David Lodge est certes «
né au bon moment », de son point de vue… mais aussi du nôtre, puisque cela nous a permis de nous délecter année après année de ses oeuvres, en particulier de ses
romans « universitaires » (
Changement de décor,
Un tout petit monde … à propos duquel
Umberto Eco déclare que Lodge a inventé le picaresque académique !) mais aussi, par exemple, des excellentes
Nouvelles du paradis ou de
Thérapie, qui contient en son mitan une épatante pirouette narrative.
J'aime Lodge, j'ai presque tout lu de lui. Cependant je ne suis pas soulevée d'enthousiasme par cette première partie de son autobiographie, qui court de 1935 à 1975. Mea culpa : les développements sur le système éducatif ou universitaire britanniques m'ennuient, et puis, mis à part Joyce,
Graham Greene et
Evelyn Waugh, la majorité des auteurs anglo-saxons évoqués m'est inconnue (et il n'y a pas beaucoup de place pour les autres).
Quitte à traverser le miroir, autant lire, parmi ses livres,
Dans les coulisses du roman,
L'art de la fiction, ou sa poignante biographie d'
Henry James,
L'auteur ! L'auteur ! Né au bon moment n'en demeure pas moins un livre éminemment sympathique, dans lequel Lodge évoque avec franchise les liens entre ses propres préoccupations (religieuses, familiales, économiques) et sa production littéraire. Aucun doute, je lirai le tome deux lorsqu'il paraîtra.