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sur 3963 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La violence des hommes entre eux et envers les autres.
La violence des enfants envers les plus faibles.
L'impression de s'être empêché (en commettant des erreurs) d'avoir une belle vie.

Les classes populaires sont dépeintes avec précision mais c'est l'ajout de la décortication de ces rouages qui rend ce livre poignant. Alors que les personnages se disent que la violence est dans la nature des hommes, ce roman nous permet de comprendre que c'est beaucoup moins inné que les personnages le pense. C'est une construction sociale dont les personnages sont prisonniers.

Le livre pourrait être perçu (à tort) comme une charge virulente contre la classe populaire mais ce serait manquer l'intérêt du livre : montrer les rouages qui en font les prisonniers d'un système qui les maintient dans la pauvreté et la violence qui va avec. Et les violences qui vont avec. Puisque qu'elle s'exprime sous de nombreuses formes.

J'ai lu beaucoup de critiques choqués par la haine que nourrit l'auteur pour les classes populaires. C'est particulièrement faux. Ce n'est pas un règlement de compte mais une mise à nu qui ne vise pas les classes populaires mais la succession de gouvernements qui ne font rien pour les sortir de cela. En expliquant l'origine sociologique de tout ce qui leur arrive, il les absout en quelque sorte. de plus son engagement politique montre sans doute possible qu'Édouard Louis se bat pour les classes populaires, pour les sortir de ces violences.

Deux ans après la publication de ce roman, il dira en 2018, dans un live de Médiapart :

Plus on parle de la violence du monde, plus on la défait. Plus on parle de violence, plus on a de chance de produire de la beauté.

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Naître homosexuel dans une famille genre Groseille, dans un village de miséreux arriérés, en Picardie n'est pas chose facile.
D'un côté, une éducation ultra-permissive puisque les parents ne partagent guère que les repas avec leurs enfants, mais de l'autre, ultra-genrée et qui structure fortement les pensées : Eddy est un garçon et doit, de ce fait, être 'un vrai dur", il se doit d'aimer le foot, de se bourrer la gueule sitôt l'âge de l'adolescence atteint et s'en vanter, sortir avec des filles SUR-TOUT et BIEN-SUR.
Dans ce milieu plus que défavorisé, le droit à la différence est inenvisageable. Brimades, humiliations, violence physique et verbale feront de l'enfance d'Eddy un véritable enfer aussi bien à la maison qu'au collège.
Pour ma part, je n'ai pas ressenti de colère chez l'auteur, par rapport à ses parents qui, tout compte fait, n'étaient pas vraiment mal-aimants, juste usés et désabusés. Son ressentiment est plutôt dirigé vers le système qui engendre ces laissés-pour-compte. Combien il est désolant de savoir qu'il existe des situations si précaires de nos jours, en France ? Ce village replié sur lui-même a developpé de la méfiance, du racisme à l'égard de tout ce qui vient de l'extérieur : des bourgeois, ds gens de la ville, des noirs, des arabes et évidemment des homosexuels. Allez Édouard ! !a page ne sera peut-être jamais tournée complètement, on ne peut pas tout oublier mais il faut s'y employer pourtant et avancer. Bonne continuation Monsieur Louis.
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Cinq étoiles parce que peu l'ont fait avant lui. Peu osent dénigrer leur milieu social à ce point. Peu osent parler de leur famille, encore vivante, de cette manière. Peu osent dire la discrimination subie. En finir avec Eddy Bellegueule est un roman qui frappe, dérange, intrigue. Je l'ai lu en une fois. Si la violence, tapie à chaque coin du récit, rend parfois bien amer, il est essentiel de saluer la prouesse de l'auteur. C'est la France silencieuse qui parle, la France pauvre à tant de niveaux. Une stupéfaction m'habitait tout au long de la lecture, je me disais "C'est arrivé dans les années 2000 ? En France ? Mais les gens sont si cruels ? Les femmes si dominées ?". J'avais le sentiment de lire un livre traitant de la France d'il y a des centaines d'années. Ce livre est un électrochoc, nécessaire : électrochoc qui nous fait réaliser que oui, en France, il y a bien peu de temps, telle était la réalité pour un nombre effarant d'êtres humains. Conserver les phrases originelles de là bas prend tout son sens : assez des auteurs qui tournent les phrases joliment pour ne pas dénigrer les classes les plus basses. Au fond, nier leur langage serait les dénigrer davantage. L'homosexualité d'Eddy, au centre du roman, est si bien exprimée ; on sent son dégoût des femmes et son impossibilité à incarner un individu de sexe masculin tel que la société l'envisage. le mantra qu'il avait adopté "Aujourd'hui je serai un dur" m'a beaucoup émue. Je recommande ce livre à tous, spécifiquement aux français afin qu'ils comprennent un peu mieux une dimension de leur pays, si méconnue jusqu'alors.
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Pour un premier roman, quelle réussite ! Est-ce un roman, d'ailleurs ? Non, un témoignage. le témoignage d'un jeune homme victime de l'homophobie ordinaire. A lire. A méditer en ces temps incertains.
Lien : http://www.lexpress.fr/cultu..
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J'ai lu depuis un bon moment déjà ce roman autobiographique, mais j'ai attendu que les polémiques s'apaisent pour faire mon billet.

Je suis mal à l'aise par ce que j'entends à propos de l'auteur , on dissèque les différents protagonistes de son histoire personnelle et ça devient vraiment glauque.
Ses parents, sa mère en particulier, son village, son collège , les autres élèves , tout le monde y passe et rien ne dit ce que j'ai ressenti.

J ai cru être assommé par un énorme coup de poing, autant de souffrance , et une France aussi déshéritée , je ne le savais pas!

Et cela bouleverse pas mal de mes certitudes.

Je sais que les enfants au collège peuvent être cruels mais s'ils se transforment en tortionnaires c'est qu'il y a autre chose .
Cette autre chose , c'est la désespérance d'un milieu qui n'a que la télé comme ouverture au monde.

Et puis, il y a cette écriture, si précise et qui se met au service du ressenti de l'enfant qu'a été Édouard Louis, du temps ou il s'appelait Eddy Bellegueule..

Je crois qu'il faut que tout le monde lise ce livre, à la fois pour comprendre les enfants différents peuvent ressentir quand ils sont victimes du rejet , et pour savoir à tout jamais que rien n'est joué d'avance pour ce genre d'enfant.

Et puis aussi, pour mesurer la force du rejet de l'homosexualité dans notre monde.

Je pense à tous les enseignants qui sont découragés par le déterminisme social, et bien non, aujourd'hui encore l'école de la république peut servir à se sortir de ce déterminisme.


Lien : http://luocine.over-blog.com..
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Coup de coeur de la rentrée d'hiver. Avec une écriture fluide et douce, Edouard Louis nous fait avaler les pires épisodes de son enfance. Un très beau regard sur ce qu'est de grandir dans des villages défavorisés, et une belle déclaration d'amour à ceux qui n'ont jamais su l'accepter.
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C'est une histoire terrible, qui se passe aujourd'hui, dans un milieu ouvrier du Nord de la France : un gamin « différent », pas idiot, se fait bouffer par son milieu, parce qu'il se sent homosexuel, et a d'autres centres d'intérêt que les autres.
C'est comme lire un roman de Zola, avec en plus la concision et l'actualité : on retrouve la même pertinence, la fatalité, la dénonciation des moeurs terribles, et même le langage cru, reflet de la réalité.
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Quand le livre a paru je n'avais pas envie de le lire, j'ai été un peu agacée par le battage médiatique l'entourant et la jeunesse de l'auteur, tout ça me semblait très parisien et "politiquement correct." Donc ça m'a pris quelques années, je l'ai même lu après Histoire de la violence que j'ai moyennement aimé. Celui-là, par contre, magnifique! Un coup d'essai qui est un coup de maître, et qui permet de se rendre compte de l'intolérance qui règne encore partout, et de la difficulté d'être différent. le livre est crû, violent, vrai à chaque mot, si juste! À lire absolument.
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L'écriture est à la fois forte, simple et limpide. Contrairement à ce qui a beaucoup été dit dans la presse suite à la publication de cet ouvrage, je trouve que si l'auteur décrit un univers rongé par la violence et la misère, un univers masculin d'où il est exclut, fantasmant celui de la bourgeoisie, il n'y a aucun mépris dans ses lignes. Plutôt une forme de compassion pour des êtres qui n'arrivent pas à s'extraire de leur condition. Beaucoup ont reproché à Edouard Louis également sa description "exagérée" de l'homophobie, du racisme dans les campagnes. Il n'en est rien : les scènes de ce roman, certes crues, sont des scènes que j'ai pu observer, ou vivre, à une certaine époque (la fin des années 90) dans la France des classes moyennes ; avec certes moins de violence. C'est une France qui existe, dont beaucoup n'ont pas conscience de l'existence, une France dans l'angle mort des médias, des habitants des villes. Et je remercie Edouard Louis d'avoir attiré l'attention sur elle.
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Qu'on aime ou qu'on n'aime pas, ce livre ne laisse pas indifferent.
Comme le milieu qu'il decrit, ce livre autobiographique est tres dur.
Edouard, alias Eddie, ecrit avec ses tripes un roman qui se lit tres vite et que j'ai personnellement beaucoup apprecie. L'ecriture est therapeutique sans doute pour ce jeune ecrivain dont on entendra parler a nouveau, c'est certain.
Je recommande ce livre.
Ames sensibles s'abstenir.

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