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sur 6543 notes
C'est une époque indéfinie. Une catastrophe, dont on ne connaîtra pas l'origine, a dévasté la planète. le monde est recouvert de cendres. Un père et son fils suivent La route qui est le seul moyen pour regagner le Sud des Etats-Unis et des contrées qu'ils epèrent plus clémentes. Tout au long de leur avancée, ils luttent contre le froid, contre la faim, se nourrissant de ce qu'ils arrivent à grapiller dans des lieux abandonnés, vides de toute vie. Et quant ils rencontrent un de leur semblables ils se cachent, ils le fuient, parce que certains ont choisi le cannibalisme.
Un récit trerrifiant car dans ce monde sans lumières, sans couleurs, sans vie et sans humanité, on tremble à chaque page pour la vie des deux rescapés. Dans un style dépouillé et comme neutre, on ignorera jusqu'au bout les prénoms des deux protagonistes, l'auteur nourrit la tension.
L'horreur n'est pas dans la description de scènes sanglantes, malgré l'horreur du cannibalisme, mais dans la menace que fait peser l'humanité sur elle-même. Un monde où pour survivre, il faut abandonner l'autre à son sort, quitter SON reste d'humanité. Un monde où la mort, la mort de l'enfant, apparaît parfois comme le seul sauvetage possible.
Un récit difficile mais à découvrir.
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http://bartlebylesyeuxouverts.blogspot.com/2008/01/promthe-porteur-de-feu-mccarthy-la.html

Extrait :

Il y a probablement eu une guerre nucléaire. le monde n'est plus qu'un champ de ruines. Un déluge de flammes s'est abattu sur la terre comme en témoignent les buildings recroquevillés ou ces morts momifiés enlisés dans le bitume des routes. L'atmosphère est remplie de cendres grises qui pleuvent sans cesse et recouvre un sol dévasté. Il n'y a plus d'animaux, ni dans les airs, ni dans les eaux, ni sur terre si ce n'est, de temps à autre, un chien, au loin. Il ne reste que quelques hommes. Sur la route, un homme et son fils poussent un vieux caddie déglingué rempli de boîtes de conserves, de couvertures et de tout un bric-à-brac. Ils vont vers le sud, vers la mer, espérant ainsi échapper au froid polaire qui règne dans le nord, maintenant que le soleil, comme Dieu, s'est retiré. Même lorsqu'ils atteindront le noir océan, la désolation sera la même et là encore, il n'y aura ni poissons ni oiseaux, si ce n'est l'Oiseau de l'Espoir, le Pájaro de Esperanza, une vieille épave rouillée gisant à quelques mètres de la côte.
Le monde dans lequel ils évoluent est gris et noir, nulle trace d'une autre couleur dans la nature, encore moins de blanc. L'innocence n'est plus, elle ne survit plus que dans l'enfant :

« Quand il fit assez clair pour se servir des jumelles il inspecta la vallée au-dessous. Les contours de toute chose s'estompant dans la pénombre. La cendre molle tournoyant au-dessus du macadam en tourbillons incontrôlés. Il examinait attentivement ce qu'ils pouvaient voir. Les tronçons de route là-bas entre les arbres morts. Cherchant n'importe quoi qui eût une couleur. N'importe quel mouvement. N'importe quelle trace de fumée s'élevant d'un feu. Il abaissa les jumelles et ôta le masque de coton qu'il portait sur son visage et s'essuya le nez du revers du poignet et reprit son inspection. Puis il resta simplement assis avec les jumelles à regarder le jour gris cendre se figer sur les terres alentour. Il ne savait qu'une chose, que l'enfant était son garant. Il dit : S'il n'est pas la parole de Dieu, Dieu n'a jamais parlé. »

Ceux qui ne connaissent de Cormac McCarthy que les romans antérieurs à Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme, seront surpris par la simplicité du style et le dépouillement du vocabulaire. La prose de McCarthy qui se caractérisait par un style chatoyant et un vocabulaire florissant s'est épurée. Les longs chapitres ont laissé place à de petits paragraphes d'une dizaine de lignes. Et pourtant, la force poétique est indéniable car ce style est parfaitement adapté au monde post-apocalyptique dans lequel l'auteur nous fait évoluer. Une écriture froide, décharnée et précise est nécessaire pour décrire un monde en voie de déshumanisation. McCarthy s'inscrit ainsi dans le sillage de Beckett et de Thomas Bernhard.
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'ai lu un beau livre fort et marquant.
Nous sommes nombreux à avoir fait le voyage.
Nous avons suivi pas à pas l'homme et le petit sur la route. Nous les avons regardés tenter de survivre coûte que coûte. Et devant tant de souffrances subies : le froid, la faim, la peur, l'angoisse, la terreur, l'effroi, le désespoir, la maladie du corps qui s'épuise, nous nous sommes demandés pourquoi ?
Pourquoi survivre quand on ne peut presque plus vivre? Quand le monde s'éteint et qu'il n'est plus qu'en sursis.
Quelle force incroyable fait que cet homme a choisi de continuer à vivre pour sauver encore un peu de la vie de son enfant ?
La mère a choisi de mourir vite, elle voulait épargner le pire à son enfant en lui donnant la mort. Elle n'a pas voulu risquer de tomber entre les mains de hordes sauvages qui sont capables de capturer d'autres humains pour en faire leur pitance.
Dans ce monde dévasté et hanté par des cannibales, le père veut sauver son fils, l'amener vers le sud, le chaud et le faire vivre le plus longtemps possible. Alors ils marchent, ils se cachent, ils ont peur, mais l'espoir est là, maintenu.
L'enfant, né dans cet univers de cendre, ne connais rien du monde ancien. Il rêve et il espère. Il sait que son père et lui sont des gentils qui se sauvent des méchants, et ils veut en rencontrer d'autres, des enfants, surtout.
Le père maintient cet espoir, il n'a pas le coeur d'en faire autrement, alors il lui raconte une histoire : Ils sont porteur du feu.
Il attise doucement la flamme de son fils qui croit, qui pense un avenir possible. La sienne s'éteint peu à peu, mais ne cesse de couver celle du petit.
Ce texte sobre et percutant dans son dépouillement extrême nous plonge dans une pénombre grise et opaque.
L'amour d'un père pour son fils et d'un fils pour son père fait reculer un peu l'obscurité totale, le désespoir cendreux qui mène à une fin redoutée et inexorable.
Le fils croit en son père et le père croit en son enfant.
C'est un ange, le petit : c'est lui qui a poussé le père à donner à manger à Elie. C'est le signe qu'il est bien vivant, peut-être sauvé, sans doute promis à un avenir...
Roman de l'apocalypse baigné de références bibliques dépouillées de tout artefact, ce livre nous touche au coeur et à l'âme . Il semble nous dire dans cette parabole sans teint : face à la mort, ayez le courage, la volonté et la force de regarder ce qui se cache derrière la terreur ou l'effroi, vous risquez d'y trouver l'essentiel.
Ce livre est un risque à courir.
http://sylvie-lectures.blogspot.com/2008/04/la-route-cormac-mac-carthy.html
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Dans un monde qui a été dévasté et rédut en cendres par un evenement inconnu, un père et son fils errent sur les routes en tentant de rejoindre le sud.
Comment garder son humanité quand on est aux abois ?
Pourquoi certains hommes deviennent des prédateurs, pourquoi d'autres s'y refusent ? En quoi les deux héros sont-il des porteurs de feu ? et qu'adviendra du fils ?
Un livre tranchant comme une lame
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