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3,98

sur 3140 notes
Nous sommes en 1187 et plutôt que d'accepter d'épouser celui que son père lui destine , la jeune Esclarmone choisi de vivre emmurée. Mais ce n'est pas une vie d'ermite et de solitude qu'elle nous conte mais le témoignage de son époque et de son siècle . Elle recueille tous les jours les prières et les confidences des pèlerins et de son entourage .
J'ai aimé le style de Carole Martinez . Esclarmonde nous emporte avec elle dans un récit intense et moderne . A lire , allongés sous un arbre en écoutant le vent .
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Ce roman historique m'a réconcilié avec le genre, à part quelque pages relatant les croisades, j'ai adoré cette lecture.
L'histoire nous est conté par une jeune fille qui décide de s'emmurer plutot que d'obéir à son père ; nous sommes au moyen age, les femmes etaient sous la domination des hommes, elles n'avaient pas droit de parole, le courage de la narratrice nous touche.
Son enfermement va déclencher une frénésie religieuse autour du domaine des murmures, même le naissance de son enfant et la folie de son père font être interprété comme un don de dieu.
J'ai dévoré ce roman, vivant les entretiens d'Esclarmonde avec le monde extèrieur et sa réclusion, comme si j'étais moi même venu la visiter.
J'ai ouvert ce roman historique pour le challenge "historique" sans cela, je serais passé à coté d'une lecture interessante.
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Portée par la passion et l'intégrité de ses quinze ans, Esclarmonde ,pour la première fois de sa vie prononcé le mot " non". Cette affirmation est un ébranlement pour son père, seigneur en l'an 1187 et pour Lothaire l'époux qui lui était imposé. Sur l'autel de ce non mariage, elle déclare que ne pouvant se donner qu'au Christ, elle demande à être emmurée jusqu'à sa mort. Son voeu sera exaucé. Elle donnera naissance à un petit garçon s'inscrivant alors dans la lignée des saintes. Elle pourra avoir un regard sur le monde grâce à une Fenestrelle et aux pèlerins qui se présenteront à elle. Mais aussi, grâce ou à cause, du don qu'elle possède dans le sommeil et la relie à son père parti en croisade à sa demande. J'avais adoré le Coeur cousu et, si j'ai retrouvé avec bonheur la magnifique écriture de Carole Martinez, ainsi que la force d'un récit où l'intériorité des personnages a plus d'impact que la réalité extérieure, je n'ai pas adhéré totalement à ce "conte". de façon bêtement viscérale, je n'ai pas pu me dégager d'une sorte de colère face au choix de cette jeune fille et même sa douleur de maman n'est pas parvenue à me la rendre accessible! Il s'agit indéniablement d'un grand roman et dès la fin du confinement, je me procure La Terre qui penche pour ne pas rester sur cette petite frustration!
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J'ai découvert Carole Martinez grâce à La Terre qui penche que j'ai adoré. J'ai donc débuté ma lecture du Domaine des Murmures avec appétit.
J'ai retrouvé avec plaisir le style particulier de l'auteur, me délectant de chaque tournure de phrase.

Nous sommes en 1187. La jeune Esclarmonde doit épouser Lothaire, un sauvage qui prend plaisir à violer de jeunes vierges dans les talus. Esclarmonde ne veut pas de ce butor et décide de devenir Recluse en consacrant sa vie à Christ. Elle demande à son père de bâtir une chapelle à la gloire de Sainte-Agnès qui, comme elle, avait refusé de se marier.
Après sa mise au tombeau, Esclarmonde devient une sainte pour les gens de son époque car la Mort à fui le domaine des Murmures : c'est forcément grâce à ses prières que plus personne ne meurt et que les récoltes sont abondantes.

Quel bouquin mais quel bouquin ! L'histoire est passionnante du début à la fin. J'ai gobé ce livre tant je me suis régalée. On pourrait penser que partager la vie d'une recluse est assommant alors qu'en réalité Carole Martinez livre un récit haletant. Non seulement il y a des rebondissements - la vie d'Esclarmonde n'est pas un long fleuve tranquille - mais en plus les détails sur le mode de vie et les croyances au XIIe siècle rendent l'histoire ultra-vivante.

Et puis le style de Carole Martinez est une merveille. Il y a une musique chez cet auteur et cette musique m'enivre. C'est à la fois soutenu (mais pas pédant pour deux sous), poétique et direct.

Le Coeur cousu m'attend dans ma PàL, je pense qu'il ne vas pas y rester bien longtemps !
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Je viens de refermer ce somptueux roman et je reste là un peu sonnée .Difficile de retourner dans le siècle , d'abandonner Esclarmonde ,de quitter ce haut Moyen Age si bien rendu par C Martinez
Esclarmonde, cette jeune fille , quelle audace osez braver son père , son monde!.
Osez préférer vivre en recluse à un mariage avec ce Lothaire seigneur arrogant et brutal.C Martinez avec une écriture épurée, chatoyante et poétique nous emmène au Domaine de Murmures et nous conte l'histoire petite et grande de cette période du Moyen Age où la foi déplaçait des montagnes, où en son nom tout était possible quel qu'en soit le prix et où ces recluses acquéraient un poids dans l'esprit des pèlerins influence dont l'Église se montrait souvent ombrageuse.
Merci au club de lecture de Babelio,car déçue par le Coeur cousu ,j'ose l'écrire, je n'aurais pas ouvert ce livre et je serais passée à côté d'une pépite!


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Je ne suis pas une grande lectrice de roman historique, pourtant Carole Martinez a réussi à m'embarquer dans son histoire, pour vivre avec empathie le destin de son personnage.

Presque comme une légende, Carole Martinez nous raconte l'histoire d'Esclarmonde, fille du seigneur des Murmures, qui décide afin d'échapper à son mariage avec un certain Lothaire et de se donner à Dieu. Elle demande à son père de faire construire une chapelle où elle vivra seule, emmurée. Mais la veille de son enfermement, elle se fait violer et donnera naissance à un enfant illégitime.

Peu à peu, les bruits courent, la légende d' Esclarmonde du domaine des murmures amène des gens de toutes les contrées. Esclarmonde devient puissante mais l'amour qu'elle porte à son fils va finir par la perdre.

Un merveilleux moment de lecture, on se laisse bercer par cette légende, on devient Esclarmonde...
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Au XIIe siècle, il était impensable qu'une femme refuse d'épouser celui qui lui était choisi. Pourtant c'est ce que fit Esclarmonde, fille du Seigneur des Murmures.
Le jour de ses noces, elle demande à être emmurer dans une cellule contre la chapelle du château pour se consacrer à Dieu et à la prière. Seulement tout ne se passera pas forcément comme elle le souhaite. Elle devra faire face à la force des croyances locales et à son père.
Teintée de mystique, cette histoire recèle de vérités sur l'époque médiévale. Les légendes et croyances païennes sont encore bien présentes même si l'église tente de les éradiquer en mettant en avant ses saints. le système vassalique est bien décrit dans ce livre: "oeil pour oeil, dent pour dent".
J'ai apprécié l'écriture, mais c'est certainement le côté sauvage de certains personnages qui m'a empêcher d'apprécier ce roman dans sa totalité.
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Livre découvert grâce au club de lecture de Babelio (même si je l'ai lu avec presque un mois de retard), j'avoue avoir eu beaucoup de difficulté à rassembler mes idées pour rédiger cet avis, tant je me sens partagée suite à sa lecture.

Au vu du nombre conséquent de critiques, je vous épargne un énième résumé, je vais juste vous livrer mon ressenti et le fruit de mes « recherches » sur les recluses.

Carole Martinez a une écriture agréable, précise je dirais même « ciselée » ; pas d'envolée lyrique, de phrasé poétique comme j'ai pu le lire, mais une auteure qui vous plonge au cœur du moyen-âge dès les premières pages du livre, c'est une remarquable conteuse. La 4° de couverture parle d'un univers d'une sensualité prenante, en vérité il y en a fort peu, j'ai posté en citation les seules lignes qui, selon moi, en possèdent un tant soit peu. Quant à la part d'imaginaire dans le récit, elle est tout aussi minime. En débutant cette lecture, je craignais que le côté  mystique du récit ne me rebute mais pas de longue dissertation sur ce thème heureusement.

Ce qui a retenu toute mon attention est le caractère historique de ce récit:
- Toute l'histoire repose sur la condition de la femme à l'époque, condition qui explique la cruauté de ce conte, imaginez préférer la réclusion perpétuelle au mariage !! Esclarmonde explique que « seul Christ pouvait tenir les hommes en échec ».

- L'évocation des croisades est d'une force remarquable, sans concession aucune, l'auteure ne nous épargne rien ; captivant certes, mais d'une dureté !! En parcourant ses lignes, je ne pouvais n'empêcher de penser à un tableau de Jérôme Bosch ou aux cavaliers de l'apocalypse, au cheval pâle de la mort aussi, bref de très joyeuses références, n'est-ce pas ??

- La recluserie : j'ai donc effectué de rapides recherches, un volet de l'histoire que je ne connaissais pas ; avaient-elles droit à autant d'égards ces emmurées vivantes ? Une fenestrelle somme toute pas si petite, de la nourriture tous les jours, des contacts quotidiens avec l'extérieur...
A ma grande surprise j'ai découvert que, dans une abbatiale pas très loin de chez moi, une cellule de recluse avait été déblayée dans les années quatre-vingt : à la fin du XII ème siècle, une dame de la région choisit d'y vivre en recluse pour « imiter » un de ses fils devenu abbé.


Voici les quelques informations que j'ai découvertes : même si cet aspect de la vie religieuse est presque méconnu, les recluseries prolifèrent au moyen-âge, un tête à tête avec Dieu à une époque très mystique. Les recluses, il s'agit surtout de femmes, s'isolaient du monde pour se consacrer à la prière et à la pénitence. La règle n'interdisait pas d'accueillir des visites ; proche de Dieu, la recluse était bien placée pour intercéder, obtenir grâce... Il y avait bien une messe, des funérailles, la future recluse y faisait vœu de clôture perpétuelle puis on scellait la porte de sa cellule ; en effet, seule la mort mettait un terme à cet enferment. Les recluses étaient soit dotées, comme celle près de chez moi, soit vivaient de la charité publique. (Selon les archives, en échange d'une « grosse dîme », l'abbaye a pourvu à sa nourriture, aux services et chauffage.) A l'abbatiale, l'habitacle dégagé est légèrement voûté, mesure un peu plus de 2m de haut et de large, pour trois mètres de long ; des mesures assez standards en fait. De l'intérieur, par un hagioscope – une ouverture « pour voir les choses saintes » de 60cm de haut et large de quelques centimètres – la recluse peut voir l'autel de l'abbatiale et lui seul ou recevoir la sainte Communion. Mais cette cellule n'est qu'une partie du reclusoir qui comportait en général trois pièces : l'oratoire et son hagioscope, une chambre et enfin le parloir avec une fenestrelle, une petite fenêtre (1,5m x 1m) grillagée comportant un volet de bois intérieur, par laquelle on passe la nourriture. En résumé, des conditions de vie très proches de celles décrites par C. Martinez.

Pour conclure, une lecture plaisante sans plus, l'histoire d'Esclarmonde ne m'a pas bouleversée - vu les commentaires dithyrambiques j'attendais peut-être beaucoup - le caractère historique du récit m' a beaucoup intéressée, j'ai découvert une pratique religieuse dont on entend rarement parler....
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Qui de Carole Martinez ou de moi a eu besoin d'un tour de chauffe? En tout cas, j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire et il m'a fallu une croisade pour véritablement admirer le talent de l'autrice (qui est encore un féminin militant mais dont j'espère qu'il deviendra un accord parmi d'autres).
Ce qui prouve 1) qu'il faut toujours persévérer avant d'abandonner une lecture, si tant est que l'abandon soit une option 2) que le mysticisme n'est pas la tasse de thé de madame Martinez, ce qui est quand même ballot dès lors qu'on prétend s'intéresser à une recluse foudroyée par l'amour divin. Quand Dieu s'est retiré, que les croisés meurent sous le soleil ardent, c'est superbe. Quand Esclarmonde renie la destinée qu'elle s'est choisie, très bien. Mais manquent l'ardeur et l'extase, dites, ô certes, mais sans émotion, sans stupeur et sans tremblement.
Malgré quelques pages magnifiques, ce que je retiens surtout de ce roman, c'est qu'il est didactique. Le moyen-âge comme si vous y étiez. Un exemple particulièrement significatif : « Côte à côte, au haut bout de la grande table, les deux seigneurs partageaient gobelet et tranchoir — cette épaisse tranche de pain rassis qui nous servait d'assiette »
Ben non. Fallait pas expliquer « tranchoir ». Ou alors, il fallait écrire un guide du moyen-âge, et non pas un roman.
Car trop souvent, on tombe sur des phrases superflues et culturellement irréprochables. « Les croisades sont des saignées qui rééquilibrent les humeurs du pays. » « Le monde en mon temps était poreux, pénétrable au merveilleux ». D'une façon générale, Carole Martinez ne fait pas confiance à son lecteur. « Je m'étais emmurée en moi-même. Ma pensée m'encerclait, j'étais recluse en ma tristesse, plus de fenestrelle dans cet espace où mon âme s'était repliée » Comment dire? Sinon qu'on avait effectivement compris que la reclusion physique se doublait d'une reclusion mentale, il n'était peut-être pas utile de souligner et de stabiloter.
Si, j'osais, j'affirmerais qu'il ne fallait pas enfoncer le clou.
Comme la troisième croisade, ce roman a souvent échoué ; mais certaines pages méritent qu'on s'y lance: « Alors, silencieux, ils se sont assis un moment sur les pierres, ils se sont assis côte à côte, les vivants et les morts, ils se sont arrêtés en bordure du tableau pour attendre leur chef, car Frédéric de Souabe, traînant derrière lui dans sa besace de cuir souple la dernière relique de son père — ce crâne lourd du plus grand des rêves et de la foule des ombres —, avançait encore moins vite qu'eux, qui pourtant s'étaient crus immobiles. »
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En l'an 1187, Esclarmonde, jeune pucelle rebelle, refuse de dire "oui" à Lothaire, le benjamin du seigneur de Montfaucon, à qui elle était promise. Elle ne veut d'autre époux que le Christ. Son père, seigneur du domaine des Murmures se voit donc contraint de l'emmurer vivante au coeur de la chapelle qu'il battit en l'honneur de Sainte Agnès.
Esclarmonde s'imagine vivre en recluse, priant jour et nuit son seul amour, le Christ. Mais la légende se crée pas à pas: des croyants viennent la voir et les "miracles" apparaissent: plus personne ne meurt dans le domaine, et certaines femmes prétendent avoir été guérie par imposition des mains de la jeune fille. Puis un enfant paraît par enchantement: un ange...

Carole Martinez manie une plume érudite et élégante et nous narre la légende de cette jeune Esclarmonde avec passion. Ce portrait de femme, avec ses contradictions toujours actuelles, se dévore avec avidité!
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