Venons-en donc au second tome, qui comporte 12 nouvelles rédigées par des femmes. Cette fois, plus de deux nouvelles ont retenu mon attention. Tout d'abord, trois nouvelles que je ne pensais pas du tout aimer, car elles se déroulent dans des contextes qui ne m'attirent pas habituellement pour mes lectures, mais je me suis laissée transportée par l'écriture. Raisa Stepanova de
Carrie Vaughn : histoire d'une des rares pilotes de l'armée russe lors de la Seconde Guerre mondiale ; une figure féminine emblématique, indépendante, avec la rage de vivre et de gagner. Une reine en exil de
Sharon Kay Penman, grande auteure de romans historiques : dans la Sicile du XIIème siècle, une reine en exil fait tout pour ne pas perdre le pouvoir que son mari a mis à mal avec ses mauvaises décisions. La chanson de Nora de
Cecelia Holland, une autre histoire de pouvoir dans une famille régnante, avec un mari cruel et une mère prête à tout pour protéger ses enfants, mais surtout ses propres intérêts.
Ensuite, il y a deux autres nouvelles qui sont pour moi une grande découverte de la plume qui les a écrites et dont d'autres de leurs romans viennent de s'ajouter à ma PAL. Deux nouvelles où les femmes sont belles et bien dangereuses, fortes d'esprit et au coeur du récit. L'enfer n'a pire furie de
Sherrilyn Kenyon, m'a fait découvrir le genre du paranormal à l'écrit. Un genre que je connais et affectionne en film, mais que je n'avais jamais tenté en lecture. Ce recueil m'a permis de découvrir ce genre et de l'apprécier au point d'envisager d'en lire d'autres de cette auteure. L'enfer n'a pire furie conte une légende indienne qui fait froid dans le dos. Et il y a Les aides-soignantes de
Pat Cadigan, un récit ancré dans le réel, dans le quotidien d'une maison de retraite. Il n'y a que des femmes qui composent ce récit, toutes différentes les unes des autres et c'est ce qui fait le charme de cette nouvelle.
Puis, il y a deux nouvelles très différentes l'une de l'autre, que j'ai fortement apprécié, pour diverses raisons. Soit mon coeur est gelé de
Megan Abbott : un père et mari raconte la descente aux enfers de sa femme après la disparition de leur enfant ; sa descente aux enfers, vraiment ? Ce récit nous montre sans conteste une femme très dangereuse. Et, Les mensonges que me racontait ma mère de
Caroline Spector : une histoire un peu compliquée à réduire ici en quelques lignes tellement c'est un genre complexe et nouveau, mais avec toute une trame bien ficelée et où les deux personnages principaux sont réellement des femmes dangereuses, pleines de pouvoir et indépendantes.
Dans une catégorie à part, je classe Les voisines de
Megan Lindholm.
Alias Robin Hobb. Alias « Loulou n'est absolument pas objective quand il s'agit d'elle tellement elle l'idolâtre ». Je me vois effectivement contrainte de placer cette nouvelle seule, car je l'ai adoré puisqu'il s'agit de la plume de
Megan Lindholm, mais que si j'essaie d'être parfaitement objective par rapport à mes critiques sur les autres nouvelles, je ne vois pas tout à fait où est la femme dangereuse dans ce récit. L'histoire se situe dans le quotidien d'une vieille dame que ses enfants veulent contre son gré placer en maison de retraite, mais un monde parallèle s'y intègre peu à peu. Ce récit est prenant, bien écrit, on s'attache à notre petite vieille dame. Mais en toute objectivité, ce n'est en rien une femme dangereuse… Ou alors est-ce la dernière figure féminine que l'on rencontre à la toute fin du récit qui devrait être perçue comme telle ? Mais même là je ne vois pas en quoi… Ce récit reste donc un coup de coeur pour moi à cause de son auteure, mais je ne peux nier que je le classe aussi dans les indésirables par rapport à son thème imposé pas vraiment respecté.
Enfin, il y a les nouvelles que je n'ai pas aimé, sur lesquelles je ne m'épancherai donc pas. Toutes ont une belle écriture, un bon style, mais c'est le récit qui ne m'a pas emportée, notamment parce que les femmes n'étaient pas assez au premier plan pour moi, ou bien pas de vraies dangerous women, ou encore trop à la botte des hommes : Les mains qui n'y sont pas de
Melinda Snodgrass, Deuxième arabesque très lentement de
Nancy Kress, La ville Lazare de
Diana Rowland (la seule nouvelle que je n'ai pas fini de lire) et Novices de
Diana Gabaldon (mais cette dernière nouvelle pourra attirer plus d'un lecteur car elle est située au coeur de l'intrigue de Outlander, série phare de cette auteure).
Pour découvrir la critique du premier tome et la comparaison entre les deux, ainsi que la place que tiennent les femmes dans ces nouvelles, rendez-vous sur notre site !
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