Cette série, "Les bâtisseurs du ciel", me semblait fascinante. Se plonger dans
l'univers de grands scientifiques qui ont façonné l'astronomie et renouvelé la vision que l'humanité avait de sa propre place dans
l'univers. Chaque tome a ses savants : Copernic, Kepler et Brahé.
Galilée et Newton.
Dans ce premier tome, les éléments biographiques amenés par Luminet sont très intéressants. L'auteur nous confie en fin de volume qu'il aura tenté de rendre à Copernic un caractère un peu plus doux que ce qui lui aura été attribué par différents historiens scientifiques et biographes. On devine que les recherches de l'auteur auront été importantes et délicates, étant donné le peu de documents biographiques datant de l'époque de l'astronome polonais.
La plume est belle et les éléments scientifiques sont quand même relativement bien vulgarisés.
Je reste toutefois sur ma faim. Je m'étais attendue à retrouver beaucoup plus d'éléments expliquant la méthode et le travail de Copernic. La théorie de l'héliocentrisme de Copernic semble s'être présentée à lui comme une vision. On ne développement pas longtemps sur le raisonnement de Copernic le menant à cette conclusion. Il est dit que Copernic jugeait important de comparer et de compiler les tables astronomiques rédigées depuis l'Antiquité, mais sans entrer dans les détails. Je suis ceci dit consciente que ce roman se voulait un ouvrage de vulgarisation et non pas un volume proprement scientifique, mais je crois que cela aurait ajouté au contenu "éducatif" que cet écrit pouvait apporter au lecteur.
Le sous titre, "
Le secret de Copernic", ne trouve pas non plus écho dans le récit. La théorie de Copernic n'est pas tenue secrète en tant que telle. Elle est partagée à des collègues choisis par le chanoine-astronome et ne distribue pas librement son amalgeste à qui le veut. Mais je ne crois pas que ceci justifie le "secret" du titre. On ne sent pas le secret de la théorie puisque la grande majorité de la communauté scientifique européenne sait ce sur quoi travaille Copernic. Il faut lire ce que Luminet met comme commentaire à la fin de son roman pour comprendre le choix de ce titre.
En lisant cet ouvrage, il faut également garder en tête qu'il est en fait une longue lettre écrite à Kepler. Même si cela survient rarement, l'auteur de la lettre intervient soudainement au "je" dans la narration ce qui fait décrocher le lecteur à mon avis.
Un bon roman historique en soi, mais qui aurait pu aspirer à beaucoup plus.