AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Contes et nouvelles (127)

- Comment t’appelles-tu, toi ?
Il répondit :
- Simon.
- Simon quoi ? reprit l’autre.
L’enfant répéta tout confus : « Simon. »
Le gars lui cria : « On s’appelle Simon quelque chose… c’est pas un nom ça… Simon. »
Et lui, prêt à pleurer, répondit pour la troisième fois :
- Je m’appelle Simon.
Les galopins se mirent à rire. Le gars triomphant éleva la voix : « Vous voyez bien qu’il n’a pas de papa. »
Un grand silence se fit. Les enfants étaient stupéfaits par cette chose extraordinaire, impossible, monstrueuse, — un garçon qui n’a pas de papa ; — ils le regardaient comme un phénomène, un être hors de la nature, et ils sentaient grandir en eux ce mépris, inexpliqué jusque-là, de leurs mères pour la Blanchotte.
Quand à Simon, il s’était appuyé contre un arbre pour ne pas tomber ; et il restait comme atterré par un désastre irréparable. Il cherchait à s’expliquer. Mais il ne pouvait rien trouver pour leur répondre, et démentir cette chose affreuse qu’il n’avait pas de papa.

LE PAPA DE SIMON.
Commenter  J’apprécie          140
La longue promenade de la Croisette s'arrondit au bord de l'eau bleue. Là-bas, à droite, l'Estérel s'avance au loin dans la mer. Il barre la vue, fermant l'horizon par le joli décor méridional de ses sommets pointus, nombreux et bizarres.
A gauche, les îles Sainte-Marguerite et Saint-Honorat, couchées dans l'eau, montrent leur dos couvert de sapins.
Et tout le long du large golfe, tout le long des grandes montagnes assises autour de Cannes, le peuple blanc des villas semble endormi dans le soleil. On les voit au loin, les maisons claires, semées du haut en bas des monts, tachant de points de neige la verdure sombre.
(Première neige)
Commenter  J’apprécie          130
Je ne restai pas longtemps ce jour-là et je m' efforçai seulement de découvrir
la couleur de sa misanthropie . Il me fit surtout l' effet d' un être fatigué des
autres , las de tout , irrémédiablement désillusionné et fatigué de lui-même
comme du reste .
Commenter  J’apprécie          130
Le train filait, à toute vapeur, dans les ténèbres. Je me trouvais seul, en face d'un vieux monsieur qui regardait par la portière. On sentait fortement le phénol dans ce wagon. (...) C'était par une nuit sans lune, sans air, brûlante. On ne voyait point d'étoiles, et le souffle du train lancé nous jetait quelque chose de chaud, de mou, d'accablant, d'irrespirable. (...) Ce fut tout à coup comme une apparition fantastique. Autour d'un grand feu, dans un bois, deux hommes étaient debout.

LA PEUR.
Commenter  J’apprécie          130
« Avec les femmes, il faut toujours pardonner… ou ignorer » (p. 114)
Commenter  J’apprécie          130
Les deux chaumières étaient côte à côte, au pied d'une colline, proches d'une petite ville de bains. Les deux paysans besognaient dur sur la terre inféconde pour élever tous leurs petits. Chaque ménage en avait quatre. Devant les deux portes voisines, toute la marmaille grouillait du matin au soir. Les deux aînés avaient six ans et les deux cadets quinze mois environ ; les mariages, et ensuite les naissances, s'étaient produites à peu près simultanément dans l'une et l'autre maison.
(Aux champs)
Commenter  J’apprécie          120
Le lit, mon ami, c'est toute notre vie. C'est là qu'on naît, c'est là qu'on aime, c'est là qu'on meurt.

LE LIT
Commenter  J’apprécie          120
Mon mari mourut. Puis ce fut le tour de mes parents, puis je perdis mes deux sœurs. Quand la mort entre dans une maison, on dirait qu'elle se dépêche de faire le plus de besogne possible pour n'avoir pas à y revenir de longtemps. Elle ne laisse vivantes qu'une ou deux personnes pour pleurer les autres.

HUMBLE DRAME.
Commenter  J’apprécie          120
Dès que nous nous sommes laissé prendre, dès que l'affolement d'un instant a passé, une tristesse immense nous saisit, car nous comprenons la ruse qui nous a trompés, nous voyons, nous sentons, nous touchons la raison secrète et voilée qui nous a poussés malgré nous.
Cela est vrai souvent, très souvent. Alors nous nous relevons écœurés. La nature nous a vaincus, nous a jetés, à son gré dans des bras qui s'ouvraient, parce qu'elle veut que des bras s'ouvrent. Oui, je sais les baisers froids et violents sur des lèvres inconnues, les regards fixes et ardents en des yeux qu'on n'a jamais et qu'on ne verra plus jamais, et tout ce que je ne peux pas dire, tout ce qui nous laisse à l'âme une amère mélancolie.

LES CARESSES.
Commenter  J’apprécie          120
C’est là une des choses charmantes de la vie, ces rapides sympathies physiques que fait éclore une rencontre, cette légère et délicate séduction qu’on subit tout à coup au frôlement d’un être né pour nous plaire et pour être aimé de nous. Il sera aimé peu ou beaucoup, qu’importe ? Il est dans sa nature de répondre au secret désir d’amour de la vôtre. Dès la première fois que vous apercevez ce visage, cette bouche, ces cheveux, ce sourire, vous sentez leur charme entrer en vous avec une joie douce et délicieuse, vous sentez une sorte de bien—être heureux vous pénétrer, et l’éveil subit d’une tendresse encore confuse qui vous pousse vers cette femme inconnue. Il semble qu’il y ait en elle un appel auquel vous répondez, une attirance qui vous sollicite ; il semble qu’on la connaît depuis longtemps, qu’on l’a déjà vue, qu’on sait ce qu’elle pense.

La patronne
Commenter  J’apprécie          110







    Lecteurs (9061) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Maupassant es-tu là?

    Quel écrivain Maupassant eut-il pour maître d'écriture?

    Charles Baudelaire
    Gustave Flaubert
    Barbey d'Aurévilly
    Tourgueneff

    7 questions
    296 lecteurs ont répondu
    Thème : Guy de MaupassantCréer un quiz sur ce livre

    {* *}