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3,73

sur 3964 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Très belle lecture. Un peu dur par moment. L'auteur nous plonge dans son enfance et adolescence en Picardie dans une famille d'ouvrier pauvre où il devra survivre dans ce milieu qui n'est pas le sien parce que "différent". Il devra faire semble et encaisser les moquerie à l'école, de sa famille ainsi que tout le village.
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Waouh, un uppercut que ce livre. Pourtant ce n'est pas une découverte que cette violence sociale, cette misère à tous niveaux et ses rejets... mais ce livre est autre, encore plus tout.... et heureusement qu'il ne fait que 204 pages. Impressionnant
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Quatrième de couverture > « Je suis parti en courant, tout à coup. Juste le temps d'entendre ma mère dire Qu'est-ce qui fait le débile là ? Je ne voulais pas rester à leur côté, je refusais de partager ce moment avec eux. J'étais déjà loin, je n'appartenais plus à leur monde désormais, la lettre le disait. Je suis allé dans les champs et j'ai marché une bonne partie de la nuit, la fraîcheur du Nord, les chemins de terre, l'odeur de colza, très forte à ce moment de l'année. Toute la nuit fut consacrée à l'élaboration de ma nouvelle vie loin d'ici. »
En vérité, l'insurrection contre mes parents, contre la pauvreté, contre ma classe sociale, son racisme, sa violence, ses habitudes, n'a été que seconde. Car avant de m'insurger contre le monde de mon enfance, c'est le monde de mon enfance qui s'est insurgé contre moi. Très vite j'ai été pour ma famille et les autres une source de honte, et même de dégoût. Je n'ai pas eu d'autre choix que de prendre la fuite. Ce livre est une tentative pour comprendre.
Mon avis personnel: ce livre est vraiment un témoignage poignant. Honnêtement, je n'imaginais pas qu'une telle situation puisse encore exister de nos jours. C'est terrible, quel courage de supporter tant de haine et de méchanceté! Et quel instinct de survie, c'est vraiment ça ! Sortir de ce monde là pour survivre. Merci pour ce témoignage et félicitations, vraiment.
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Fantastique, incroyable, le choc. Un livre coup de poing, sur la vie d'Eddy Bellegueule. La note actuelle ne reflète pas à mon avis la qualité du livre. On peut ne pas aimer, à cause de la violence, à cause de la plongée dans un milieu qu'il est tellement plus simple d'ignorer. Mais le livre reste un livre de qualité.

Je viens de cette région, pas de ce milieu, mais ils étaient voisins, et même si le trait est peut être grossi, c'est un roman, il condense une enfance sur 200 pages, forcément on ne peut attendre à une oeuvre sociologique. Mais c'est un témoignage. le livre est très bien écrit, mélangeant, la façon de parler de classes ouvrières avec la une prose coup de poing mais poétique.

Il ne faut pas s'attendre à trouver dans ce livre une vision idyllique de la classe ouvrière, au contraire. C'est une vision noire, amère, probablement plus noire que la réalité. Mais cela nous donne une vision plus réaliste que certains mélodrame cinématographique, où la misère économique est souvent compensée par une richesse affective. Dans ce livre, pas de faux semblants, une réalité brute, difficile - où les personnages sont usés par la vie.

Je n'avais pas lu un livre aussi fort sur le monde ouvrier depuis Germinal.
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Ce livre est un réel coup de poing. Vous n'en ressortirez pas indemne. C'est dur, c'est violent et pourtant c'est proche de la réalité. D'ailleurs ce livre se veut roman mais il aurait tout aussi bien pu être classé parmi les biographies car son auteur le dit lui-même, c'est de son enfance dont il s'agit. La précarité de certains villages du nord de la France est dépeinte de manière très juste. J'y ai d'ailleurs retrouvé de nombreuses ressemblances avec certains villages du Borinage en Belgique… On n'est pas très loin !

La réalité de cette classe sociale est donc opprimante quand il s'agit de traiter des différences. Eddy Bellegueule a 10 ans et est efféminé. Il est physiquement attiré par les hommes. Un penchant qui entre en conflit avec ce milieu très dur. « Être un dur », c'est d'ailleurs son leitmotiv quotidien. Toute son enfance, Eddy essayera de se convaincre qu'il peut être un homme comme ceux de sa famille. Il passe son temps à cacher sa nature propre pour s'en sortir et ne plus être l'objet d'insultes.

Ce roman est vraiment un « page turner », on y entre de manière directe et on en sort difficilement. J'ai lu ce livre pour ce qu'il était, sans l'associer à son auteur. Je n'en avais pas encore entendu parler bien qu'il soit déjà fort critiqué dans les médias. Après l'avoir refermé, je me suis intéressée à ce jeune auteur de 21 ans. L'histoire en est devenue encore plus hallucinante… Selon moi, c'est un des premiers romans à retenir de l'année 2014.
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En finir avec Eddy Bellegueule
Edouard Louis a changé de patronyme et a allongé son nom d'enfant. Pour autant c'est avec sa famille qu'il en finit, pas avec lui-même, qui reste le même individu dans un milieu différent.

Est-on plus heureux avec une conscience ? Là est toute la question.

Les parents et les voisins, les potes d'Eddy Bellegueule forment une belle bande d'abrutis alcooliques qui font irrésistiblement penser à la famille Groseille du film de Chatillez ou Eddy jouerait le rôle de « momo ». Il y a presque une ressemblance physique entre Edouard Louis et Benoît Magimel ; à tel point qu'on pourrait imaginer qu'il y aurait eu un échange de bébé à la maternité…

Toujours est-il qu'il n'y a rien de pervers à jouer avec sa zigounette entre amis à douze ans et Edouard a la chance (dans son malheur) de pouvoir faire son coming out de bonne heure dans un siècle et un pays plutôt tolérants , étant assuré que ses parents ne liront jamais son livre, trop occupés à boire et à regarder la télé.

Il économise assurément des années d'analyse puisque il se débarrasse tout de suite d'un poids qui fatalement l'aurait conduit comme beaucoup de cinquantenaires « à plume » à s'affaler sous le remord, à accuser tel ou tel d'avoir créé les conditions d'une « différence ».

C'est pour cela que je trouve ce roman nécessaire et joyeux. J'ai lu une bonne critique intitulée « les souffrances d'une jeune tapette » : c'est drôle et impertinent mais Edouard au contraire du jeune Werther ne meure pas en larmoyant, il sourit à la vie. Bravo jeune homme.


PS. Il ne faudrait pas ravir à Edouard son émancipation au risque de le voir écrire sous peu "En finir avec Edouard Louis" (Louis étant selon ses propres déclarations le deuxième prénom de la personne qu'il aime le plus au monde)




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Ce livre m'a beaucoup émue, touchée. Habitant proche de la Thiérache, je connais ce mode de vie, cette façon de réagir, l'illettrisme, la non culture, le chômage ...
Grâce au courage, aux belles rencontres l'auteur réussi à s'en sortir. Un chemin difficile, de longue haleine...
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Un livre qui vous prend aux tripes du début à la fin, qui fait serrer la gorge tellement il peut être dur, mais qui suscite également de la colère, une colère légitime, réelle et existante. Ce roman n'est pas qu'une autobiographie tragique et déchirante, c'est avant tout un témoignage réaliste, une immersion au sein de la classe ouvrière de nos jours, qui soulève également des réflexions sur l'homosexualité. On ne peut rester indfférent.e devant ce grand livre.
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En finir avec Eddy Bellegueule est le premier roman d'Édouard Louis et a fait un bruit retentissant à sa sortie, celui d'une voix qui s'élève contre sa famille, son milieu, ses origines. Largement autobiographique, ce roman passionnant se dévore d'une traite !
Le premier chapitre, subtilement intitulé « Rencontre », nous met d'emblée face à face avec la violence. le narrateur, Eddy Bellegueule, témoigne de son enfance et de son adolescence, marquées par le harcèlement et la violence physique et verbale. le jeune homme a en effet été persécuté dès son plus jeune âge à cause de ses attitudes qui ont convaincu son entourage que quelque chose n'allait pas chez lui, qu'il était différent… Très vite les soupçons se précisent : efféminé, « pédé »… Il devient alors la cible des moqueries et des coups dans son petit village. Cette violence d'une cruauté à peine imaginable, car infondée, nous met profondément mal à l'aise, et on s'attache au narrateur.
Mais le roman apparaît tout de suite bien plus qu'un simple témoignage. Eddy Bellegueule/Édouard Louis prend de la hauteur sur son expérience et porte un regard analytique sur son milieu. En filigrane, il étudie la société dans laquelle il vit et dissèque ses préjugés. On sent bien l'influence de son ami, le sociologue Didier Eribon (Retour à Reims), avec l'intrusion de la sociologie dans la littérature. La rencontre des deux disciplines permettra-t-elle de comprendre ?

Lire la suite sur : https://lesmarquespagedunecroqueusedelivres.wordpress.com/2018/03/19/en-finir-avec-eddy-bellegueule-edouard-louis/
Lien : https://lesmarquespagedunecr..
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Superbe écriture qui décrit la violence sociale avec une belle justesse. Pas de compromis mais l'espoir affleure sous le texte
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