Par la fenêtre les étoiles se décolorent. Il fait presque jour. J'ai toutes les difficultés du monde à m'extraire du lit, mon corps est collé au matelas.
Pour tenir compagnie à mes insomnies j’ai adopté un hérisson. J’en aurais voulu un vrai, mais à cause des puces, il est en plastique. Je le pose sur mon épaule et on se promène dans mon trente-cinq mètres carrés. On regarde les voitures par la fenêtre. Cet animal a l’art de se protéger, du coup il me protège aussi. Je vais mieux depuis qu’il est là.
La poésie est le dessert de l’esprit, l’humour en est le fruit.
Je découvre également comment la maladie peut faire le tri au milieu de ceux qu'on croit être ses amis. Avoir un grave problème de santé ressemble de très près au succès: cela modifie les comportements. Le bain révélateur de la maladie dévoile certaines personnes sous un visage étonnant.
Je viens de traverser l'enfer en stop. Le véritable enfer. Pas celui avec du feu et des types à cornes qui écoutent du heavy metal, non, celui où tu ne sais plus si ta vie va continuer.
Des enfants me demandent de signer leur affiche, ils toussent, éternuent, sourient, veulent des photos et des bisous. Je ne connais pas de façon plus fabuleusement douce de risquer sa vie.
Quand j'étais petit, je croyais que les magasins de pompes funèbres vendaient des chaussures pour les morts. Des modèles vernis,neufs pour toujours, qui auraient le droit de faire mal aux pieds.
Quand je sens les rumeurs de la foule vibrer jusqu’au plus profond de mes os, je ne peux que me livrer sans compter. Le problème est que je donne plus que ce que j’ai. Je suis le plus con des dragons. Celui qui crache des étincelles et se crame les ailes avec.
Ça peut arriver à tout le monde et ça n'arrive à personne
Je décrète que les voyages à l'étranger devraient être remboursés par la Sécurité sociale ! [...] L'intolérance en prendrait un sacré coup si tout le monde avait la chance de voir autre chose que son pré bien trop carré. Se confronter à d'autres façons de vivre vivifie.