AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Joani Hocquenghem (Autre)Angel Caido (Traducteur)
EAN : 9782841626649
320 pages
Editions de l'Eclat (15/09/2023)
4.25/5   2 notes
Résumé :
« Lieu : les montagnes du Sud-Est mexicain.
Date : janvier 2003.
Heure : au petit matin.
Climat : froid, pluvieux, tendu.
Altitude : tant de mètres au-dessus du niveau de la mer.
Visibilité : sans lampe-torche, on n’y voit que dalle.»

Ainsi s’ouvre le calendrier mexicain des jours et des nuits de l’année 2003, des luttes formidables des habitants du Chiapas et des horreurs de la basse politique, sous la plume toujour... >Voir plus
Que lire après Mexique, Calendrier de la résistance 2003: Suivi de Chiapas : la treizième stèleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
A 19 ans, je suis arrivé à Paris de ma province (Nice) et j'ai commencé à vivre. Parmi les faits et anecdotes qui m'ont marqué dans mes premières années parisiennes, un film de Frank Zappa, 200 Motels, vu au cinéma Déjazet à République. La copie était très mauvaise (sautes d'images, son pourri par moments, …) A la sortie du film, comme tout le monde, je renâclais dans ma barbe d'avoir perdu mon temps (et mon argent) quand, sur un échange de regard désabusé, un des spectateurs qui sortait comme moi a entamé la discussion. Il était étonné que tout le monde sorte sans rien dire : « Je suis mexicain ; on est peut-être un pays sous-développé mais, au Mexique, une séance comme ça, tous les spectateurs protesteraient et réclameraient remboursement du billet. » J'en ai gardé l'image d'une population prompte à la révolte lorsqu'il y a injustice.
Cette (trop) longue introduction pour dire à quel point j'ai retrouvé cet état d'esprit dans le livre passionnant du sous-commandant Marcos de 2003. Sous la forme d'un calendrier à 12 chapitres où chaque mois nous emmène à la découverte d'une région, Marcos nous dresse l'état des lieux de l'opposition (de toute éternité) entre les puissances de l'argent et le peuple misérable. Dans chaque ville, chaque village, des dizaines d'associations aux noms aussi fleuris et explicites que « Front contre l'arbitraire et contre la spoliation des terres » ou « Collectif libertaire anti-tout » luttent au quotidien et avec les moyens du bord et l'aide des comités zapatistes contre le parti au pouvoir (quel qu'il soit, rien ne change), la corruption généralisée des politiciens et de l'armée, et pour offrir un minimum d'éducation, de soins et de justice aux indigènes – considérés comme du bétail dans les campagnes du sud ou de la chair à maquiladoras dans les villes proches de la frontière américaine (ces usines du textile aux règlementations inexistantes caractérisées par une paye de misère pour des journées d'esclaves et le droit de cuissage du contremaitre latinos, usines qui ont poussé comme des champignons à partir de l'ALENA).
Ecrit avec un soin particulier pour un style empruntant à la mythologie indigène, on suit les pérégrinations d'un nuage qui nous porte de régions en régions et se matérialise en pierre sitôt qu'il touche le sol pour aller explorer malversations néo-libérales et leur corolaire, les luttes locales qui fleurissent un peu partout. Il est clair que l'oppression du Pouvoir de l'argent a connu un regain de force avec les règlementations du libre-échange néo-libéral de l'ALENA (1994) devenu ARCEUM en 2020 sur les mêmes bases idéologiques.
Passionnant du début à la fin, ce livre nous donne une idée de ce que signifie lutte du peuple contre un état néo-libéral corrompu, une lutte qui constitue un fil conducteur depuis la guerre d'indépendance contre la colonisation espagnole début XIXème siècle jusqu'à aujourd'hui contre le trio PRI-PAN-PRD, l'actuel président Obrador étiqueté MORENO – un parti qu'il a fondé après avoir participé au PRI puis avoir présidé le PRD - n'étant qu'un ènième avatar au service des mêmes multinationales en général américaines.
Commenter  J’apprécie          22

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
L'expropriation est une tragédie commune à Milpa Alta et à une grande partie des régions limitrophes avec la ville de Mexico. Ici comme sur l'ensemble du front ouest de cette ville, on ressent cruellement la voracité de ceux qui sont Pouvoir. La municipalité fait tout son possible pour supplanter les structures communautaires (qui suivent une logique paysanne indigène) par des conseils de citoyens (qui suivent une logique urbaine).
Commenter  J’apprécie          10
On se trompe totalement en attribuant à la race espagnole ou à toute autre race la responsabilités des longues souffrances des peuples indiens du Mexique. Ce fut et c'est toujours le puissant, quelle que soit la race à laquelle il appartient, qui réaffirme sa domination en détruisant l'identité des dominés.
Depuis que le Mexique s'est affranchi du joug espagnol, les maîtres de l'argent et leurs hommes politiques ont conduit et perpétré la destruction de la culture indigène avec autant d'acharnement, sinon plus, que les conquistadors au XVIème siècle.
Commenter  J’apprécie          00
Convoitées par les puissants, ces terres ont été défendues par leurs habitants tout le long du XXième siècle. Et l'aube du XXIème siècle trouve les habitants de Milpa Alta (Mexico District Federal) occupés à faire la même chose qu'il y a cinq cents ans : résister.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : sciences politiquesVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (3) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz spécial enfant spécial texte court : Le récit du vieil Antonio

De quoi s'émerveille le narrateur (celui qui raconte l'histoire), quand le vieil Antonio lui montre l'oiseau ?

Qu'il est beaucoup de couleurs
Qu'il est une seule et magnifique couleur
Qu'il répété bien les mots
Qu'il vole si bien

6 questions
0 lecteurs ont répondu
Thème : Le récit du vieil Antonio, ou quand les indiens du Chiapas nous racontent l'indispensable diversité du monde de Subcomandante MarcosCréer un quiz sur ce livre

{* *}