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EAN : 9791033904144
224 pages
Harper Collins (08/01/2020)
3.61/5   91 notes
Résumé :
« Rien n’indiquait que c’était son jour. Il n’y avait rien de particulier dans l’air. En refermant la porte derrière lui, il savait que c’était la dernière fois. Il n’y avait plus à réfléchir. Sa décision était prise. Il restait à exécuter le plan. Les trottoirs étaient noirs de monde, les magasins happaient et recrachaient les badauds à jets continus. À cet instant il était encore un homme honnête. C’était facile en vérité de basculer dans l’horreur.»

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Critiques, Analyses et Avis (59) Voir plus Ajouter une critique
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Un homme en fuite vient se planquer dans une maison meublé louée cash du fin fond des Causses. Il est recherché, a besoin de souffler avant de rallier définitivement la Tasmanie où tout serait à nouveau possible.

Kamel Wozniak qu'il s'appelle. Cicatrices anciennes, nez cassé de boxeur, ancien taulard, se disant conscient d'incarner ce que l'humanité a de pire, un type à lyncher. Immédiatement intrigant, intelligent, en introspection constante, ce personnage est le point fort du roman tant se dégage de lui de lui de l'humanité malgré toutes les premières informations sur son lourd passé que l'auteur distille sur lui.

Tout l'enjeu du roman est de découvrir ce qu'il a commis pour en être là. S'il y a bien du suspense, à mon sens, le récit souffre d'un petit problème de rythme dans la première partie. Bien sûr, c'est habile de la part de l'auteur de laisser l'imagination du lecteur courir et s'emballer, au gré des rencontres que fait le Kamel ( le femme flic qui devient son amie, la voisine attirante, les jeunes du coin qui trafiquent ) et des indices éparpillés façon puzzle. Mais c'est un peu long et la suspense retombe dans une sorte de routine stagnante qui m'a un poil assoupi.

Il n'empêche que je n'ai pas décroché et que j'ai adoré le coup de bluff de Nicolas Maleski lorsque la révélation arrive et que le titre du roman prend tout son sens : l'idée est excellente et je n'ai rien vu venir. Ce qu'à fait Kamel est à la fois terrible et banal. le roman noir bascule alors dans une réflexion plus sociétale, fort à propos, sur notre société de consommation, sur les compromis que l'on passe avec ses valeurs au point de se perdre, sur le sens de la vie de façon générale.

Un roman d'ambiance très prometteur, un auteur à suivre pour lancer la nouvelle collection « Traversée » de l'éditeur Harper Collins, spécialisée dans la fiction française.

Lu dans le cadre d'une Masse critique privilégiée avec rencontre de l'auteur le 10 janvier.
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Le roman commence comme un film. Un film dans lequel le personnage principal fuit en autocar et vient se terrer dans un meublé d'une insignifiante petite commune au fin fond des Causses.
Qui est-il ? Et, que fuit-il ou qui fuit-il ?
Demandons-le-lui directement !
− Bonjour Kamel Wozniak. Qui êtes-vous ?
− Je ne vous le dirai pas.
Pas terrible, ça. Essayons autre chose.
− Bonjour Kamel Wozniak. Pourquoi vous cachez-vous ?
− Je ne vous le dirai pas.
Mince alors ! Dernière tentative.
− Bonjour Kamel Wozniak. Puis-je vous aider ? Que puis-je faire pour vous ?
− Je ne vous le dirai pas.
Mais c'est qu'il est coriace le bonhomme ! Et il esquive tout.
Eh oui, un ancien boxeur, imaginez un peu !
Des coups, il en a encaissé plus que raison ; ce n'est pas un de plus qui va lui faire peur.
Mais alors, qui est-il ce mystérieux Kamel Wozniak ?
Pour le savoir, il va vous falloir lire La science de l'esquive.
Un polar, du moins au début. Parce qu'à partir du moment où le lecteur en apprend plus sur le personnage principal, le ton change, l'ambiance du livre change, et l'auteur nous emmène dans une autre direction. Dans une réflexion sur notre société.
J'ai bien aimé la partie polar, avec ses mystères savamment entretenus, avec sa lenteur qui laisse tout loisir au lecteur de se poser des questions et d'imaginer ce qui se cache derrière les zones d'ombre. J'ai aimé le rythme de l'histoire, j'ai apprécié le style, adapté au contenu.
Mais une fois que tout bascule, j'ai été bien moins convaincue.
Créer un suspense, faire monter la tension, c'est formidable. C'est formidable si la suite est à la hauteur ; dans le cas contraire, c'est décevant.
Et c'est malheureusement ce qui m'est arrivé ici.
La première partie a fait naître des espoirs en moi, une grande envie de découvrir ce que cachait Kamel Wozniak, de connaître les réponses qu'il ne voulait pas donner.
Et là, pschitt ! Explication banale et très "dans l'air du temps". Fin de l'histoire et impression décevante de "tout ça pour ça".
Une lecture pas désagréable mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Merci à l'éditeur Harper Collins pour l'envoi de ce livre et merci à Babelio pour la rencontre organisée avec l'auteur dans le cadre du lancement de la nouvelle collection "Traversée".
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Kamel Wozniak fuit la ville. Il s'installe dans une maison meublée, dans un bourg des causses. Ce n'est pour lui qu'une étape avant de partir pour la Patagonie. Mais c'était sans compter avec Richard, le propriétaire dépressif de la maison, Kevin et sa bande de copains, en recherche d'authenticité, Soraya, la jeune gendarme qui le démasquera sans pour autant le dénoncer, et bien sûr Laure, la voisine trop souvent seule qui le fait fantasmer. Mais que fuit réellement Kamel ? Une fuite qui aurait pu s'arrêter là, si l'amour, la haine et la violence n'en avaient décidé autrement.

Un roman sur la fuite, une double fuite. La première, choisie par Kamel, provoquée par des raisons qu'on ne découvrira que tardivement, est contrecarrée par la rencontre des habitants du bourg où il réside temporairement, rencontres qui semblent le ré-humaniser. La seconde, plus subie que souhaitée, sera provoquée par des événements dramatiques auxquels Kamel ne saura pas s'opposer. Il y a donc deux tensions narratives dans ce texte : pourquoi fuit-il, et comment cela va t'il finir ?
Le personnages sont attachants. L'auteur dessine leurs profils par petites touches, au fil des événements. Leurs caractères se complexifient progressivement pour devenir très humains.
Le style est intéressant, ni trop simple, ni trop ampoulé. le rythme de l'écriture épouse le rythme de l'action. La lecture est tantôt fluide, quand le rythme s'accélère, tantôt plus ardue, quand l'introspection l'emporte sur l'action.
Une histoire intéressante et bien construite ; un bon roman à découvrir.

Merci à Babelio et Harper Collins de m'avoir permis de découvrir l'auteur et le roman.
Lien : http://michelgiraud.fr/2019/..
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Lorsque Kamel Wozniak descend du car, cette « Petite ville pas assez grande pour garantir l'anonymat, mais cependant assez touristique pour que les gens ne se posent pas de questions sur les étrangers », lui semble l'endroit idéal où se poser, se reposer, se planquer.

Il se sent observé, suivi même. L'adrénaline disparue, c'est la parano qui prend le dessus.
Qui est-il ? Que fuit-il ?

Le roman prend son temps pour se mettre en place.
On suit le fugitif qui tente de s'approprier les lieux et d'apprivoiser le temps qui s'étire trop lentement dans cette campagne sauvage.

A toujours vouloir rester dans l'ombre, la lumière va finir par le rattraper lorsqu'il sauvera un jeune quelque peu alcoolisé d'une mort certaine.
Il est devenu bien malgré lui un héros. Pas l'idéal quand on fuit la police de se retrouver sur sa terrasse à partager un verre avec une flic champêtre et butée qui lui avoue attendre une affaire bien glauque avec des cadavres pour vaincre la monotonie.

Nicolas Maleski étoffe son récit avec des personnages secondaires souvent détestables, parfois attachants.
Richard, le voisin dépressif, curieux et intrusif, Kevin et sa bande de copains qui cultivent du cannabis et Laure la troublante voisine.

Pas après pas, l'auteur nous emmène dans une histoire opaque où l'on se pose beaucoup de questions, sur le passé de Wozniak, ses projets.

Disparaître totalement de nos jours est-ce une mission impossible ? C'est en tout cas l'une des questions que l'on se pose au fil de la lecture.

A la fois roman noir, comédie de moeurs, histoire d'amour et d'amitié « La science de l'esquive » m'a totalement surprise par son originalité.
J'ai adoré me laisser balader à l'aveugle par un auteur que j'ai trouvé particulièrement adroit et talentueux.

Une belle découverte grâce à NetGallet et aux Editions Harper Collins que je remercie.
#LaScienceDeLesquive #NetGalleyFrance
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La science de l'esquive. Un roman de Nicolas Maleski édité chez Harper Collins (08/01/2020). Merci à NetGalley, France et à Harper Collins pour l'envoi de ce SP à découvrir.

L'esquive, une science pour le boxeur qui n'aime pas prendre trop de coups, un mode de vie pour Kamel Wozniak, cabossé de l'existence qui apprend à déplacer sa tête, son corps, à fuir et se mettre hors trajectoire des coups du sort. Mais l'âme, le fond même de tout un chacun, peut-elle esquiver sans cesse ? Wozniak, avec une bonne dose de détermination et d'individualisme, tente de fuir, de se mettre à l'écart, de se faire oublier, de disparaître. Il devient maître dans l'art de deviner d'où le coup partira. Il se fait fort de parer et dévier les coups de mou et les coups de sang du quotidien. Mais, les coups de coeur, le pourra-t-il ?
Dans ce roman, tout est possible puisque la fiction s'ouvre sur un quotidien qui pourrait être de nos jours. le fuyard en cavale fait sa course avec la gendarme, les âges discriminants s'oublient et les complicités se tissent, la voisine aime dans l'ambiguïté et les projets de vie se croisent et se tissent au creux des circuits courts de proximité alors que le rêve de l'envol en Tasmanie reste bien présent.
Le lecteur pourra se laisser embarquer dans cette histoire qui aurait pu être un polar. Dans les indices semés par l'auteur, il mènera sa propre enquête, suivra ses pistes pour découvrir qu'il est dans un autre genre, celui des romans de vie, de ceux qui remettent en cause les choix, les options privilégiées, les décisions prises, peut-être, mais jamais la volonté de changer les choses. le lecteur développera alors des sympathies. Il se méfiera des uns ou des autres. Il importera, dans sa lecture, ses propres notions du bien, du mal, du souhaitable et des possibles. Il se fera une idée de la légitimité ou non des protagonistes et se surprendra à réaliser, en fin de roman, que l'auteur l'a laissé là, seul en face de lui-même et de ses valeurs. Car jamais NICOLAS Maleski ne prend parti. Il écrit, caméra en bout de plume, le monde tel qu'il le voit. Il établit des constats, sans jugement !
C'est donc, in fine, ce retrait de l'auteur qui donne au livre sa dimension. Un livre de notre temps, des rêves et des combats qui se mènent et, derrière, des valeurs et une humanité qui demandent à être discutées. A lecteur à prendre le relais.

Note au passage : Je ne sais où l'auteur est allé choisir le nom de son (anti-)héros, ni pourquoi. Mais je me suis amusé à constater que Wozniak est un des patronymes les plus connu en Pologne et que sa signification est liée aux maîtres d'attelages, à la conduite des gens vers d'autres contrées. le prénom Kamel qui lui est associé montre, dit l'auteur, le mélange des origines de son personnage. Et une nouvelle recherche me propose, pour signification de ce prénom, la perfection. Surtout celle qui réside dans la capacité d'organisation, la souplesse et le sens de la communication. A lire le roman, on se laisse prendre au jeu de reconnaître au personnage ces diverses facettes. Ces choix de l'auteur tiennent-ils à un sens approfondi des patronymes, à l'inconscient collectif ? Je ne le saurai probablement jamais. Curieux, tout de même !
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Il repense à une scène, un jour où il a vu un camion de déménagement renversé sur l'autoroute. La sueur froide qu'il a éprouvée de voir tout ce qu'on peut entasser avec les années, répandu sur le bitume, cartons de vaisselle éventrés, meubles disloqués, matières plastiques roulées par le vent. Et les voitures qui dépassaient en ralentissant à peine. [...]
Il avait encore ce souvenir en tête, plusieurs années après, lorsque sa raison de vivre ne consistait déjà plus qu'à rembourser des crédits, accumuler les objets, les appareils, multiplier les abonnements, les contrats d'assurance. Acheter, penser à l'argent, toujours. Poursuivre pour que rien ne s'écroule. Travailler à la seule fin de perpétuer le train de vie moderne, en être complice, maintenir la surenchère jusqu'au dernier souffle, transmettre le virus à la progéniture.
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Je me sens plus heureuse aujourd'hui qu'à vingt-cinq ou trente ans, plus solide et sereine. Je sais ce que je veux et plus seulement ce que je veux pas. Ce n'est pas vain de vieillir.
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« – Qu’est-ce que t’as fait ? T’es un gangster, t’as braqué une banque ? T’es un truand ? T’as tué quelqu’un ?

Non de la tête.

–Pire que ça. T’imagines même pas. »

« En réalité, il a cru pouvoir changer de direction in extremis. Il lui restait trop longtemps à vivre pour considérer que tout était foutu et ne pas tenter le pari de renaitre. Il subsistait une fenêtre de tir, une porte dérobée par laquelle se faufiler. Et même si on se trompe, même si c’est désespéré, au moins saisir l’opportunité. Alors il s’est mis à creuser des galeries avec l’idée d’un bon de sortie. Il s’est mis à consulter les horaires de trains. »
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Le soir finissait par le libérer, sonné d'avoir survécu une journée de plus. Il se croyait dans une cage, un clapier dont la porte n'est pas fermée mais dont on n'ose pas détaler. Le comble, c'est qu'il aurait pu continuer comme ça jusqu'au bout. Des tas de gens y arrivent, refusant de concéder le moindre changement malgré le mal-être. Ils s'accoutument à la fiction qu'on a construite pour eux. Certains finissent par aimer leur fardeau. Wozniak se serait résigné lui aussi. Il aurait fini par se résoudre. Le divertissement bas de gamme, l'alcool, ça n'a pas d'autres fonctions. Le sucre et le gras. Céder aux plaisirs faciles qui apaisent les impulsions, qui assoupissent la tête et consolent le corps. L'espoir réduit aux grilles de loto. Ce ne devait pas être si compliqué puisque les autres y parvenaient. Et puis la réconciliation serait venue doucement, sans douleur insurmontable, avec l'âge, la fatigue et l'embonpoint.
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Il se dit que les femmes sont plus jolies dans les petites localités, moins sophistiquées, à l'abri des effets de la compétition dévastateurs sur l'apparence. Il n'y a pas d'aggressivité dans l'environnement, pas d'affiches partout pour prescrire du rouge à lèvres et des sacs à main.
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