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3,43

sur 302 notes
Dans ce roman, chaque chapitres est une nouvelle rencontre pour Grace, quand on croit qu'elle va surmonter la Grande Famine qui frappe l'Irlande, le doute s'installe de nouveau pour sa survie car le danger rôde toujours et partout. A travers ses yeux, il nous est dépeint les morts, la mendicité, la violence de certains, l'ignorance des riches envers les pauvres et l'on ressent la dureté de l'hiver. Dans son périple, elle est accompagnée de la voix de son frère en pensée qui lui pose des devinettes, lui donne ses impressions et lui chante aussi des chansonnettes. Cela lui apporte un peu de réconfort quand elle est au plus mal.
Sa rencontre avec Bart m'a beaucoup touché, avec lui elle doit se dépasser pour survivre, faire des choses auxquelles elle n'aurait pas été capable d'effectuer car malheureusement en cette période tout est permis pour rester en vie. Bref, nous suivons pour un temps une très belle complicité entre eux.
Grace est une héroïne touchante, courageuse, qui n'oublie pas qui elle est et dont on souhaite qu'elle va enfin pouvoir vivre en paix.
Pour conclure, ce roman est poignant, il nous retranscrit une période difficile en Irlande et nous fait prendre conscience de la capacité de l'être humain pour survivre dans des circonstances plus que difficiles.
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L'Irlande du 19ème siècle. Rien de très réjouissant car la vie y est très difficile. aux temps de la "grande famine"
Le livre s'ouvre d'ailleurs sur une scène sacrificielle qui prend à l'estomac.
Le livre est une litanie de drames contrebalancés par le courage inoui des protagonistes pour y survivre.
C'est superbement bien écrit et d'un lyrisme fou mais je me suis surpris à quelque fois m'ennuyer en suivant le parcours de Grace.
Trop de "sinistre" nuit parfois au récit.
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Nous sommes dans l'Irlande de 1845, ravagée par une terrible famine causée par le mildiou qui transforme les pommes de terre, essentiel de la nourriture paysanne, en une bouillie noirâtre et immangeable. Grace, une adolescente de quatorze ans, est déguisée en garçon par sa mère et envoyée sans ménagement sur les routes pour y trouver sa subsistance et peut-être celle des siens. Commence une épopée hallucinée où le rêve et les réminiscences légendaires le disputent à une réalité cruelle. La faim, qui torture chacun, abolit les frontières morales. Pour survivre à de multiples dangers, Grace se transforme et se durcit. de proie, elle devient parfois agresseur, affrontant les hivers interminables auxquels succèdent des étés torrides, la solitude, la crasse, la peur, s'appuyant sur l'illusion et le fantasme pour survivre dans un univers âpre où les rencontres diverses ne sont jamais vécues comme bénéfiques. Mais si les sentiments doux semblent bannis de ce monde, le dénuement décuple les sensations, comme le bonheur de se repaître de galettes d'avoine ou d'une écuellée de porridge, le réconfort d'une couverture salvatrice. La misère peut exploser en bouffées de vitalité sauvage, telle cette danse effrénée à laquelle se livrent l'héroïne et des compagnons d'infortune après avoir perpétré l'attaque de mieux lotis qu'eux. Un road-movie sauvage et désespéré.La traductrice a bien rendu la langue originale de l'auteur, en recourant parfois à des néologismes.
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J'avais adoré Un ciel rouge le matin, un tout petit moins La Neige noire, mais je dois dire que Grace m'a époustouflée : le talent de l'auteur est ici au sommet. L'écriture est magnifique et servie par la traduction sans faille de Marina Boraso, dont il convient de saluer le talent. L'écriture permet au lecteur de suivre au plus près Grace dans son voyage parfois hallucinatoire jusqu'au bout de la faim.
Le roman rend merveilleusement compte de cette terrible période de la grande famine : abus des propriétaires terriens sur les femmes (qui pousse la mère de Grace à la chasser au loin déguisée en garçon) ; superstitions, obscurantisme et opportunisme religieux ; descriptions sans concession de la misère extrême, des maladies qui touchent les corps affaiblis, de la faim dévorante et ce qu'elle pousse à faire pour survivre.
Le personnage de Grace est incroyable : malgré sa capacité à absorber les souffrances des autres jusqu'à les faire siennes, elle résiste aux abus de pouvoir, pèse le pour et le contre jusqu'à choisir la voix de la raison au mépris de l'obscurantisme, et lutte pour survivre : elle trouve en elle le ressort pour remonter du fond du gouffre vers la lumière.
La lumière de Grace, je ne l'oublierai jamais.
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Grace / Paul Lynch
Une odyssée vers la lumière.
L'histoire commence à Blackmountain dans le comté de Donegal en Irlande en 1845. La Grande Famine ravage le pays car le mildiou a anéanti les cultures de pomme de terre, l'aliment de base des paysans irlandais ; la jeune Grace Coyle est contrainte de quitter sa famille composée de sa mère Sarah enceinte d'un cinquième enfant, de son jeune frère Colly âgé de 12 ans et de deux petits, afin de chercher un moyen de subsistance. Après s'être vue couper ses beaux cheveux longs au couteau par sa mère et affublée de vêtements pour ressembler à un garçon, Grâce part en compagnie de Colly sur les routes vers la ville pour tenter de trouver un travail afin de ramener quelque monnaie pour nourrir la fratrie. Pas de père connu donc mais un sinistre individu répondant au nom de Boggs , propriétaire de la bicoque exerçant un droit de cuissage sur Sarah en guise de loyer, passe de temps à autre donc prendre son loyer et aussi loucher vers Grace qui a 14 ans. Sarah ne peut le supporter et incite Grace à partir.
D'emblée on est séduit par le style poétique et la qualité de la traduction : « Grace se tient dans la pénombre pour guetter le retour de sa mère…Le vent, animal invisible, flaire les herbes et les fait ployer, accompagnement constant de sa vie ici à Blackmoutain, sur cette colline nervurée de rocs … »
Sous une pluie battante et un froid saisissant, les deux enfants errent à la sortie de la ville parmi les gens ivres et les va – nu - pieds et ils leur tardent de trouver le calme de la campagne afin de rencontrer au hameau voisin Dinny Doherty, un ami de Sarah marchand de poneys. La faim et le froid, la peur et les superstitions ont vite fait d'épuiser et angoisser Grace et Colly qui se réfugient dans une bicoque délabrée qui leur réserve un dangereuse surprise. On est dans la période de la Nuit des Morts (Samhein) et la grande faucheuse guette ses proies.
Grace rencontre un groupe de garçons qui mène un troupeau de bovins à travers le Donegal et se joint à eux toujours avec cette crainte d'être découverte être une fille. Les moments de la toilette sont particulièrement délicats et combien de temps encore pourra – t – elle cacher son identité ? Et qu'adviendra – t - il ensuite ?
Commence alors pour Grace une errance de plusieurs années avec pour seule compagnie dans un premier temps la voix de son frère Colly qui murmure en elle. Souvent pourchassée telle un gibier, Grace finit par faire route avec un jeune estropié, John Bart, qui la défend contre les hommes sans obtenir la moindre reconnaissance : Grace est devenue une sorte d'animal sauvage avec pour seule arme son couteau qui ne la quitte jamais, mais elle a besoin de John pour la défendre contre les hommes.
« Dans la lumière vacillante, elle voit qu'il est hachuré de cicatrices. le souffle coupé, elle lui effleure la peau et retire aussitôt sa main. Elle se demande quelle existence il a menée, quelles circonstances l'ont conduit jusque là, auprès d'elle à cet instant précis, évoquant devant le feu comme un pur esprit, comme un danseur, une ombre avec un couteau. »
le corps de Grace « pousse de partout » au point qu'elle a renoncé à bander sa poitrine. Et John Bart comprend peu à peu mais garde le silence. Tout deux deviennent des bandits de grands chemins et n'hésitent plus à piller et voler pour survivre après avoir fait la connaissance de Mc Nutt, un homme terrible qui les prend sous sa coupe.
Rencontres de mendiants, de brigands et d'assassins se succèdent. Des pages et des pages de litanies de misère, de froid et de faim, un récit haletant comme leur course à travers les landes désolées balayées par les vents glacés. Avec Colly dans son coeur, elle réalise que le monde n'est pas aussi simple que ce qu'elle croyait, à savoir qu'il y avait le bien d'un côté et le mal de l'autre. Elle n'est plus sûre de rien avec tout ce qu'elle a vu autour d'elle, tout ce qu'elle est obligée de faire pour survivre et se dit que l'on ne peut passer pour quelqu'un de mauvais quand on essaie simplement de sauver sa vie.
La rencontre d'un gourou concupiscent et s'adonnant volontiers à la simonie ne la fera pas dévier de sa route apocalyptique et hallucinatoire et de son instinct de survie pour trouver un morceau de pain.
Tout au long de ce récit de 580 pages écrit dans un style lyrique et poétique, Paul Lynch nous offre un suspense dans le genre de celui de « La route » de Cormac Mc Carthy.
Il faut savoir que la Grande Famine de 1845 en Irlande dura sept ans et qu'elle réduisit la population d'un quart de par les décès et l'émigration massive, notamment vers les Etats-Unis.

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La scène inaugurale annonce d'emblée la rudesse de l'ouvrage. Par un matin pluvieux d'octobre 1845, dans une masure du comté de Donegal, Grace, quatorze ans, est tirée de son lit par sa mère qui, sans ménagement, coupe sa chevelure. Veuve chargée d'enfants, vivant sous la coupe d'un cruel propriétaire et dépourvue de ressource face à la disette, elle envoie son aînée chercher sa pitance sur les routes, travestie en garçon. Commence pour Grace une longue et périlleuse épopée à travers l'Irlande affamée. Une terre exsangue, dévastée par le mildiou et la politique désastreuse des Anglais, sur laquelle morts et vivants se confondent comme au temps des légendes anciennes. Tour à tour gardienne de bétail, brigande et pénitente, l'adolescente se bat sans trêve contre la faim, les intempéries et la violence des hommes, prêts à tout pour survivre. le fantôme taquin de son frère Colly, emporté par les flots d'un torrent au début de leur périple, constitue son seul soutien. Un lien ténu avec le passé qui malgré les épreuves ne faiblira pas. Au terme de ces années d'errance, Grace, devenue femme après avoir frôlé la mort, retrouvera sa terre natale et finira par atteindre, sinon la rédemption, du moins une forme d'apaisement. L'auteur dépeint cette traversée de la misère d'une plume sensorielle et hallucinée qui donne l'illusion d'avoir partagé le sort de personnages d'un tableau de Bosch ou de Brueghel. Il en résulte un récit poignant que je conseille dès le lycée à tous les lecteurs amateurs d'histoires de survie.
Lien : https://leventdanslessteppes..
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J'ai su dès les premières pages que j'avais affaire à un grand écrivain, à un livre aux qualités littéraires indéniables. L'écriture est poétique et magnifique et le plaisir de lire cette prose ne faiblira pas.

Le sujet est intéressant et je me suis lancée dans cette lecture avec la certitude de tenir une pépite. Alors pourquoi me suis je lassée à un moment, vers le milieu du livre ? J'avais le sentiment de lire toujours un peu la même chose, de suivre un long fleuve tranquille...Normalement, lorsque je partage le quotidien d' un personnage pendant plus de 400 pages, je me sens proche de lui...Là, j'observe Grace d'en haut, il me manque quelque chose...
Et puis j'ai retrouvé de l'intérêt vers la fin du roman mais ça n'a pas suffi pour me défaire de cette impression globale.

Un grand roman donc mais qui m'a déçue sur certains aspects, dommage.
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Vous commencez à le savoir, dès que l'Irlande est citée dans un roman – encore plus quand l'auteur.ice est originaire de l'île – ma curiosité est piquée. Paul Lynch a rendu visite à nos volcans auvergnats et c'est en apprenant sa venue que j'ai eu très envie de découvrir enfin un de ses romans. C'est Grace – son petit dernier – qui me tentait le plus. Je n'ai malheureusement pas pu assister à la rencontre mais ce n'est que partie remise, en Auvergne ou à Saint-Malo pour le salon des Etonnants voyageurs, s'il choisit d'y revenir.

Grace, l'adolescente de 14 ans qui donne son nom au roman, est contrainte de quitter sa famille (une mère enceinte jusqu'aux dents, trois petits frères et un beau-père qui commence à la regarder avec trop d'insistance) et son Donegal pour trouver de quoi subsister. Sa mère coupe ses boucles rousses au plus court et la pousse dehors. Grimée en garçon, elle se lance sur les routes irlandaises avec un seul objectif : survivre chaque jour… jusqu'au suivant.

L'hiver peine à s'enfuir, rien ne sort du sol et surtout pas les pommes de terre. La maladie est là, la nourriture commence à manquer. Des familles entières se lancent sur les routes irlandaises cherchant l'espoir plus loin. Les chaumières abandonnées offrent des abris plus ou moins confortables, parfois toujours habitées par les cadavres des anciens propriétaires, souvent désirées par d'autres miséreux dont il faut se méfier.
C'est la loi du plus fort. Toutes les personnes rencontrées ne sont pas dignes de confiance et peu font de bons compagnons de route. Grace s'associe à certains, avance toujours un peu plus loin, avec toujours moins dans l'estomac.
Un paysage irlandais désolé. Ravagé par la faim et la mort, gangrené par la maladie et la folie. Comment y survivre seule et sans ressource ?

La Grande Famine irlandaise de 1845 a été racontée de nombreuses fois mais rarement d'un point de vue si intime, rarement avec une si grande authenticité. Paul Lynch s'attarde sur les détails anodins du quotidien, ceux qui donnent de la force au tableau. Il nous offre une jeune héroïne contrainte au pire pour la survie. Une virée dans la folie (la schizophrénie ?), des allusions au viol et au sectarisme religieux… une réalité assez sordide.

C'est un texte dense qui m'a donné un peu de fil à retordre. C'est lent et parfois même un peu longuet. Mais c'est le genre de roman que l'on ne peut raccourcir si l'on veut préserver la force des détails et de l'atmosphère. Mais plus que la lenteur, c'est peut-être surtout la façon de mélanger récit, pensées et dialogues sans marque formelle distinctive qui m'a parfois perdue.
Grace perd son petit-frère adoré alors qu'il s'était enfui avec elle. Noyé dans une rivière, il semble pourtant ne pas la quitter et continue à s'exprimer par la bouche de l'héroïne (un peu de schizophrénie ou le résultat d'épreuves éprouvantes pour une si jeune fille ?). Son discours est donc double mais jamais distinct (de toute façon, les deux enfants ne font qu'un). Au lecteur de faire la part des choses. Une particularité narrative qui, il faut bien l'avouer, n'aide pas à fluidifier la lecture.

Grace est un roman assez contemplatif qui ne se laisse pas dévorer si facilement. le propos est dramatique, l'écriture dense et parfois un peu obtuse. Mais malgré tout, malgré la petite complexité du style, j'ai été touchée et je n'oublierai pas de si tôt le long et difficile chemin parcouru par la jeune Grace
Lien : http://bazardelalitterature...
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Quel plaisir de retrouver Paul Lynch, qui m'avait enchantée avec ses deux précédents romans ! Il nous raconte cette fois l'histoire de Grace (fille de Coll Coyle, personnage principal de Un ciel rouge le matin). Travestie en garçon par sa mère dans l'espoir de trouver un travail qui permettra de faire vivre la famille, la jeune fille entame un long périple à travers un pays ravagé par la famine et la misère.
Le parcours de Grace s'apparente à une traversée de l'enfer, une plongée au coeur d'un pays en souffrance, apocalyptique. Au milieu de cette horreur, Grace, à la fois forte et fragile, en qui la sensibilité et la poésie côtoient la violence et la trivialité. Lumineuse ! La petite fille déguisée en garçon devient femme, tour à tour naïve et désabusée. En perpétuel dialogue intérieur avec ses morts, elle les voit
Nous suivons Grace pendant plusieurs années sur les routes d'Irlande, à l'époque de la grande famine. Cette catastrophe qui frappa le pays pendant plusieurs années suite à l'apparition du mildiou, a marqué l'histoire de l'Irlande. Et malgré le lyrisme omniprésent de sa plume, Paul Lynch rend compte de la terrible réalité des irlandais : la faim, la misère, les violences et les épidémies.
Désormais c'est clair, Paul Lynch est incontournable pour moi.
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Somptueux roman d'un style supérieur et onirique, il dépeint la grande misère et surtout la famine liée à de mauvaises récoltes en Irlande entre 1845 et 1852. On se sent comme Grace anéanti par cette accumulation de faits tragiques et oh surprise, le dénouement nous redonne espoir et renaissance pour notre héroïne Grace si touchante malgré sa sauvagerie pour survivre.
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