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EAN : 9782903383725
146 pages
Editions la Digitale (20/04/2003)
3/5   2 notes
Résumé :
Quelques années avant sa mort , René Lochu , né à Vannes en 1899 , avait écrit ses mémoires croisant l'histoire tragique du 20eme siècle . Incorporé dans la marine en janvier 1918 , il décrit ses voyages à bord de l'aviso La Suippe , de la Baltique à la mer Noire et en mer d'Azov , les événements historiques vécus , dont il fut témoin : en avril 1919 , l'évacuation forcée d'Odessa par l'armée française , la mutinerie des marins de la mer Noire , à Sebastopol , l'ép... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La préface est de Léo Ferré.
Elle lui ressemble. Elle est belle et confuse.
Mais le livre de René Lochu, peut-être, aurait été plus honoré de s'ouvrir sur cette magnifique chanson, "Les étrangers", que Ferré composa, en 1974, pour son vieil ami.
"Lochu tu t'en souviens c'était beau dans c'temps-là".
J'ai trouvé, dans mon exemplaire de "Libertaires, mes compagnons de Brest et d'ailleurs", une page d'un vieux Ouest-France intitulée "les 84 berges de Lochu le libertaire".
Les propos de René Lochu y sont recueillis, en février 1984, par Jean Théfaine.
L'homme tout entier, plein d'espoir et d'optimisme, est enveloppé dans la dernière phrase de son interview :
"Tu comprends, si j'ai tenu à raconter ma vie, dit-il, c'est que je trouve qu'elle a été bonne, que l'idéal était beau et valait la peine d'être aimé, défendu. Rien n'est à effacer."
Son livre est dans la même veine.
Il est passionnant.
René Lochu est né à Vannes.
Son enfance, bercée entre la tendresse de sa mère et la bonté silencieuse de son père, prend fin brutalement à l'hiver 1913/1914.
Ce fut la guerre et la fin de l'insouciance.
René Lochu choisit alors la Marine pour échapper à l'enfer des tranchées.
Il est incorporé, à Lorient, au 3ème dépôt des Équipages de la Flotte ...
Dans ce livre, paru en 1983 aux éditions "La Digitale" de Quimperlé, René Lochu se souvient ...
"Lochu tu t'en souviens la mer on s'en foutait" ...
"Lochu tu t'en souviens dans ces rues de l'emmerde" ...
"Lochu tu t'en souviens c'était beau dans c'temps-là" ...
Il se souvient des lointains jours de mer, de la guerre, de la mutinerie en mer Noire, de la Maison du Peuple à Brest, de son Théâtre engagé.
Il se souvient de tout cela, mais il se souvient surtout de ses amis et des rencontres qui ont émaillé sa vie.
L'homme est généreux.
Mais il est peu loquace lorsqu'il se raconte.
Pourtant il fait revivre toute une époque bruyante de drames et de passion ...
Le livre est captivant, peut-être l'ai-je déjà écrit.
Mais la dernière page refermée, l'on s'aperçoit, avec un peu de regret, que l'on n'a fait qu'effleurer cette existence si riche ...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Regarde-la ta voile elle a les seins gonflés
La marée de tantôt te l'a déshabillée
Les bateaux comme les filles ça fait bien des chichis
Mais ce genre de bateau ça drague pas dans Paris

T'as les yeux de la mer et la gueule d'un bateau
Les marins c'est marrant même à terre c'est dans l'eau
Ta maman a piqué sur ta tête de vieux chien
Deux brillants que tu mets quand t'embarques ton destin

C'est pas comme en avril en avril soixante-huit
Lochu tu t'en souviens la mer on s'en foutait
On était trois copains avec une tragédie
Et puis ce chien perdu tout prêt à s'suicider

Quand la mer se ramène avec des étrangers
Homme ou chien c'est pareil on les r'garde naviguer
Et dans les rues d'Lorient ou d'Brest pour les sauver
Y a toujours un marin qui rallume son voilier

Regarde-la ta quille à la mer en allée
La marée de tantôt te l'a tout enjupée
Les bateaux comme les filles ça fait bien du chiqué
Mais quand on s'fout à l'eau faut savoir naviguer

T'as le cœur comme ces rocs vêtus de Chantilly
Quand la tempête y a fait un shampooing dans la nuit
Ta maman t'a croché deux ancres aux doigts de chair
Et les lignes de ta main ça s'lit au fond d'la mer

C'est pas comme en avril en avril soixante-huit
Lochu tu t'en souviens dans ces rues de l'emmerde
On était trois copains au bout de mille nuits
Et le jour qui s'pointait afin que rien ne s'perde

Quand la mer se ramène avec des étrangers
En Bretagne y a toujours la crêperie d'à côté
Et un marin qui t'file une bonne crêpe en ciment
Tellement il y a fourré des tonnes de sentiments

Regarde-la ta barre comme de la Pop musique
Ça fait un vrai bordel chez les maquereaux très chics
La mer a ses anglais avec le drapeau noir
On dirait Soixante-huit qui s'en r'vient du trottoir

Ma maman m'a cousu une gueule de chimpanzé
Si t'as la gueule d'un bar j'm'appelle Pépée Ferré
C'est pas comme en avril en avril de mon cul
Dans ce bar endossé au destin de la rue

Et c'est pas comme demain en l'An de l'An Dix mille
Lochu tu t'en souviens c'était beau dans c'temps-là
La mer dans les Soleils avec ou bien sans quille
Un bateau dans les dents des étoiles dans la voix

Et quand on se ram'nait avec nos Galaxies
Ça faisait un silence à vous mourir d'envie
Et les soirs d'illusion avec la nuit qui va
Dans Brest ou dans Lorient on pleure et on s'en va

L'An Dix mille... Lochu? Tu t'rappelles?
L'An Dix mille... Tu t'rappelles? Lochu?
L'An Dix mille, l'An Dix mille, l'An Dix mille...

("Les étrangers" - Léo Ferré)
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C'est pas vrai. Je ne peux pas croire que j'ai 84 ans.
Comme le temps tourne !
Comme je voudrais revenir en arrière et tout recommencer !
Tu comprends, si j'ai tenu à raconter ma vie, c'est que je trouve qu'elle a été bonne, que l'idéal était beau et valait la peine d'être aimé, défendu.
Rien n'est à effacer.
(extrait d'un article du journal Ouest-France paru le 4 février 1984)
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Oh ! Je voudrais les voir, lorsque dans la mêlée
La gueule des canons crache à pleine volée
Les paquets de mitraille au nez des combattants,
Les voir, tous ces gens-là prêcher leurs théories,
Devant ces fronts troués, ces poitrines meurtries
D'où la mort a chassé les âmes de vingt ans.
François Ponsard (1814-1867)
(citation en ouverture du septième chapitre "Autre page de ma vie "la guerre 14-18")
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Au cours de cet ouvrage je dirai les faits tels que je les ai vécus, simplement, sans prétention aucune, qu'il s'agisse de ma vie de marin, et plus tard de militant.
J'aurai parfois recours à des personnages, témoins oculaires, voire participants actifs de certains événements à caractère historique, cités ...
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Le sous préfet n'était pas venu seul. Comme tous les bovins,les gueules de vaches se déplacent en troupeau...ceux là voyaient du Rouge partout ! Et Collignon adorait jouer les Napoléons de bal masqué...
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René LOCHU et Leo FERRE -exclusif
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