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EAN : 9782863743591
400 pages
Mazarine (21/03/2018)
3.88/5   137 notes
Résumé :
Hattie Hoffman a passé sa vie à jouer de nombreux rôles : la bonne élève, la bonne fille, la bonne petite amie. Mais Hattie rêve d’autre chose, quelque chose de plus intense… et qui se révèle extrêmement périlleux. Lorsqu’on découvre son corps sauvagement poignardé, une redoutable onde de choc traverse la ville de Pine Valley.
Très vite, il apparaît que Hattie entretenait une relation secrète, hautement compromettante et potentiellement explosive. Quelqu’un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (99) Voir plus Ajouter une critique
3,88

sur 137 notes
Qui je suis ?
Je suis, je suis...
Je suis un roman porté par trois voix .
Je suis un jeune prof d'anglais , échoué à la campagne afin que sa femme s'occupe de sa mère malade.
Je suis un lycée qui monte Macbeth , une pièce précédée d' un délicieux parfum de malédiction.
Je suis une élève de terminale, qui rêve de monter sur les planches des théâtres New-Yorkais ; je suis hyper douée, je suis celle que vous voulez que je sois.
Je suis un flic bourru mais droit dans ses bottes, qui enquête sur le meurtre de la fille de son meilleur ami , une gamine qu'il connaît depuis sa naissance ...
Je suis la pire des petites amies, je suis passionnément amoureuse.
Je suis allergique à la campagne, mais je vis à la campagne...
Je suis en train de faire une méga connerie.
Je suis l'innocence, et la culpabilité, je suis fragile mais déterminée. Je suis la trahison, je suis le mensonge, et je suis vulnérable .
Je suis chargé d' électricité , de tension sexuelle, et je sais que je ne devrais pas ...
Je suis un premier roman et pourtant je suis impeccable , plein de suspens et de grâce .
Implacable.

Je suis une lectrice qui remercie du fond du coeur les éditions Mazarine et Babélio pour ce délicieux moment passé en compagnie de Hattie, Peter , le shérif Del, et les autres de ce coin paumé des Etats-Unis.
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Qui es-tu, Hattie Hoffman ?
Question sans intérêt, puisque tout le monde le sait à Pine Valley. Tu es une jeune fille de presque 18 ans, brillante élève en terminale de ton lycée de cambrousse du Minnesota. En plus d'être première de classe dans toutes les matières, tu te vois attribuer l'important rôle de Lady Macbeth dans la pièce de théâtre de l'école, et tu trouves encore le temps de travailler quelques heures par jour à la boutique du coin. Élève studieuse, bosseuse acharnée, serviable, belle, intelligente, tu es aussi la bonne copine et la fille que tous les parents rêvent d'avoir. Tu es aimée de tout le monde, surtout de Tommy, l'un des joueurs de foot du lycée.
Pourtant, Hattie, quelqu'un t'a tuée.
Alors, la bonne question est peut-être :
Qui es-tu vraiment, Hattie Hoffman ?
Et quand tu nous dis que « J'étais déjà un millier de choses différentes en fonction de la personne à qui je m'adressais, ou de mon humeur », alors c'est une autre histoire qui apparaît. Et c'est toi qui nous la racontes, en parallèle avec l'enquête du shérif, le meilleur ami de ton père, et avec le récit de ton séduisant prof d'anglais, aussi paumé que ce bled dans lequel il a échoué. Celle que tu es vraiment est une adolescente brillante, ça oui, mais qui rêve de New York, de théâtre et de liberté, et donc d'abandonner sa ville, sa vie et son avenir étriqués. Cette Hattie-là ne correspond pas à celle que les autres veulent que tu sois, alors tu fais tes recherches d'auberges de jeunesse et de plans de ville en douce sur internet. Et là tu rencontres l'Amour, le vrai, le grand, celui qui t'exalte. Et puis tu décides de le rencontrer dans la vraie vie, et c'est toujours l'Amour, mais il est compromis parce que compromettant.

Pourquoi alors es-tu morte assassinée ? Trop d'amour, trop peu d'amour, la malédiction de Macbeth, un peu tout ça à la fois ? Dans cette sale histoire, personne n'est tout à fait innocent ni tout à fait coupable. Et tu n'es pas la seule à ne pas en sortir vivante.
Hattie Hoffman, si seulement tu avais montré depuis toujours celle que tu étais vraiment... Peut-être aurais-tu été moins populaire, mais tu serais toujours vivante, et tes rêves aussi...

Aah, quel triste destin que celui de Hattie, quel gâchis...
Ce roman ne vaut pas tant pour son sens du suspense, qui n'est pas renversant, que pour sa construction à trois voix, dont celle de Hattie. Il retrace avec beaucoup de finesse et d'analyse psychologique son parcours pendant cette dernière année de lycée jusqu'à la fin de l'enquête. Racontant quelques mois d'amourette de façade qui camoufle un amour scandaleux, « Qui je suis » est avant tout un roman sur la fin de l'adolescence, ses émois, ses maladresses et ses manipulations. Un beau roman triste et captivant, sur ce passage délicat pendant lequel on cherche... qui on est.

En partenariat avec les éditions Fayard/Mazarine via Netgalley.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Au vu de la prolifération de romans, polars et thrillers aux chapitres dont une date est le titre, où les sauts dans le temps font office de fil conducteur de l'intrigue, je me suis souvenu d'une de mes divagations d'enfant : la machine à voyager dans le temps. Et si nous pouvions voyager entre hier et aujourd'hui ? En incluant même demain, pourquoi pas ? Et si, comme le pensent quelques scientifiques plus ou moins farfelus ( ??? je n'affirme rien, hein ?), nous parvenions à voguer sur les flots d'un univers parallèle, où le temps s'écoulerait à l'envers….

Essayons….

Avril 1986…Quelque part, en Seine-Saint-Denis, Anna, petite portugaise qui rentrera bientôt au pays (mais qui ne le sait pas encore, puisque ses parents ne l'ont pas encore décidé) vient juste de terminer «Qui je suis» de Mindy Mejia:

Ouaaaahh ! Qu'est-ce qu'il est chouette ce bouquin (Anna ne sait pas qu'en 1986, il n'a pas encore été écrit…). Vraiment tout pour me plaire ! Un crime tout moche tout plein (description de trois lignes du corps mutilé d'une jeune fille : Anna a 15 ans. C'est beaucoup, pour elle, trois lignes de mutilations). Analyse de la scène de crime par le-shérif-du-coin-émotionellement-impliqué-dans-l'affaire, comme ceux qu'on voit dans les films à la télé…Gé-niaaaal ! On dirait du Cluedo mais pour de vrai, en fait ! Trois voix qui s'alternent…Qu'est-ce qu'elle est belle l'héroïne assassinée ! Elle pourrait ressembler à Elisabeth Shue, dans Karaté Kid…Et comme il est beau, le prof' d'anglais que je vois parfaitement en Chris Evans (Anna ne sait pas qu'en 1986, il n'a que 5 ans, Chris Evans…). C'est pour ça qu'il s'aiment, même s'il essaye d'être sage parce qu'elle n'aura 18 ans que dans un mois…Hmmmmm… -soupir- …C'est pas moi qui aurais cette chance, hein…. ? Mon prof' d'anglais…c'est UNE prof', d'abbord…et bien sûr, elle est loin d'être sexy : elle prend sa retraite l'an prochain, la pauv' dame… ! Donc, pour les abdos format tablette de chocolat -vous savez, en quadrillé ?- vous repasserez, jeune fille. Et puis j'aime bien découvrir l'histoire en même temps que je mène l'enquête…Ben voilà, quand je serai grande, je ferai flic-détective…Ça doit pas être bien sorcier, ce truc-lá…Y'a qu'a récolter les indices qui te poussent sur une piste, hein ? Quand tu vois que les ficelles deviennent grosses comme des cordes de marin, tu sais qui est le coupable ! Parce qu'il avoue, en plus, cet abruti...Mais en fait, tu sais qu'il ment....Et soudain…Pan ! tu découvres un objet, par le plus grand des hasards, qui te permet de trouver le vrai meurtrier qui en a profité pour mourir, entretemps. Et tu pleure à chaudes larmes, quand le cow-boy solitaire s'en va vers le soleil couchant….Aaaah, c'est beau la vie en Amérique. Ils ont même un extra-terrestre qui téléphone à la maison….Tiens, j'vais manger une tartine de Nutella, pour la peine….

Avril 2018…Quelque part au nord du Portugal, Paola93130 (c'est le nom de scène d'Anna), toujours aussi petite, toujours aussi portugaise, ferme d'un glissement de doigt, le dernier roman en accès libre sur Netgalley, que les éditions Mazarine ont eu la gentillesse de lui faire parvenir. En échange, elle écrira bientôt un petit billet pour en donner son humble avis.
Au Portugal, on dit souvent « a cavalo dado, não se olha ao dente ». Traduit à la lettre, ça donne “d'un cheval offert, on ne s'inquiète pas de la dentition »….Pour être plus claire : on ne dédaigne jamais un cadeau. On le prend comme on vous le donne. C'est ce que Paola a fait. Elle remercie beaucoup Netgalley et les Éditions Mazarine.
L'important, c'est de lire. de tout. Que ce soit un coup de coeur…ou un coup dans l'eau. Lire permet de passer un (plus ou moins) bon moment, selon la lecture en question. Dans sa jeunesse, Paola aimait beaucoup les romans policiers, les enquêtes en tous genres, les crimes inexplicables…Elle a évidement commencé par les « Fantomête », les « Clan des Sept », les « Club des Cinq ». Elle est heureuse de voir sa petiote de 10 ans les lire aussi, avec autant de plaisir. Bientôt, elle passera aux «Hercules Poirot » et « Miss Marple » avec la même fièvre que sa maman. Après, elle se tourneras, peut-être aussi, vers les romantico-historiques.
Au fil des années, Paola est certainement devenue plus exigeante, plus avertie. Et depuis qu'elle a découvert le numérique, elle lit beaucoup, elle partage ses ressentis sur un site formidable, elle écrit de loooongues chroniques qui n'engagent qu'elle et qui font bayer aux corneilles pas mal de monde (ils sont gentils, ses amis du site formidable : quand ils n'on rien d'autre á faire, il la lisent !). Elle reçoit même des livres virtuels. C'est beau le futur. Et ça lui fait plaisir d'écrire un peu et de lire beaucoup. Pas la peine que ce soit de la grrrrrrande littérature. Surtout que, après tout, la « moyenneté » de certains textes lui permet d'apprécier encore plus, si besoin est, les écrits vraiment très bons. Et après…elle continue de manger des tartines de Nutella….même si, en Amérique, l'extra-terrestre est devenu orange avec un mèche blonde et qu'on arrive pas à le renvoyer sur sa planète...
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Mais quelle p****n de tragédie !!!

Mon coeur a bien été malmené tout au long de cette terrible histoire...
Il s'est emballé, il s'est serré, il a été transporté, il a pleuré, il a saigné...
Il est encore meurtri aujourd'hui.

Tout est minutieusement orchestré dans ce roman.
Chaque détail compte.
J'ai beau chercher, je ne lui trouve aucun défaut.
Il a su m'atteindre là où ça fait autant de mal que de bien.
Il m'a bouleversée tout simplement.

Il y a des passages qui m'ont plongé comme dans un état de grâce, où tout se joue au ralenti.
Où chaque parole, chaque mot, chaque soupir, chaque battement de coeur, prennent des dimensions énormes...

Qui je suis, c'est Hattie.
Presque 18 ans.
Une grande passionnée.
Brillante, intelligente.
Sa vie, elle la mène comme au théâtre.
Selon le rôle qu'elle doit jouer.
Elle compose.
Puis, lui, est arrivé.
Et depuis... Je vous laisse le découvrir ou plutôt le savourer...

Qui je suis, c'est l'histoire d'une passion maudite, d'une tragédie à la Shakespeare.
C'est beau, c'est bon, c'est intense, c'est grand...
Mais c'est surtout terrible et affreusement dramatique.

Je remercie Netgalley et les éditions Mazarine, pour leur confiance.
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La ville de Pine Valley est trop étroite pour Hattie, qui rêve d'une carrière d'actrice - sur les planches de New York, a minima. Elle n'a rien contre ses parents, mais si elle veut que sa vie décolle, il faut qu'elle quitte la ferme familiale et le Minnesota. Le plus tôt sera le mieux, avant même la remise des diplômes de fin de lycée. Pourquoi tant de précipitation, au fait ?

Adolescence, famille, relations parents-enfants, couple, amour, flirts et masques sur la toile ou IRL, amitié, trahison... Des thématiques rebattues, mais qui me captivent toujours dans le registre 'thriller psychologique' quand elles sont traitées avec subtilité et vraisemblance. C'est le cas ici, la finesse d'analyse de l'auteur m'a fait penser au talent de Elizabeth George, aux premiers ouvrages de Gillian Flynn, à 'Tout ce qu'on ne s'est jamais dit' de Celeste Ng, 'Amelia' de Kimberly McCreight... et j'en oublie.

A l'heure du #BalanceTonPorc, j'ai trouvé juste et pertinent le rappel sur le respect mutuel à adopter dans un couple.

Deux envies à l'issue de cette lecture : lire 'Macbeth' de Shakespeare (un des fils conducteurs du récit), et faire découvrir ce 'Qui je suis' à ma fille. Des idées lues dans un roman de 2017 ont sûrement plus de portée que des conseils d'une mère qui fut ado, un jour, peut-être, au siècle dernier... 😉

• Un grand merci à Iris dont le billet enthousiaste a retenu mon attention, ainsi qu'à Babelio et aux éditions Mazarine pour la MC.
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critiques presse (1)
Actualitte
20 mars 2018
Polar dramatique, aux accents shakespeariens, il rappellera à certains égards Twin Peaks — entre Laura Palmer et Hattie Hoffman, quelque chose revient. Outre leur assassinat, bien entendu.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Dans cette église située à deux rues d'ici, j'avais répété 'Pour le meilleur et pour le pire', en imaginant que le pire serait de voir Mary terrassée par une gentille petite maladie style grippe qui exigeait de la soupe de poulet et des boîtes de Kleenex. Peut-être que nous perdrions nos emplois. Ou peut-être que nous serions confrontés au problème de la stérilité. Les gens m'avaient mis en garde contre toutes ces choses, mais le pasteur ne m'avait jamais dit : 'Vous serez peut-être obligé de quitter tous ceux qui vous sont chers et tout ce que vous aimez pour aller vivre dans une ferme délabrée au milieu d'une prairie désolée, où vous ne ferez plus l'amour et n'aurez plus aucune conversation qui ne tourne pas autour d'une femme mourante qui vous hait.' Non, il était là devant nous, souriant, et il avait dit : 'Pour le meilleur et pour le pire.' Le meilleur et le pire de quoi ? J'avais dit oui à des adjectifs.
(p. 53)
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Maintenant que nous étions arrivés, il entrouvrit l'habillage de la portière du conducteur et sortit une flasque de son compartiment secret. Il but une longue gorgée et me la tendit.
« Qu'est-ce que c'est ? »
Je reniflai le contenu de la flasque et fis la grimace.
« La Jim Bean de mon père. Goûte. »
A peine eus-je trempé mes lèvres que je m'étranglai. Ce qui [l'] amusa beaucoup.
« C'est encore pire que la bière.
- Tu ne bois pas. Tu ne veux pas faire l'amour. Tu es le parfait petit ange à son papa, hein ? »
Il souriait en disant cela, tout en glissant vers moi sur le siège. Il tenta de glisser son bras autour de mes épaules, mais je me collai dans le coin.
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Shakespeare était un petit salopard rusé. Je n'appréciais pas beaucoup ses comédies, ces farces pleines d'idiots du village et d'erreurs d'identité. En revanche, j'avais toujours été attiré par les tragédies, dans lesquelles même les sorcières et les fantômes ne parvenaient pas à détourner les spectateurs de cette vérité psychologique essentielle : de par notre nature même, nous sommes tous fondamentalement condamnés. Shakespeare n'a rien écrit de nouveau. Il n'a pas inventé la jalousie, l'infidélité ni la cupidité des rois. Il a compris que le mal était intemporel et il a braqué dessus un projecteur direct et inflexible, en disant : 'Voici ce que nous sommes et serons toujours'.
(p. 98)
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Pour eux, c'est un spectacle. Ils ne comprennent pas que jouer la comédie, c'est devenir quelqu'un d'autre, modifier ses pensées et ses besoins, jusqu'à les oublier. Vous laissez l'autre personne envahir tout ce que vous êtes, puis vous vous transformez pour déverser son identité sur scène, comme une effusion de sang. Parfois, je me dis que jouer la comédie est une maladie, mais je ne peux pas l'affirmer, car je ne sais pas ce que veut dire être bien portant.
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Il me posait des questions du style : si je pouvais devenir un personnage de la littérature, n'importe lequel, qui choisirais-je ? Je n'en avais aucune idée. Je devenais le personnage principal de tous les livres que je lisais.
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