Un nouveau livre dont je me suis saisie sans vraiment savoir pourquoi : le titre peut être ou l'image de la belle agave qui orne sa couverture et dont je ne comprendrais l'importance qu'en lisant le texte ?
C'est un texte étonnant, comme un rêve éveillé, des mouvements au ralenti, l'éclatement d'une goutte de lait comme une couronne sur une surface. le point de départ est simple : un héritage d'une île du côté de l'Italie, une île si petite qu'elle est rarement desservie et sur laquelle il y a un hôtel qui répond au bon nom de Zelda.
Thomas Gustavo Edwards, créateur d'ambiance lumineuse, réside à Londres (en parcourant le monde, jamais ici, jamais ailleurs). Il est à l'aise financièrement, orphelin de père (Olivier) et de mère (Cecilia Annamaria Tilli) , va donc aller découvrir cet hôtel, cette île avec celle qui est sa compagne depuis un certain temps, Ottie Davis et le fils de cette dernière, Martin. Il l'a hérité d'un étrange personnage, son oncle, peu vu, énigme familiale, oncle, Valentino Tilli dit Zio Valentino.
Très vite, cet hôtel va se transformer en une sorte de lieu de voyages oniriques immobiles, pour ceux qui y résident dont un écrivain, Guglielmo
Gandini, une scientifique venue étudier la source locale, Olivia Lubic, une prostituée philosophe (la fameuse Agave).
Il va y avoir une inondation, un nuage terrestre au rdc et la disparition de la source. Il y a dans cet hôtel, de nombreux artefacts, certains précieux, d'autres beaucoup moins, témoignages d'une vie, d'un temps de Valentino.
Il y a de la nostalgie aussi dans ce livre comme dans l'amour qu'Edward portait à Sophie Selwood, une jeune femme dont nous suivrons aussi le parcours, Sophie qui n'était qu'une image de l'amour que voulait vivre Thomas, traductrice, écrivain, qui constitue le regret, un souvenir pour le nonchalant héros de ce roman, atypique. Au cours de la lecture de ce roman, je voyais la Villa
Malaparte, qui me semble être un personnage à part entière du film "Le mépris". Il me semble aussi que la belle locution latine "Post tenebras
lux", "après les ténébres, la lumière" résonne bien avec l'hôtel Zelda qui éclaire les vies de ses visiteurs, les obligent à regarder leurs zones sombres.