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EAN : 9782732475837
256 pages
Coédition La Martinière (13/10/2016)
4.6/5   10 notes
Résumé :

Un livre aux illustrations souvent inédites qui fait le portrait d'une époque aux contrastes puissants. De la conquête de l'Ouest à la ruée vers l'Or, en passant par la naissance du socialisme et du capitalisme sauvage, à travers le parcours d'un aventurier hors du commun.

Le temps de Jack London est celui de la nouvelle Amérique engagée dans la voie du progrès technique et de l'industrialisation. Lorsqu'il naît le 12 janvier 1876, les Etats-U... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique

"J'aimerais mieux être un météore superbe, et que chacun de mes atomes brille d'un magnifique éclat, plutôt qu'une planète endormie [..] je veux brûler tout mon temps"

De Jack London (1876-1916), je ne savais pas grand chose en ouvrant ce beau livre, si ce n'est les titres des livres qu'il a écrit (et souvent étudiés à l'école) : L'appel de la forêt, Croc Blanc, Martin Eden.
J'étais même étonnée de lire dans les premières lignes, qu'il fut l'écrivain américain le plus célèbre de son temps.

Endormi, il ne l'a jamais été, se retrouvant durant sa vie vagabond, chercheur d'or, rancher, marin-explorateur, reporter de guerre et militant socialiste passionné et auteur d'une cinquantaine d'ouvrages alors qu'il mourut à l'âge de 40 ans ?


Le livre retrace les grandes étapes de la vie de l'écrivain explorateur de sa naissance dans une Amérique quasi neuve et en pleine industrialisation et sa jeunesse dans les quartiers pauvres de San Francisco à la fin de sa vie.

Par des portraits photographiques de lui mais aussi de sa mère Flora, incapable de lui montrer la moindre marque d'affection mais qu'il ne laissera jamais tomber, on entre à petits pas dans sa vie.



Livré à lui même très jeune, Jack London trouve refuge dans les livres même si dès 10 ans il exerce des petits boulots et a peu de temps à consacrer à sa seule évasion. Engagé à l'usine dès 14 ans, il trouve un autre moyen de s'enfuir : la pêche. Sa vie à bord d'un navire dans la mer du Béring lui inspirera sa première nouvelle qui lui vaut un prix.



Obligé de travailler à nouveau en usine pour subvenir aux besoins de sa mère et de John London, son père adoptif, il vit de plein fouet le capitalisme sauvage.


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"Comment se fait il qu'aujourd'hui des millions d'hommes vivent de manière plus misérable que l'homme des cavernes ?"



Il participe alors à une immense marche de chômeurs traversant les États unis d'ouest en est et vivant comme un vagabond. Pour sortir de la mendicité, il décide de reprendre ses études et est un élève brillant.

Aventures dans le grand Nord (formidable inspiration littéraire pour lui), enquête auprès des miséreux dans l'East End à Londres alors qu'il est un écrivain connu au début du XXème siècle, correspondant de guerre dans le conflit russo japonais, engagement politique, vie personnelle, chaque épisode de sa vie montre l'homme entier et avide d'aventures qu'est Jack London.

Son ranch, son aide financière constante à sa mère et ses amis, le contraignent d'écrire sans cesse, si bien qu'il finira par dire :

"je suis si fatigué d'écrire que je me couperais les doigts et les orteils pour m'éviter d'écrire encore".

En réunissant encarts montrant le lien entre des épisodes de l'histoire ou de sa vie et son oeuvre, photos à travers le temps (on peut dire qu'au moins jusqu'à ce que la maladie le rattrape, Jack London était un bel homme), manuscrits et textes mêlant grande histoire et petite histoire (celle de l'écrivain) , Les vies de Jack London brosse non seulement le portrait d'un homme au destin exceptionnel mais celle d'une époque.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Si l'on a tous lu un roman de Jack London (1876-1916) : L'Appel de la forêt, Croc-Blanc ou Martin Eden, finalement, on connaît mal l'écrivain, un géant à la « Hugo » dirais-je, dans la mesure où il a assumé de multiples fonctions, se lançant corps et âme dans la vie, dans l'action, sans compter, ne s'épargnant aucune peine, vivant pleinement ce qu'il lui était donné de vivre et repoussant sans cesse les limites pour aller toujours plus loin : « J'aimerais mieux être un météore superbe, et que chacun de mes atomes brille d'un magnifique éclat, plutôt qu'une planète endormie. La fonction propre de l'homme est de vivre, non d'exister. Je ne perdrai pas mes jours à essayer de prolonger ma vie. Je veux brûler tout mon temps. »
Et c'est ce qu'il fit. .
A elle seule, sa vie fut un roman ou des romans : il suffit d'ouvrir ce magnifique album pour découvrir une carte en double page qui pointe tous les lieux qu'il a traversés à une époque où les voyages n'étaient pas monnaie courante. Il fut, et je pèse mes mots, un véritable aventurier, un explorateur hors pair, un homme doué pour les grands espaces, passionné par le monde, un homme qui n'avait peur de rien et qui a bien failli mourir à de nombreuses reprises.
J'ai rencontré quelqu'un que je ne suis pas près d'oublier…
Il naît en 1876 et passe son enfance dans les quartiers pauvres de San Francisco. Il ne connaît pas son père et sera élevé par un certain John London qui reconnaîtra l'enfant. Pour aider sa famille, vers l'âge de dix ans, Jack exerce des petits boulots : vendeur de journaux, livreur de glace, balayeur. A quatorze ans, il arrête l'école car son père se trouve dans l'incapacité de travailler. Il est embauché à la conserverie Hickmott d'Oakland. Il lui arrive de travailler vingt heures d'affilée. Il aime traîner sur le port, rencontrer les marins. Il admire les pilleurs d'huîtres, ce qu'il devient rapidement ! Il boit ce qu'il gagne dans les tavernes et finit par tomber à l'eau complètement saoul. Il sera sauvé in extremis par un marin…
Abandonnant son rôle de « voleur », il accepte un poste à la patrouille de pêche qu'il laisse pour devenir…« vagabond du rail », se lançant à travers le pays, accroché sous les wagons des trains de marchandises. Non, non, on n'est pas dans un roman mais dans la vraie vie ! Ah, ce n'est pas de tout repos un fils comme ce gaillard-là !
Après la terre, c'est la mer qu'il veut affronter et il s'engage comme marin à bord d'un trois-mâts, la Sophia Sutherland. Pour celles et ceux qui ont lu le Grand Marin de Catherine Poulain, il est inutile que je précise à quel point la vie en mer est un monde dur où il faut savoir s'imposer ! Cinquante et un jours de traversée du Pacifique pour atteindre les îles Bonin. de là, remontée vers la mer de Bering et lutte terrible avec un… typhon, rien que ça ! Pendant trois mois, il chasse le phoque.
A son retour, et poussé par sa mère, il écrit sa première nouvelle en s'inspirant de son voyage afin de participer à un concours organisé par un journal : « Un typhon au large des côtes du Japon » remportera le prix : ce sera son premier texte publié !
Il se fait ensuite embaucher dans une fabrique de jute puis va pelleter le charbon dans une centrale électrique. Il se sent exploité par les plus riches et pour manifester sa colère, il se joint à la marche de protestation constituée de chômeurs qui se dirigent vers Washington…
« J'étais né au sein de la classe laborieuse, et, âgé maintenant de dix-huit ans, ma situation était encore pire que lorsque j'avais débuté. J'avais dégringolé tout en bas de la société, dans les profondeurs souterraines de la misère. »
Rentrant chez lui, il est arrêté pour vagabondage puis incarcéré. Relâché, il visite les villes de l'Ouest puis rentre en passant par le Canada, se cachant dans les wagons à bestiaux : « Je voyais le spectacle de l'abîme social aussi nettement que s'il s'était agi de quelque chose de concret. Et j'avoue que j'ai été pris de terreur. »
Il décide enfin de reprendre ses études et s'inscrit au lycée puis prépare son entrée à l'université de Berkeley : il lira Marx, Darwin et se découvrira « socialiste ».
Hélas, pour subvenir à ses besoins, il doit travailler dans une blanchisserie. Il rentre chaque soir tellement épuisé qu'il est incapable d'étudier…
C'est en juillet 1897 qu'il se lance dans une nouvelle aventure : la ruée vers l'or dans le Klondike où une nuit équivaut à « quarante jours dans un réfrigérateur ».
Lorsqu'il reviendra du Grand-Nord, il décidera d'écrire mille mots chaque matin et s'y tiendra… toute sa vie !
Et, croyez-moi, nous ne sommes qu'au tout début d'une existence extraordinaire que je vous laisse découvrir et qui nous est présentée de façon très claire et extrêmement bien documentée dans ce magnifique album au titre évocateur : Les vies de Jack London.
Ce qui est absolument fascinant, dans cet ouvrage, c'est l'iconographie d'une diversité et d'une richesse incroyables et notamment des photos prises par London lui-même lorsqu'il fut journaliste-reporter ou correspondant de guerre car il a aussi exercé ces métiers ! Ce sont des photos d'une force inouïe : miséreux devant l'Armée du Salut à Londres, troupes japonaises en Corée, tremblement de terre à San Francisco. Les formats double-page sont à couper le souffle !
J'ai beaucoup aimé aussi les reproductions des couvertures très stylisées, façon « art nouveau » des premières publications de London : de vrais bijoux.
A cela s'ajoutent des cartes qui permettent de visualiser parfaitement les déplacements de l'écrivain à travers le monde.
Je ne peux que vous recommander cet ouvrage que j'ai lu comme un véritable roman d'aventures : Les vies de Jack London n'est pas un album qui se feuillette : c'est un livre qui se lit, qui se déguste et je me retenais de tourner les pages à l'avance pour avoir le plaisir de découvrir au fur et à mesure de ma lecture ces photos admirables et si fortes…
Encore une chose : pour les amateurs d'Histoire, c'est aussi toute une époque que l'on découvre : des débuts de l'industrialisation américaine aux premiers pas du cinéma qui, bien sûr, passionnera l'écrivain curieux de tout.
Un indispensable !

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Le 26 novembre 1896, à l'âge de quarante ans, s'éteignait Jack London, sorte d'ogre de la littérature et de la vie, bourlingueur invétéré, militant socialiste, écrivain prolifique…. Pour le centenaire de sa mort, deux beaux livres sont parus sur l'écrivain le plus célèbre et le connu de son temps.

Jojo Lafrite m'a fait le très grand plaisir de m'offrir l'un d'eux : . Un documentaire sur l'homme réalisé en parallèle au livre sera également diffusé sur Arte le 3 décembre prochain pour retracer l'itinéraire de cet homme monstre, cet homme monde qui aura dévoré la vie sans ménagement, avec un appétit jamais rassasié.

“ J'aimerais mieux être une météore superbe, et que chacun de mes atomes brillent d'un magnifique éclat, plutôt qu'une planète endormie. La fonction propre de l'homme est de vivre et non d'exister. je ne perdrai pas mes jours à essayer de prolonger ma vie. Je veux bruler tout mon temps.'' écrivit-il.

Le titre de l'ouvrage est ainsi extrêmement bien choisi car bien que mort à quarante ans seulement, Jack London aura eu mille vies, aura voyagé à travers toute la planète, aura écrit plus de cinquante livres, d'innombrables nouvelles et articles, aura été chercheur d'or dans le Klondike, reporter de guerre en Corée, au Mexique, aura été matelot sur un bateau partant à la chasse aux phoques, ouvrier à la chaîne, pilleur d'huîtres, explorateur des mers du sud, agitateur politique, fermier et propriétaire terrien, reporter engagé….

On découvre ainsi à travers ce livre la richesse et la diversité d'une vie à mille à l'heure et aux quatre coin du globe, d'un homme épris de voyages et de découvertes, d'un autodidacte génial, ayant quitté l'école à 14 ans et qui aura réussi à s'extraire de la misère de sa condition pour devenir le plus grand écrivain de son époque et un aventurier inépuisable.

On découvre également à quel point son oeuvre s'est nourrie de son expérience unique et comment sa vie de voyages et d'aventures lui donna la matière à écrire ces 1000 mots journaliers, auxquels il s'astreignait où qu'il fut, quoi qu'il fusse.

Pour retracer ce parcours de vie unique, le livre suit de manière chronologique la vie mouvementée de l'auteur et est richement illustré de photographies de l'époque mais surtout des multiples clichés pris par l'écrivain et sa femme tout au long de leur vie à 100 à l'heure.

Tous les écrivains n'ont pas une vie à la hauteur de leur oeuvre, Jack London si. Un livre passionnant donc sur un homme passionnant.



Tom la Patate

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Ce gros livre, plus de 250 pages d'un papier glacé et lourd dans un format généreux et presque carré (29*24), est une petite merveille qui devrait ravir tous les amateurs de Jack London, ceux des récits d'aventures,et ceux de la photo ancienne... ce qui fait beaucoup de monde !

Imaginez : dans l'ordre chronologique,

Lisez la suite de ma critique sur le site le Tourne Page
Lien : http://www.letournepage.com/..
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critiques presse (1)
LeDevoir
26 décembre 2016
Cette biographie permet de fréquenter plus intimement l’homme derrière les clichés, un personnage profondément atypique et fascinant.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (3) Ajouter une citation


"je suis si fatigué d'écrire que je me couperais les doigts et les orteils pour m'éviter d'écrire encore".
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J'aimerais mieux être un météore superbe, et que chacun de mes atomes brille d'un magnifique éclat, plutôt qu'une planète endormie. La fonction propre de l'homme est de vivre, non d'exister. Je ne perdrai pas mes jours à essayer de prolonger ma vie. Je veux brûler tout mon temps."
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À Apia, sur l'île d'Upolu, ils se recueillent avec émotion sur la tombe de l'écrivain Robert Stevenson, célèbre auteur de L'île au trésor, au cœur d'une jungle luxuriante : "Je ne me serais détourné de ma route afin de me recueillir sur une tombe pour personne d'autre que lui", commente Jack [London] sobrement.
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