La Perruque de Newton

Enfin un bon moyen de combler quelque peu l'immense trou de ma culture dans le domaine de l'histoire des sciences (entre autres).
Ce livre, qui fait partie de la série « Les bâtisseurs du ciel », est bien écrit, même si son style n'est pas flamboyant non plus. le seul problème est que l'on se pose la question des sources de l'auteur. Mais on peut faire confiance, je le pense et je l'espère, à Jean-Pierre Luminet pour ne trahir ni les faits, ni les caractères des personnages principaux.


Et quelle surprise bien souvent de découvrir la personnalité des Hommes célèbres, scientifiques par exemple, qui tout compte fait ne sont pas plus admirables dans leur personne que certaines stars ou certains « people ».

Newton se montre dans ce roman comme un grand autodidacte, un grand génie et quelqu'un de très studieux. Certes !
Mais, car il y a un mais, c'est aussi un homme irascible (à l'écrit uniquement, parce que de vive voix, il ne semble pas avoir le courage de ses opinions), très rancunier, plutôt imbus de sa personne, n'hésitant pas à tricher sur les dates pour garder la primauté de certaines découvertes.
De toute façon, il préférait ne pas partager ses découvertes car il pensait qu'il allait résoudre toutes les énigmes de l'univers…


Newton aurait fabriqué sa légende en racontant qu'il avait compris que la lune tombait en voyant une pomme tomber dans son verger.
Il s'est aussi perdu dans l'alchimie, ou du moins il a laissé des cheveux dans ses expériences, d'où la perruque de Newton.


Bien sûr on croise bien d'autres personnages de renom dans ce roman, logique, les scientifiques se fréquentent entre eux.
Et le plus beau personnage est sans conteste Edmund Halley, dont l'altruisme est indéniable. Sans lui, l'oeuvre de Newton serait peut-être restée méconnue…





Quand le sage désigne la lune, l'idiot regarde le doigt…

« J'ai demandé à la lune
Et le soleil ne le sait pas
Je lui ai montré mes brûlures
Et la lune s'est moquée de moi
Et comme le ciel n'avait pas fière allure
Et que je ne guérissais pas
Je me suis dit quelle infortune
Et la lune s'est moquée de moi
[…] »

Extrait de « J'ai demandé à la lune », Indochine :
https://www.youtube.com/watch?v=KAOmC5qT02w

4e tome de la série "Les bâtisseurs de ciel", proposant, sur un mode romanesque, les biographies de grands savants. Une façon très agréable de pénétrer dans l'univers complexe de prime abord, de ces grands penseurs qu'ont été Copernic, Kepler, Galilée et Newton; de comprendre leur pensée, leurs recherches scientifiques mais aussi quelle fut leur vie, leur quotidien, tout cela admirablement resituée dans un contexte historique très bien reconstitué.

Dans ce 4e tome, Jean-Pierre Luminet propose un portrait très réaliste de Newton, un homme au caractère complexe, tout entier dévoué à la science et à ses expériences, dévoilant des facettes cachées, comme par exemple son intérêt pour l'alchimie. J'ai vraiment beaucoup apprécié tous les tomes de la série car on apprend beaucoup de choses sans jamais s'ennuyer, dans un style très accessible.

Ce livre se présente comme une biographie sous forme de roman, un genre pas tout à fait convaincant à mon sens. Si on l'aborde comme une biographie (ce qui était mon cas) on n'est jamais tout à fait certain de la part qui appartient au romanesque, d'où un léger inconfort bien que je ne doute pas que les faits majeurs relatés sont historiquement exacts. Si on l'aborde comme un roman, on s'étonne parfois des chemins, des détours et des raccourcis romanesques adoptés et du ton pédagogique qui transpire par moment, d'où un certain malaise.

Ceci dit, l'auteur a la plume heureuse et le tout se lit fort bien malgré un sujet qui pourrait sembler un peu aride et un personnage principal aussi antipathique qu'Isaac Newton. Génial, il le fut sans aucun doute, mais aussi « ombrageux, colérique, vindicatif et tyrannique ». Heureusement, certains personnages de son entourage, tel Edmund Halley (celui de la comète), sont éminemment plus humains et sympathiques et sauvent la donne.

À lire si vous êtes curieux de découvrir ce personnage étonnant qui fut notamment scientifique (optique, astronomie, mathématiques), théologien, alchimiste, professeur, propriétaire terrien et député à la chambre de commune. En plus d'avoir été la star scientifique de son époque (beaucoup grâce à Edmund Halley), il a aussi redressé la monnaie du royaume, et par le fait même ses finances, et il a redonné un second souffle à une Royal Society moribonde en la propulsant au rang des grandes sociétés scientifiques d'Europe de son époque.

Les deux annexes comprennent des notices biographiques des principaux personnages (intéressant) et des schémas sur les systèmes du monde de Copernic à Newton (peu pertinent car il manque des descriptions et explications). Il manque aussi une table des matières, ce qui est dommage car le bouquin se divise en quatre sections et chaque chapitre porte un titre.

La perruque de Newton est le quatrième tome de la série romanesque « Les bâtisseurs du ciel » du même auteur.

Encore une foi excellent, ce quatrième volet de la série des Bâtisseurs du ciel de Jean-Pierre Luminet tient toutes ces promesses, on y découvre le dernier des géants qui a bâti le ciel tel que nous le connaissons encore aujourd'hui : Isaac Newton qui a mis sur papier les lois de la gravitation universelle.
Jean-Pierre Luminet, dans son style de raconteur né, fluide et captivant, nous dévoile un personnage complexe, imbus de lui même et égoïste mais aussi attachant et prenant.
On découvre la vie du grand homme avec ces coups de génie mais aussi ces bassesses et ces égarements, en passant par ces controverses et le fameux épisode de la pomme que tout le monde à en tête…
Une agréable façon de découvrir le personnage en passant un excellent moment de lecture !

C'est une belle manière de nous faire aimer les sciences que de nous faire partager le parcours de grands noms ici : I. Newton
JP Luminet, spécialiste des trous noirs, romancier et poète à son heure avec son talent de conteur, nous fait découvrir un génie à la personnalité complexe qui a révolutionné notre vision du monde.
L'aspect romanesque est indéniable, il sert de trame à une mise en scène avec de nombreux personnages à majorité scientifiques qui ont existé et qui donne de l'ampleur et du vrai au contexte sociétal de l'époque. On s'y croirait. Bravo monsieur l'astronome, continuer à abolir les barrières entres les sciences dites " dures " et les sciences humaines. le public adore !
Je verrai bien une série " Les Bâtisseurs du ciel " portée au petit écran, juste pour nous changer des policiers, dont on nous abreuve à longueur de programme !