En finir avec Eddy Bellegueule

Si l'on choisit la team Proust et que l'on oublie Sainte-Beuve, si l'on ne parle donc que du roman, de la fiction, En finir avec Eddy Bellegueule est un livre qui vaut qu'on s'y attarde. On y raconte l'histoire d'un jeune homme homosexuel forcé de se construire dans un milieu populaire et ouvrier du nord de la France. Subissant la violence physique de ses camarades à l'école, la violence morale de sa famille et de ses proches le reste du temps, Eddy Bellegueule se sent et se sait différent, sexuellement évidemment mais socialement également. Il veut s'élever. Il choisira l'ascenseur social qu'est encore souvent l'école pour y parvenir. Ce livre raconte le combat de ce petit garçon, son parcours chaotique, de la petite enfance jusqu'à son arrivée dans un lycée de grande ville grâce au choix d'une option théâtre salvatrice mais où il découvre encore que rien n'est gagné…

Premier livre de l'auteur qui est aussi un récit autobiographique.
Reflet de la vie d'un petit village et de l'atmosphère familiale pour un enfant qui se sent différent...

De part son style spontané et qui vient des tripes, ce livre ne laisse pas indifférent.
Si l'histoire est tout à fait plausible, par contre le cadre est absolument grotesque.
C'est à croire que l'auteur a pompé dans les romans du 19ème siècle ; romans qui dépeignent la société ouvrière.
C'est aux confins du ridicule et bourré d'anachronismes.
L'action est censé de dérouler dans les années 2000. Si la misère sociale et culturelle est malheureusement toujours d'actualité, il est évident qu'avec les moyens de communication et d'information proposés de nos jours (télévision, internet, téléphonie mobile) les gens, quels qu'ils soient, dans n'importe quel milieu que ce soit même démuni, sont tout de même plus 'éclairés" que nous le donne à lire l'auteur de Eddy Bellegueule.
Je comprends que la famille de l'auteur se soit insurgé.
L'on dirait du Zola copié-collé dans les années 2000.
Cela manque de finesse et de réalisme dans l'ajustement temporel.
Bon, l'auteur est jeune. On peut lui pardonner. C'est fort bien écrit. Et cela ne laisse pas indifférent.

L'école peut donc sauver un "pédé" de chez les "Groseille"