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Les Nouveaux Mystères de Paris - R... tome 9 sur 14

Sophie Ratto (Éditeur scientifique)
EAN : 9782266088442
311 pages
Pocket (20/01/1999)
3.87/5   152 notes
Résumé :
Les nouveaux Mystères de Paris

Paris, 1956. La nuit, sur le pont de Tolbiac, un homme rôde. Dans son regard, la folie... Pendant ce temps, Nestor Burma, détective privé réputé pour mettre le mystère K.O., enquête sur la mort d'un vieux chiffonnier. Et se retrouve plongé dans ses souvenirs de jeunesse. Il se revoit vingt ans plus tôt, en jeune anarchiste usant ses semelles sur les trottoirs du 13e arrondissement... Publié en 1981 dans le magazine A sui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Alors qu'il se rend en métro à un mystérieux rendez-vous à la Salpétrière, Nestor Burma est abordé par Belita, une jeune Gitane qui le dissuade d'y aller : c'est inutile, l'homme est mort. Mais ce n'est pas un cadavre qui va arrêter notre détective…

Le défunt est un chiffonnier, Abel Benoit, anarchiste, autrefois connu sous le nom de Lenantais, alors qu'il exerçait les fonctions de faux-monnayeur. Occasion pour Burma d'évoquer ces années lointaines où il fréquentait ses potes anarchistes au foyer végétalien…

Et malgré un brouillard à couper au couteau, on découvre cet ancien quartier populaire du 13e arrondissement, du pont de Tolbiac à la gare d'Austerlitz, les quais de Seine, les petites rues où s'entassent des bicoques plus ou moins délabrées, l'Armée du Salut où viennent se réinsérer d'anciens bagnards…Et quelques cadavres plus tard, le brouillard se lève enfin…

Un très bon polar qui nous replonge dans le charme du vieux Paris, ses quartiers louches, ses préjugés, ses rues sombres, ses bars, son mystère. L'enquêteur Nestor Burma mi flic-mi anar en profite pour régler quelques comptes aux personnages ambigus surgis de son passé, oublieux des préceptes qui ont bercé leur jeunesse. Et vivre un amour tragique avec la belle Gitane.
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La gouaille de Léo Malet s'exprime en toute liberté dans ce roman policier commençant par une mystérieuse lettre qui met en cause le très spécial privé Nestor Burma. Les péripéties de l'enquête nous font se promener dans le XIIIe arrondissement de Paris, particulièrement près du pont de Tolbiac, des gares de Lyon, Austerlitz, du quai de Bercy et dans une multitudes de rues petites ou grandes de cet arrondissement, quadrillé comme par un arpenteur policier.
Le style est délectable avec un vocabulaire d'argot utilisé par le milieu et les truands parisiens. le scénario donne la part belle aux anarchistes qui fréquentaient le foyer végétalien et échangeaient leurs idées libertaires. L'auteur insiste à la fin du roman sur ce sujet en ajoutant deux extraits de "A nous deux , Patrie ! " écrit en 1928.
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Je crois que "Brouillard au pont de Tolbiac" est un des premiers polars de Léo Malet que j'ai lu. Je me souvenais de l'ambiance du treizième arrondissement de Paris et des souvenirs de militant anarchiste de l'auteur, mais j'avais complètement oublié l'intrigue. Pourtant j'adorai celui qui a écrit la série des nouveaux mystères de Paris et surtout ce titre culte pour moi.
Et bien, j'aurai peut-être dû m'abstenir car ce livre est un petit peu tombé du podium.
Certes, j'ai apprécié cette promenade parisienne avec Nestor Burma dans les années 50, autour du pont de Tolbiac (qui a bien changé aujourd'hui) même s'il est jonché de cadavres. On y retrouve aussi le foyer végétalien que le jeune Léo Malet a fréquenté dans les années 20.
L'ambiance y est et le détective privé va renouer avec son passé après avoir reçu un message déposé dans sa boîte aux lettres. Il va au rendez-vous à la Pitié Salpêtrière, mais se retrouve face à un cadavre. Nestor Burma essaie de recoller ses souvenirs face à l'homme allongé sur la table de la morgue. Sa physionomie le met sur la piste. C'est Lenantais, un vieil anarchiste qu'il a connu tout jeune au foyer végétalien. Les souvenirs de jeunesse de Burma remontent mais il va vite retrouver d'autres connaissances et d'autres cadavres sur sa route.
Passons sur les amours du détective (qui commence à avoir de l'âge) avec une jeune bohémienne de 22 ans alors que d'habitude il aime séduire mais ne couche pas. Il va croiser aussi le commissaire Faroux, qui rapplique dès qu'il a su que Burma était mêlé à l'affaire. Mais quelle affaire ? Lenantais a-t-il été victime des norafs ? On trouve chez Malet les sentiments et préjugés d'époques, des classes populaires à l'égard des étrangers. Alors de ce côté-là je n'ai pas apprécié de même que Malet en profite au passage pour régler des comptes avec ses anciens amis anarchistes (certes, pas tous intègres).
Mais bon, j'ai quand un même un faible pour celui dont le métier est de mettre le mystère knock-out.


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Présentation de l'éditeur :

Années 1950. Dans les brumes parisiennes du XIIIe arrondissement, Nestor Burma est rattrapé par son passé : une jeune gitane des rues le guide vers l'hôpital de la Salpêtrière où il découvre le cadavre de son ancien camarade de lutte. Il est loin le temps où "Dynamite Burma" fréquentait la cellule anarchiste du quartier... Reconverti dans la fausse monnaie et la ferraille, le mort continuait, lui, à vivre dangereusement, menacé par la bande de l'attentat du pont de Tolbiac, une affaire sanglante jamais élucidée. le privé a beau se vanter de "mettre le mystère K.-O. ", comme l'indique sa plaque de détective, il ne peut rien contre le jeu de massacre qui s'annonce. D'autant qu'il est prompt à s'émouvoir face à Bélita, la femme-enfant égarée sur son chemin...

Mon avis:

Nestor Burma, flic privé, ancien anar, rompu aux vicissitudes d'une vie agitée et bien l'un des derniers dinosaures du polar français comme nous n'en verrons plus.
Gouailleur, prompt à faire don de sa personne, il ne se départit jamais de son honneur et de sa droiture. Il symbolise bien ces hommes d'après guerre, ni bons ni mauvais, ayant vécus aux marges de la société et qui n'ont jamais pris le parti de se résigner et de se plier aux plus offrants.
Il me plait moi Nestor.
Idéaliste sans être naif, il va au bout de ses idées. Il jette un regard froid sur la vie des hommes, sur leurs motivations les plus viles sans jamais omettre de ponctuer ses phrases d'un bon mot cynique aussi tranchant que le couperet de la Veuve.
Burma dans cet épisode va mener tambour battant des recherches pour déterminer les raisons de la mort de Abel Benoît, copain de l'ancienne cellule d'anarchistes qu'il eut fréquentée dans sa jeunesse.
La particularité de ses nouveaux mystères de Paris c'est que toute l'nvestigation se déroule uniquement dans un arrondissement de Paris en l'occurence le treizième.
Burma va évoluer dans une athmosphère humide, climat clair-obscur parsemé de friches, de zones industrielles et de gourbis. Malet dépeint avec justessel'ambiance de cette époque qu'il a bien connue.
Malgrè le récit assez court, Malet parvient dès le départ à planter un climat qui rappelle ceux des films en noir et blanc dont les vedettes sont Ventura, Gabin, Blier and Co.
Des paroles d'hommes qui cognent, des femmes aimantes masquées de fausses pudeurs. Des salauds reconvertis ayant pignons sur rue, des flics un peu dépassés ayant toujours les faveurs de Burma.
Une découverte plaisante, qui n'est pas sans rappeler les livres de Boudard, de Dard où l'argot pimente les situations et fait résonner une langue verte passée de mode, supplantée de nos jours par le verlan qui n'a pas le même charme.
Radiographie d'une époque révolue, où l'honneur avec encore un sens et était une vertu, les romans de Léo Malet sont une valeur sûre pour ceux qui désirent se plonger au coeur de l'après guerre. Amateurs de polars sanguinolents, bourrés d'artifices technologiques et de sexe passez votre chemin.
En revanche, les amateurs en goguette, attiré par le Paris d'après guerre du côté du Pont de Tolbiac vous ne serez pas déçu du voyage

Tardi a illsutré le Roman de Léo Malet, il semble être une belle réussite
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Dans son avant-propos de 1978, Léo Malet avertit le lecteur actuel qu'il n'a aucune chance de retrouver le 13è arrondissement tel qu'il est décrit. Les décors ne correspondent plus. D'ailleurs, c'est tout Paris qui est atteint, déclare avec nostalgie l'écrivain dont chaque roman porte sur un arrondissement. 
Ensuite la préface de Francis Lacassin va nous éclairer sur le Foyer végétalien, que le jeune Léo Malet a fréquenté dans les années 20, les anarchistes, Colomer, le feuilleton Léon Daudet et Germaine Berton. 

Plongeons-nous maintenant dans un des polars cultes du roman noir français. Unité de lieu: le Treizième arrondissement de Paris. le Pont de Tolbiac (où se perdent des cadavres), la rue Watt (où on fait de mauvaises rencontres), le 54 rue Bobillot, le métro Austerlitz, la station Arsenal fermée depuis la guerre, la statue Pinel, la rue Nationale et le passage des Hautes-Formes où crèche le chiftir (chiffonnier) Abel Benoît qui se fait appeler aujourd'hui Lenantais, et qui vient de calencher des suites de ses blessures. 

Un peu comme dans 120, rue de la Gare, le mort a eu le temps de rencarder Burma. Cette fois ce n'est pas une phrase dite dans un dernier souffle mais un mot sybillin déposé dans sa boîte aux lettres. Alors Nestor va au rendez-vous. 

 On avance en temps réel:
 « Je pris donc le métro. (...) J'avais reçu au courrier de midi, à mon burlingue de la rue des Petits-Champs, une lettre suffisamment mystérieuse pour éveiller mon intérêt. »
Il décrit les passagers, notamment la belle gitane à jupe de feutrine rouge et au pull over noir qui détonne au-milieu des sales bobèches, ces mirontons avec leurs têtes d'électeurs moyens. Elle le suit ! Ils se parlent ! Elle s'appelle Bélita Moralès. 


On ne déflorera pas le reste de l'intrigue, même si le roman est connu et a été adapté en BD par Tardi en 1982. On y trouve de beaux types humains d'un Paris populaire, décrits avec une économie de langue parfaite. Malgré l'argot, la narration est moderne, ça ne vieillit pas, ça se patine comme un vieux film d'atmosphère. Novembre, sa ouate fuligineuse, ses fléchettes de crachin, est lugubre dans le XIIIè, le vent est cinglant et fait voler les casquettes de l'Armée du Salut, métonymie d'un futur cadavre. 
Pas de RSA à l'époque, les « réfractaires économiques » survivent de petits boulots, d'expédients plus ou moins légaux, les jeunes gitanes sont les souffre-douleurs de leur clan, avec sa matrone, une gravosse, une Miss Mal Embouchée et son dangereux Salvador qui ne demande qu'à vous faire une boutonnière avec sa rapière...
« Son bras se prolongeait d'une rapière à cran d'arrêt. Encore une journée qui commençait bien.»
Polar d'errances et de rencontres, le détective avance dans le brouillard, celui du quartier, un sale quartier dit-il, avec les bruits de la Compagnie de l'air comprimé, celui du mélange entre passé et présent, tout se finit en tristesse...N'ayez peur, braves gens, ça se finit mal pour ceux ont osé défier la morale et l'illégalisme. 

Vocabulaire glané: 

l'esculape = médecin
échanger nos microbes palmaire = serrer la main
un litron de pitchegorne
des loups en peau de lapin = faux-durs
la révolvérisade de Lacorre = descendre au revolver
chiftir = chiffonnier
bouif = cordonnier

Lien : http://killing-ego.blogspot...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
« N’y allez pas, c’est inutile ».
- Inutile ? dis-je. Et pourquoi ?
Elle avala péniblement sa salive. Les muscles de son cou se bandèrent. Sa poitrine se souleva, tendant davantage la laine de son tricot. Dans un murmure, elle prononça trois mots presque inaudibles, trois mots que j’ai souvent entendus au cours de ma carrière, trois mots qui forment le fond habituel de mes aventures, trois mots que je devinais lorsqu’ils passèrent ses lèvres plutôt que je ne les perçus, et que je lui fis répéter, je ne sais pourquoi.
- Il est mort, dit-elle. »
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Le XIIIe arrondissement fourmille de rues aux noms charmants et pittoresques, en général mensongers. Rue des Cinq-Diamants, il n'y a pas de diamants ; rue du Château-des-Rentiers, il y a surtout l'Asile Nicolas-Flamel ; rue des Terres-au-Curé, je n'ai pas vu de prêtre ; et rue Croulebarbe, ne siège pas l'Académie française. Quand à la rue des Reculettes… hum… et celle de l'Espérance…
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C’est un sale quartier, un foutu coin, il ressemble aux autres, comme ça, et il a bien changé depuis mon temps, on dirait que ça c’est amélioré, mais c’est son climat. Pas partout, mais dans certaines rues, certains endroits, on y respire un sale air. Fous-en le camp, Belita. Vas bazarder tes fleurs où tu voudras, mais fous le camp de ce coin. Il te broiera, comme il en a broyé d’autres. Ca pue trop la misère, la merde et le malheur.
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J'achevais de garnir ma bouffarde, lorsque les gigantesques poutrelles en X qui font une barrière médiane à la station gare d'Austerlitz surgirent dans mon champ visuel, sur le décor fumeux de la perspective des rails de la ligne d'Orléans et le métro s'immobilisa en chuitant de tous ses freins.
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C'était un sale quartier .Il collait à mes semelles comme la glu aux pattes de l'oiseau .Il était écrit que je l'arpenterais toujours en quête de quelque chose , d'un morceau de pain , d'un abri ,d'un peu d'amour .
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