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sur 907 notes
Récompensé par de nombreux prix, le premier roman (noir) de Nicolas Mathieu. La fermeture d'une usine dans les Vosges, une page qui se tourne pour toute une génération, des jeunes qui n'ont plus rien à perdre et consacrent leur vie à différents trafics plus ou moins risqués, des ados paumés. Et la forêt des Vosges, la neige, un no man's land entre Épinal et Nancy (région dont est originaire l'auteur). Il décrit avec justesse la vie des derniers ouvriers, les rêves de révolte mais aussi la résignation des jeunes qui noient leur ennui dans l'alcool et la défonce, à défaut de sexe. Et le sexe qui se vend aussi, avec un personnage de jeune prostituée qui se fait kidnapper. Des personnages bien décrits à défaut d'être sympathiques (hormis l'inspectrice du travail, persévérante et forte), un engagement social, voire politique, et un sens de l'intrigue. La deuxième partie, façon thriller, est vraiment prenante, chaque chapitre adopte le point de vue d'un personnage. Seul bémol : le prologue (1961 en Algérie) n'apporte pas grand-chose, pas plus que d'inutiles ruptures chronologiques (chapitres en flash-back) qui à mon sens compliquent inutilement le récit. Très réussi sinon.
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Le premier roman de Nicolas Mathieu, le seul édité dans une série noire. Une petite ville des Vosges et son usine qui va fermer, les problèmes d'argent et de déclassement des gens du coin. Et parmi eux quelques gars qui vrillent, qui passent de l'autre côté. Des drames se jouent au fil des semaines et du coup ce bouquin est un vrai polar. L'auteur creuse ses personnages comme il le fera toujours dans ses 2 autres romans et c'est passionnant de justesse. A dévorer !
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Nicolas Mathieu nous emmène dans les Vosges, dont l'industrie à été dévastée par les crises économiques et la mondialisation. C'est un monde ouvrier qui disparaît avec la fermeture programmée de la dernière grande usine.
Les (rares) plus vieux se souviennent d'avant, des luttes, de la solidarité. Les autres se sentent condamnés à végéter.
Martel, qui doit payer plus que ses moyens lui permettent pour L'EPHAD de sa mère, se retrouve coincé dans une sale affaire.
Nicolas Mathieu écrit avec force, sincérité, empathie mais sans misérabilisme, sur ce monde qui disparaît.
On vit les drames humains causés par un monde où seul l'actionnaire est roi.
L'intrigue autour de Martel n'est qu'une suite logique à la désespérance, à l'absence d'issue qui plombe les humbles.
C'est ma deuxième lecture de Nicolas Mathieu après "Leurs enfants après eux" et je lui trouve un bien grand et sincère talent.
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Je viens de découvrir Nicolas Mathieu dans « leurs enfants après eux ». J'ai adoré et je me suis précipitée sur son oeuvre précédente : « Aux animaux la guerre », un autre polar social de cet auteur.
L'histoire se situe dans les Vosges où une usine ferme ses portes. Un cadre tristounet, le RSA, le chômage, le petit qui ne part pas en colo, des petits clans, des dealers, des prostituées… C'est l'histoire d'un monde qui finit. Pourtant, envers et contre tout, une inspectrice du travail engagée, Rita, essaie de sauver quelques emplois. Elle croise la route de Martel, le syndicaliste, ancien militant de l'OAS, de Bruce le bodybuilder sous stéroïdes et de la mafia russe qui organise la prostitution.
Au début du roman, j'avoue avoir éprouvé quelques difficultés à « accrocher » et à assembler les morceaux de patchwork. Pourtant, une fois passé les premiers chapitres, je n'ai franchement pas regretté d'avoir poursuivi ma lecture que j'avais envie d'abandonner. Je me suis finalement prise au jeu et j'ai été captivée par ce roman très noir qui se révèle subtile en resserrant cette chronique sociale vers le suspense et l'angoisse. J'ai également beaucoup aimé l'intrigue, l'écriture, l'ambiance glauque et les personnages singuliers. Ce roman relate la réalité d'une France profonde. Je vais continuer à suivre cet auteur avec "Connemara."
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Nicolas Mathieu dépeint avec justesse la “France profonde”. Une usine qui ferme dans les Vosges : pour les ouvriers nulle autre perspective que le chômage et le RSA malgré la révolte syndicale, “cet espace où la guerre est possible”
À leur tête Martel, qui s'amourache de Rita, l'inspectrice du travail. Pour boucler les fins de mois et surtout assumer les frais d'une institution décente pour sa mère sénile, Martel accepte aussi des petits boulots qui s'accommodent mal du droit et des lois. Son associé, Bruce, a une intelligence proportionnellement inverse à la grosseur de ses muscles gonflés aux stéroïdes.
Le decor est planté ; les histoires s'entremêlent. Martel et Bruce kidnappent une prostituee qui parvient à s'échapper, et ils doivent rendre des comptes aux commanditaires. Rita, qui recueille la fille, devient la cible de Bruce.
Quelques personnages plus jeunes font aussi partie du tableau, livrés à eux-mêmes et promis à un avenir incertain. Lydie est la jeune soeur de Bruce, ils vivent “à la Ferme” avec un grand-père autoritaire qui a “ fait” l'Algerie et une mère infirme. Jordan est amoureux de Lydie, et prêt à tout pour l'approcher.
Les points communs à tous ces personnages : leur solitude et leur âpreté. J'ai beaucoup aimé l'écriture et la justesse du ton, l'alternance des chapitres et des points de vue, les références musicales, l'originalité de l'intrigue et le fait que dans les situations les plus glauques surviennent parfois de petits moments de grâce.
Aux animaux la guerre” est un roman sombre mais pas noir, un roman social.
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Enthousiasmée par Leurs enfants après eux du même auteur, j'ai entamée cette lecture en toute confiance.
Soyons indulgent : ce roman étant son premier. Il est donc moins abouti que le suivant.
Les traits sont trop forcés, les situations trop tranchées manquent de subtilité. Parfois les enchaînements mériteraient un peu plus de cohérence. J'ai cherché tout au long du roman un rapport entre la première scène en Algérie et la suite de l'histoire et j'ai eu du mal à le trouver. La fin est un peu cabossée... c'est le terme qui me parait convenir le mieux, même s'il semble incongru.

Ce roman, c'est comme un musicien qui voulant en mettre plein la vue, appuie trop fort sur les touches de son piano. Mais la musique c'est aussi les silences et le nuances.
Et l'auteur a trouvé son style magnifique avec Leurs enfants après eux.

Alors faut-il le lire ? Si vous voulez, mais je vous recommande de loin et très chaleureusement Leurs enfants après eux.
J'attends avec impatience le prochain roman de cet auteur. Sortie prévue en septembre 2019. Je lui fais de la publicité pour adoucir ma critique aussi sévère que sincère.
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Ce roman noir et âpre est excellent, captivant et décrit sans fards la triste réalité qui ronge notre société, la fermetures des usines, le chômage, la pauvreté, et les innombrables drames du quotidien que cela engendre.

À l'aide d'une construction polyphonique impeccable où chaque chapitre est consacré à un personnage, porté par une superbe écriture, parfaitement maîtrisée et évocatrice, et des personnages forts et puissamment campés, d'autant plus crédibles qu'il s'agit de gens simples confrontés au chômage, à la misère, au désespoir, à la tentation de boire pour oublier ou de s'embarquer dans des coups risqués et des trafics illicites de plus en plus gros pour se sortir de la merde, Nicolas Mathieu signe avec Aux animaux la guerre un beau et très grand roman noir qui fera date, parce qu'il aura réussi à écrire et décrire, sans jugement aucun, la déliquescence actuelle de notre société.

Incontestablement l'une de ces quelques très grandes révélations françaises de l'année 2014 à ne pas manquer.
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J'ai fait l'erreur de lire ce livre juste après le deuxième roman de cet auteur primé au prix Goncourt "Leurs enfants après eux".

Ambiances, décors, personnages très comparables.
La chute m'a laissée sur ma faim.

Cependant ce livre est très bien écrit, agréable à lire.

Je le recommande.
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J'ai commencé ce roman avec un à priori très favorable car en effet le résumé m'avait beaucoup interpellée de part le sujet abordé : celui d'une société où le chômage est roi, les usines fermant à tour de bras, les gens remplissant leur vie comme ils peuvent et trouvant une alternative au néant. En l'occurrence ici deux hommes, l'un en CDI et l'autre intérimaire dans une usine automobile, qui pour tromper l'ennui et égayer le quotidien décident de se faire prêter de l'argent par des caïds en échange de l'enlèvement d'une prostituée dans les rues Strasbourgeoises.

Ce polar aurait pu certes être intéressant, mais ici la multitude de personnages, de situations, les bonds dans le temps incessants font que la lecture est ennuyeuse, l'intrigue est très mal conduite et on ne sait jamais bien où l'auteur veut en venir. Tout est trop décousu.

Je n'ai malheureusement pas réussi à terminer ce livre. Tanpis...
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Alors ... il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis...

Vous vous en souvenez sûrement, ma relation à l'oeuvre de Nicolas Mathieu était entachée d'une forme d'horripilation liée à Leurs enfants après eux. C'est vrai, je n'avais pas accroché avec ce name dropping constant. Adolescent des années 90, issu de la classe moyenne et banlieusarde de Bordeaux, j'avais l'étrange impression que Nicolas Mathieu me prenait par la main et cherchait à me séduire en citant tout ce que cette époque comptait de marques, de groupes de musique, d'événements historiques. Je crois aussi qu'au fond de moi, je n'aimais pas me retrouver dans le roman ...

Alors je n'ai pas lu Connemara.

Pourtant j'aime le type, son intelligence et son investissement dans la vie intellectuelle française.

Bref, en cherchant un livre audio, je suis tombé sur son premier roman. Aux animaux la guerre. Ce titre ... quel titre. Référence à De La Fontaine qui a baigné mon enfance. Je me suis dis " et pourquoi pas après tout."

Grand bien m'en a pris. J'ai plongé la tête la première dans cette histoire, ce roman très noir et très social comme j'aime. On sent poindre les prémisses du Goncourt et Nicolas Mathieu trace déjà le sillon qui est aujourd'hui le sien. C'est noir, il y a très peu d'espoir, ça finit mal. Bref, j'ai aimé. Beaucoup aimé même.
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