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Comme souvent chez François Mauriac, l'action du roman se passe dans la région de Bordeaux, sa région où il a vécu.
L'histoire raconte une famille, les Frontenac. Une maman, veuve jeune , avec ses cinq enfants. Titre du roman, à mon avis, mal choisi, ce roman n'a rien d'un policier, d'un Simenon où une affaire est à élucider, c'est ici l'histoire d'une famille notoire, avec ses habitudes et ses traditions qu'il faut respecter. J'ai adoré le noeud de vipères, Génitrix et Thérèse Desqeyroux ; ce roman-ci m'a déçu pour un François Mauriac, je m'attendais à plus.
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Ah toujours aussi génial de lire un François Mauriac.
Une vraie madeleine de Proust pour ceux qui viennent du Sud ouest et qui retrouvent leur enfance parmi les pins au bord de l'océan, à fouler le sable noir et chaud de ces forêts et plages et respirer l'odeur de résine de pin entêtante.

L'histoire d'une vieille famille bordelaise attachée à ses traditions, à sa terre, à ses habitudes et au rythme des landes.

c'est beau, émouvant et nostalgique, un peu triste, on sent le poids des responsabilités de cette famille, de leur domaine, leurs ouvriers, leurs traditions, leurs descendances. Tout ça baigné dans une atmosphère orageuse, changeante et très parfumée.
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Je n'avais pas lu de Mauriac depuis le collège et a la faveur du hasard d'une boîte a livre j'ai choisi celui-ci.
L'écriture est belle, on étouffe avec la famille Frontenac, dont l'honneur, la transmission, le nom sont l'essence même de leur vie.
Une belle lecture complètement différente de ce que je lis en ce moment et c'est tant mieux
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Le mystère Frontenac/François Mauriac
Blanche Frontenac née Arnaud-Miqueu, veuve de Michel Frontenac élève à Bordeaux avec courage cinq enfants, trois garçons et deux filles en bas âge :
« Tout son être trahissait la fatigue, l'épuisement de la mère que ses petits dévorent vivante. »
Pour elle, le bonheur personnel n'a pas lieu d'être : Blanche agit pour le bien commun et l'intérêt familial.
Xavier, le frère célibataire de Michel est adoré des enfants et ne manque pas une occasion de prendre soin d'eux. Il a renoncé à sa part d'héritage au profit de ses neveux, mais gère leurs biens, vignes et propriétés diverses dans la région bordelaise. Il demeure à Angoulême où il vit en concubinage distant et secret avec une ancienne prostituée, Josefa. Il vénère la mémoire de son frère et bien qu'athée il fréquent assidument le cimetière pour s'incliner devant le caveau familial :
« le Frontenac vivant se découvrait devant les Frontenac retournés en poussière. Il était là, n'ayant rien à dire ni à faire, pareil à la plupart de ses contemporains, des plus illustres aux plus obscurs, emmuré dans son matérialisme, dans son déterminisme, prisonnier d'un univers infiniment plus borné que celui d'Aristote. »
Xavier est bien un être borné, obtus, ligoté de préjugés, respectueux de l'ordre établi, pour qui la prégnance des liens familiaux l'emporte sur tout. Il a le culte de la famille comme Blanche, Jean-Louis et Yves. Les liens du sang sont pour eux tout puissants ainsi que le poids de la tradition.
Comme toujours chez les personnages deMauriac, la vie n'est pas une recherche du bonheur mais un accomplissement du devoir. Jean-Louis le fils ainé de Blanche, étudiant en philosophie, s'adressant à son jeune frère Yves le poète :
« As-tu remarqué ? C'est un mot qui ne sort jamais de leur bouche, le bonheur …Non pas le bonheur, mais le devoir, une certaine forme du devoir… »
Combien de temps encore Xavier pourra-t-il celer sa liaison avec Josefa ?
Comment Jean- Louis, brillant étudiant, protecteur de ses frères qui ont droit à toute sa tendresse, va-t-il parvenir à poursuivre se études jusqu'au doctorat lui qui est pressenti pour diriger les domaines familiaux ?
Yves verra-t-il ses talents littéraires récompensés, lui le bohème rêveur, pessimiste dépressif ?
Dans un style éblouissant, Mauriac nous offre ici un récit où l'amour est omniprésent, filial ou fraternel, qui marque le lecteur non pas tant par l'intensité de l'action que par l'aspect introspectif, psychologique et intimiste teinté naturellement d'autobiographie. Un bonheur de lecture qui nous plonge au coeur de la lande bruissante et parfumée de résine.
Les dernières lignes du dernier chapitre sont sublimes :
« le mystère Frontenac échappait à la destruction, car il était un rayon de l'éternel amour réfracté à travers une race. L'impossible union des époux, des frères et des fils, serait consommée avant qu'il fût longtemps, et les derniers pins de Bourideys verraient passer, non plus à leurs pieds, dans l'allée qui va au gros chêne, mais très haut et très loin au dessus de leurs cimes, le groupe éternellement serré de la mère et de ses cinq enfants. »

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Une bonne surprise. La rigidité des conventions sociales broie des êtres : une veuve s'interdit de vivre au delà de ses enfants, son univers se réduit à peau de chagrin. Un oncle qui cache sa liaison et son bonheur et donc se fuit toute sa vie. Un jeune homme ambitieux arrête des études qui promettaient d'être brillante pour reprendre le rôle de chef de famille... ça transpire la tristesse.
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Le Mystère Frontenac est un livre qui parle semble-t-il de bien plus de choses qu'un billet sur Babelio ne peut en contenir. Situé dans une famille bourgeoise du début du XXème siècle, il suit le destin de ses personnages comme autant de témoins d'une époque et d'un monde rêvés par l'auteur.
François Mauriac donne à chacun de ses acteurs suffisamment d'âme pour qu'ils deviennent de bons représentants de papier de l'humanité, mais choisi surtout de s'attarder sur la force des familles: l'inspiration, le possible pas de côté qu'elles permettent au cours de la vie de chacun. La préservation d'un imaginaire intime qu'elles procurent.
Ce livre, mélancolique et tragique, est un incontournable de toute bibliothèque, et une belle façon de se rappeler ce qu'est un grand écrivain.
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Blanche, jeune veuve très pieuse aide ses enfants à grandir, aidée par le frère de feu son mari. Mais dans la famille Frontenac, se cachent plusieurs secrets. Malgré mon admiration pour la plume de Mauriac, j'avoue que j'ai trouvé les thèmes de ce roman psychologique un peu datés.
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En relisant ce livre, je me disais que ce roman à l'atmosphère surannée, écrit en 1933, mais dont l'action se passe avant la Grande Guerre, ne tient pas l'épreuve du temps. Il y est question de la famille Frontenac, de la maman (le papa est décédé) et du destin de chacun de ses cinq enfants. Il y est question de propriétés terriennes, de devoir, de sens moral et de bonnes moeurs, préoccupations qui semblent bien loin de notre époque actuelle. Cependant, dans l'amour de cette mère pour ses enfants, dans son courage, dans sa compréhension intuitive de chacun de ses enfants, nous retrouvons l'intemporel. Et même plus, Mauriac, baignant dans le catholicisme, je découvre à la relecture ce que je n'avais pas saisi plus jeune, juste pressenti lors de ma première lecture, que derrière cet amour maternel se transmettant aux enfants, il y a l'éternel présent amour de Dieu qui ne cherche qu'à se diffuser.

Je terminerai en soulignant la qualité de l'écriture. Fluide, légère, parfaite. Quel plaisir de lire ce beau français !
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François Mauriac (1885-1970), lauréat du Grand Prix du roman de l'Académie française (1926), membre de l'Académie française (1933) et lauréat du prix Nobel de littérature (1952) a été décoré de la Grand-croix de la Légion d'honneur en 1958. le Mystère Frontenac date de 1933.
Le roman se déroule à cheval entre la fin d'un siècle et le début du XXème siècle, avant la Première Guerre Mondiale. Les Frontenac vivent entre leurs maisons de Bordeaux et de Bourideys où ils possèdent une exploitation agricole. Michel, le père, est décédé depuis huit ans, laissant Blanche sa veuve avec leurs enfants, Jean-Louis, Yves et José, et leurs deux soeurs. L'oncle paternel Xavier Frontenac administre pour eux leurs biens et gère le domaine.
Visiblement, les deux soeurs n'intéressent pas l'écrivain, peut-être parce qu'une fois mariées elles perdront le nom de Frontenac ? Toujours est-il qu'il n'est jamais question de leur sort et qu'on va suivre l'évolution des autres, les fils qui passent d'enfants à adultes avec la substitutions de leurs rêves à la réalité de la vie comme pour Jean-Louis l'aîné, qui se voulait philosophe mais qui reprendra la direction de l'affaire familial. Yves, écrit des poèmes dès l'enfance et se verra publié par le Mercure de France, d'où une vie plus mondaine à Paris, loin de la pesante ambiance du Bordelais ; José qui a dépensé son héritage, s'engage dans l'armée et part au Maroc où il mourra.
Le destin de ses fils angoisse Blanche qui aurait souhaité que toute la fratrie se serre les coudes et participe à la vie de l'exploitation familiale. Elle-même, n'a jamais cherché à se remarier, toute sa vie a été sacrifiée à la recherche d'une union entre ses enfants en un lieu unique, sur leur propriété. L'oncle Xavier, célibataire, est fermement attaché à la tradition et se fait un devoir moral, en mémoire de son frère, pour gérer au mieux le capital pour ses neveux. Une mission quasi mystique qui va à son insu, lui gâcher sa vie quand il décidera de garder secret sa liaison avec Josefa, une femme d'une catégorie sociale inférieure, s'interdisant de l'introduire dans la famille Frontenac, ce qui serait un déshonneur, la cachant à Angoulême (« si respectueux de l'ordre établi et si éloigné de la vie simple et normale »). le mystère Frontenac, cette tribu qui aujourd'hui nous paraît hors du temps, comme sortie d'une Amazonie du Sud-ouest de la France, réside dans ces rapports liés aux moeurs de l'époque pour une certaine catégorie sociale et au poids de la religion.
Quand on consulte la fiche Wikipédia consacrée à François Mauriac, il est aisé de constater que ce roman est très autobiographique : le milieu social, la famille, Yves le futur écrivain, le domaine familial etc. Et même si ce roman n'est pas mon préféré de l'écrivain, il y a de très beaux passages et il y règne une sensibilité que je qualifierais de proustienne quand il est question d'Yves et de sa mère Blanche. Un fils qui portera longtemps le poids du regret de n'avoir pu embrasser sa mère avant sa mort, alors qu'il en avait la possibilité. Reste la langue de Mauriac, parfaite comme toujours.
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Le mystère d'une famille dont la force et l'unité reposent sur la figure de Blanche Frontenac, cette mère de cinq enfants qui, issue de la bourgeoisie bordelaise, se voue entièrement aux siens. Je ne peux pas dire que j'ai été passionnée comme j'ai pu l'être par Thérèse Desqueyroux ou le Désert de l'amour mais il y a cette façon d'écrire de Mauriac qui est la marque d'un grand écrivain...
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