dommage : je ne mets que trois étoiles.
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Elle Lonnaeus a choisi des protagonistes à priori peu sympathiques. Mike sort de prison, se saoule, semble toujours aussi violent, et vole une voiture. Il a un plan: un job dans une casse automobile, un toit chez un ami (Rolo) et récupérer son fils placé en en famille d'accueil. Robin, son fils, a un fichu caractère lui aussi, il fait parti d'une bande de nazillons. « Ils ont balancé des fumigènes sur la place en pleine nuit. Et ils ont complètement pété la vitrine la pizzeria de l'arabe ». C''est dur d'accrocher, au début, avec de tels personnages principaux. Surtout qu'il ne se passe rien pendant le premier tiers du récit. L'auteur plante le décor et installe l'intrigue.


Mais on comprend vite les ressorts du roman. Est ce que Mike va pouvoir maîtriser son tempérament bagarreur? Est ce que ce job dans le casse automobile ne comprend pas des actions violentes ou illégales, qui remettraient en cause la garde de son fils? Est ce que son fils Robin va pouvoir quitter sa bande de nazillons? le laisseront-ils partir? le récit prend vie, passé le premier tiers. Et on sent que père et fils font des efforts pour bâtir ensemble une vie normale. Mais beaucoup d'obstacles vont se dresser sur leur chemin. Par contre ils peuvent compter sur Rolo, l'ami dévoué, pour les aider.


Progressivement, on éprouve de l'empathie pour Mike et Robin. Tout semble s'acharner sur eux. Mais ils réagissent de mieux en mieux. L'auteur nous amène aussi à suivre la vie d'Amela, réfugiée de Bosnie, qui a perdu son fils là-bas et qui croit reconnaître, ici à Tomelilla, l'assassin de son fils. Peut-elle continuer à vivre en ignorant sa présence? C'est une écriture un peu brut de fonderie, sans romantisme, sans beaucoup de temps pour profiter du paysage, ou de la vie en Suède (à l'exception d'une partie de pêche et d'un moto cross, quand même). Mais le suspens est là. On est progressivement pris par ce récit. Hélas, la fin apparait comme une pièce rapportée, qui ne correspond pas, par son côté mièvre, à la brutalité du roman.
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Depuis Stieg Larson, c'est une véritable déferlante en provenance des pays scandinaves qui envahit le rayon « policier » de nos librairie. Dernier venu mais déjà largement récompensé, Olle Lönnaeus offre un roman captivant, à défaut de détrôner ses illustres prédécesseurs.
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Pour son deuxième roman,le romancier nous entraine dans une Suède aux antipodes de celle que nous présentent les médias, ventant la réussite de son système social, de ses écoles et sa qualité de vie. Mike Larsson sort de prison et retrouve un fils qu'il a délaissé pendant quatorze ans, au profit de l‘alcool et de menus larcins. Comme si les retrouvailles n'étaient pas suffisamment difficiles entre le père et le fils, les voilà mêlés, bien malgré eux, à un sombre complot raciste touchant les immigrés de la petite bourgade.
[...]
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La revanche de Mike Larsson ne fera pas date dans l'histoire des romans policiers suédois: il manque un petit quelque chose, peut-être le héros récurrent qui revient dans chaque roman. Pour autant, on est vite complètement happé par cette histoire où drames familiaux et enquête policière s'entremêlent subtilement. Porté par l'intrigue, on ne lâchera pas ce roman avant d'en connaître la fin; et finalement, n'est-ce pas ce qu'on attend d'un polar?
Lien : http://litteratureetchocolat..
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Histoire de paumés. Nul
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critiques presse (1)
Actualitte
14 janvier 2013
Ce roman ressemble peu à un roman policier, plus à un drame social où trois individus tentent une nouvelle existence et y parviennent, au-delà de leurs actes répréhensibles, grâce à la chance et à la bienveillance dont l'auteur les entoure, mais sans l'adhésion du lecteur
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
page 144 [...] - Qui voudra du café après le repas ? demanda le maître des mieux d'un air innocent.
Sans daigner répondre, Mike rafla dans son assiette les derniers morceaux de saucisse, les engloutit et poussa un rot sonore. Robin, se massant l'épaule, le considérait en silence. La suffisance de son père l'exaspérait au plus haut point. Il aurait eu envie de se lever et de lui crier en pleine figure :" Tu crois que j'ai envie de raconter ma vie à un crétin qui se la joue et qui écoute jamais les autres ?" Au lieu de quoi, il garda le silence, touillant moutarde et ketchup jusqu'à former une bouillie marronnasse.
Tant de choses tournaient et retournaient sous son crâne ... La furie que Linda se coltinait comme mère avait vraiment eu l'air remontée contre lui. Et ce journaliste qui l'avait appelé au téléphone ... J'aurais jamais dû participer au truc de Kenny, se dit Robin. Mais quand il commence à délirer sur les bougnoules et les négros, il y a pas moyen de lui dire non.
- Qu'est-ce que tu ferais si quelqu'un te faisait chier tout le temps, papa ?
Mike dévisagea son fils sans comprendre; comme si ses pensées étaient parties à des années-lumière de là.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Eh bien, toi qui sait toujours tout, dis-moi ce que tu ferais si quelqu'un était sur ton dos en permanence.
Mike gratta énergiquement son crâne rasé.
- Il y a quelqu'un qui t'embête ?
- C'est juste une question. Qu'est-ce que tu ferais ? Allez, réponds !
Un éclair brilla dans les yeux du père, qui répondit sans détours.
- Faut être fort. Ne jamais déclarer forfait.
- Et si l'autre est plus fort que toi ?
- Là, faut savoir retourner la situation. Lui tomber dessus quand il s'y attend pas. L'important, je te dis, c'est de pas déclarer forfait. Jamais, quoi qu'il arrive ! C'est qui, l'autre ? demanda-t-il.
Robin balança sa fourchette dans son assiette.
- Oh, personne en particulier ... Je demandais juste ...
Ils gardèrent le silence un long moment. Mike cherchait le regard de son fils, qui dissimulait son visage. Pour finir, n'y tenant plus, Rolo se leva dans un grand fracas, renversant sa chaise.
- Il existe un autre moyen, déclara-t-il, l'air mystérieux.
Mike et Robin le regardaient avec la même expression hébétée, et pendant une seconde, Rolo fut frappé par leur ressemblance. [...]
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- Je me demande si je vais pas retourner en Afrique, dit Linda. Chez ma vraie mère. Je pourrais sûrement habiter chez elle. - C’est pas super pauvre là-bas? Genre la famine et tout? Linda haussa les épaules dans une attitude de défi. - Mais non, on peut vivre avec trois fois rien. Ce sera toujours mieux que la maison de fous où je suis maintenant. Et puis, il fait chaud, en Afrique.
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C’était clair: Mike Larsson n’aurait jamais sorti cette photo toute cornée de son portefeuille pour la montrer à la juge d’application des peines si celle ci n’avait pas eu d’aussi gros seins.
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