J’ai trouvé […] ma religion dans son regard », chantait Johnny Hallyday. Ces mots disent combien il est facile de se laisser piéger par la toute-puissance du regard extérieur ; de se mettre entièrement entre ses mains. On se sent alors tout petit et l’on ne peut qu’avoir l’impression d’être faible et démuni devant l’importance que l’on accorde à l’autre. Oui, c’est ce qui se passe quand nous nous percevons de façon négative, quand nous nous mettons sous l’emprise du jugement des autres et que nous finissons par donner trop d’importance à celui qui nous fait face.
Si la manière dont nous avons été reçus à travers le regard porté sur nous dans notre enfance est fondamentale pour nous permettre de nous ouvrir au monde et au partage avec nos semblables, c’est aussi ce premier regard qui entrave notre capacité de liberté et de choix de vie.
Le regard est parfois tout simplement absent. Et quand nous expérimentons ce vide, ce manque de lien parfois incommensurable à l’autre, il nous arrive de plonger dans un abîme de solitude quelquefois insoutenable.