AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,18

sur 379 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Quelle déception que ce nouvel essai de Maalouf. Nous avions assez aimé sa vision bien documentée des croisades côté musulman, car il nous semblait souhaitable d'entendre les 2 sons de cloche pour nous faire une idée plus objective de cette époque. Mais nous avions déjà trouvé étrange qu'un Chrétien puisse se réjouir des défaites subies par les croisés, bon, on a le droit d'avoir ses opinions et sympathies personnelles.
Par contre, ici, on est victime de la même escroquerie dont on fait les frais en lisant "Décadence" d'Onfray (les assonances sont voulues et assumées). En effet on s'attend à une étude comparative minutieuse de toutes les causes qui ont amené au naufrage des grandes civilisations, mais en fait ce livre se résume grosso-modo à d'incessantes jérémiades sur les infortunes de la famille Maalouf. (L'exemple type de la chute de l'Empire Romain n'est même pas évoqué !!!) le concept "civilisation" se réduit ici au mode de vie levantin en particulier et arabe en général. Il écrit p.372 "C'est à partir de ma terre natale que les ténèbres ont commencé à se répandre sur le monde". Cette vision des choses est carrément nombriliste et narcissique. Nous en sommes désolés, mais le Levant n'est pas le centre du monde et sa culture encore moins le parangon de la civilisation. Vu sous cet angle, il eût été plus honnête de titrer le bouquin plus modestement : "Le naufrage de ma culture.”
Évidemment tout n'est pas à jeter, Maalouf a par exemple bien fait de briser quelques tabous : D'une part il nous fait remarquer que c'est la G.B., en la personne de Churchill, qui a commencé à déstabiliser le Moyen Orient en imposant des frontières qui font fi de la répartition géographique des ethnies. Les U.S.A. n'ont fait qu'aggraver la situation en provoquant la guerre Iran-Iraq avant de se lancer dans les 2 guerres du Golfe. Ensuite p.290 on peut lire "...un quartier où les dealers sont plus admirés que les instituteurs est un foyer de décomposition sociale." En effet le renversement des valeurs, des modèles qui ont fait la grandeur d'un état est l'une des causes principales de son effondrement.
P.88 il écrit encore : "...nulle part on ne parvient à faire vivre ensemble de manière équilibrée et harmonieuse des populations chrétiennes, musulmanes et juives." Cette affirmation est parfaitement exacte, se vérifie partout, mais est incompatible avec le "politiquement correct" de la pensée unique. Ainsi Maalouf se sent obligé de se contredire p.306 : "Jamais je ne me résoudrai à admettre que l'ethnie, la religion ou la race constituent des fondements légitimes pour bâtir des nations." le lecteur attentif remarquera bien d'autres contradictions, ce qui donne une idée du crédit qu'on peut accorder aux convictions de notre homme.
Selon Maalouf -concernant l'histoire des civilisations- les grandes dates à retenir seraient 1967 et 1979 !!! Pour ce curieux historien les dates de : 405 av.JC, 476, 1453, 14-18, 39-45 représentent visiblement des événements mineurs puisqu'il n'y fait aucune allusion. Il s'agit à l'évidence d'une provocation à laquelle nous répondrons par un sourire de commisération. 1975 est une autre date qui n'a de cesse de faire gémir notre narrateur. Ce à quoi nous répondrons que quand on a la lâcheté de fuir sa patrie (au lieu de la défendre sur place avec tous les moyens en sa possession) on n'est pas plus en droit de se lamenter sur sa destruction que sur ses propres malheurs.
Nous pourrions citer encore nombre d'affirmations infondées, ridicules ou partiales : p.60 on nous dit que l'Espagne a accumulé pas moins de 500 ans !!! de retard sur les autres nations européennes pour avoir chassé Juifs et Musulmans en 1492. Nous laissons nos lecteurs juges du sérieux de telles énormités... Emboîtant le pas à Onfray (cité plus haut) Maalouf termine ses démonstrations hasardeuses avec des scénarios de S.F. relatifs à l'avenir de l'humanité empruntés à la dystopie "1984“. (Décidément Amin aime bien les dates fantaisistes, peut être inspirées précisément par une surconsommation de dattes.) Ce qui est amusant, quoique inquiétant, c'est que notre apprenti Cassandre veut terminer ses propos sur une note optimiste, alors que les pires prémonitions d'Orwell sont déjà d'actualité voire même dépassées. Décidément nous ne pouvons que souscrire à la boutade d'Alexis Piron ;-)
Commenter  J’apprécie          30
Très déçu par ce livre. Peut-être m'aurait-il plu au collège, mais toujours est-il qu'Amin Maalouf passe près de 400 pages à vaguement déplorer l'état du monde avec des "si seulement". Dans un excès de banalité quasi-révoltant, il passe trois chapitres à évoquer 1984 et la Ferme des Animaux.

On retiendra quelques passages autobiographiques sur le Liban, l'Iran et l'Égypte plus dignes d'intérêt que le reste du texte, plein de bien-pensante mollassonne.
Commenter  J’apprécie          10
Très peu dense.
Rien de bien neuf dans la seconde partie, ce sont des idées connues, et qui bien qu'elles ont le mérite d'être posées, n'abordent pas les problèmes d'un nouvel éclairage.
La première est intéressante pour son aspect historique.
Dans l'ensemble, la démarche et la prise de recul est intéressante par l'expérience et la vie de l'auteur, mais de la concision aurait été bénéfique à l"ouvrage.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (1068) Voir plus



Quiz Voir plus

Quel est le bon titre des livres de Amin Maalouf

Léon l’... ?

Africain
Asiatique
Américain
Européen

5 questions
57 lecteurs ont répondu
Thème : Amin MaaloufCréer un quiz sur ce livre

{* *}