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Juliette Bourdin (Traducteur)
EAN : 9782715253933
352 pages
Le Mercure de France (27/08/2020)
3.52/5   42 notes
Résumé :
Candace Chen est une jeune Américaine d’origine chinoise discrète et introvertie. Elle habite à Manhattan dans un petit appartement et travaille pour Spectra, une entreprise d’édition qui fabrique des Bibles.
Elle vit comme une vraie New-Yorkaise, dépensant le peu d’argent qui ne passe pas dans son loyer pour s’acheter des vêtements Uniqlo, des crèmes hydratantes Clinique ou boire des cafés chez Starbucks...
Bientôt la fièvre de Shen, une épidémie venu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Cette lecture a un goût particulier dans notre situation actuelle puisque l'auteure nous parle d'une fièvre originaire de Shenzhen et se propageant dans le monde entier.

Nous alternons dans ce roman entre deux espace-temps : le premier nous présente le tout début de l'épidémie, quand celle-ci commence à se propager peu à peu à New York, et le deuxième nous entraîne à la suite de Candace et du groupe de survivants qu'elle a rejoint.

Nous suivons cette jeune femme désabusée, prise dans sa routine, attendant avec impatience le vendredi soir, et effectuant un travail ne la passionnant pas. Elle aime faire des soirées entre amis, s'acheter des produits de marque (sacs, chaussures etc), a des difficultés à boucler ses fins de mois et semble être le stéréotype même des jeunes New-yorkais. Elle répète les mêmes gestes chaque jour, les mêmes allers et venues, comme un automate. Jusqu'à ce que la fièvre de Shen s'abat soudainement sur le monde. Cette fièvre a la particularité de transformer les gens en « zombies » (attention, vous n'êtes absolument pas dans « The walking dead » ici), leur faisant répéter inlassablement les mêmes gestes, jusqu'à l'épuisement.

Les réflexions que nous pouvons mener suite à cette lecture ne sont pas dénuées d'intérêt. A travers cette épidémie, l'auteure ne voudrait-elle pas nous faire remarquer que nous sommes tous des robots pris dans notre routine ? Ne serait-ce pas une critique de notre société actuelle centrée sur l'apparence et le paraître ? L'auteure nous cite en effet très régulièrement diverses marques, que ce soit des marques vestimentaires ou alimentaires, ce qui m'a d'ailleurs beaucoup marquée, nous montrant ainsi que cela est devenu quelque chose de récurent dans notre quotidien.

Nous sentons également poindre d'autres reproches, notamment concernant la production à tout prix, peu importe ce que cela peut coûter au niveau de la santé des ouvriers à l'autre bout du monde. Ling Ma a donc ici mis en relief des vies fades et solitaires, prises dans un train-train dont il est difficile de s'échapper dans une grande ville qui nous happe et ne nous fait pas de cadeau.

Finalement, ne serions-nous pas tous des zombies ?
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2011. le monde est secoué par un virus en provenance de Shenzhen. Une fièvre d'origine fongique voyage avec les colis, paquets et marchandises un peu partout dans le monde réduisant les gens contaminés à répéter mécaniquement leurs gestes intuitifs du quotidien qu'ils soient professionnels ou personnels.
Candace Chen, jeune immigrée chinoise, vit au coeur de Manhattan . Orpheline, elle travaille pour la grande entreprise Spectra qui gère en sous-traitance des projets d'éditions qu'elle exporte de part le monde. Au département Bible, livre le plus vendu au monde, le renouveau est toujours là : bible de voyage, bible du quotidien, bible avec gemmes pour séduire les jeunes filles... Mais la fièvre est là.
De courts chapitres s'alternent et nous présentent deux quotidiens. Celui de Candace dans son entreprise effectuant son travail avec soin malgré une absurdité économique évidente dans une Amérique de plus en plus contaminée, et la Candace d'après qui a fui New York et intégré un groupe de rescapés enchaînant maraude, croyance et survivalisme.
Un très bon livre dérangeant faisant étrangement écho à notre actualité.
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Ce premier roman de Ling Ma résonne curieusement avec notre actualité : mondialisation et pandémie.
Candice Chen, jeune américaine d'origine chinoise, coordonne la fabrication de livres dont le papier est fabriqué en Suisse (par une entreprise dont l'activité pollue allègrement les rivières avoisinantes) puis expédié en Chine pour fabriquer des bibles vendues aux États-Unis. Ici pas de virus, ni de Covid19 mais la "fièvre de Shen" originaire de Chine. Elle se propage par les mouvements de marchandises chinoises et se diffuse par inhalation de spores fongiques pour provoquer de fortes fièvres accompagnées de trous de mémoire jusqu'à des pertes de conscience mortelles. Candice va faire partie d'un groupe de quelques personnes qui ne sont pas "enfiévrés" et va vivre la « Fin » (la fin du monde d'avant (l'apparition du virus) et le « Commencement » (la formation de ce groupe de survivants).
Le récit entrecroise plusieurs moments de la vie de Chen : son enfance et sa relation avec sa mère, la fin de ses études et son premier amant, sa vie amoureuse, sa vie professionnelle, et, enfin, sa vie à New York où elle choisit de rester au début de l'épidémie, sa survie avec quelques autres personnes non infectées.
D'après le titre « Les Enfiévrés », je m'attendais à ce que le sujet soit plus l'épidémie et ses conséquences, or on lit la vie de Chen bousculée par l'épidémie. Mais le style (et la traduction) permet une lecture agréable, il y a du rythme, et l'ensemble fait passer un bon moment de lecture. Dernière petite chose : j'aime bien que l'auteur donne une fin à son récit, je suis donc resté sur ma faim. A moins qu'une suite n'arrive... (droits d'adaptation acquis par la chaine HBO
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En 2020 (comme en 2021), la lecture du pitch des Enfiévrés de Ling Ma fait naturellement écho aux événements sanitaires qui ont marqué toute la planète : une épidémie venue de Chine, une maladie incontrôlable qu'on regarde passer les frontières, des villes qui se vident…
Mais l'écho s'arrête là.
Car faut-il attendre d'un livre originalement publié en 2018 qu'il nous éclaire sur les faits d'aujourd'hui ? Peut-être pourra-t-il encore mettre en avant quelques causes dont nous vivrions les conséquences. Peut-être pourra-t-il illustrer en amont les comportements ou outils qui aident à la propagation d'une pandémie aujourd'hui.
Mais non, ici ce n'est pas le cas.
Les Enfiévrés est un livre curieux qui s'explose sur mille sujets mais qui ne les aborde qu'en surface. Comme son protagoniste principale : Candace fille d'immigrés chinois, petite fourmi chez un éditeur, témoin d'une pandémie mondiale dévastatrice, blogueuse de l'Apocalypse, actrice d'une histoire d'amour sans lendemain si ce n'est l'enfant qu'elle porte, bringuebalée dans un groupe de survivalistes mystiques… A coup de flash-back elle raconte une histoire dont on ne connaîtra jamais la fin et dont aucun pan n'est pris avec profondeur.
Tout est à la charge du lecteur : comprendre le mécanisme de la maladie, imaginer le dégât des villes, apprécier la disparition des personnages, craindre pour l'héroïne qu'on la punisse d'être chinoise dans un monde détruit par un virus chinois, voir le prisme des dégâts de 40 ans de politiques chinoises sur toute une génération sacrifiée (celle de ses parents) puis offerte bon gré mal gré au capitalisme et au consumérisme.
On se prend à croire que la maladie dont les symptômes sont de zombifier les malades dans une répétition de gestes anodins est une réponse à nos vies aseptisées et mécaniques, mais rien ne confirme cette croyance.
Il y a là comme un goût d'inachevé.
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Roman post-apocalyptique sur fond de pandémie assez différent des romans ayant le même thème. Tout d'abord, l'accent n'est pas mis sur la survie des personnages, mais plutôt sur les réflexions d'un personnage principal, Candice, parmi les rares humains non atteints par la maladie. Cette dernière revivra une partie de son passé en ressassant des souvenirs familiaux, en repensant à ses valeurs et sera confrontée aux valeurs et aux choix de vie d'autres personnes. Solitaire depuis toujours, Candice regarde la civilisation s'effondrer sans hâte, sans panique, sans course contre la montre, seulement avec ce même sentiment de solitude profonde qui l'a toujours habitée. Les amateurs d'actions et de suspense n'y trouveront pas là leur compte, car c'est un roman plutôt contemplatif, réflexif, avec une fin ouverte qui laisse place à plusieurs interprétations possibles.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
L'avenir, c'est l'explosion toujours plus exponentielle des loyers. L'avenir, c'est encore plus de copropriétés, encore plus de logements de luxe achetés par des sociétés-écrans de la riche élite mondiale. L'avenir, c'est encore plus de magasins Whole Foods, d'allées de fruits en morceaux conditionnés dans des boîtes en plastique au rayon frais. L'avenir, c'est encore plus d'Urban Outfitters, plus de Sephora, plus de Chipotle. L'avenir veut seulement plus de consommateurs. L'avenir, c'est encore plus de nouveaux diplômés et de touristes fraîchement débarqués dans une vaine quête d'authenticité.
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Nos yeux sont devenus myopes de nostalgie à force de fixer nos écrans d'ordinateur. Car être sur Internet équivaut à vivre dans le passé. Et même si nous pouvons convenir qu'il a de nombreux usages, l'un de ses effets secondaires majeurs est que, tous, nous vivons trop dans le passé.
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Le temps libre - le problème de la condition moderne était le manque de temps libre. Et au bout du compte, il fallait être une force de la nature pour interrompre la routine quotidienne. Nous voulions simplement appuyer sur le bouton réinitialisation. Nous voulions simplement sentir que nous avions plein de temps pour faire des choses sans valeur quantifiable, nos prometteuses activités secondaires comme écrire ou dessiner - autre chose que ce que nous faisions pour de l'argent.
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Les souvenirs en engendrent d'autres. La fièvre de Shen étant une maladie de la mémoire, les enfiévrés sont piégés indéfiniment dans leurs souvenirs. Mais qu'est-ce qui nous distingue des enfiévrés ? Parce que moi aussi je me souviens, je me souviens même parfaitement. Mes souvenirs se répètent dans ma tête spontanément. Et nos journées, comme les leurs, continuent en une boucle infinie.
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De son lointain poste d’observation, le seul indice qui lui permettait de deviner que je n’étais pas enfiévrée était le masque que je portais. Et même si les gardes Sentinel ne les utilisaient pas (étant donné l’ampleur de l’épidémie, nous avions commencé à comprendre que les masques ne permettaient pas de prévenir la contagion), en porter un signifiait quelque chose. C’était un raccourci visuel pour dire que j’avais toute ma conscience, que je savais faire la différence. Ainsi, je mettais toujours un masque à l’extérieur pour m’identifier comme non enfiévrée.
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