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EAN : 9782924910832
248 pages
Robert Laffont (12/09/2024)
5/5   1 notes
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Je me suis rapidement projeté dans l'univers de cette nouvelle série originale de polars au féminin que j'ai lus en rafale ayant comme thématiques dans le premier tome (« Une femme de calibre »), l'appropriation du corps des femmes et, dans le second (« Les cendres fument encore »), une intrigue dans le monde de l'archéologie et des arts.

Julie Marcil a extrait du cosmos de ses rêves et de son imaginaire ses deux protagonistes (et quelques autres personnages secondaires) qui y somnolaient, sans bruit, dans un empyrée inconfortable, en attente de la contingence qui allait leur donner un jour la vie et lui raconter ce qu'ils avaient à lui dire :

Anna Avril : « étudiante en archéologie. Mère. […] tueuse à gages dans ses ‘' temps libres'' [qui a décidé après avoir mis le pied dans l'engrenage] « que ce qu'elle fait est un métier comme un autre, que quelqu'un doit le faire de toute façon » : exterminer la vermine. Une femme « … en apparence très ordinaire et plutôt discrète […] marquée par son enfance, par un deuil. […] Sous des dehors banals, elle est complexe. »

« Moins j'en sais [dit-elle] sur les contrats que j'exécute, mieux c'est. Un surplus d'informations pourrait nuire à ma tâche. Parce que c'est ce que c'est. Des contrats. Il faut bien gagner sa vie. Je n'ai rien contre ces gens-là, mais ils se feraient tuer de toute façon. Aussi bien que ce soit par moi. Ça paie bien et ça me laisse du temps pour autre chose. »

Laura Madrigal : journaliste détective impromptue, « fouineuse professionnelle non armée, sans attrait particulier pour le sport de combat », sujette à perdre occasionnellement la mémoire, victime de moments d'égarement, faisant souvent preuve de maladresse.

Deux femmes attachantes qui partagent un passé de délinquance, s'étant croisées pour des raisons différentes dans un centre pour jeunes délinquants qui gagnent rapidement la sympathie du lecteur. Deux « collaboratrices » crédibles qui se renvoient l'ascenseur et dont la personnalité transpire d'intelligence, de ténacité et de courage.

Pour raconter les intrigues imprévisibles qui se déroulent dans un passé et un présent intemporel et qui ne se dévoilent qu'à la fin de ses deux romans composés de 83 et de 93 courts chapitres, l'auteure a choisi une structure narrative dynamique offrant deux perspectives : une combinaison entre une narratrice à la première personne et un narrateur omniscient à la troisième personne.

Alors que dans « Une femme de calibre », Anne Avril nous livre sa description des événements et partage ses états d'âme, les rôles sont inversés dans « Les cendres fument encore » permettant à Laura Madrigal de s'exprimer. Une formule qui permet de présenter, à quelques reprises, une scène selon le point de vue du personnage et celui du narrateur.

Bien qu'ils portent sur des thématiques différentes, ces deux polars dans lesquels le hasard joue bien son rôle comme l'affirme Anna Avril (« La vie est pleine de hasard ») s'inscrivent dans une continuité assurée par l'auteur par quelques rappels.

J'ai noté, au passage, quelques extraits qui illustrent bien la qualité d'écriture de l'auteure ou qui suggèrent certaines avenues de réflexion :

« Des flammes jaillissent dans un coin de la sacristie. Bientôt, elles s'élèvent le long des murs et se répandent jusqu'au choeur, léchant et goûtant l'autel, le tabernacle, le confessionnal, avant d'atteindre la nef. Plus rien ne semble pouvoir arrêter leur appétit vorace. »

« Quand [Anna Avril] plonge en mer, elle a l'impression d'explorer les profondeurs de l'univers. Elle doit se tenir aux aguets dans cet environnement aquatique où elle n'est qu'une intruse. Une imprudence, une malchance, un imprévu, pourrait la faire basculer du monde des vivants à celui des évaporés. Malgré tout, elle s'y sent à sa place. de retour dans un cocon dont, parfois, elle ne voudrait plus sortir. »

« le passé nous échappe toujours un peu. Il est plein de trous, de points de vue et d'interprétations différentes et il est parfois difficile de tout comprendre. D'où le fantasme de plusieurs auteurs et scientifiques d'une machine à voyager dans le temps pour témoigner avec nos propres yeux et nos propres oreilles. »

Doit-on détruire pour protéger « des lieux patrimoniaux à l'abandon, laissés à la merci du temps, de la dégradation [pour] peut-être […] nous réveiller, […] provoquer une réaction ? »

« Qu'est-ce que ça change si tout ce qu'y avait avant nous meurt, si on se souvient plus de rien ? Plus rien avant, plus rien après. Moment présent… »

Et ces deux exemples sur l'utilisation des technologies numériques à mauvais et à bon escient. Par exemple, la reproduction 3D très précise d'artéfacts archéologiques :

« Ces objets virtuels reproduisaient avec précision chaque défaut de l'oeuvre. La moindre égratignure s'y trouvait [permettant de] faire circuler des oeuvres d'art dont on pouvait certifier l'authenticité et, ainsi, arriver à les différencier avec certitude des pâles copies qu'elles pouvaient générer. Des collectionneurs étaient prêts à payer une fortune pour posséder le fichier original d'une oeuvre d'art numérique. »

Ou l'hébergement d'une centrale de blockchain dans le sous-sol d'une église en utilisant : « la chaleur dégagée par les serveurs pour chauffer le bâtiment ».

J'aime aussi, dans mes lectures, enrichir mes connaissances après quelques recherches sur le web à propos…

des « trophoux de Ducharme », oeuvres signées Roch Plante, pseudonyme utilisé par Réjean Ducharme dans le cadre de sa série « Trophoux », oeuvres d'art faites de l'assemblage d'objets trouvés ;

du métier de « campanologue », qui a trait à l'usage des cloches ou aux pratiques de sonnerie, à leur équipement et au mode d'installation, à leur entretien, à leur histoire, aux techniques de fabrication, aux aspects ethnographiques et symboliques ;

de la « syllogomanie, cette maladie qui empêche de se défaire de ce qui nous entoure et plonge les individus dans une telle accumulation que leur quotidien en est encombré » ;

de la « Reine de la nuit », personnage féminin de la Flûte enchantée de Mozart dont le rôle est écrit pour une voix de soprano colorature ;

de la « culture Meadowood », culture autochtone des Grands-Lacs-Saint-Laurentiens ayant existé entre 800 et 300 ans avant notre ère ;

de l'affaire « Norval Morriseau », arrestation par la police de l'Ontario de plusieurs faussaires et saisie de milliers d'oeuvres frauduleuses attribuées à l'artiste autochtone mondialement reconnu Norval Morrisseau, surnommé le « Picasso du Nord ».

Une mention spéciale à Luc Gervais pour la conception des couvertures de première de ces romans qui, on en a l'assurance, auront une suite comme l'annonce l'auteure dans ses remerciements :

« Je retourne écouter ce qu'Anna et Laura ont à me dire… Je reviens bientôt vous le raconter, promis. »

D'ici là, les deux premiers polars de Julie Marcil vous attendent sur les rayons de votre librairie indépendante préférée ou de votre bibliothèque municipale.

Depuis qu'elle est toute jeune, Julie Marcil s'intéresse aux différentes formes de création pour exprimer ses émotions et déployer son imaginaire fertile. Elle a remporté deux prix littéraires à l'adolescence, puis a bifurqué vers la musique, avec des passages remarqués à Cégeps en spectacle et au Festival en chanson de Petite-Vallée, comme interprète et parolière. Elle a ensuite exploré l'univers fascinant de la fiction interactive et multimédia, obtenant une maîtrise dans ce domaine. Elle revient maintenant à son premier amour : la littérature. Julie Marcil a publié une nouvelle noire dans Alibis en 2016.

Merci aux éditions Robert Laffont Québec pour le service de presse.


Originalité/Choix du sujet : *****

Qualité littéraire : *****

Intrigue : *****

Psychologie des personnages : *****

Intérêt/Émotion ressentie : *****

Appréciation générale : *****

Lien : https://avisdelecturepolarsr..
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