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Bon sang, par quel malheur les femmes sont-elles toujours aussi esclaves des hommes, aujourd'hui en 2017 ?
Naitre avec une paire de seins nous rend-il plus apte à laver la maison, faire les courses et être la supportrice numéro 1 de nos maris, de nos enfants, au risque de s'éclipser soi-même?
Bon j'exagère. On en a gagné des choses depuis 1940... Mais parfois j'oublie que l'égalité parfaite entre hommes et femmes est loin d'être gagnée. Heureusement, Daisy Sisters est le genre de livre qui vient chatouiller mon féminisme et m'offre une petite piqûre de rappel.

J'ai beaucoup aimé "Daisy sisters". C'était tristement émouvant de voir Eivor reproduire le même schéma que sa mère Elna, alors même qu'elle faisait de son mieux pour vivre "une autre vie". J'ai été touchée par sa naïveté, par la confiance qu'elle a continué à donner aux hommes, alors qu'elle a été trahie par chacun d'entre eux. L'histoire d'Elna et d'Eivor, c'est l'histoire si pas de toutes les femmes, au moins celle de beaucoup de femmes.

Mankell offre un sublime portrait de la condition féminine en Suède et en Europe en général des années 40 aux années 80 et je conseille de mettre ce roman entre toutes les mains.
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C'est toujours un plaisir de lire un roman dont on apprécie l'auteur. On a l'impression de discuter avec un ami. Il nous raconte sa dernière histoire et nous sommes bercés par les mots et la fluidité du récit.

Quand j'ai découvert cet auteur j'ai tout de suite compris qu'on allait bien s'entendre. Henning Mankell parle des femmes et de leur place dans la société. Mais il nous raconte la Suède, son pays de naissance et l'Afrique son continent d'adoption. On parle de la Suède depuis les années 40 de l'évolution de la femme par rapport à sa position sociale. Ou alors de l'Afrique où les femmes essayent également de se faire une place.

On sent dans ses écrits que c'est un adorateur des femmes. Il parle d'elles, des femmes fortes qui se relèvent après des années difficiles. Et même s'il leurs donne la vie dure dans ses textes, on sent que la finalité sera l'élévation de la femme.

Dans ce texte, on n'y coupe pas. L'auteur nous présente deux jeunes femmes, Elna et Vivi, que tout oppose. Situation sociale, caractère, opinion politique. Pourtant elles vont partir faire une randonnée en vélo dans laquelle Elna sera violée. En revenant chez elle, elle réalise qu'elle est enceinte. Mais on est en 1941 et Elna a 17 ans. Il est donc difficile d'envisager l'avenir dans de telles circonstances. C'est donc une vie prédéfinie dont elle va devoir s'accommoder.

Ce livre qui est le premier écrit par Mankell, nous présente déjà les grands thèmes de son oeuvre, les femmes et leur évolution sociale. Il est compliqué d'imaginer le drame que représente le fait d'être enceinte dans ces conditions. Mais le livre va découler de ce moment pour nous montrer l'évolution de la place de la femme sur trois générations. Mais on réalise que certains éléments ne changeront jamais et avoir un enfant jeune, handicape un avenir. La chance de nos jours et de pouvoir décider de le garder ou non. Un luxe qui aurait pu sauver bien des vies dans le passé.

Ce roman est une belle histoire du combat d'une femme qui a vu sa mère faire des erreurs. Et qui tente tant bien que mal à ne pas reproduire le même schéma et à donner l'opportunité de s'en sortir à ses propres enfants. Mais parfois on se demande si les vies ne sont pas prédestinées et si on n'est pas condamnée à voir ses enfants reproduire nos propres erreurs. Une très belle lecture sur l'importance et la possibilité de faire les bons choix.
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Histoire franchement déprimante d'une femme à la recherche de sa liberté et de son bonheur, qu'elle ne trouvera jamais à force de ne pas prendre les seules décisions qui pourraient véritablement les lui faire découvrir. Ses tentatives de sortir de son milieu restent vaines, ses combats sont perdus d'avance, ses rêves n'aboutissent jamais, sans parler de ses grossesses systématiquement non désirées. La fatalité qui la poursuit finit par agacer et frustrer très désagréablement, sans compter que sa mère et sa fille et ses copines ne sont pas mieux loties... Y avait-il une femme heureuse en Suède dans les années 60 ? Triste et maussade comme un jour de pluie, à ne pas lire quand on n'a pas le moral. Kurt Wallander n'est certes pas un joyeux luron, mais ses enquêtes policières sont quand même un peu plus excitantes !
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Je ne vais pas gâcher de l'espace pour redire ce que d'autres ont déjà dit… Donc, je ne résume pas le début du roman.
Le sujet principal, c'est pour moi la condition de la femme, et son combat vers la liberté : « Etre libre dans un pays libre »

Ce livre m'a énormément ému.
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Les éditions du Seuil ont organisé un petit jeu sur Facebook à l'occasion du 14 juillet. Il fallait inventer un slogan littéraire avec l'expression "feu d'artifice". L'Albertine's team a concocté un " Les mots d'auteurs, un feu d'artifice de bonheurs" qui a décroché le premier prix : un des premiers livres écrits par Henning Mankell.La couverture est très estivale, le contenu est beaucoup plus sombre. L'auteur s'attache au destin d'une mère et de sa fille dans une Suède en pleine mutation économique et sociale. La mère, Elna, forme avec son amie Vivi les Daisy Sisters. Elles décident durant l'été 1941 de partir découvrir leur pays en bicyclette. Elles ont l'insouciance et l'inconscience aussi sans doute de la jeunesse. Cette échappée démarrée dans le bonheur enivrant de la liberté finit par le viol d'Elna par un soldat de leur armée.

En 1961, la fille d'Elna, Eivor, se fait aussi la belle mais entraînée par un jeune délinquant au passé terrifiant. Elle est rapidement retrouvée mais aura perdu beaucoup de son innocence. Nous la suivons ensuite durant sa difficile émancipation. Elle ne veut pas être femme au foyer comme sa mère, qui a épousé Erik,un homme prêt à accueillir sous son toit la mère et la fille. Bien décidée à subvenir à ses besoins, elle trouve un emploi en usine à Sjöbo. C'est sans compter une grossesse non souhaitée avec un petit ami qu'elle n'est même pas certaine d'aimer...

Henning Mankell a écrit un roman qui donne la parole aux femmes, montre leurs tentatives pour exister autrement qu'en tant que mère. Il embrasse les modifications de la condition féminine de la Seconde Guerre Mondiale aux années 80. C'est un éclairage intéressant sur cette période et cet aspect du roman m'a bien plu. En revanche, j'ai trouvé que les ficelles narratives étaient parfois trop grosses et que certains personnages (au demeurant très bien décrits) comme le vieil homme, voisin d'Elnar et d'Erik, occupaient une place disproportionnée par rapport à leur rôle dans l'histoire.

Ce roman contient en germes tous les éléments qui feront de Henning Mankell l'immense auteur que l'on connaît mais il est comme un fruit un peu vert, pas aussi délectable que les suivants.
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J'adore l'auteur pour ses enquêtes du célèbre Wallander.

Ici c'est différent et je vais avouer que cela m'a pas mal ennuyé.

La première partie m'a beaucoup plu : deux filles deviennent correspondantes vivent à l'opposé l'une de l'autre puis, elle deviennent amies le jour où elles se rencontrent.

Malheureusement, leur première rencontre coïncide avec un événement qui va bouleverser la vie d'une des deux.

Ensuite, les autres parties m'ont... laissé de marbre, j'avoue.

On croit d'abord à un copié collé de la première partie. Puis, finalement, non. Mais c'est long et sans rebondissement qui pourraient réactiver ma curiosité.

J'ai passé une 40taine de pages sans manquer grand chose...

La plume est vraiment différente des Wallander et dénuée d'intérêt pour ma part.

Bref, pas du tout mon truc.
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Un été sans trop de soleil, un été sans trop de chaleur, une humeur mollassonne, pas vraiment envie de grand chose, et brusquement une bonne idée, chercher un livre à lire qui redonne un peu de peps....
Et voilà comment on se retrouve à prendre un titre d'une valeur sûre, un petit Henning par exemple. Ce sera "Daisy sisters".
Le premier roman de l'auteur, paru en 1982 en Suède, avant même la série des Wallander. Je suis toute émue de retrouver ce grand monsieur dans une oeuvre de jeunesse. Les critiques ne sont pas excellentes et alors, on s'en fout, c'est parti pour un voyage dans le passé.
Une description minutieuse de la vie de femmes suédoises dans les années 40, 50, 60 selon les chapitres. Les problèmes rencontrés ne sont pas très loin de ceux qu'ont rencontrés les femmes françaises de l'époque.
Tout y est, c'est une belle démonstration de la longue lutte que ces femmes ont dû mener pour l'émancipation. Il n'est pas question là de la lutte pour les droits civiques, même pas, nous en étions au stade de la lutte pour la reconnaissance de la possibilité de choisir la vie que l'on souhaite mener, avec ou sans enfant, avec ou sans mari, avec ou sans compagnon. Depuis la société a évolué mais les Daisy sisters nous montrent toutes les générations de femmes sacrifiées pour en arriver où nous en sommes.

Il y a des jours où ça fait du bien de se rappeler que des choses comme ça on été écrites :
"La mort guette toujours derrière la porte quand il est question d'avortement clandestin. Si un seul homme haut placé, un politicien, un pasteur, un tambour major, peu importe, si un seul d'entre eux se trouvait allongé sur une table crasseuse, les jambes écartées, et qu'un ivrogne aux mains tremblantes essayait d'introduire une sonde sale... Si un seul de ces hommes vivait ça... Les choses seraient différentes."

Il y a des jours où ça fait du bien de se dire que c'est vrai qu'il faut du temps pour s'apercevoir que l'on n'est pas habillée comme la personne que l'on est mais comme celle que nous pensons devoir être, parodie du dialogue entre Eivor et Liisa.

Il y a des jours où ça fait du bien de penser à ne pas oublier qu' "il ne faut pas mourir étranglé par des serres en acier".

Forcément, il y aura dans ma vie d'autre jours où je n'aurais pas trop le moral, d'autres jours où j'aurais envie de découvrir la vie racontée par Henning, mais voilà, maintenant Henning garde pour lui tout seul ces belles histoires, il n'a plus la possibilité de nous les faire partager ... C'est triste l'absence, mon cher Henning tu me manques !
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Traduit par Agneta Ségol et Marianne Ségol-Samoy

Nous sommes en Suède. Elna et Vivi sont toutes les deux nées sous le signe du Verseau à quelques semaine d'écart, en 1924. Vivi habite le sud de la Suède, à Landskrona en Scanie ; Elna habite dans le nord du pays à Sandviken. Leur rencontre improbable est l'initiative de l'insitutrice d'Elna, arrivée un jour en classe en demandant si quelqu'un voulait un correspondant. le début d'une longue histoire d'amitié et d'apprentissage de la vie pour ces deux gamines, qui rapidement sympathisent jusqu'à se rencontrer quelques années plus tard, en 1941, lors d'une virée en vélo à la frontière norvégienne. Premiers frissons en allant tutoyer la guerre alors que la Norvège est occupée par les nazis, contrairement à la Suède, pays demeuré neutre. S'amuser et trouver l'amour, c'est leur mot d'ordre. Pourtant, les choses vont mal tourner. Elna sera violée par un soldat garde-garde frontière dont on n'entendra plus jamais parler. La voici propulsée dans le monde des adultes sans ménagement. Enceinte, elle tentera d'avorter dans l'illégalité au péril de sa vie. Elle accouchera finalement d'une petite Eivor qui occupera la devant de scène dans ce roman.

1956. Eivor a un caractère bien trempé, elle n'a pas froid aux yeux. le destin met sur sa route, ou plutôt dans la maison voisine de celle de sa mère et son beau-père, un jeune fuyard, un certain Lasse Nyman. Sous le charme Eivor, l'adolescente fugue de chez elle et taille la route avec cet individu qu'elle ne connaît pas. le début d'une vie d'adulte, qu'elle voudrait différente de celle de sa mère. Pourtant la route de la vie va être semée d'embûches, Eivor déchirée entre ses désirs profonds d'indépendance et son grand coeur qui lui joue la comédie des erreurs indélébiles.

Daisy Sisters est le tout premier roman d'Henning Mankell, écrit en 1982 et traduit seulement en 2015 en France. Eh bien merci aux traductrices de nous donner enfin accès à cette magnifique fresque féminine suédoise !

On retrouve les thèmes qui seront chers à Mankell comme la mélancolie et la fatalité. L'écrivain scrute l'évolution de la société suédoise (des années 40 aux années 80), la montée du chômage et des licenciements, les ravages de l'amiante, la violence faites aux femmes dans une société machistes qui préfère les voir à la maison qu'à l'usine. Oui Mankell ne fait pas toujours dans le super gai, mais c'est le réalisme social qui lui importe.

En bonne fan des romans d'Henning Mankell c'est en sa compagnie que j'ai décidé de découvrir un petit bout de son immense pays. Un bon gros pavé de plus de 500 pages au format poche que j'ai englouti en me promenant en Suède. Malgré quelques imperfections (il y a parfois un peu de lourdeur répétitive dans les interrogations d'Eivor, par moments), je me suis vraiment régalée et été happée par l'histoire, riche en rebondissements et en émotions !

Quel bonheur et quel trouble aussi de poser ses valises pour une nuit à Börange au moment même où Eivor part y travailler !! S'approcher de la fenêtre de la chambre d'hôtel en se disant qu'on pourrait bien l'apercevoir !
Assez rigolo aussi de croiser de "Belles Américaines" sur les routes de Dalécarlie et de trouver une note en bas de page qui explique l'origine de cette passion suédoise !
Une passion suédoise pour ce qui vient des Etats-Unis que l'on retrouve d'ailleurs jusque dans le titre :
"Pourquoi les Daisy Sisters ? intervient Eivor. Vous ne me l'avez jamais expliqué.
Vivi jette un regard interrogateur à Elna.
- Tu sais quoi ?
- Non, pas vraiment. "Daisy" sans doute parce que ça faisait américain et que ça sonnait bien."

Un roman qui est à la fois une saga familiale et une fresque sociale suédoise.


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Petit résumé de ce premier roman d'Henning Mankell :
Après avoir échangé de nombreuses lettres, deux adolescentes Elna et Vivi décident de se rencontrer à l'occasion d'une randonnée de quelques jours en vélo. Nous sommes en 1941 en Suède. Naïves, elles acceptent de retrouver un soir deux jeunes gardes-frontières. L'alcool sera de la partie. Elna sera violée. de retour chez ses parents, elle découvrira qu'elle est enceinte. Ses rêves d'avenir s'effondrent. Elle accouche d'une petite fille Eivor.
Quelques années plus tard, c'est au tour d'Eivor de voir ses rêves d'avenir s'effondrer suite notamment à des grossesses désirées ou non.

En 580 pages, l'auteur nous raconte 40 ans de la vie d'Elna et d'Eivor, femmes de condition modeste.
L'existence de ces suédoises ressemble à celle d'une grande majorité des femmes européennes de 1940 à la fin des années 1970 : comment acquérir indépendance et liberté alors que la pression de la société les contraint à être des femmes aux foyers, dont la principale activité est d'élever les enfants. Dans ces conditions elles doivent lutter pour se faire une place dans le monde du travail réservé aux hommes.

Si l'auteur a de la tendresse pour ses héroïnes, il en a beaucoup moins pour les hommes décrit comme alcooliques, brutaux, infidèles et, selon nos critères actuels, machistes.
Cet ouvrage nous fait découvrir le milieu ouvrier suédois, son évolution, les périodes de plein emploi comme les périodes plus difficiles.

Style clair, agréable à lire; une critique toutefois, quelques longueurs dans la dernière partie du livre.

Ayant lu pratiquement la totalité des ses oeuvres romanesques traduites en français, j'ai apprécié les différentes facettes du talent d'écrivain de H. Mankell : En tout premier, bien sûr, la série des wallander, mais aussi les policiers sans Wallander et les romans "Profondeur" "les chaussures italiennes"mais un peu moins "le cerveau de Kennedy".







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En 1978, Henning Mankell écrivait dèjà très bien. Mais ce qui m'a le plus étonné c'est le déterminisme social ou familial qui habite Evior. Cette destinée pré-écrite n'apparaît pas dans les autres romans de ce grand auteur suédois.
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