Que dire, sans répéter ce que j'ai déjà dit (et les compliments que j'ai déjà faits), dans ma critique de « Jules César, le glaive et la soie » ?
Eh bien, le septième tome des « Maîtres de Rome » est formidable, sans surprise. Il entrecroise habilement la vie politique à Rome (où Pompée et les Boni croient chacun duper l'autre) et la Guerre des Gaules. Comme d'habitude, l'auteur sait de quoi elle parle (connaissances historiques extrêmement riches, traduites dans des schémas, cartes et portraits, ainsi qu'un glossaire) et connaît son métier : les personnages sont bien dépeints, la tension narrative ne se relâche pas, on ne reste pas plus de quelques pages à la suite avec les mêmes personnages au même moment. Une maîtrise de l'écriture très « cinématographique », qui donne presque l'impression de regarder une bonne série (en mieux, évidemment ; le support romanesque permettant de faire passer infiniment plus d'informations qu'une série).
Colleen McCullough semble prendre l'habitude, agréable pour le lecteur, de conclure chacun de ses tomes par les envolées lyriques d'un discours prononcé par un personnage clef à un moment névralgique – le discours de César à la fin de son consulat, pour « Jules César, le glaive et la soie » ; le discours de Vercingétorix à ses hommes, juste avant sa reddition à Alésia, pour «
La conquête gauloise ». J'ai d'ailleurs publié un extrait de chacun de ces deux discours, en citations, sur ce site.
En tant que Française, j'avais évidemment beaucoup entendu parler de César et de Vercingétorix à l'école mais, à ma grande honte, la Guerre des Gaules demeurait très floue pour moi. Ce roman historique très bien écrit m'a permis de combler mes lacunes sans trop d'efforts, et avec beaucoup de plaisir. Je recommande, comme chacun des tomes de cette excellente saga.