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Sejer et Skarre tome 1 sur 7

Gro Tang (Traducteur)
EAN : 9782020413282
300 pages
Seuil (30/11/-1)
3.85/5   37 notes
Résumé :
- Tu es triste à cause du monsieur mort, maman ?
- Oui, répondit-elle tout simplement. Je suis triste à cause du monsieur mort. Mais on ne parlera plus jamais de lui maintenant. Tu m’entends Emma ? Plus jamais ! A personne !

Eve Magnus, mère célibataire et artiste peintre idéaliste, franchit des limites jusqu’alors inconcevables. Marie Durban, son amie d’enfance qu’elle n’a pas vue depuis des années, fait soudain son apparition et lui confie qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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L'autrice, Karin Fossum, avec ce premier titre écrit en 1995, L'oeil d'Ève a créé un beau personnage de policier. L'inspecteur Sejer. Un homme humain, chaleureux, empathique, sans travers particuliers, ce qui nous change des policiers qui trainent moult casseroles. Plein de compassion Sejer s'inquiète des proches des victimes, de ceux qui restent, des enfants, des vivants.
Ève c'est la peintre, divorcée, ramant pour arriver à payer les factures, c'est aussi un regard différent sur la vie et les gens. Marie, c'est l'amie d'enfance d'Ève, retrouvée après plus de 20 ans de séparation. Marie c'est une vision bien éloignée de celle d'Ève, de la vie et de son monde. Ève et Marie, des regards féminins pluriels.
On retrouve donc au tout début, le corps d'un homme dans le fleuve. Puis Marie assassinée. Y a-t-il un lien entre les deux meurtres? Sejer s'efforcera de reconstituer les derniers moments de chacun. Patiemment, doucement, avec attention, sans vaine précipitation. L'enquête policière est toujours en fond de scène mais on la quitte souvent pour revenir aux personnages. Karin Fossum n'hésite pas à analyser les questions sociales de l'époque. La psychologie de ses personnages est loin d'être surfaite et les dialogues sont plus qu'intéressants. Un sujet sombre traité sobrement, une intrigue menée tout en finesse, vraiment, une lecture qui donne envie de revenir en Norvège avec Karin Fossum.
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Comme souvent dans les thrillers nordiques (du moins ceux que je lis), c'est dans l'eau qu'un cadavre est découvert, l'homme a été poignardé. Pourquoi Eve, la première personne à le trouver, s'éclipse-t-elle sans avertir la police ? Qu'a-t-elle à cacher ? D'ailleurs, cela restera-t-il caché ? C'est sans compter sur la langue bien pendue de sa fille de sept ans, présente elle aussi sur les lieux… Y a-t-il un lien entre ce meurtre et celui d'une prostituée, commis six mois plus tôt ?

Voici le premier opus de la série mettant en scène l'adorable inspecteur Sejer. Comptons sur sa ténacité, sa perspicacité et son art d'interroger les adultes et de parler aux enfants pour démêler patiemment cette affaire. Cette fois encore, Karin Fossum évite de noyer son lecteur avec pléthore de noms et de l'ennuyer avec la vie privée des enquêteurs. On les quitte même par moments, et longuement, pour suivre en détail la genèse des meurtres, via les suspects et les témoins - et ce procédé narratif rend la lecture passionnante.

Des dialogues brillants, du suspense, des intrigues "douces", malgré la gravité des sujets et la douleur des protagonistes. Chacun de ses ouvrages semble inspiré d'un fait divers, donc tout reste crédible (pas d'action à outrance, ni de rebondissement rocambolesque), et de ce fait encore plus poignant.

La suite de la série m'attend, j'avais déjà lu 'La mort indienne' et 'Ne te retourne pas', avec le même plaisir.
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Eve Magnus est une artiste peintre, mère célibataire démunie. En se promenant un jour avec sa fille au bord d'une rivière, elle découvre un cadavre en décomposition dans les flots. Elle décide de poursuivre sa route et d'aller déjeuner dans un Mac Donald's. Quelques temps auparavant, elle avait revue une amie d'enfance perdue de vue depuis longtemps : celle-ci lui explique qu'elle s'est lancée dans la prostitution de luxe et qu'elle a amassé une coquette somme. Une rencontre de deux destinées que tout oppose…

J'ai eu plaisir à lire cet excellent polar norvégien. J'aime beaucoup les polars nordiques : les polars suédois avec Henning Mankell et Camilla Läckberg et islandais avec Arnaldur Indridason. J'ai aussi lu « L'otage », un polar danois d'Olav Hergel.

Je retrouve dans ce polar une caractéristique majeure qui m'avait séduite chez Mankell et Indridason, à savoir la lenteur : Karin Fossum prend le temps d'exposer les scènes, les personnages. Quelques scènes d'action ponctuent également le récit pour lesquelles l'auteur sait ménager le suspens et nous amène à être terrifiée avec Eve.

Le début peut sembler un peu déroutant : le lecteur se demande où l'auteur veut en venir mais Karin Fossum sait d'emblée cultiver le mystère et l'énigme : pourquoi Eve décide, après la découverte du cadavre, d'aller déjeuner dans un fast food comme si de rien n'était ?

Les dialogues sont nombreux et bien rythmés. J'ai particulièrement aimé les interrogatoires policiers, notamment ceux menés par l'inspecteur Konrad Sejer, un policier particulièrement expérimenté et incisif. J'ai pris plaisir à suivre le lent cheminement vers la vérité. Une vérité somme toute assez simple, mais je n'aime pas les scénarios trop alambiqués, tels ceux des Jean-Christophe Grangé ou Maxime Chattam.

Une note du traducteur nous renseigne sur la culture norvégienne : il a choisi de respecter le tutoiement dans les dialogues car les Norvégiens se tutoient tous. Cela surprend un peu le lecteur au départ, puis on s'y fait.

Ce polar nous campe bien la psychologie du personnage central, Eve, une artiste peintre tourmentée. Un ouvrage qui analyse les rapports hommes-femmes, l'appât du gain, la cupidité. Un coup de coeur pour un ouvrage très profond qui sait laisser la part belle au mystère et au suspens.
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L'oeil d'Ève est le premier roman de Karin Fossum. C'est aussi celui où apparaît l'inspecteur Sejer, son héros récurrent. L'oeil d'Eve s'ouvre sur un mystérieux prologue. Il y est question d'une cabane dont la porte se referme comme un piège sur une femme, alors qu'à proximité se trouvent un homme et son chien. Puis nous voici dans le bureau de l'inspecteur Sejer. Il interroge une femme aux vêtements déchirés et au visage en sang nommée Eve Marie Magnus. Mais de ce qu'Eve raconte à Sejer nous ne saurons rien (pour le moment). Juste après nous sommes au bord d'une rivière. Eve s'y promène avec Emma, sa fille de six ans, quand un cadavre surgit, transporté par le courant. L'émotion d'Eve est grande, mais elle fait de son mieux pour dissimuler son trouble à Emma. Elle prétend même aller appeler la police, mais n'en fait rien. Peu après, quelqu'un d'autre promenant son chien fait la même découverte et appelle vraiment la police. Commence alors l'enquête de l'inspecteur Konrad Sejer…

Dés le début de roman, beaucoup d'indices nous permettent d'avoir rapidement notre petite idée sur l'identité de l'assassin d'Einarsson et même de prendre de l'avance sur l'inspecteur. S'il y a un mystère à élucider, c'est plutôt celui des circonstances précises du crime et celui de la manière dont Sejer va confondre le coupable. Mais l'essentiel est à chercher du côté de la psychologie des personnages. Pas de serial killer ni de grands criminels chez Karin Fossum, mais plutôt des gens comme vous et moi qui vont malgré eux se retrouver à la page des faits divers. Mais que l'amateur d'enquêtes policières se rassure, le suspense, les courses-poursuites et les retournements de situation ne manquent pas non plus et font de L'oeil d'Eve un excellent polar.
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Au bord de nulle part dans un coin reculé de la Norvège, une bourgade modeste par sa taille et étriquée par sa mentalité est traversée par un fleuve qui divise le paysage en deux plaques grises. Dans ce fleuve flotte le corps d'un homme qui passe sous les yeux d'Eve Marie Magnus et de sa fillette, qui justement se promènent sur la berge. le noyé est Egil Einarsson disparu depuis 6 mois, ouvrier à l'usine surnommée la brasserie et dont l'unique loisir connu était de bichonner son Opel manta orange. Eve le connaît-elle ? Peut-être, car qui ne connaît pas l'autre dans une ville aussi petite ?


Eve – artiste peintre dont le talent n'a pas encore été remarqué - est le personnage central de ce roman inaugural de Karin Fossum, paru en 1995 et traduit en 1999, dans lequel apparaît pour la première fois l'inspecteur Konrad Sejer, flic aux cheveux drus d'un gris métallique et aux yeux couleur d'ardoise mouillée. Sejer conduit une vieille Peugeot délabrée comme Columbo, et résout les enquêtes qui lui sont confiées un peu à la manière d'un Maigret à qui il suffit de monter une bière et un sandwich pour qu'il trouve le nom de l'assassin. Sejer parle peu, écoute beaucoup, se déplace sans s'agiter, souvent en compagnie de Kollberg, son léonberg de 70 kilos. Il aime les enfants avec qui il noue facilement des liens affectueux.


L'oeil d'Eve est un roman d'atmosphère dans lequel l'action est minimale. Les interventions de l'Inspecteur Sejer sont quasi homéopathiques, toute la place ou presque étant réservée à Eve et à son émouvante histoire. de très belles scènes glaciales et enneigées se déroulent sur le haut plateau de Hardanger, puis dans un chalet isolé. Dans un monde où la vitesse est une contrainte de plus en plus imposée, qu'il est bon de lire un roman qui rappelle à quel point la lenteur est agréable !
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Le mensonge est comme une boule de neige : le premier est tout petit mais, tôt ou tard, on doit le rouler un peu plus, en ajouter un autre pour cacher le premier, et il devient plus grand, et grandit encore et encore. A la fin, il devient si lourd qu'on ne peut plus le porter.
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Eve regarda avec étonnement sa copine. Marie avait plié la serviette en une boule dure pendant qu’elle parlait. Maintenant, elle la regarda droit dans les yeux.
- Disons qu’il s’agit d’un genre de prestations de service. Les gens appellent pour prendre rendez-vous, et moi, je les accueille. Tu sais, il y a tant de besoins divers chez les gens, et cette niche de la branche est très étendue. A peu près comme le gouffre Mariana dans l’océan Pacifique, j’imagine. Mais pour le dire tout simplement, je suis une fille de joie. Ou, si tu préfères, une vraie pute à l’ancienne.
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Le mensonge est comme une boule de neige : le premier est tout petit mais, tôt ou tard, on doit le rouler un peu plus, en ajouter un autre pour cacher le premier, et il devient plus grand, et grandit encore et encore. A la fin, il devient si lourd qu'on ne peut plus le porter. (p. 96)
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La rivière tombait en cascade à travers le paysage, et la ville froide était divisée en deux plaques grises et grelottantes. On était en avril et il faisait froid. A l’endroit où elle touchait le centre ville, aux abords de l’hôpital du département, elle commençait à écumer et à gronder, comme si le chahut du trafic et le vacarme des usines sur ses rives l’inquiétaient et la stressaient. Elle serpentait et se tordait en un courant de plus en plus violent en pénétrant au fin fond de la ville.
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- Mais que je sois clair… On est assez sûrs que le meurtrier de Marie est un homme.
- Oui, répondit-elle.
- Oui ?
- Je veux dire, c’était un de ses clients, non ?
- C’est ce que tu crois ?
- Oui, je… Ce n’est pas le cas ? C’est ce que disent les journaux !
Il hocha encore la tête et se pencha sur la table. Il sent bon, pensa-t-elle, il me fait penser à papa quand il était plus jeune.
- Raconte-moi ce qui s’est passé.
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