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4,06

sur 6542 notes
J'ai toujours pensé que ça allait mal finir. Depuis petit, en fait. Qu'il fallait que ça crame.
Rien à voir avec un feu divin ou un nuage dense de sauterelles sodomites.
Non non, point de courroux céleste.
Fallait que ça crame, c'est tout.
Une certitude qui flottait dans l'air avant les volutes de ce bûcher-monde de merde.

J'ai vu des films, j'ai lu des livres. Mes choix se portant par goût vers des oeuvres qui mettaient en scène la fin de l'espèce humaine, ces hommes qui m'ont toujours donné envie de gerber. Depuis cette première goulée d'air chaud qui déchira mes poumons m'annonçant sans détours que ça n'allait pas être une partie de plaisir, comme pour me dire « bienvenue ducon, tu vas en chier » .De la vie et de tout le reste.

Quand tout ne tient plus qu'à un fil.

Ce livre est un manifeste, une sorte de bible apocalyptique qui parle tellement bien, avec une infinie justesse et une économie de mots, de l'Homme.
De la vie en territoire hostile, celle à laquelle on s'accroche, même si l'horizon ne voit plus la moindre fleur.
De la quête absurde inscrite dans nos gènes depuis que la lumière est, depuis que l'eau mouille : l'immortalité. Vivre encore quand il n'y a plus rien, une poussière dans un monde en cendres, un enfant qui fait avancer .
Et la chair de ta chair c'est quoi sinon des bouts de toi ?
Porter son enfant, l'élever, lui faire la courte échelle et le protéger, c'est couver nos gènes, les sauvegarder et ainsi effleurer la vie éternelle.
On n'est pas dans le Sauveur, pas dans l'Enfant-lumière sur lequel repose les espoirs d'un futur. le futur, c'est tout de suite.
On est dans le souffle qui fait avancer, grandir.
Réussir à trouver un trou pour s'y cacher et ne pas penser à demain.
Juste parvenir à finir cette journée sans croiser la Faucheuse.

C'est ciselé comme une pierre lugubre qui pourtant brillerait d'une lumière noire.
Une écriture à la syntaxe minimaliste. Sèche mais profondément humaine, délestée d'un romantisme superflu, comme un cadeau empoisonné qui s'imprime en toi et te leste pour toujours.

C'est profond comme les tréfonds de ton âme et ça glace le sang de lire tellement d'amour avec si peu de mots.

C'est tangible et terriblement éprouvant.

Lire « La Route » c'est entamer un chemin qui reste gravé en toi longtemps, serpentant dans ton âme.

Lire « La Route » ce n'est pas lire, c'est vivre l'espoir fou de continuer.
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Parce que tous ces feux qui ravagent des hectares de forêts, de villes et déciment la faune dans le monde me rappellent l'ambiance et les mots troublants de prédiction de Cormac McCarthy dans son roman « La Route » …

Si vous n'avez pas lu ce chef-d'oeuvre, je vous y invite vivement, si vous l'avez lu, j'y vois un bel hommage à deux mois de sa mort à relire ses romans, et particulièrement celui qui lui a valu le prix Pulitzer.

Comment survivre face à l'obscurité et l'extinction de ce qui reste de l'humanité, entre la peur, la violence et la sauvagerie ?

Mais il y a surtout ce lien entre le père et l'enfant qui avancent sans cesse sur cette route d'où défile un paysage macabre de fin du monde, un père confronté à la curiosité et la soif de savoir d'un enfant qu'il doit absolument protéger.
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"La Route" de Cormac McCarthy est un classique du genre post-apocalyptique, et devinez quoi : je ne l'ai pas trop aimé eheh.

Les descriptions sont vraiment saisissantes, pour le coup j'étais installé dans cette Amérique désolée, froide et grise.

Mais alors le reste...je ne me suis pas du tout attaché aux personnages, j'ai trouvé le rythme super lent, le livre trop long pour ce qu'il racontait, et les dialogues m'ont presque tous saoulé (quand ce n'est pas le fils qui dit "d'accord" en boucle c'est le père qui nous jure que Dieu est bon, de façon un peu trop insistante à mon goût).

J'ai l'impression de ne pas être dans la majorité en disant ça, mais voilà mon ressenti. Je lirais peut-être d'autres livres de l'auteur, à voir.
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Mon second roman de Cormac McCarthy, mais le premier dont je parle ici pour le moment. Il me tardait de découvrir cet auteur qui est qualifié de très grand auteur américain. Ce roman, La route, m'a été très fortement conseillé, en me disant que c'est un véritable chef d'oeuvre. Alors voyons voir ce que j'en ai pensé.

Nous sommes donc dans un monde post-apocalyptique suite à une catastrophe qui ne nous est pas expliquée. Il y a un père et son fils marchant le long d'une route et on comprend vite que leur seul but c'est de marcher et de survivre. Déjà, Cormac McCarthy nous plonge dans une atmosphère sombre et pesante, un monde tout en gris. Il fait froid, il pleut, il neige, il n'y a rien, hormis l'angoisse, la faim et une violence qui peut se cacher derrière chaque arbre ou chaque mur. Cette ambiance est juste parfaitement retransmise par la plume sans fioriture de l'auteur, c'est parfait.

Il y a donc un désespoir constant dans ce roman, ils marchent, ils marchent, ils trouvent à manger, mais pour combien de temps, jusqu'à quand tiendrons t'ils ? Qui vont-ils croiser sur la route ? Car ils sont seuls, ils ne peuvent avoir confiance qu'en eux. La relation entre le père et le fils est juste magnifique. C'est un monde tout en noir, violent et sans le moindre espoir, mais pourtant le père voue un amour inconditionnel pour son fils, il souhaite le protéger et préserver son humanité. Dans cette noirceur le père fait figure de phare dans la nuit pour guider le fils.

Alors je ne vais pas nier que ce roman peut-être considéré comme un chef d'oeuvre, j'ai vraiment apprécié ma lecture, mais je pense que j'en attendais tellement que je suis passé à côté du coup de coeur.
Lien : https://readlookhear.blog/20..
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Prix pullitzer de 2007, ce roman fait aussi partie de la liste des 100 meilleurs livres de l'histoire, selon le cecle norvégien du livre.

Dans ce récit extrêmement intense, on passe sans avertissement de la peur à l'espoir et de la tristesse au soulagement. Les personnages, qui n'ont pas de nom, finissent par nous posséder, et ce quils vivent devient notre propre aventure (ou mésaventure).

Je l'ai terminé en pleurant comme un enfant à la fin d'un film triste. Touché droit a coeur par une fin à la fois heureuse et désastreuse.

Excellent livre pour tous les lecteurs qui apprécient les expériences immersives.
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Un double handicap pour vraiment entrer dans le roman : je connais la fin parce que je connais la fin - j'ai vu le film qui m'a beaucoup marquée - et l'édition est de piètre qualité. Il manque des mots toutes les 2 pages…
Néanmoins, je me sens prête pour accompagner ce père et son jeune enfant dans un monde dévasté, à l'avenir aussi sombre que les cendres qui s'abattent sur eux en permanence. Un homme, un enfant - ils ne seront jamais autrement nommés par l'auteur - une route qui ne mène nulle part comme unique paysage.
C'est la fin du monde - de notre monde - un feu perpétuel couve et rien de la nature n'a survécu. le père, vaillamment, progresse vers le sud, en poussant un chariot rempli de tristes trésors, protégeant l'enfant de dangers omniprésents.
L'atmosphère du roman est irrespirable, totalement anxiogène. C'est partout la désolation, le duo traverse des paysages calcinés, tout a brûlé, plus rien ne pousse.
La faim, le froid, la peur du lendemain. Un père qui doit répondre aux questions angoissées de l'enfant et le rassurer. Pourtant, il ne cesse d'espérer : sinon, pourquoi continuer, pourquoi faire endurer à l'enfant de telles épreuves ? Sur la route, ils croisent des hordes de barbares, que toute humanité a déserté, des cannibales pour lesquels ils représentent un potentiel repas. S'ils se font attraper, le père sait qu'il devra utiliser l'unique balle de son revolver pour épargner à l'enfant d'horribles sévices.
Comment conserver une part d'humanité dans ce monde défait où prime la loi du plus fort ? L'enfant ne cesse d'interroger son père : sommes-nous les gentils ? le somme de venir en aide aux rares miséreux qu'ils croisent ; s'inquiète, lorsqu'ils trouvent quelques nourritures, d'en priver d'éventuels propriétaires.
Les dialogues entre le père et fils sont épurés et contiennent tout l'amour du monde.
C'est le récit d'un amour paternel total, absolu : le moindre souffle de vie est consacré à subvenir aux besoins de l'enfant, à le rassurer (alors qu'il n'y a aucun espoir possible d'arriver dans un lieu accueillant), à détourner son regard des cadavres tortures ou calcinés qui jonchent la route, à préserver l'innocence qui sied à l'enfance. Magnifique !
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Un livre post-apocalypse très très noir (trop!) aussi noir que la terre qui a pris un coup de feu.
un homme et son fils marche vers le sud pour aller où pourquoi ?
peu de rencontre (il vaut mieux) peu de dialogue mis à part quelques "d'accord",
j'ai pas accroché vraiment, bien qu'ayant vu avec plaisir le film il y a longtemps.
mis à part le froid , la faim et la recherche de nourriture (ils sont costaud pour manger des conserves plus que douteuses) et une fin qui me laisse sur



je sais je coupe mais l'auteur aussi
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Dans un monde post-apocalyptique où tout a été dévasté, brûlé, réduit en poussière, un homme et son jeune fils errent sur les routes, les collines et dans les bois, à travers un nuage permanent de cendres qui obscurcit le jour et rend la nuit encore plus sombre. Poussant un caddie de supermarché où sont entassés leur maigre viatique, quelques vivres et provisions, une bâche, des couvertures, quelques vêtements, deux ou trois outils, ils se dirigent à l'aide d'une carte en lambeaux vers le sud pour fuir les contrées glacées où ils se trouvent et où ils auront du mal à survivre.
Derniers survivants d'un monde qui s'est écroulé depuis des années et qui a disparu, n'existant plus que dans les rêves métaphoriques de paradis perdu de l'homme et que l'enfant n'a même jamais connu, en perpétuel mouvement, toujours aux aguets, gardant l'oeil ouvert sur l'hostilité du monde qui les entoure, ils craignent quiconque croise leur chemin, enfant, vieillard et surtout les adultes car tout le monde se bat pour la moindre conserve, le plus petit fruit pourri, certains même n'hésitant pas à pratiquer l'anthropophagie. L'homme pour défendre sa vie et celle de son fils, préfère donc éviter les rencontres. Pourtant il n'hésitera à se servir du révolver qui ne le quitte jamais mais qui ne contient plus que deux cartouches s'il le faut. Toujours à la recherche de nourriture et d'abri protecteur; ils ne se fixent pourtant jamais et avancent, avancent jusqu'à l'océan enfin. Est-ce pour y rebâtir une vie nouvelle ou pour y mourir ?

Face au cataclysme qui a frappé la terre et ravagé toute forme de vie ou presque, comment les survivants s'en sortent-ils ? C'est à cette question que tente de réponde l'auteur récemment décédé en juin 2023 à 89 ans dans son roman "La route" récompensé par le prix Pulitzer de la fiction en 2007 et adapté au cinéma deux ans plus tard par John Hillcoat avec Viggo Mortensen dans le rôle principal. Vers quoi les pousse cet instinct de survie que l'Homme avec un grand H a chevillé au corps ? Car c'est bien là le thème principal de ce roman au style dépouillé et à la narration assez linéaire comme la marche incessante à laquelle se livrent le père et le fils.
De la catastrophe qui a ravagé et détruit le monde, on ne sait rien. Pas plus qu'on ne connait les noms de deux protagonistes principaux que l'auteur s'évertue à appeler "l'homme" et "le petit" comme pour mieux en faire des archétypes de l'humanité. Tout ce que l'on sait en revanche, c'est que la mort est omniprésente dans les paysages dévastés, dans les cadavres qui jonchent les routes, dans le triste gris des cendres, dans l'absence des bruits caractéristiques de la vie. Et à la mort s'ajoute la violence qui fait régresser les humains dont les comportements meurtriers et le cannibalisme deviennent la norme pour survivre. C'est ce à quoi s'oppose farouchement l'homme qui choisit de vivre sans violence dans ce monde oppressant pour se confronter aux aspects les plus élémentaires de l'humanité. Il puise sa force dans l'émouvant amour paternel qu'il porte à l'enfant pour l'aider à survivre coûte que coûte alors que la mère du petit garçon a, quant à elle, choisi la mort pour éviter l'enfer et la douleur. Sa force, mais aussi sa persévérance à lutter pour "porter le feu", à préserver la bonté et la civilisation de l'humanité dans un monde infernal que Dieu lui-même à abandonné et dans lequel se dire "à quoi bon" semble la seule chose raisonnable. Car en donnant à l'amour la priorité, il transmet des valeurs et il protège la compassion et la naïveté de l'enfant qui, lui, donne sans réserve sa confiance aux gens fragiles, vulnérables et précaires, qu'ils croisent sur leur route. le lecteur ne peut alors qu'espérer que la rencontre finale avec une famille donnera raison au père qui, avant de mourir, a renoncé à tuer son fils pour lui éviter de rester seul dans un monde atroce et au fils d'être "un bon gars" dont l'éthique constitue le dernier bastion d'humanité et de pureté face à la barbarie.
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« Il sortit dans la lumière grise et s'arrêta et il vit l'espace d'un bref instant l'absolue vérité du monde. le froid tournoyant sans répit autour de la terre intestat. L'implacable obscurité. Les chiens aveugles du soleil dans leur course. L'accablant vide noir de l'univers. Et quelque part deux animaux traqués tremblant comme des renards dans leur refuge. du temps en sursis et un monde en sursis et des yeux en sursis pour le pleurer. »

Après l'apocalypse. Tout a brûlé. La terre est recouverte de cendres qui flottent aussi dans l'atmosphère et voilent le soleil. Il fait très froid. Il neige. Ou il pleut. Poussant un caddie de supermarché chargé de leurs affaires et de conserves de nourriture, un père et son fils se dirigent vers les côtes du sud où ils espèrent trouver des températures plus clémentes. Il leur faut être sans cesse sur leurs gardes pour éviter les hordes de barbares qui se nourrissent de chair humaine.

Ce roman post-apocalyptiques est écrit dans un style terriblement efficace qui colle particulièrement au sujet : économie de moyens, dialogues secs, écriture en apparence plate, énumération de petits gestes qui font ressentir le côté répétitif de cette survie morne : « Il détacha la bâche et l'écarta et fouilla parmi les boîtes de conserve et trouva une boîte de salade de fruits et sortit l'ouvre-boîte de sa poche et ouvrit la boîte et plia le couvercle et s'approcha et s'accroupit et tendit la boîte au petit ».

Comme dans l'exemple ci-dessus les personnages ne sont jamais nommés, comme si la dépossession dont ils sont victimes s'étendait jusqu'à une part de leur identité. On ne saura pas non plus ce qui a mené l'humanité à sa fin. Quelques allusions sont faites à la période de l'effondrement, au début de laquelle il semble que le petit soit né. Cet enfant, dernière raison de vivre qui reste au père, est l'objet de tout son amour.

La narration est en focalisation externe mais centrée sur le père. L'analyse psychologique est menée de façon convaincante avec l'effacement des souvenirs d'avant ou au contraire leur retour en force lors des moments de découragement. Je me suis longtemps demandée comment cette quête désespérée allait se terminer et j'ai trouvé la fin plutôt réussie, en tout cas très émouvante, à l'image d'un roman qui ne m'a pas laissée insensible.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Dans ce roman dépouillé et mystérieux, sombre et profondément nihiliste, McCarthy nous entraîne dans une méditation sur la solitude suite à l'extinction de l'humanité. le jugement dernier semble avoir frappé et les derniers humains sont soumis à une survie acerbe dans un milieu très hostile. Un père et son fils, dont le passé ne resurgit que par bribes, traversent des paysages désolés, en quête de nourriture.

Un livre un peu trop manichéen à mon goût et des motivations de personnages qui ne sont guère explicites. Malgré une canicule extérieure qui ne collait pas à l'ambiance du récit, une lecture prenante que je suis parvenue à achever en quelques jours.
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Il y a des petits feux partout
Il est inondé
Il est recouvert de cendres
Tous les sols sont craquelés

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