Un petit roman de littérature jeunesse qui se laisse aussi lire par les adultes.
Le grand écrivain suédois
Henning Mankell y raconte des fragments de l'histoire déchirée et déchirante d'un pays d'Afrique qu'il connaît bien, le Mozambique.
J'ai lu ce livre alors que l'association
Handicap International "fête" ses 30 années d'existence, et rappelle à cet égard que "plus de 80 pays sont encore pollués par des mines antipersonnel et 44 par des bombes à sous-munition".
Dans le secret du feu,
Henning Mankell aborde les traumatismes de la guerre civile au Mozambique, la souffrance des populations pauvres et désemparées devant cette violence, et le sort qui peut s'acharner sur les enfants. C'est aussi une description de la misère des villageois, du travail harassant du matin au soir, des conditions de vie précaires (la paille disjointe des cases, qu'il faudrait rafistoler chaque année, l'eau à aller chercher au puits...).
Sofia a une dizaine d'années quand son village est massacré par les Bandits, son père tué. La maman, Sofia et sa soeur Maria, et le petit frère parviennent à s'enfuir. Au bout du chemin, un nouveau village : Sofia et Maria vont pouvoir aller à l'école quelques heures par jour - le reste du temps, elles aident aux travaux des champs.
Le maître d'école met bien en garde enfants et parents contre le danger des mines antipersonnel encore dissimulées sous terre : on ne doit marcher que sur les sentiers existants. Mais un jour, les gamines en jouant s'éloignent du bord du chemin. Sofia "sauta à cloche-pied sur la jambe gauche. Puis elle posa son pied droit pour revenir sur le sentier. Alors la terre se déchira."
Maria perd la vie. Sofia est amputée des deux jambes. Commence alors son combat pour apprivoiser les prothèses qu'elle a "la chance" d'obtenir, et se réintégrer à la société et à la vie.
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