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3,73

sur 3965 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Très beau roman socio biographique.
Edouard Louis tente de nous raconter l'enfer de sa jeunesse d'enfant solitaire, muet, haï ou ignoré, rejeté par sa différence.
Il nous parle de sa vie de jeune garçon confronté au regard des autres qui le jugent parce qu'il a parfois des «manières de fille» et qu'il n'aime pas ce que les autres garçons font «habituellement».
Dans une extrême misère sociale, le petit Eddy subit les brimades de son père violent, de sa mère pas très futée et de ses frères et sœurs coulés dans le moule. L'auteur dénonce, tour à tour, les débordements liés à l'alcool, le manque d'éducation de la population locale et la xénophobie latente.

Au-delà de ses souvenirs d'enfance malheureux, il nous dépeint une catégorie sociale qui vit très mal. Nous sommes au début du 21ème siècle, dans un pays encore relativement "riche" et pourtant de véritables poches de misère subsistent.

Ce premier roman de celui qui a désormais choisi le nom d'Édouard Louis, se lit d'une traite, c'est certain. C'est poignant, direct et vraiment horrible. On ne sort pas indemne de la lecture de ce livre.
A lire absolument même si le sujet est un peu difficile. Cela se lit comme un témoignage courageux.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Ah vous me l'avez conseillé ce livre et cet auteur, moi qui était quelque peu réfractaire à force de voir ses livres partout passer et de le voir lui, l'entendre ou lire ses interviews. Comme j'ai bien fait de vous écouter, de suivre vos conseils et de faire sa connaissance avec ce roman ci. Je sais qu'il y a de grands fans parmi vous et je comprends. Oh oui, je comprends !
Maintenant, je ne sais s'il est utile de raconter ce récit qui a fait un carton plein à sa sortie mais en tout cas ce que je peux en dire c'est que de la première à la dernière phrase, j'ai eu le coeur serré pour Eddy Bellegueule.
Car quel est son crime à ce jeune garçon pauvre, efféminé, que l'on traite de pédé à longueur de journée ? Il le résume parfaitement dans cette phrase : "Le crime n'est pas de faire, mais d'être. Et surtout d'avoir l'air."
Oui il faut avoir l'air d'un mec balaise, d'une brute, d'un ivrogne aussi, faut choper de la meuf, arrêter l'école à 16 ans (pas avant sinon ça coupe les alloc des parents), être raciste (bein quoi normal parce les bougnoules et les noirs y sont pas comme nous) et aller à l'usine... comme tout le monde au village et sans faire sa tapette ou sa chochotte steuplé !
Mais Eddy ne veut pas de cette vie là, il rêve de s'en extirper mais avant ça, il essaiera de toutes ses forces de rentrer dans le moule, jusqu'à l"ecoeurement de lui-même.
Mais, il faut se rendre à l'évidence... "On ne cesse de jouer des rôles mais il y a bien une vérité du masque. La vérité du mien était d'exister autrement"
Le théâtre entre dans sa vie et moi je suis au comble pour lui.
Me voici donc à noter les autres récits d'Édouard Louis !
Merci vous tous de me l'avoir conseillé !
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Il y a de ces petits villages picard, un peu reclus, où tout n'est que beaufitude, alcoolisme et violence. Les garçons finissent à l'usine, les filles caissières ou mères au foyer. On se parle à couteau tiré. Dans ce genre de village, on aime pas les « pédés ». C'est dans ce contexte que grandit Eddy Bellegueule. Il ne s'y sent pas à sa place, sans cesse obligé de jouer un rôle. Avec un style qui claque, un langage cru, l'auteur dépeint avec justesse l'enfance de ce jeune garçon qui fuira loin des siens afin d'être quelqu'un. Lui-même. Sans artifice. J'ai beaucoup aimé !
Lien : https://loeildem.wordpress.c..
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Ce livre a fait l'objet d'un certain tapage médiatique à sa sortie. J'ai donc attendu que le souffle retombe avant de le lire.

Je n'ai pas été déçu. le récit, inspiré de l'enfance de l'auteur, est particulièrement touchant, voire poignant. Eddy grandit dans un village typique du Nord, avec pour seul horizon le mur de briques du café où les habitants qui n'ont plus rien à faire depuis les fermetures d'usine viennent souvent boire un coup de trop. Les femmes tentent de faire vivoter leurs foyers tandis que les hommes estiment normal de se faire servir, et prouvent leur virilité en se battant ou jetant des commentaires salaces devant la télé. Tous aiment les discours simplistes et ne voient pas ce qu'ils pourraient faire de mieux dans leur vie.

Concrètement, l'auteur évolue dans une famille du type Groseille (du film La vie n'est pas un long fleuve tranquille), que l'on décrit souvent comme étant des "gros beauf", mais qui sont à l'image de la majorité des gens au village. Personne ne veut sortir de cette misère sociale et culturelle, et la fréquentation de gens extérieurs à la région apparait comme une originalité. le racisme ambiant et l'intolérance pour tout ce qui est différent ou juste intelligent étouffent toutes les ambitions. On ne parle même pas de l'homosexualité, regardée comme une tare passible de la peine de mort, mais à laquelle s'adonnent les ados du coin une fois qu'ils sont bien bourrés.

Mais Eddy, lui, est plus intelligent même s'il ne fait rien à l'école, et il finira par s'en sortir. Grâce à l'appui du corps enseignant (les "sales bourgeois intello" du village) il ira dans un lycée général, en ville.

Une lecture qui ne peut pas laisser indifférent, et qui en dit long sur l'état de certains coins de France, où les gens sont tellement amorphes, désoeuvrés et délaissés qu'ils sont prêt à suivre comme le messie la moindre personne qui simulera de s'intéresser à leur marasme.
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Une fois n'est pas coutume, avant de commencer le livre, je me suis grandement informé et j'ai lu une dizaine d'articles de presse pour voir ce qui choquait tant dans ce livre. Au final, je m'étais fait une idée du bouquin à travers ses articles de presse et il ne me restait plus qu'à lire le livre pour confirmer mes pensées sur ce livre. À vrai dire, ce n'étaient pas des pensées très positives à l'égard de l'auteur et de son roman.

À la suite de la lecture, j'ai heureusement une toute autre idée du roman. En effet, j'ai eu une sensibilité complètement différente à l'égard de ce que l'auteur écrit et je l'ai sans doute compris d'une toute autre oreille. J'en suis bien content et je vais vous expliquer pourquoi j'ai tant aimé.

La première raison est sans doute l'écriture, en effet, je l'ai trouvé très bonne. Une écriture tout en finesse et en distinction, l'auteur fait attention à comment il dit les choses et j'ai trouvé ça très bien. Je ne sais, encore une fois, pas pourquoi mais elle m'a vraiment rapproché de l'auteur, cette écriture lyrique est vraiment très efficace. J'espère voir confirmé ce talent dans son deuxième roman.

Ce qui est évoqué dans ce roman, ce n'est pas qu'une histoire d'un homosexuel qui se découvre, c'est bien plus que cela et c'est sans doute la raison pour laquelle je l'ai vraiment appréciée. Cette histoire est celle d'un jeune homme qui essaye de sortir de son habitus, du monde ses parents qu'il refuse parce que précisément, il est homosexuel. J'ai apprécié la façon dont il interprétait sa personne, au début, il est dans une envie de ressembler à tout le monde pour ensuite petit à petit dévié et se retrouver à vouloir fuir toute cette réalité pour devenir quelqu'un d'autre. Voilà un petit extrait des plus probants :

Chaque jour était une déchirure ; on ne change pas si facilement. Je n'étais pas le dur que je voulais être. J'avais compris néanmoins que le mensonge était la seule possibilité de faire advenir une vérité nouvelle. Devenir quelqu'un d'autre signifiait me prendre pour quelqu'un d'autre, croire être ce que je n'étais pas pour progressivement, pas à pas, le devenir

Cette sorte de parcours initiatique m'a quelque fois choqué, en effet, Eddy Bellegueule est violent, ces propos ne sont pas les meilleurs envers ses parents. le livre est violent à plusieurs égards. Mais cette violence est diminuée par la violence du milieu et de ce qu'il y vit, au final, c'est donnant-donnant. Je n'étais pas complètement d'accord avec tous les comportements d'Eddy mais sa vie et surtout ses pensées, ses aspirations m'ont touchés. le tout est tellement bien présenté que je me suis ému au vu de son parcours.

Le scandale était sur le rapport à la réalité qu'entretenait ce roman. Personnellement, je ne sais pas mais je pense que ce livre doit être, même dans le cas où il serait une réplique exacte de la réalité, dissocié de la réalité et vu comme une réalité augmentée ou bien carrément une fiction. Les critiques sur le rapport à la réalité se sont donc trouvé amoindris à la suite de la lecture du livre.

J'en ai donc terminé avec ce livre. Comme vous avez pu le lire, je l'ai adoré et j'ai d'ailleurs pu le lire très rapidement puisqu'il fut lu en une après-midi. En attendant le deuxième roman de l'auteur, je vous conseille volontiers celui-ci.
Lien : http://letteraturaa.wordpres..
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Je ne savais pas comment parler de ce livre car il m'a littéralement soufflée mais j'ai aussi eu l'impression qu'il m'avait fait un croche-patte, histoire de me laisser à terre et de ressasser comme avait pu le faire pendant de longues années le personnage.

Ce personnage n'est autre qu'Édouard Louis qui, à l'époque, s'appelait Eddy. Élevé dans un petit village de la Somme, en Picardie, il grandit dans une famille de beaufs parmi lesquels il ne se sent pas à sa place. le père travaille d'abord à l'usine tandis que la mère garde la maison. Puis les deux restent chez eux, accrochés aux allocs, cloués devant la télévision, toujours prêts à picoler chez les voisins.

En plus de ne pas se sentir à sa place, Eddy a aussi la désagréable sensation de ne pas être un mec, un dur, comme attendu des premiers de fratrie. Il est efféminé et a une certaine attirance pour les garçons mais ces choses-là ne doivent pas se dire. L'homosexualité, dans les campagnes, c'est proche de la folie. Alors Eddy est persécuté à l'école, puis au collège et ne peut pas non plus trouver refuge chez lui où il est aussi incompris qu'ailleurs.

Le portrait qu'il dépeint de ses parents, de ses bourreaux et de son quotidien de l'époque nous rend l'homme misérable, bien que lucide sur sa situation. Il est si faible et si mal né... Mais quelle belle revanche que ce témoignage ! Et ce livre presse (le lecteur de finir) et oppresse car l'environnement familial décrit est comme une toile d'araignée, un tombereau qui enferme et fige le temps plus bas que terre.

Livre coup de poing ! Je devrais même dire, livre uppercut ! Je l'ai fini il y a déjà quelques jours et il me reste en tête comme si je l'avais fermé à l'instant. Une lecture on ne peut plus entêtante !
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Un livre éblouissant, d'une force rare.

En finir avec Eddy Bellegueule, c'est l'histoire d'Edouard Louis, garçon de la classe ouvrière efféminé.

Avec sa démarche, ses mains qui s'agitent quand il parle, ses goûts pour les poupées, les chanteuses et la danse, c'est sûr qu'il détonne, Eddy. Les garçons, au village, doivent être des durs.

En finir avec Eddy Bellegueule, c'est la quête d'Edouard Louis pour devenir un garçon banal de sa classe. Sa quête pour apprendre à aimer les filles, à aimer jouer au foot, à aimer être violent, à devenir un garçon.

Et puis c'est le dégoût, le dégoût d'embrasser une fille, le dégoût de ne pas réussir à bander, le dégoût de voir que malgré ses efforts l'étiquette de pédé, de gonzesse, reste entichée à sa personne.

Il ne peut changer, une seule voie s'offre à lui : fuir.

L'auteur, par son style, réussit à dépeindre avec réalisme et clarté la violence de ce milieu, sa dureté, sa saleté, la nécessite encore plus probante chez la classe populaire que bourgeoise de devoir se conformer terriblement aux normes pour être accepté. Et l'impossibilité dans son histoire de devenir ce qu'ils veulent qu'il soit. Au travers d'un long récit intérieur à la première personne du singulier, l'auteur insère en italique les paroles de sa famille, de ses proches, avec cette manière si particulière de parler, emplie de vulgarités et de fautes de syntaxe.

C'est dur, c'est fort, c'est émouvant, ça nous indigne.
Avec magnificence, l'auteur raconte comment fuir fut l'unique issu pour être celui qu'il a toujours été : homosexuel, efféminé et artiste.
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J'ai découvert Edouard Louis par son dernier livre, "qui a tué mon père" et je voulais comprendre la genèse de l'histoire.
Et bien chapeau, chapeau pour l'écriture qui est belle même si ce qu'il décrit est moche voire très moche, mais surtout chapeau pour le chemin de vie, comment s'en sortir quand on vient de ce milieu ? Il a réussi, tout n'est donc pas foutu dans ce bas monde ? Combien d'enfants jugés différents n'y parviennent pas ? Ce livre est une ôde à l'amour pour ses enfants, pour les accepter tels qu'ils sont et pas tels que l'on voudrait qu'ils soient.
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Plongée dans l'enfer d'un gamin du milieu ouvrier du Nord de la France. Un récit brutal, qui a choqué à sa parution et pour cause! c'est cru, c'est du vécu à l'état brut! Presque surréaliste tant cela parait invraisemblable pour l'époque et le pays. C'est du Zola au 21ème siècle. C'est malheureusement une réalité. Il a certainement fallu du courage au jeune auteur pour coucher sur le papier cette violence, cette douleur, cette misère. Et tant mieux qu'il ai réussi à le faire et aussi bien. Cela la révèle au grand jour. Certains de part leur métier la connaisse. Ce fut mon cas. Des petits élèves comme Eddy j'en ai connu. Beaucoup ne veulent pas y croire, ne pas voir, ne pas entendre. Cela dérange! Alors, bravo de cet éclairage certes violent et dérangeant mais peut-être le fallait-il !
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Le livre débute avec une description si réaliste que ça m'a été pénible, mais la suite raconte cette enfance triste, solitaire d'un garçon trop différent, trop sensible dans un milieu ouvrier brut, brutal, avec ses codes, ses habitudes C'est l'absence de culture, de douceur. Mais heureusement, il y aura la réussite scolaire et avec les études, la perspective d'un nouvel horizon. J'ai aimé l'écriture sobre, les allers retours sur les évènements vécus.
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Par combien de garçons Eddy se fait-il brutaliser dans les couloirs du collège ?

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