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EAN : 9782708243064
118 pages
ATELIER (15/01/2015)
4.38/5   4 notes
Résumé :
Dans les camps de concentration nazis des hommes et des femmes déportés de toutes nationalités ont écrit clandestinement Certains de leurs poèmes réunis dans cette anthologie revue et augmentée ont pu être sauvegardés et rapportés de l enfer concentrationnaire Défi lancé à leurs bourreaux et à la mort, ces Paroles de déportés nous parviennent fragiles, transcrites au prix d'ultimes efforts pour sauver la dignité humaine la nôtre aussi. Ces textes appartiennent la m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Cet ouvrage a été réédité à l'occasion du 70 éme anniversaire de la Libération de la France et de la victoire sur le nazisme. Les poèmes et les dessins présentés ont été écrits clandestinement par des déportés de toutes nationalités, certains auteurs sont d'ailleurs morts dans ces camps. Une brève biographie de chaque auteur est présente au début du livre, j'ai apprécié de pouvoir connaitre l'histoire des auteurs des poèmes qui m'ont le plus touché.
Les témoignages sont poignants surtout lorsque l'on sait que bientôt les survivants de cette horrible époque auront tous disparu. Dans le futur, plus personne ne pourra témoigner du ressenti, de la douleur, des sentiments. Les émotions qui nous envahissent à la lecture de ces poèmes n'en sont que plus intenses, et lorsque l'on ferme les yeux quelques minutes et que l'on essaie de se mettre à la place de ces hommes et ces femmes,qui auraient pu être vous ou moi, il est possible de prendre la mesure de l'horreur vécut par les auteurs tant certains passages sont touchants. Léopold Levin décrit par exemple avec une émotion bouleversante la tonde des cheveux des femmes avant de passer dans les chambres à gaz :
"Quatre détenus balaient
Les cheveux de celles qui vont être gazées
Et les ramassent
[...]
Aux cheveux sont restés
Des épingles et des peignes en os
La lumière ne les illumine plus
Le vent ne les soulève plus
La main ne les caresse plus
Ni la pluie ni les lèvres"

ou encore le poème de Maurice Honel qui évoque sa souffrance :
" le pire, c'est d'être ici.
Le Pire c'est d'y penser.
Le pire c'est d'écouter
Le temps qui ne s'écoule pas."

Ce recueil met en évidence l'humiliation, la peur, la faim, le froid, l'horreur, la mort, les coups, la douleur mais aussi et par dessus tout la soif de liberté, l'espoir de jours meilleurs, l'amour des déportés pour leurs proches et les rêves d'un bonheur passé et surtout le courage de ces hommes et de ces femmes qui dans l'atrocité ont su prendre la plume pour nous laisser un témoignage d'une valeur inestimable pour nous même et les générations futures.

Merci à Babelio et aux Editions de l'Atelier de m'avoir offert l'opportunité de lire ces poèmes qui m'ont touché et bouleversé de par leur simplicité et leur justesse face à cette période terrible et sinistre de notre histoire.
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Tans de mots, tant de peine,
Tous ces écris ce chagrins, ces peines,

Ecris caché, écris planqué,
POUR:

[Ecrire c'est le dire pour ne pas l'oublier,
Ecrire dans sa tète, écrire dans ces pensées,
Ecrire hier pour ne pas sombrer et toujours se rappeler,
Ecrire ces instants de peine, ces instants de haine,
Ecrire aujourd'hui pour se rappeler,
Ecrie aujourd'hui pour ce rappeler du mal qu'on subit,
Ecrire c'est un moment de bonheur qui me fait du bien,
Ecrire pour une trace en vers, en prose, ou au fusain,
Ecrire sans trop d'espace pour que rien ne s'efface,
Ecrire le soir, écrire la nuit, écrire le jour,
Ecrire pour battre le temps sans pouvoir combattre l'ennemi,
Ecrire pour toi, écrire pour lui, écrire pour eux tout en fermant les yeux...]

Voila ce que m'inspire ce livre pour "laisser une trace pour l'humanité".



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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Mon Dieu,
je n'ai plus de vêtements sur moi,
je n'ai plus de chaussures,
je n'ai plus de sac, plus de portefeuilles de stylo,
je n'ai plus de nom. On m'a étiquetée 35282.
je n'ai plus de cheveux,
je n'ai plus de mouchoir,
je n'ai plus de photos de Maman et de mes cheveux.
je n'ai plus l'anthologie ou chaque jour
dans ma cellule de Fresnes
J'apprenais une poésie.

Je n'ai plus rien.
Mon crane, mon corps, mes mains sont nues.
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Tous en rang un par un
sans savoir ce qui va arriver
à gauche - à droite - ici ou là.

Nous suivons le chemin imposé
à gauche à droite- ici ou là
pour la dernière fois
proches encore les uns des autres.

Des pierres pour lit de repos
blottis l'un contre l'autre
Nous reposons
las épuisés.

A gauche - à droite : lèchent les flammes
A gauche - à droite : les flammes recouvrent nos frères et nos sœurs.
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Dormez bien sages en vos charniers
Morts dérisoires
Voici le temps des braconniers
De la Victoire
Ceux qui n'ont pas tremblé au vent de la défaite
Ceux qui n'ont pas pleuré au cri noir des géhennes
Ceux qui n'ont pas frémi au souffle de la bête
Les sans remords
Sans cuirasse d'orgueil ni fiers cimiers de la haine
Les bien vivants des jours de Mort
Les Malins et les Forts .
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