Le caveau de famille

Le caveau de famille.
Katarina MAZETTI
Désirée et Benny ont étés des amants fougueux mais ils étaient incapables de vivre ensemble.
Alors ils se sont séparés.
Désirée a repris sa vie de célibataire près de Stockholm, Benny est resté dans sa ferme et s'est mis en ménage avec sa cousine Anita.
Un ménage aussi calme qu'il était passionné avec Désirée.
Seule ombre au tableau : Désirée veut un enfant et propose à Benny un marché.
Il viendra lui faire l'amour 3 jours de suite à des dates précises.
Si elle tombe enceinte ils emménageront ensemble et élèveront cet enfant, sinon elle disparaîtra de sa vie.
Benny accepte en sachant qu'il aime autant Desirée que ses vaches et sa campagne Suédoise…
J'ai commencé ce livre presque par hasard en piochant dans mon immense pal.
J'avais gardé un bon souvenir du premier « Le mec de la tombe d'à côté » bien que flou.
Et quelle bonne idée !
Ce livre est extrêmement drôle, cynique et réaliste quant au traitement des femmes dans les fermes agricoles.
Chaque chapitre alterne la même scène vécue une fois par Désirée et l'autre par Benny.
Et c'est là tout le sel de ce roman car bien évidemment les visions diffèrent (surtout quand Benny fait des parallèles entre Desirée et ses vaches)
Et c'est rien de le dire !
A lire pour son côté grinçant et cynique.

Bienvenue à "L'amour dans le pré" en Suède. Karine Lemarchand, dans le précédent livre ("Le mec de la tombé d'à côté") vous aviez vraiment demandé à Benny... s'il allait euh, labourer la... parcelle en jachère avec sa binette?
Ah son tracteur!

Désirée et Benny ne sont pas faits pour vivre ensemble?
Pourtant, Désirée désire un enfant de son Benny...
Mais le jeune agriculteur est en couple avec Anita, sa cousine.
- Je connaissais déjà Anita petite fille, quand qu'on jouait au docteur.
C'est ça la Suède, comme pour Ikea, il y des éléments qui ne s'emboîtent pas ensemble. Un lit de bébé comme une armoire, ce n'est pas commode à assembler!

Quand Désirée fut enceinte, "Anita essaya d'arracher, avec ses ongles, le papier peint qu'elle venait de poser . Et elle lança le nouveau lecteur CD, à travers la fenêtre. Fermée la fenêtre, par dessus le marché!"
Benny cacha le couteau à désosser et mit une pile neuve dans l'alarme incendie.

Benny veut aménager des chambres d'enfants dans sa ferme.
-Des chambres? Tu sais qu'on a un enfant à la fois? Pas toute une portée ?
Et Désirée se mit alors à... ruminer l'idée de la chambre, l'oeil torve." Avec la même expression qu'ont les vaches quand on vient de les nourrir..."

Quoi, des vaches à nourrir et à traire?
Désirée est bibliothécaire et ne connaît rien au travail dans une ferme.
Une vache "enragée" doit être entravée, car elle donne des coups de patte!

-"Tu me mettras une entrave à moi aussi, si je donne des coups après avoir vêlé? Et si la montée de lait me fait mal?" Demande Désirée.
Et le pauvre Benny essaya de faire traire, euh de faire taire Désirée...
Ca va aller de mal en.. pis avec l'arrivée des veaux, euh la naissance des bébés!

"Gimme, Gimme,Gimme
Comme je déteste passer la soirée seule
How I hate to spend the evening on my own

Personne pour entendre ma prière
No one to hear my prayer
Donne-moi, donne-moi, donne-moi un homme après minuit
Gimme, gimme, gimme a man after midnight".. Abba Abba;)

Plus de deux années après la lecture du Mec de la tombe d'à côté, je retrouve Benny et Désirée (dite "la Crevette") pour la suite de l'aventure que leur a dessiné Katarina Mazetti.
Comme de nombreuses "suites", celle-ci entraîne de nombreuses déceptions dans les commentaires babéliotes.
Pour moi, cette suite n'est pas en demi-teinte: Elle tient les promesses du Mec de la tombe d'à côté, en enrichissant et complétant l'aventure commencée... différemment.
Ça secoue,comme un navire qui traverse plus de tempêtes que de mer d'huile.
... Et quelques calmes trompeurs comme autant d'yeux de cyclones.
L'humour est toujours là, parfois noir comme les yeux de Benny lorsqu'il est vraiment excédé, toujours acéré et bienvenu pour ne pas faire sombrer le lecteur dans la déprime!
Ces deux-là, Benny et la crevette, tiennent bon le cap en prenant alternativement la parole dispensée par l'auteur. Ils font de titanesques efforts, pour que leur foyer ne sombre pas sous les coups du manque de temps, du manque d'argent, du manque de sommeil et d'aspirations parfois diamétralement opposées.
Un enfant, puis deux, et voilà trois!... C'est ce qui épuise et cimente le couple atypique de la bibliothécaire et du paysan. Désirée et Benny sont aspirés dans deux tunnels parallèles, mais une jonction leur permet quelques fois de se rejoindre, par exemple sous une pluie battante et salvatrice.
... Car il y a cet amour inconditionnel, qui se reporte sur les petits... En contrepoint à une détresse paysanne qui affleure et une crise de la quarantaine qui arrive. L'avenir est précaire, incertain, mais le caveau de famille résiste comme un sanctuaire.
La fin n'est pas écrite, et ce me semble aussi bien. Il est bon de laisser le lecteur imaginer une suite ou non, et reprendre son souffle.

Revoici Benny et Désirée, ils ne sont pas au bout de leur peine, c'est le moins que l'on puisse dire! Devenus parents et partageant le même toit, le couple n'arrive pas à passer outre leur différence sociale. Les problèmes s'accumulent avec l'agrandissement de la famille et la différence entre les sexes creuse le fossé.
C'est avec le même rythme que l'écrivaine poursuit l'histoire de nos deux héros, si dans le premier volume je ne m'étais pas sentie très proche de leurs préoccupations, il n'en ait pas de même avec celles de leur vie commune. Un vague sentiment de déjà vu m'a envahie. J'ai ri, un peu jaune parfois, me rappelant amèrement certaines situations dans lesquelles je m'étais trouvée.
C'est vrai que l'histoire tourne en rond, pas d'issue favorable en ligne de vue. Un peu comme dans la vraie vie, ai-je envie de dire, il faut attendre que la crise passe. Voilà ce qui est frustrant: on attend que les romans nous apporte un peu de rêve, nous évade de notre quotidien.
"Un Caveau de Famille", c'est peut être un peu l'endroit où on pense être quand on a une famille à gérer et que l'on est dépassé par toutes les taches fastidieuses qu'engendre l'état de parents.
J'attends de pied ferme un troisième volet, peut être quand les enfants auront grandi??? J'aimerais connaitre le futur de Benny et Désirée, parce que , quand même, ils ne peuvent pas finir leur histoire dans ces déchirements!

C'est un roman plutôt chouette et attachant, une belle histoire de mariage et de famille et de naissance d'un enfant, d'un mariage par la suite. Sans jugement, les suédois mis en scène sont vraiment libres dans leur vie, et en plus ils sont largement supportés par l'état suédois. C'est vraiment bien le congé de paternité, de maternité, les aides sociales, la vie calme et tranquille, secure et sans engagements mondiaux titanesques, sans merde, sans limites, tu peux faire ce que tu veux, les gens du nord sont les meilleurs je dirai, tu peux être un très bon musulman pratiquant si tu veux, comme tu peux être ce qu'on appelle la débauche qui n'est autre qu'un choix de liberté réellement ligitime. J'aime bien l'idée de la sonnette biologique de Désirée, comme quoi elle se réveille à un moment de sa vie, et se retrouve entrain de penser par son « utérus », ayant un désir tenace de faire un enfant. Entre le choix d'une banque de sperme et Benny, elle a choisi Benny, le paysan à la ferme et aux vaches à traire matin & soir. Il a une vie calme tout de même, typique de l'agriculteur suédois, un homme, simple et tranquille dans sa tête avec des soucis pour ses bêtes et ses terres, pour les saisons et la nature, pour le sexe et l'amour, pour la nourriture aussi bien ! c'est un bon vivant, j'aime son personnage dans sa simplicité ! Désirée par contre est une bibliothécaire qui travaille dans la ville, qui conduit une « volvo », qui lit beaucoup de livres, qui déprime parfois, qui a une petite honte d'annoncer sa grossesse, esseulée. C'est la condition moderne en quelque sorte qui rencontre la condition ancienne agraire, une sorte de retour aux racines peut être, à une tranquillité et une vie bien paisible ?

Quelle bonne surprise quand je me suis rendue compte qu'il y avait une suite au livre le mec de la tombe d'à côté !
J'ai vraiment beaucoup aimé la combinaison de l'humour caustique de Katarina Mazetti et des sujets abordés ici.
Aussitôt trouvé à la bibliothèque aussitôt dévoré !!!

Lu il y a un bon moment déjà, j'avais trouvé "Le mec de la tombe d'à coté distrayant, j'avais bien aimé... mais apparemment pas assez pour me précipiter sur la suite. Aujourd'hui, l'envie d'une histoire pas prise de tête m'a décidé à découvrir la suite de l'histoire.

Le thème n'est plus tout à fait le même, l'histoire d'amour entre deux être que tout oppose évolue. Désirée (la bibliothécaire) s'installe chez Benny (l'éleveur producteur de lait)... et petit à petit "l'amour dans le pré" se frottant au quotidien se transforme en "labeurs et misères du travail à la ferme".
Oh ! de l'amour il y en a toujours, mais il y a aussi des jours où ce n'est pas ça... entre traite des vaches et traites à payer, ce livre dénonce les difficultés des éleveurs qui n'arrivent ni a vivre décemment, ni à prendre de vacances ou encore, tout le boulot invisible réalisé par les femmes dans une exploitation. ""le boulot des femmes" au foyer devient visible uniquement quand il n'est PAS fait."

J'avais mis 5 étoiles au premier, mais je trouve le second plus piquant, je lui aurais bien ajouté une étoile... j'ai passé un excellent moment.

Désirée et Benny ont du mal à se construire une vie où ils cohabite, mais Désirée a un gros désir d'enfanter et c'est pourquoi ce couple improbable va se donner une chance de construire une famille avec tout ce que ça comporte compte tenu de leurs différences et c'est Désirée qui va faire le sacrifice de sa vie citadine pour s'installer à la campagne et vivre la vie de femme d'agriculteur.
Mais leur vie de couple résistera t elle aux aléas de la vie et surtout à leurs différences?

Encore un bon moment passé avec notre couple improbable.

Après avoir lu le mec de la tombe d'à-côté, l'humour de l'auteure n'est plus un secret pour moi et j'embraye avec plaisir dans la lecture de la suite : le caveau de famille et cela part sur les chapeaux de roues ! Désirée "la Crevette" souhaite un enfant de Benny, son ancien amant le jeune éleveur, qui lui est en ménage avec sa cousine Anita - juste une conception vite fait car elle souhaite rester mère-célibataire. Bien sûr, ils sont suédois et la vie est certainement plus facile qu'ici pour les mères célibataires mais finalement tout se complique car dedans s'y mêle du sentiment.
Et s'ensuit chapitre par chapitre une comparaison du ressenti de Benny puis de celui de Désirée face à la vie qu'ils vont mener tous les deux. Leur point de vue est différent et amusant à la fois. Et je me rends compte que la vie en Suède n'est pas si rose que cela, surtout dans l'agriculture et que la condition des femmes telle qu'elle est décrite et commentée par l'auteure n'est pas si idyllique qu'on pourrait nous le faire croire. Les accouchements de Désirée ne se passent pas si bien que cela. Mais quand son enfant est malade, elle peut quand même aller à l'hôtel des patients qui est ouvert à l'accompagnateur du malade qui paie une petite participation (voir page 187). Pour les IVG, ce n'est pas top, mais ici non plus. Et comme elle le souligne, la mère au foyer qui s'occupe de plusieurs enfants travaille dur, car "le boulot des femmes" au foyer devient visible uniquement quand il n'est pas fait.
Un livre qui sent beaucoup le vécu de l'auteure ou de son entourage.