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L'écrivaine néo-zélandaise tisse ses nouvelles dans la dentelle des émotions. Rien de moins surprenant lorsque l'on sait qu'elle fréquenta le club de “Bloomsbury” en Angleterre, lequel comptait une autre membre et pas des moindres, Virginia Woolf.

Les drames d'intérieurs sont leur spécialité, le flux de conscience, les métaphores aquatiques, les non-dits et les fragilités à nue sont autant de points communs aux deux écrivaines. Mais cela ne s'arrête pas là, comme Woolf, Katherine Mansfield se veut libre d'aimer qui elle le souhaite, y compris d'autres femmes.

“La Baie” est une longue nouvelle, divisée en plusieurs chapitres, qui passe imperceptiblement d'un personnage à un autre, encore un point commun avec Woolf qui joue souvent à saute-mouton, sans prévenir, avec les intérieurs de ses personnages. Mansfield dessine une sorte de fresque d'une grande délicatesse mais finalement assez monochrome, ça s'étire un peu en longueur sans jamais monter véritablement en tension. Reste de belles descriptions panoramiques où même la vie intérieure du chien de berger nous est contée.

Ensuite, “Mariage à la mode” (s'écrit “à la mode” aussi dans la version originale) est plus concise et plus efficace dans l'intensité que peuvent enfouir les personnages a priori mondains que l'on côtoie, une maîtrise du “bittersweet” impeccable.

C'est donc une intéressante introduction à l'oeuvre conséquente de cette écrivaine, emportée par la tuberculose à Fontainebleau, à seulement trente-quatre ans.

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Dans ce petit livre édité chez Folio dans la série des petits classiques à 2€, l'éditeur nous permet de lire une auteure que je ne connaissais pas du tout. Contemporaine de Virginia Woolf, celle-ci l'avait citée dans un de ses ouvrages et l'encourageait à écrire. C'est comme cela qu'elle a écrit des nouvelles. Katherine Mansfield a vécu entre la Nouvelle Zélande et l'Angleterre entre 1888 et 1923.
Dans ce petit livre, on peut découvrir deux nouvelles qui font partie d'un plus grand recueil appelé "Garden Party".
- La plus grande des deux nouvelles s'appelle "La baie" qui se passe à Crescent Bay non loin de Melbourne. Deux familles sont observées. Pendant que les hommes partent travailler, les dames passent de longues journées à la plage en s'occupant des enfants ou en faisant des siestes dans des fauteuils en osier.
Certaines scènes sont attachantes, amusantes. Les portraits sont très variés et surtout l'écriture, la description des scènes est magnifique, presque reposante à lire quand on aime les mots.
La plus courte "Mariage à la mode " entre dans un mariage où le mari se réjouit de retrouver sa femme chaque semaine après le travail mais celle-ci a fait la connaissance d'un groupe d'amis qui agit très fort sur sa personnalité et le couple qu'elle formait avec son mari.
Le ton de l'écriture est libre et pour cause, Katherine Mansfield n'avait pas une vie conventionnelle, changeait de mari très facilement.
Il n'en reste pas moins que le style est très délicat.
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Joies et bonheurs des challenges de Babelio, dont le plus connu m'a amenée à découvrir cette auteure vers laquelle seule m'a poussée sa nationalité : la Nouvelle-Zélande.
C'était une réelle et belle surprise que la découverte de cette femme, libre et émancipée au début du siècle, et de son talent épatant à brosser par l'art difficile de la nouvelle des tableaux vivants, sensuels et tout en subtilité.

Par nature, ce recueil Folio 2 euros est plus que court, avec seulement deux nouvelles dont la première, La Baie, est d'ailleurs nettement plus longue que celle qui lui donne son titre: "La Baie" dessine par petites touches l'été d'une famille à la mer, entre femmes languissantes et enfants qui découvrent la vie. "Mariage à la mode" quant à elle est grinçante, presque douloureuse dans l'évocation de ce mari qui rentre chaque fin de semaine vers une épouse qui s'est piquée d'art et de snobisme, sa maison envahie de nouveaux amis grimaçants.

J'ai adoré l'atmosphère engendrée par cette écriture, le parfum d'insolence et la pointe d'amertume qui exhalent de ces pages, trop peu nombreuses, mas qui sont une belle invite à relire cette auteure.
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Un agréable livret à l'atmosphère estivale. De belles descriptions qui sentent l'iode, les costumes de bain mouillés et les pâtés de sable. Des va-et-vient entre les bungalows et la plage, des jeux d'enfants, des gouvernantes assises sur des pliants, des jeunes-filles qui rêvent. Puis une courte nouvelle d'un mari qui se préoccupe de la frivolité grandissante de son épouse adorée.
C'est frais et si court qu'il ne faut pas se refuser cette si plaisante lecture.
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J'ai toujours voulu lire Katherine Mansfield, parce qu'écrivaine Néo-Zélandaise, pays qui m'est cher, parce que contemporaine et amie de Virginia Woolf, et que j'avais entendu parler de son style délicat, tout en nuances et détails. Ce petit livre trainait chez mes parents, donc voilà, j'ai sauté le pas.

Deux petites nouvelles extraites d'un recueil plus conséquent. Un court livre compsé d'une première nouvelle où l'ont suit deux familles en villégiature au bord de mer et une autre centrée sur un couple. J'ai effectivement retrouvé un style délicat, tout dans l'observation, un peu comme dans un film anglais où il ne se passerait pas grand chose, si ce n'est de partager une tasse de thé en discutant de façon anodine -chit-chat- .
J'ai apprécié ces deux nouvelles de façon très différenciée alors que le style et la façon de conduire l'histoire est la même. la première nouvelle m'a paru un peu ennuyeuse, je n'arrivais pas à me laisser porter par le flots de mots, les scènes, sautant de personnages en personnages. Je pense que j'ai besoin, pour apprécier des scènes très descriptives, de connaître plus les personnages, d'en savoir un minimum, de comprendre qui est qui. Là, j'ai vraiment eu l'impression d'être d'observer des gens que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam à travers une camera (ou un voyeur!) sans contexte.
La deuxième nouvelle, même procédé, sauf que c'est centré sur deux personnages principaux: William et sa femme Isabel. William est heureux, impatient de retrouver chaque samedi sa famille et surtout sa femme, après une semaine de travail. Mais depuis quelques temps, il ne reconnait plus Isabel qui a changé sa façon d'être, jusque dans son rire, depuis qu'elle a rencontré un nouveau groupe d'amis. Ici j'ai pu rentrer "en empathie" avec ces deux personnages et cette nouvelle, ou page de vie, m'a paru si juste.
C'est marrant comme un même style peut être différemment apprécié ou non. Une leçon de littérature en quelques sortes pour moi
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katherine Mansfield décrit bien l'éloignement des époux, les chemins divergents qu'ils sont en train de prendre. Isabel, délaissée la semaine par son mari, trouve, chez ses nouveaux amis, une attraction qui rompt l'ennui. William, loin de sa famille pendant la semaine, l'entre-aperçant seulement le week-end, est en décalage, et de plus en plus étranger chez lui. Il ne reconnait plus sa femme, et celle qu'elle était lui manque. La lettre est une façon de la retrouver, mais, vous verrez, en lisant la nouvelle, que ce ne sera pas si simple. En peu de pages, Mansfield parle du couple, de la distance, mais aussi de l'amour, et rien que pour cela, cette nouvelle est à lire.
Lien : http://leslivresdegeorgesand..
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Durant les longues journées d'été, la mer s'étale magnifique à Crescent Bay, un lieu paradisiaque au sud ouest de la Tasmanie. Les familles emmènent les enfants sur la plage, puis ne s'en occupent guère, préférant discuter et profiter de la douceur de vivre. Les enfants sont un peu cruels, facétieux et ennuyeux. La lumière inspire des rêveries, des désirs éphémères, à ces personnages qui trompent ainsi la solitude et la vanité de leur existence. Tout est superbement observé avec légèreté et réalisme. L'écriture de Katherine Mansfield me ravit.
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Mariage à la Mode est lhistoire de William, travaillant à Londres et venant passer ses week-ends en bord de mer auprès de son épouse et de ses enfants. Amoureux fou de sa femme, heureux en famille, William a dû shabituer aux nouvelles exigences de son épouse, toujours charmante mais très influencée par un groupe damis. Une grande maison, des domestiques, peu dintimité. Voilà à quoi se résume désormais la vie de William, pourtant prêt à faire chaque week-end beaucoup de concessions.

Entre cet homme qui souffre dune douleur à la poitrine (annonce de mort imminente ? symbole de son malheur ?), sa femme jolie mais frivole, les relations envahissantes profitant des moyens financiers de lavocat et deux enfants auxquels il ne peut plus offrir de jouets (à la demande de sa femme) et dont les bonbons et autres cadeaux comestibles sont accaparés par lépouse et ses amis, Mariage à la Mode est un texte au final assez mélancolique aux personnages extravagants.

La Baie, qui constitue lessentiel de ce recueil, est un récit retraçant la journée des habitants de Crescent Bay, de laube jusquaux premières heures de la nuit. Vacances en famille, désirs personnels, vie quotidienne, rêves enfouis sous une réalité tout autre, conventions, alliances et animosité ne sont pas en reste dans un tableau réaliste exécuté avec une certaine légèreté.

Si les sujets ne sont pas forcément très joyeux, ces textes restent pourtant agréables, comme baignés de la lumière et caressés par la mer toutes deux omniprésentes dans ces récits. Les défauts, les sentiments négatifs aussi bien que les aspects plus positifs de la nature humaine sont révélés avec simplicité et avec un certain recul qui pose le narrateur en simple observateur omniscient. Cest au lecteur de juger de la conduite des uns et des autres sil le souhaite. Reste un portrait parfois tendre, souvent acidulé brossé par une plume très agréable. Tout en finesse, ces deux récits qui mont parfois fait penser aux toiles de Sorolla ou de Mary Cassatt méritent sans aucun doute dêtre (re-)découverts.
Lien : http://www.myloubook.com
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La collection Folio 2 Euros m'a encore permis de découvrir un auteur ! Au travers de deux nouvelles - Mariage à la Mode précédé de la Baie - Katherine Mansfield dresse les portraits de nombreux personnages, tour à tour bohème, travailleur, berger ou vacanciers.

Je me suis laissée bercer par le bruit de la mer et du vent, et par le style léger, un peu désuet mais bourré de délicatesse de Katherine Mansfield. Elle évoque les plages où s'échoue la mer, la végétation luxuriante qui côtoie la rudesse de la brousse, les bungalows aux volets pimpants, par petites touches légères semblables à ce qu'un peintre aurait su capter sur sa toile. Les lumières, les couleurs et les ombres nous transportent au coeur de ce petit coin de nature préservé. On assiste aux jeux des enfants comme à ceux des adultes, au passage d'un troupeau de mouton à l'aube, à la transformation du ciel au fil des heures de la journée...

Alors que Mariage à la Mode est centré autour d'un personnage - William - confronté aux choix de sa femme et à son changement de vie, il n'y a pas réellement d'histoire dans La Baie, puisque l'auteur évoque le quotidien de plusieurs familles durant toute une journée, entre baignades, siestes et discussions. Chacune de ces vies est explorée partiellement à un moment ou à un autre et retrace les faiblesses, les petits bonheurs et les espoirs de chacun, et j'ai trouvé ce texte particulièrement plaisant. Que ce soit la rivalité des enfants, le désespoir d'un époux, les jalousies et les petites mesquineries des voisins ou encore l'oisiveté et l'indolence des femmes, l'auteur parvient à nous surprendre en suggérant toutes sortes d'émotions dissimulées derrière une légereté de ton qui ne trompe pas. Il y a une certaine forme de mélancolie qui se dégage de certains gestes et ces instants un peu futiles auxquels on assiste abritent en fait beaucoup de rancoeur et de non-dits.

Une jolie découverte qui deviendra peut-être le prélude à une étude plus poussée de l'oeuvre de Katherine Mansfield.
Lien : http://tranchesdelivres.blog..
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Katherine Mansfield laisse à la postérité des recueils de nouvelles, des notes de journal, une correspondance. J'ai eu envie d'aller découvrir l'oeuvre de cette femme de lettres qui meurt très jeune à 34 ans en 1923. J'ai commencé par deux nouvelles publiées chez Folio : Mariage à la mode et La Baie. J'y ai découvert un sens aigu du portrait, des personnages finement dépeints mais qui gardent une part de mystère, une grande liberté dans la construction du récit. Virginia Woolf vantait le talent de Katherine Mansfield en ces termes : « Je ne voulais pas me l'avouer, mais j'étais jalouse de son écriture, la seule écriture dont j'aie jamais été jalouse. Elle avait la vibration. »
Lien : https://inthemoodfor.home.bl..
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