AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,19

sur 44 notes
5
2 avis
4
3 avis
3
5 avis
2
4 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
°°° Rentrée littéraire 2023 # 37 °°°

La quarantaine, Suzanne, débarque sans entrain avec mari et fils en Sardaigne pour quelques semaines de vacances chez ses beaux-parents, une famille d'industriels italiens à la Agnelli au train de vie faste et luxueux, elle qui vient d'un milieu très modeste. La graine du doute est semé par un conducteur de taxi qui évoque un enfant enlevé dans les années de plomb. Puis suite à une conjonction de petits riens, l'effet papillon s'emballe et engendre le début d'une prise de conscience.

« Suzanne a tout d'un deus ex machina mais reste à savoir si elle est vraiment là pour un happy end » nous prévient un prologue, un brin ironique. L'histoire de Suzanne, c'est celle d'une femme dont les yeux se décillent, une femme qui se réveille et se pose enfin les questions tous azimuts qu'elle a occultées toute sa vie et qui remontent à la surface, quitte à faire tout imploser : comment sa belle-famille est-elle devenue riche ? serait-elle tombée amoureuse de son mari sans sa fortune ? Que veut-elle transmettre à ses trois fils qui deviennent d'indécents enfants gâtés ?

Marchands de sable n'est pas un roman qui joue sur l'émotion ou cherche à provoquer une empathie. La plupart des personnages sont unidimensionnellement détestables, aucun n'est attachant, pas même Suzanne, trop longtemps aveuglée par les ors de son train de vie pour être totalement sympathique, trop empêtrée dans ses ambivalences pour ne pas agacer ... mais on est avec elle dans sa quête, et on veut qu'elle attaque, qu'elle morde.

Et c'est un petit jeu de massacre fort réjouissant. le narrateur ultra omniscient orchestre les règlements de compte et semble se marrer à l'avance lorsqu'il décrit avec férocité le petit microcosme sarde et ses rapports de classe à toutes les échelles : entre Suzanne et sa belle-famille qui la méprise, entre employeurs et domestiques, entre domestiques locaux et « importés » ( voire migrants clandestins bossant sur la plage ), entre riches eux-mêmes. Les phrases ciselées au vitriol d'Agnès Mathieu-Daudé font mouche quasi à chaque fois, que ce soit dans les descriptions ou les dialogues.

Si la première partie d'exposition se traine tout de même en longueur, dans le dernier tiers, l'autrice accélère la douloureuse prise de conscience de Suzanne en développant les enjeux extra-familiaux ( mais qui ont des conséquences sur l'individu ou sa cellule familiale ) à forte connotation politique avec en ligne de mire la Sardaigne des années 1970 et leur héritage dans la société actuelle, remontant même aux collusions entre les grandes fortunes italiennes et le fascisme mussolinien.

Toutes les observations sont justes mais cela fait beaucoup de thématiques ( prédation capitalistique, course aux ressources fossiles, immigration clandestine, ravages écologiques, industrie militaire etc ) à organiser et accorder. Sans doute trop. J'ai trouvé le récit plus convaincant, plus à l'aise lorsqu'il se resserre sur la « lutte des classes » et le personnage de Suzanne, plus confus lorsqu'il s'agit de dénoncer la cupidité et la prédation capitalistiques ainsi que leurs dessous dégueulasses.

Commenter  J’apprécie          1088
"Une histoire de capitalisme, c'est peu ou prou toujours une histoire de pétrole. "

Sardaigne. La très riche famille d'industriels italiens Signorelli, fabricants de roulements à billes, s'est installée dans leur grande demeure pour les vacances. Suzanne a épousé le futur héritier de la riche famille Signorelli.

Depuis quelque temps, elle a dû mal à supporter cette supériorité qui s'affiche en permanence au sein de cette famille. Un employé va prononcer une petite phrase qui va éveiller la curiosité de Suzanne, et va découvrir que sa belle famille aurait fricoté avec Hitler.

Rattrapage de la dernière rentrée littéraire de septembre dernier avec ce roman dont on avait pas mal parlé qui est l'oeuvre d'une romancière plutôt connue jusqu'à présent pour ses livres pour enfants publiés à l'École des Loisirs.

Agnès Mathieu-Daudé livre une saga familiale qui convoque comme il se doit secrets de familles inavouables, sur le monde assez impitoyable des riches et des puissants. Passé un rythme de départ assez lent ( l'héroïne s'ennuie un peu, nous aussi), le roman gagne en intérêt au fur et à mesure qu'il dévoile les zones d'ombre d'un monde qui dissimule ses failles derrière les faux semblants et qui fait penser, dans ses meilleures pages, à un film de Claude Chabrol.
Commenter  J’apprécie          220
Suzanne épouse Paolo, un héritier de la famille Signorelli dont elle aura 3 enfants et passe des vacances en Sardaigne.Son immixtion dans une famille très au dessus de sa condition d'origine lui a causé quelques soucis d'adaptation qu'elle est tout de même parvenue à maîtriser grâce à ses enfants, mais, elle découvre progressivement des secrets de famille bien enfouis qui vont confirmer ses soupçons de fortune mal acquise. A travers cette histoire de famille, l'autrice décrit un monde capitaliste sans foi ni loi qui fait fi de protection de l'environnement et des valeurs humaines universelles.Mais, la démonstration par l'enquête de Suzanne est bien poussive et moralisatrice, on a du mal à la suivre et à en apprécier la substance.
Commenter  J’apprécie          141
Un roman très bien écrit, avec une intrigue qui tient bien. Mais....mais je n'aime absolument aucun des personnages. Ce qui m'a vraiment embêté. Parce que l'écriture de l'auteure est vraiment très agréable, c'est fluide et recherché et l'idée est là : une femme mariée à un riche héritier se rend compte que l'argent dont elle jouit est assez problématique. Ce qui va provoquer chez elle une prise de conscience.
Bon...mais comment apprécié vraiment une lecture si on déteste absolument tous les personnages ? C'est difficile. du coup je suis un peu sévère avec le nombre d'étoiles.
Commenter  J’apprécie          00
Etrange roman qui commence comme du Françoise Sagan (une fille mal mariée qui s'ennuie sur la plage avec ses trois enfants et une belle famille trop riche) et se termine comme du Harlan Coben (dénonciation du complot industrialo-politique-mafieux italien). ça se lit, c'est plutôt agréablement écrit, mais on reste en dehors de cette improbable histoire.
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
Commenter  J’apprécie          00



Lecteurs (191) Voir plus




{* *}