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4,06

sur 6668 notes
Dans la série post-apo..
Donc, comme je l'ai déjà dit dans d'autres critiques, je cherche dans le post-apo réaliste l'espoir d'un autre demain possible après l'effondrement

Un amie tout aussi éco-anxieuse, m'avait dit avoir beaucoup apprécié ce livre qui lui avait redonné espoir, et l'avait même rassurée dans son projet d'enfant..

Alors là franchement pas simple.. contrairement à "Dans la forêt", "Le mur" ou même "Au nord du monde", dans lesquels avec un peu d'imagination on pouvait se débrouiller en passant par un bon retour à l'essentiel (cultiver cuisiner, chasser etc... ) ici impossible! Tout n'est plus que cendres, plus aucun végétal ni animal si ce n'est quelques groupes humains errants..

Nous sommes plongés dans une ambiance à la "The Walking Deads", recherche de nourriture dans les restes d'une civilisation éteinte (conserves, canettes…) ou alors, on passe au cannibalisme!
Certaines scènes sont franchement éprouvantes.

Nous suivons un homme et son jeune fils qui voyagent vers le sud pour rejoindre la côte. On erre avec eux, on frissonne, on tremble de peur! L'écriture est bouleversante.
J'y ai ressenti des angoisses majeures: la crainte qu'il arrive malheur à son fils, la crainte qu'il meurt avant lui le laissant sans défense dans ce monde devenu hostile.




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Le hasard a voulu que je lise la route au moment où son auteur, Cormac McCarthy, nous quittait. Enfin, à quelques semaines près pour être précis.

Cette lecture est sans doute l'une des plus marquantes de ces derniers mois voir de ces dernières années. le texte, l'atmosphère, l'histoire ... tout m'a saisi. Et pourtant ... tant de questions pour le lecteur. On ne saura rien de ce qui a frappé le monde ... de ce qui a plongé l'humanité dans une ère de régression et d'ensauvagement.

Une route. Un homme et son fils. Pas de nom. Des fantômes qui luttent pour leur survie. L'espoir ténu de trouver mieux, en suivant ce fil de goudron. Sans rien à manger ou si peu. Dans la crainte permanente de l'autre.

Je peine à trouver les mots. Et je ne suis même pas certain de savoir ce qui m'a fasciné dans l'ouvrage. Peut-être me suis-je accroché à l'idée d'une histoire qui finisse bien ? En sachant au fond de moi que ça ne serait pas le cas. Ou bien un attrait pour ce côté morbide, très noir, cette question lancinante de savoir jusqu'où l'homme peut aller ...

L'homme peut aller très loin. Et pourtant ... il y a l'enfant. Celui qui garde en lui une part d'humanité. Et qui fait que même quand tout semble perdu, même au coeur de la nuit ...

Un livre, un sujet sans doute très clivant. Et j'ai choisi mon camp. Celui de suivre la route.
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En hommage à Cormac McCarthy qui vient juste de nous quitter, j'aimerais écrire quelques mots à propos de son chef d'oeuvre : "La route".
Je ne serai pas trop long car étant donné le nombre de critiques déjà publiées, je pense que l'essentiel a été dit.
"La route" est l'exemple type de dystopie écrit avec beaucoup de talent et énormément d'efficacité.
Il vous faudra accompagner un père et son fils sur la route d'un monde désolé, détruit par je ne sais quel cataclysme.
Tout y est gris, sombre, glacé, sauf cette petite lueur que nous allons trouver dans la relation de ce père avec son fils : lumière d'amour, d'espoir. Tout réside dans ce que le père cherche à transmettre à son enfant, la force de la vie et la transmission de l'espoir quand tout, autour d'eux, est mort, violence, désolation.

Le texte est marqué par la puissance émotionnelle que l'on ressent à travers les sentiments de "l'homme' et de son "petit", la beauté de l'amour pour cet enfant à qui il va léguer des graines de savoir et de culture.

C'est dur, très dur mais c'est beau, c'est fort, très fort!
Ce livre est selon moi un MUST!
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C'est par un terrible hasard que je termine cette lecture, le lendemain du décès de son auteur, et quelle claque.

Après l'apocalypse, un père et son fils tentent de survivre sur la route, impitoyable, couverte de cendres et de fragments du passé, avec la faim et la maladie comme seules compagnies.

L'intrigue paraît simple au premier abord, et dérangeante. le style est très inhabituel, minimaliste, dénué de tout et même de l'humanité, cette humanité qui, au fil de la lecture, va devenir un enjeu de l'histoire. Quand tout a disparu, l'espoir et l'empathie humaine sont les seules choses tangibles qu'il nous reste. Cette humanité, elle va être questionnée de nombreuses fois dans l'histoire.

Son manque se fait d'abord ressentir, dans des territoires morts, vierges de tout, et puis elle devient dangereuse, l'homme devenant son principal ennemi, capable du pire, comme dans cette scène absolument terrifiante où on découvre que les humains en viennent à se dévorer entre eux pour survivre.

Et il y a aussi l'humanité du père, qui, pour protéger le petit, est prêt à tout, et même à l'irréparable, quitte à détourner le petit. C'est aussi un personnage qui lutte pour garder ce qui fait son humanité, sa vie, puisqu'il est malade, et plus on avance dans l'histoire, plus il devient difficile de le faire. Il doit donc se dépêcher de transmettre son humanité au petit, afin que, le temps venu, il soit capable de porter le feu, la lumière, la vie... Et ce qu'il reste du monde.

Un roman terriblement touchant, qui prend forcément aux tripes et qui cache sous son écriture en apparence simple, une complexité hors du commun et riche d'interprétation. On ne sait rien des personnages. On ne sait rien de l'apocalypse. On ne sait rien. Et pourtant, à la fin du livre, on sait tout.

Je comprends aujourd'hui beaucoup mieux comment ce roman a pu inspirer des oeuvres comme The Walking Dead ou The Last of Us, parce qu'il est vraiment unique. C'est un de ceux dont on se souvient longtemps, et dont certaines phrases continuent de vous hanter, bien après la fin de la lecture.

C'est un énorme coup de coeur, et une des lectures qui m'a le plus marquée dans ma vie de lectrice.
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La Route est un roman post-apocalyptique publié en 2006 aux États-Unis et en 2008 en France. Il raconte le périple d'un père et de son fils dans un monde dévasté par un cataclysme inconnu, où la plupart des survivants sont devenus des cannibales. le père et le fils n'ont pas de nom, pas de passé, pas de destination précise. Ils avancent sur une route en poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites, espérant trouver un refuge au sud, où le climat serait plus clément. Ils doivent affronter le froid, la faim, la peur et la violence, tout en essayant de préserver leur humanité et leur lien.

La Route est un roman sombre, dépouillé et bouleversant. L'auteur ne donne pas d'explication sur les causes du désastre ni sur l'état du monde. Il se concentre sur la relation entre le père et le fils, qui se soutiennent mutuellement dans l'adversité. le père se sacrifie pour protéger son fils, qu'il considère comme le dernier espoir de l'humanité. le fils, quant à lui, fait preuve d'une grande sensibilité et d'une compassion pour les autres êtres vivants. Il interroge son père sur le bien et le mal, sur la foi et l'espoir, sur le sens de leur existence.

Le style de Cormac McCarthy est épuré, presque minimaliste. Il utilise des phrases courtes, sans ponctuation ni majuscule. Il crée une atmosphère oppressante et désolée, où les couleurs sont absentes et où les mots sont rares. Il n'y a pas de dialogue direct, mais des échanges rapportés entre le père et le fils. le roman est ponctué de rêves et de souvenirs du père, qui contrastent avec la réalité cauchemardesque. le roman est également rythmé par les étapes du voyage, marquées par des rencontres dangereuses ou salvatrices.

La Route est un roman qui interroge sur la condition humaine face à l'apocalypse. Il pose des questions existentielles sur la survie, la morale, la foi et l'amour. Il met en scène une relation père-fils émouvante et forte, qui transcende le chaos environnant. Il offre une vision pessimiste mais aussi poétique de l'humanité, qui résiste malgré tout à la barbarie.

La Route est un chef-d'oeuvre de la littérature contemporaine, qui a reçu le prix Pulitzer de la fiction en 2007. Il a été adapté au cinéma en 2009 par John Hillcoat, avec Viggo Mortensen dans le rôle du père.

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La Route/Cormac Mac Carthy
« Autrefois, il y avait des truites de torrent dans les montagnes. On pouvait les voir immobiles dressées dans le courant couleur d'ambre où les bordures blanches de leurs nageoires ondulaient doucement au fil de l'eau. Elles avaient un parfum de mousse quand on les prenait dans la main. Lisses et musclées et élastiques. Sur leur dos, il y avait des dessins en pointillé qui étaient des cartes du monde en son devenir. Des cartes et des labyrinthes. D'une chose qu'on ne pourrait pas refaire. Ni réparer. Dans les vals profonds qu'elles habitaient toutes les choses étaient plus anciennes que l'homme et leur murmure était de mystère. »
Et tout cela a disparu. Une météorite en cause ou une guerre, en tout cas un incendie à l'échelle de la planète.
Que s'est-il donc passé ? Pourquoi le père et le fils ont-ils survécu à l'apocalypse comme quelques autres hères qui errent au milieu des cendres d'un monde anéanti ? On ne le saura pas. Ce n'est pas l'essentiel. le lecteur décide.
Au terme de ce récit très particulier et original, le lecteur en sera réduit à des conjectures quant aux causes et aux conséquences ultimes de cette fin du monde.
Rappelant à certains moments le remarquable roman de Barjavel « Ravage », ce récit que je qualifierai d'aride est celui de l'errance quasi absurde et désespérée d'un père et de son très jeune fils, de campagnes incendiées et dévastées en forêts calcinées, sous la pluie et la neige, à la recherche de la moindre nourriture pour survivre au milieu de tous les dangers que représentent les hordes de pillards sanguinaires et cannibales qui parcourent les décombres.
Dans un style lancinant, monocorde, angoissé et tragique, émaillé de répétitions sans fin du « et », l'auteur nous emmène par des chemins jonchés de cadavres et de ruines dans un monde glacé.
« Dans les premières années les routes étaient peuplées de fugitifs disparaissant sous leurs habits. Portant des masques et des lunettes de plongée, en guenilles, assis au bord de la route comme des astronautes en détresse…En ce temps là, déjà tous les magasins d'alimentation avaient fermé et le meurtre régnait partout sur le pays. le monde allait être bientôt peuplé de gens qui mangeraient vos enfants sous vos yeux et les villes elles-mêmes seraient entre les mains de hordes de pillards au visage noirci qui se terraient parmi les ruines et sortaient en rampant des décombres, les dents et les yeux blancs, emportant dans des filets en nylon des boites de conserves carbonisées et anonymes, tels des acheteurs revenant de leur courses dans les économats de l'enfer. »
La grande question posée au père par un vieillard rencontré :
« Comment saurait-on qu'on est le dernier homme sur la terre ?
- Je ne crois pas qu'on le saurait. On le serait, c'est tout.
- Personne ne le saurait.
- Ça ne ferait aucune différence. Quand on meurt c'est comme si tout le monde mourrait aussi.
- Je suppose que Dieu le saurait.
- Il n'y a pas de Dieu.
- Non ?
- Il n'y a pas de Dieu et nous sommes ses prophètes. »
Plus loin, le père au vieillard :
« Vous ne voulez pas dire votre nom ?
- Je ne veux pas le dire.
- Pourquoi ?
- Je ne pourrais pas vous le confier. Vous pourriez vous en servir. Je ne veux pas qu'on parle de moi. Qu'on dise où j'étais ou ce que j'ai dit quand j'étais à cet endroit-là. Vous voyez, vous pourriez peut-être parler de moi. Mais personne ne pourrait dire que c'était moi. Je pourrais être n'importe qui... »
Un dialogue étonnant eu égard aux circonstances.

Ce roman poignant et douloureux qui paraît être de la science fiction mais qui pourrait très bien être rangé au rayon des contes philosophiques, aborde divers thèmes comme l'identité, la confiance, le bien et le mal, l'amour filial, l'égoïsme, la vie et la force vitale, l'espoir irrationnel. L'amour du père pour son fils est le leitmotiv, le fil conducteur de ce récit initiatique très sombre. Un père qui veut à tout prix que subsiste ce brin d'humanité qui peut encore habiter l'homme même quand tout le reste est déshumanisé.
Un roman qui n'a pas d'égal.

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Après une apocalypse dont on ignore la date, les causes et l'origine, le monde est totalement dévasté. Tout est gris, tout est brûlé, tout est anéanti. Plus aucune trace de vie ni animale, ni végétale. Tout n'est que cendres et poussières. Sur la route un homme et son tout jeune fils avancent vers le sud. Ils poussent un caddie remplie des trouvailles faites en chemin , qui leur assurent une survie au jour le jour. Les rares survivants qu'ils croisent sont des sauvages réduits au cannibalisme…
Les jours se suivent et se ressemblent dans une succession de détails minimalistes comme si le moindre geste ou le moindre mot de plus ou de moins pouvaient faire basculer ses deux êtres en sursit vers une mort certaine.
Le seul résidu d'humanité qui subsiste dans cet univers glaçant, c'est l'amour d'un père pour son fils, qui par contraste devient l'unique lumière dans ces ténèbres. Un amour d'une intensité à la hauteur de celle du chaos extérieur. Un amour qui transperce dans des dialogues réduits à l'épure.

Au commencement était le verbe.

C'est dans cette absolue noirceur que réside l'intérêt de ce roman, magnifiquement écrit. On guette au fil des pages la moindre lueur d'espoir….
Sombre, très sombre. Un puit sans fond…

Prix Pulitzer 2007
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L'analyse élogieuse (d'éditeur ?) du roman dans la présentation Wikipédia en francais parait juste... sauf que c'est un des livres les plus barbants que j'aie lu. Combien de lecteurs se sont-ils refusés a l'admettre, piégés par la réputation de "livre culte" (Pulitzer oblige, surtout pour un roman étiqueté science-fiction) ? Combien de lecteurs se sont-ils refusés de jeter l'éponge, piégés par la structure découpée en courts plan-séquences (l'auteur est également scénariste) qui se lisent rapidement et l'attente qu'au prochain il va peut-etre se passer quelque chose ?

On dirait un peu la retranscription d'un cauchemar ou d'un mauvais trip, avec un parti-pris de cafard et de catastrophisme en noir et blanc ainsi que des dialogues minimalistes et parfois abscons (question de traduction ?) entre un pere et son fils. En lisant, je me suis demandé d'ou venait cette désagréable étrangeté dans la relation antre le pere et son enfant et puis le compte-rendu de Wikipédia m'a appris que cela avait a voir avec les difficultés de l'auteur qui a eu un fils en ayant largement l'age d'etre son grand-pere.

Trois étoiles quand meme pour l'intention supposée d'écrire sur la "quete impossible d'un paradis perdu", sur "la transmission et la subjectivité des valeurs" et tout ca, comme joliment dit dans l'analyse wikipédia, mais dont la transcription romanesque me décoit. Je n'aime pas faire de critique négative de roman par respect pour les auteurs, préférant interrompre la lecture quand ca ne me plait pas, mais cette fois je me suis laissé aller a lire jusqu'au bout avec la pénible impression d'avoir perdu mon temps.
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Un style particulier mais qui m'a embarquée de suite. C'est très sombre, certains passages insoutenables. J'ai stressé avec les personnages. Parfois il est difficile de savoir qui est l'adulte et qui est l'enfant, j'ai apprécié ce choix de l'auteur. Cela ajoute à l'ambiance du livre, à la description de ce qu'on devient quand on est au bord du gouffre. Qu'est-ce qu'être humain?
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Fin du monde !
Je connaissais le pitch : le monde n'est que ruines, cendres, il n'y a plus d'animaux, plus de plantes, seuls quelques hommes survivent dans une sauvagerie extrême, en se cachant.
Un père (L'homme) et son fils (Le petit) marchent, en quête d'un endroit où il fait un peu moins froid, un peu moins sombre et luttent chaque jour pour trouver de quoi manger.
Je ne m'attendais pas pour autant à tant de noirceur, de violence, d'horreur.
Cette lecture est éprouvante, fait mal.
Impossible de ne pas imaginer que les dérèglements climatiques puissent un jour lointain conduire à une telle extrémité et ce n'est pas réjouissant.
Mais ce roman est aussi d'une grande beauté : la force du lien entre cet homme et son fils est sans limites. Ils sont absolument tout l'un pour l'autre, rien l'un sans l'autre. J'ai souvent pensé au film « La vie est belle » et à ce père qui, confronté à l'horreur des camps, invente chaque jour des histoires pour protéger son fils.
Le père ici ne peut pas tout cacher, ne peut pas embellir les choses qui ne peuvent l'être. Mais, dans une proximité de chaque instant, il transmet à son fils la force qui le quitte petit à petit.
Impossible de ne pas être submergée par de fortes émotions donc, ce roman restera longtemps en moi.

Traduction François Hirsch
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